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    Cold prey ( Fritt vilt)

    de Roar Uthaug et Mats Stenberg

    Norvège - 2006/2008 - Horreur - Slasher

    COLD PREY de R. UTHAUG et M. STENBERG

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    Les films de genres venant des froides étendues enneigées d'Europe du nord commencent régulièrement à parvenir jusqu'à nous même si ce n'est que sous la forme de DVD. Après Manhunt (Rovdyr) un petit survival sans surprises mais très efficace et Dead snow  revisitant sans prétentions la comédie gore à base de nazis zombies c'est donc au tour du diptyque Cold Prey ( Fritt Vilt ) de débarquer dans nos vertes contrées. C'est à nouveau de Norvège que nous arrive ses deux films s'inscrivant cette fois dans la vague du slasher movie.

    Le premier Cold prey  réalisé par Roar Uthaug est un petit peu au slasher ce que Rovdyr est au survival à savoir un film carré, efficace mais malheureusement sans grandes surprises. Cold prey  commence comme bon nombres de slasher et de survival par un petit groupe de potes qui partent s'éclater en dehors des sentiers balisées. Cette fois ci la petit bande part faire du snowboard un peu trop loin des pistes vertes et très vite l'un d'entre eux se pète une guibole comme un con, paumés et sans réseau pour leur portable (ce qui devient un running gag des films d'horreur) les 5 amis n'ont d'autre choix que de se réfugier dans un mystérieux hôtel abandonnée du moins c'est ce qu'ils pensent.

    cold prey

    Cold prey  souffre donc beaucoup de son cruel manque d'originalité qui fait que le spectateur habitué de ce genre de film pourra sans aucun soucis anticiper 97% du déroulement du récit y compris concernant l'identité du tueur. Et pourtant la sauce réussis à prendre malgré tout et le film demeure paradoxalement aussi captivant que prévisible. Une grande part de cette réussite tient dans le talent de Roar Uthaug qui orchestre une véritable tension sans avoir recours aux trucs les plus insupportables du cinéma horrifique de ses dernières années comme le sur-découpage, les plans épileptiques, les jump scare foireux ou la surenchère de plans gores gratuits. La mise en scène de Cold prey  est classique, posée et minutieusement efficace, Roar Uthaug soigne ses plans et la dynamique de ses scènes avec une froide rigueur qui fait que le plus souvent elles font mouche de manière imparable. Les meurtres sont extrêmement secs et violents ne laissant jamais la place à un effet de style ou une recherche d'originalité juste pour le fun,  les mises à morts impliquent le plus souvent de véritables enjeux dramatiques. Car la plus grande force de Cold prey  est sans doute de présenter des personnages plutôt attachants au delà de leur aspects à priori caricaturaux et surtout de leur donner une grosse dimension humaine et dramatique. La relation pleine de sous entendu et de tendresse entre Jannicke et Morten ètant particulièrement réussit et touchante. L'occasion de saluer un formidable casting de comédiens qui sont tous là pour défendre un peu plus qu'un rôle de chair à pâtée potentiellement en attente.

     cold prey

    Dommage que Cold prey  soit passablement plombé par la figure assez peu charismatique de son tueur en doudoune et moon boots que Roar Uthaug à heureusement la très bonne idée de cacher durant la majorité du film. On pourra aussi regretter que le film n'exploite pas assez son formidable décor de montagnes enneigées pour se concentrer sur cette immense hôtel abandonné qui a parfois des petits airs de déjà vu, c'est d'autant plus regrettable que la séquence finale au bord de la crevasse est juste formidable. On pourrait aussi pinailler sur plusieurs effets faciles comme l'ombre qui passe au premier plan, les potes qui s'amusent à se faire peur ou encore le sang coulant sous la porte provenant en fait d'un boîte de conserve éventrée... Mais sur l'essentiel Cold prey reste un très bon film d'une telle maitrise graphique et narrative qu'il ne faut pas non plus trop faire la fine bouche, les bons slashers étant finalement assez rares.


     cold prey

    Cold Prey 2 commence plus ou moins là ou se terminait le tout premier volet et l'on retrouve Jannicke (Ingrid Boslo Berdal) errante en état de chocs sur les routes montagneuses de Jotunheimen. Très vite la jeune femme est recueillit puis conduite dans un hôpital en cours de fermeture ce qui est bien pratique pour réduire le casting au minimum. Dans cet hôpital qui compte autant de patient que de personnel (3) Jannicke raconte son histoire aux flics du coin lesquels se dépêchent d'aller rechercher les corps gisants encore au fond de la crevasse pour les apporter à la morgue de l'hôpital. Fatalement parmi les corps figure celui du tueur qui en parfaite figure increvable du slasher reprends assez vite connaissance pour recommencer froidement à semer la mort derrière lui.

    cold prey
     

    Cette fois ci ce n'est plus Roar Uthaug qui se colle à la mise en scène mais Mats Stenberg pour une suite franchement moins convaincante que l'originale. Cold prey résurrection  souffre déjà d'une galerie de personnages qui sont très loin d'avoir la même dimension humaine que dans le premier film. Entre le jeune flic dragueur, la gentille infirmière, le toubib et l'insupportable autant qu'inutile petit garçon servant de caution dramatique on sent que cette fois ci les personnages ne sont là que pour combler l'espace et le temps en attendant de se faire défoncer par le tueur. Le film tente même de reprendre certains aspects sentimentaux du premier film avec la relation entre la jeune interne et son copain Ole. Le film comporte aussi quelques scènes assez agaçantes, des séquences trop téléphonées ou incohérente qui font que bien souvent on finit par se moquer de ce genre de film avec un brin de cynisme. Je pense à la scène du rêve dans le film, au toubib qui retrouve son portable pour le casser deux minutes plus tard, le type qui surgit toujours de nul part pour sauver la situation et surtout au tueur qui attends sagement que sa victime se réveille pour tenter de la tuer. On nous balance aussi le coup du vieux flic qui ressort ses anciens dossiers pour finalement rien nous apprendre de bien nouveau sur le tueur. Pour le reste le film reprends pas mal d'élément du premier film sans vraiment atteindre le même niveau d'efficacité surtout dans l'exploitation du décor hospitalier bien moins flippant que le vieil hôtel du premier film.


     cold prey

    Cold prey 2 reste pourtant un film tout à fait regardable et même finalement plutôt agréable. Le personnage de Jannicke qui se transforme ici en chasseur vengeur et déterminé est toujours aussi crédible et attachant même si il est incontestablement moins touchant que dans le premier film. Le film comporte aussi quelques scènes impressionnantes comme l'attaque de la voiture de police ou la mise à mort à coups d'extincteurs de la jeune infirmière. Mats Stenberg s'offre même un très joli plan lorsque la camera monte lentement vers le ciel pour montrer Jannicke réalisant que le tueur est retourné chez lui, on voit alors la jeune femme debout devant l'immensité de la forêt et de la montagne. Le film s'inscrit aussi dans la continuité du premier au niveau de sa mise en image classique ne cédant jamais à l'effet de mode tape à l'œil. Concernant le tueur, même si son look me semble toujours aussi improbable, force est de reconnaître qu'il s'inscrit dans la grande tradition des figures du genre à la fois froid, méthodique, dieu merci muet, imposant et increvable.

     La saga Cold prey  s'avère donc finalement une belle réussite bien calibrée mais qui manque souvent de personnalité. Le premier opus reste à mon avis une belle coudée au dessus de sa suite direct qui a bien du mal à reprendre les meilleurs éléments du film de Roar Uthaug. Les deux films étant vendus ensemble on ne va pas non plus faire le difficile.

     

    Ma note pour Cold prey : 7,5/10

    Ma note pour Cold prey résurrection : 06/10

     

     

     

     


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    District 9

    de Neil Blomkamp

    Afrique du Sud / USA / Canada - 2009 - Science Fiction

    DISTRICT 9 de Neill BLOMKAMP

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    District 9 fait parti de ses films que l'on rate en salle sans vraiment pouvoir se l'expliquer. Le film me faisait envie, les critiques étaient plutôt positives, le film était bien exposé médiatiquement, l'accueil public semblait bon et la diffusion en salle était tout sauf confidentielle. C'est juste le genre de film dont on ne cesse de se dire « bon j'irais demain, puis non j'irais la semaine prochaine... » jusqu'au moment ou ils ne sont plus en salle. Du coup je me suis précipité direct sur le blu-ray du film dès sa sortie histoire d'être le premier des derniers à découvrir enfin District 9 et le verdict tient en deux mots : relative déception.

     Le disctrict 9 est donc le nom d'un camp de réfugiés situé en plein cœur de l'Afrique du Sud, un camp qui a la particularité d'accueillir depuis plus de 20 ans une population d'extra-terrestres ressemblant à des crevettes géantes. Alors que le camp devient au fil du temps une sorte de ghetto bidonville et que la population devient de ce fait de plus en plus hostile à cette présence étrangère une organisation privée entreprend de transférer la population Alien vers un autre camp situé bien plus à l'écart des hommes. Petit fonctionnaire sans grande envergure Wikus Van Der Merwe ( Sharlto Copley )est pourtant nommè responsable de cette lourde opération durant laquelle il se retrouvera malencontreusement infecté par un mystérieux virus le faisant lentement mutè en créature extra terrestre. Dès cet instant Wikus se retrouve traqué par les membres de son organisation et par les militaires qui voient en lui une possibilité de comprendre enfin le fonctionnement de l'impressionnante collection d'armes des extra terrestres. Wikus Van Der Merwe n'a alors plus d'autre choix que de trouver refuge dans le district 9.

    district
     

    Disctrict 9 est un film dans lequel j'ai vraiment eu un mal fou à rentrer et au bout d'une bonne heure j'avais même presque carrément envie d'arrêter le Blu-ray. La principale raison de ce manque d'implication venant pour beaucoup du traitement assez décalé et humoristique des événements qui fait que je me demandais parfois si c'était une farce. Le personnage de Wikus Van Der Merwe est plus un caractère de comédie qu'un personnage réellement attachant, je n'ai rien contre le coté anti-héros, petit fonctionnaire sans le moindre charisme mais le personnage en fait souvent beaucoup trop pour être totalement crédible à mes yeux. Dans ce même ordre d'idée le look originale et assez improbable des aliens aurait sans doute mérité d'être plus ancré dans des détails de mode de vie plus réaliste et bien moins fantaisistes. Des grandes crevettes qui mangent des pneus, qui raffolent des boîtes pour chats, se promènent en soutif et que l'on prend un malin plaisir à nous montre en train de vomir ou pisser moi ça me met illico une belle distance avec la crédibilité des événements. De même lorsque Wikus entame sa mutation le réalisateur nous balance encore une scène de pur comédie assez balourde et passablement drôle montrant le type cherchant désespérément à rejoindre les toilettes alors que des invités surprises le retienne au salon, la scène se terminant par un jet de vomit sur le gâteau. Choix fort discutable aussi pour dénoncer les manipulations médiatiques d'avoir choisit d'accuser images à l'appuie Wikus de forniquer en levrette avec des crevettes. Pour le coup le grand film de science fiction à la thématique humaniste avait pris deux lourdes semelles de plombs d'autant plus qu'à cet instant du film le discours sur la tolérance et le racisme ressemblait plus à une vague caution morale et intellectuelle qu'au véritable fond de l'histoire. Le simple fait de placer l'action en Afrique du Sud semblait alors un peu léger pour justifier pleinement d'une thématique aussi complexe. District 9 se permet même une jolie faute de goût dans le contexte d'un film portant une idéologie assez humaniste tendant vers la tolérance en nous montrant un gang de nigérians voleurs, violents, adepte du vaudou et d'une forme de cannibalisme très primaire tout en étant assez passablement crétins pour acheter des armes dont ils ne savent pas se servir. Sans tomber dans une caricature de dénonciation facile au nom du politiquement correct, il faut reconnaître que le trait n'est pas des plus finaud surtout dans le contexte thématique du film.


     district

    Fort heureusement le film prend enfin une dimension plus conforme avec son statut dès l'instant que le personnage de Wikus se retrouve dans le district 9. Le réalisateur Neill Blomkamp se fait alors bien plus discret sur les aspects comiques et trash et se concentre alors sur l'essentiel pour livrer enfin sur la seconde moitié de son long métrage un grand film de science fiction. Le personnage de Wikus abandonne enfin cette autosuffisance qui ne fonctionnait que comme un moteur de comédie et devient un véritable personnage complexe et intéressant jusque dans ses contradictions et ses énormes défauts. Et puis le film  se tourne alors ouvertement vers l'actionner bourrin et jouissif avec des grosses références de pop culture allant des jeux vidéos (Les armes, l'aspect FPS) à Aliens de Cameron. Enfin le film décolle et devient à la fois furieusement jouissif et totalement immersif Neill Blomkamp orchestrant des scènes d'action comme de véritables morceaux de bravoures avec une mention toute spéciale pour la scène de l'exosquelette. Sur le fond le film prend aussi une véritable dimension par petites touches parfois assez subtiles; les crevettes deviennent des personnages du fait qu'on leur donne soudain un nom ( Mais pourquoi Christopher ??), Wikus même si c'est plus par égoïsme que par compassion entreprend alors de comprendre et approcher ses créatures qu'il ignorait jusqu'ici. Il découvre ainsi qu'elles possèdent des sentiments (la relation père fils), des idéaux et une forme de loyauté. On sentait bien venir dès le début de la mutation de Wikus que le film allait finir par mettre le personnage dans la peau et les conditions de ses « ennemis » mais Neill Blomkamp réussit vraiment à donner à cette idée une très belle dimension symbolique et poétique. Le plan final est juste magnifique montrant qu'au delà de tout aspect physique et de la différence l'important reste l'humanité qui se cache sous les apparences, du coup l'image de cette crevette assise sur un tas d'ordures réalisant des fleurs avec des détritus est juste magnifique de sens.

    district
     

    District 9 remporte donc sur le fil une adhésion qui était pourtant bien loin de lui être acquise. Même si je reconnais que certains éléments de la premières heures servent incontestablement à installer les enjeux de la seconde moitié du film (surtout sur l'évolution du personnage central) pour moi le grand film de science fiction intelligent, immersif, jouissif et humaniste qu'est District 9 ne commence vraiment qu'après 60 minutes.

     

    Ma note : 05/10 pour le début  09/10 pour la fin  Donc 07 /10 pour la moyenne

     

     

     

     


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    Bliss

    de Drew Barrymore

    USA - 2010 - Comédie / Girls powa'

    BLISS de Drew BARRYMORE

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    Drew Barymore est une personnalité pour laquelle j'ai toujours eu une authentique et profonde tendresse. Je suis particulièrement sensible au charme et au charisme très naturel de cette jeune femme dont je pense être tombé amoureux en 1982 lors de la sortie de E.T. De Spielberg alors que j'avais à peine 11 ans. Une bien vieille histoire d'amour donc, de celle qui vous font parfois regarder les films de travers avec une sorte d'indulgence totalement béate. Je ne suis jamais tout à fait objectif lorsqu'il s'agît de Drew Barrymore mais fort heureusement l'actrice me donne souvent raison de défendre les films auxquels elle se retrouve attachée en tant qu'actrice (Terrain d'entente, Charlie's angels, Amour et amnésie, Scream ) et en tant que productrice ( Donnie Darko excusez du peu !). Fatalement je ne pouvais pas manquer Bliss  le premier film de Drew Barrymore en tant que réalisatrice d'autant plus qu'on y retrouve une autre actrice qui me ferait presque aussi perdre toute notions d'esprit critique la formidable et craquante Ellen Page. Autant le dire tout de suite cette critique, sans être d'une totale mauvaise foie, ne sera pas totalement objective non plus.
     bliss 

    Bliss raconte l'histoire d'une jeune adolescente, Bliss Cavendar, totalement coincée dans son bled paumé du Texas entre son boulot de serveuse et les concours de reine de beauté que sa mère la force à faire comme une unique perspective de réussite sociale. C'est alors que Bliss découvre par hasard le roller derby, un sport de contact pratiqué par des bandes de filles gentiment déjantées dans un esprit ouvertement punk. Pour Bliss c'est une révélation et elle intègre bien vite l'équipe la plus nase du circuit laissant tomber ses robes de petites filles pour les patins, la bière, les coups, le girl power, les garçons et la compétition.

    bliss
     

    Bon on va commencer tout de suite par se concentrer sur les très nombreux défauts du film afin de terminer sur une bonne impression finale avec une note bien plus positive. Bliss est un film qui souffre essentiellement dans son écriture de concentrer pas mal des plus lourds ponctifs à la fois du film sportif et de la comédie adolescente. Du coup on est plus qu'en terrain familier et le film cousue de grosses bordures de fils blancs ne sera jamais vraiment surprenant avançant sur une sorte d'autoroute largement balisée et mainte fois empruntées. De l'équipe de nases qui finit par arriver en finale en passant par les parents réfractaires qui finissent par donner leur bénédiction à leur fille le script de Bliss est bourré de situation déjà vues mille fois comme la brouille avec la meilleure copine, l'histoire d'amour avec le gentil rocker du coin ou les relations tendues entre mère et fille. Tout ceci n'évite pas non plus malheureusement une certaine tendance à la gentille guimauve bien collante dans le traitement des situations qui fait que Bliss manque bien souvent de profondeur. On pourra aussi regretter que la mise en scène de Drew Barrymore manque franchement de punch lors des séquences de roller derby qui finissent par un petit peu toute se ressembler sans jamais que le spectateur ne ressente vraiment l'adrénaline et les enjeux d'une compétition à laquelle on ne comprends d'ailleurs jamais grand chose.


     bliss

    Pourtant bien plombé de défauts Bliss reste au final un film très attachant par bien des aspects. Le premier est incontestablement la bonne humeur qui se dégage du film et qui transparait à l'écran pour donner un film dynamique qui se suit certes sans surprises mais sans temps morts non plus. Le film est aussi bourré de charme et d'une profonde et évidente tendresse pour des personnages que Drew Barrymore filme toujours avec beaucoup de justesse. L'occasion de saluer le casting formidable du film avec en tête de liste Ellen Page toujours aussi formidable, même si elle nous refait un tout petit peu Juno  dans le film, personnellement je m'en fout puisque j'adore le film de Jason Reitman. Pour le reste on retrouve avec plaisir Juliette Lewis, Zoe Bell, Ari Graynor (La sœur d'Olivia Dunham dans Fringe) et bien sûre Drew Barrymore herself qui se réserve l'un des personnages les plus drôle du film avec cette fille grande gueule et tellement teigneuse qu'elle est incapable de terminer un match sans être expulser par les arbitres. Les seconds rôles masculins sont tout aussi réussit avec une mention spéciale à Jimmy Fallon en maître de cérémonie déjanté et Andrew Wilson (Frangin de Luke et Owen) en coach un peu dépassé éternellement en short en jean. Car si Drew Barrymore n'est pas une pointure pour la mise en scène des séquences d'action de son film elle se révèle assez naturellement douée dans la direction de ses acteurs et dans le choix discret mais pertinents de ses cadres.

    bliss
     

    Et puis sous ses allures de gentille bluette adolescente aussi inoffensive que calibrée Bliss fait également écho au propre parcours de l'actrice qui est passée sans doute un poil trop vite de la case de l'enfance vers celle de l'age adulte. Bliss  est donc une sorte de crise d'adolescence à retardement et une ode à ce passage obligé durant lequel les jeunes filles troquent leurs robes de princesses et les ambitions de leur mère un poil frustrée contre un besoin de liberté qui donne envie de se cogner à la vie et de trouver son propre chemin avec un entourage que l'on construit plus qu'on ne le subit. Un passage vers l'age adulte que le film symbolise par les premiers tours de pistes de Bliss Cavendar sur les arènes de Roller derby avec des patins Barbie issus de son enfance. Le film pose aussi un regard assez malin sur cette image illusoire est factice d'une adolescence bien propre sur elle symbolisée par les concours de beauté face à une réalité gentiment plus trash ( Bon ok! Très gentiment plus trash).

    bliss
     

    Bliss est sans doute trop gentillet et trop prévisible pour prétendre séduire les cinéphiles cachés derrière des analyse trop froides et objectives des films qu'ils regardent. Pourtant ,pour peu que l'on s'abandonne au seul plaisir de l'instant, Bliss reste un fort sympathique divertissement et un premier film sans aucunes prétentions qui certes ne laissera pas de traces marquantes dans les mémoires mais qui réussit à faire passer un formidable petit moment de plaisir immédiat et volatile.

    Ma note : Un généreux 7,5/10  

     

     


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    Bone eater L'esprit des morts

    de Jim Wynorski

    USA - 2007 - Fantastique / TV

    BONE EATER de Jim WYNORSKI

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    C'est amusant de voir à quel point les critères de sélection lors de l'achat d'un DVD peuvent devenir élastiques à mesure que le prix est en baisse. C'est pour ça que j'adore trainer les vides greniers et les solderies pour acheter des films à un ou deux euros même si dans 80% des cas je sais que ce seront des films à oublier très vite et qu'il faudra ensuite tenter de les revendre comme on essaye de se débarrasser d'une malédiction. Et puis les mauvais films ont parfois leurs charmes car dans la petite cuisine du navet on trouve de bien nombreuses saveurs, quand à moi ma préférence va incontestablement vers le navet bien gratiné finalement assez rare à trouver tant dans l'immense majorité des cas on doit se contenter d'un navet à l'eau bien fadasse et sans saveurs.

    Gratin de Navets

    On commence donc cette rubrique avec Bone Eater – L'esprit des morts  de Bob Robertson du moins selon la jaquette puisqu'il s'agit en fait de Jim Wynorski un tâcheron de l'écurie Corman habilement caché derrière ce pseudo. La jaquette qui n'en ai plus à une connerie prêt nous parle de Bob Robertson comme étant l'auteur du classique Mutant (???), en même temps on garde une certaine cohérence avec un mec qui n'existe pas faisant des classiques qui n'existent pas non plus. On poursuit dans le n'importe quoi puisque la jaquette nous promet encore des merveilles et rien de moins qu'un film d'horreur original et étonnant avec un prédateur monstrueux et des séquences qui ne sont pas sans rappeler Evil dead  et la momie  (rien que ça....) .

    Gratin de Navets
     

    Bone eater- L'esprit des morts  raconte donc l'histoire ultra basique de vilains promoteurs qui font bâtir un immense complexe hôtelier de luxe sur un ancien territoire sacré des indiens. Du coup des le premier coup de pelle les ouvriers tombent sur des ossements et réveille l'esprit d'un sorcier indien qui se nourrit de la chair (selon la jaquette), des os (selon le film) ou des âmes (selon la police) de ses victimes. Ce guerrier et sorcier se matérialise sous la forme d'un immense squelette qui grandit et prend des forces à mesure qu'il tue de nouvelles victimes.


     Gratin de Navets

    Bone eater  est donc une pauvre série Z bien fauchée dont les grandes carences techniques, scénaristiques et budgétaires s'étalent assez joyeusement à l'écran en multipliant les fautes de goûts hilarantes comme les plus énormes incohérences. L'immense chantier immobilier censé mobiliser de nombreux ouvriers se résume souvent à trois pauvres clampins armés de pioches et on remarque parfois à l'arrière plan des machines déplacer consciencieusement de la terre pour la remettre deux secondes après exactement à la même place. Lorsque les ouvriers découvrent des vestiges indiens ce sont deux trois poteries neuves achetés au magasin du coin et 4 plumes de poulet jetées à la va vite dans un trou de terre de 50 centimètre sans même se donner la peine de mettre un peu de poussière dessus pour faire illusion. La tribu des indiens se résume à 5 ou 6 figurants déambulant dans un village type Center park autant dire que lorsque le shérif du coin pense que les indiens vont aller manifester leur colère et encercler le chantier on se dit qu'il va leur falloir recruter pas mal en effectif. Mais le film n'a pas trop le sens de la mesure puisque l'on nous parle aussi d'un immense bouchon paralysant le trafic pour un camion qui se vautre lamentablement sur une route déserte de campagne.

    Gratin de Navets
     

    Techniquement le film est tout aussi limite avec des CGI assez grossiers et surtout super mal intégrés à l'image, des effets spéciaux superbement visibles donc y compris et même surtout lorsqu'il devrait être des plus discret. La créature ressemble donc vaguement à un guerrier indien tout en os plumes et pagne compris, avec son couteau en os et son cheval tout en os aussi. Seule l'image de la créature galopant sur un cheval squelettique entouré de poussière (Bien pratique pour cacher la misère) sur une musique western ferait presque illusion. Il faut aussi noter que souvent lors de ses apparitions la créature provoque un tremblement de terre qui se matérialise à l'image par le tremblement frénétique du cadreur et l'on imagine que dans le même temps le preneur de son bruite le tout à la bouche à même le micro, car sur l'écran rien ne bouge pas même le plus petit des objets du décor ou une mèche de cheveux des acteurs. Bone eater  totalement engoncé dans son costume étriqué de téléfilm ne propose fatalement aucune séquence sanguinolente c'est d'autant plus dommage que si cette créature se nourrissait réellement des os de ses victimes on aurait pu voir des gros tas bien flasques de chair et de tissus tomber sur le sol comme des bouses fraîches après avoir été dépossédé de leur structure osseuse. En fait les victimes de l'esprit se volatilisent comme dans un nuage de poussière dès l'instant que celui ci les touche avec son couteau ou bien leur envoie un souffle d'haleine putride dans le nez.


     Gratin de Navets

    Les comédiens du film sont en phase avec la portée globale du film et c'est parfois avec un plaisir coupable qu'on remarque le mal qu'ils se donnent à sur-jouer certaines scènes. Le shérif local tente de gérer tout ce bordel entre promoteurs, ouvriers qui disparaissent, révolte indienne, esprit démoniaque et cerise sur le gâteau sa fille dans les pattes pour les vacances. Mais notre brave shérif se souviendra finalement que du sang indien coule dans ses veines et sous son doux patronyme de Renard agile il reprendra alors cheval, peintures de guerre et tenue de gala pour aller finalement lutter contre cet esprit responsable du gros bordel dans sa petite ville. Mais le gros moment d'émotion du film reste la mort du chef indien et ce moment poignant durant lequel une des jeunes femmes de la tribu apprends cette bien triste nouvelle, on voit alors la comédienne cligner de l'œil pour tenter désespérément d'en faire couler en vain une grosse larme de chagrin.

    Gratin de Navets
     

    Bone eater – L'esprit des morts  est portant au final un film bien plus emmerdant que totalement mauvais. Si effectivement on est en droit de souvent avoir un sourire aux lèvres devant tant de médiocrité, le film n'est pas encore assez nase pour entrer dans le cercle très fermé des navets magnifiques.

    Gratin de Navets

      Ma note classique: 01/10
    Ma note cuisine navet : 04/10

     

     


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    Le vilain

    de Albert Dupontel

    France - 2010 - Comédie

    LE VILAIN de Albert DUPONTEL

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     Autant le dire d'emblée j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Albert Dupontel et depuis longtemps puisqu'il reste l'un des derniers comiques de scène à m'avoir réellement fait tordre de rire. La carrière cinématographique du monsieur est tout aussi intéressante que ce soit au niveau de son travail d'acteur que du coté de son boulot de réalisateur. Si Dupontel en tant qu'acteur se frotte volontiers à des rôles divers et parfois dramatiques (Le convoyeur, Irréversible, Deux jours à tuer, l'ennemi intime, Président, La maladie de Sachs, Un héros très discret....) en revanche en tant que réalisateur il revient toujours à ses premières amours à savoir la comédie et l'humour. Le vilain son quatrième et dernier film en date ne déroge pas à la règle et c'est avec délice que l'on retrouve l'univers si particulier du bonhomme.

    Le vilain  c'est donc l'histoire d'un très vilain garnement voleur, méchant, magouilleur et braqueur de banques qui presque par hasard va devoir après un casse durant lequel il a trahit ses complices se planquer chez sa mère qu'il n'a pas vu depuis plus de 20 ans. Cette brave maman bien trop gentille et bigote est persuadée d'être victime d'une malédiction l'empêchant de rejoindre le ciel. Lorsque cette femme découvre sur le tard et avec stupeur les agissements de son rejeton, elle comprends que sa place au paradis dépends sans doute beaucoup du comportement de son fils. Elle décide alors de remettre le vilain sur le droit chemin afin de s'ouvrir les portes du ciel, mais le fiston est bien loin d'être décidé à se laisser faire.


     Billets d'humeur

    Le vilain  s'appuie sur une scénario particulièrement bien écrit et très malin avec cette formidable idée de vases communicants entre le bien et le mal. La mécanique fonctionne parfaitement et c'est juste un délice de voir Dupontel tenter de supprimer sa mère alors que fatalement plus il est méchant avec elle et plus la vielle devient increvable. Le film fonctionne tout aussi bien lorsque le vilain comprends enfin que c'est en étant bien sage et en faisant preuve de tonnes de gentillesse qu'il va enfin pouvoir affaiblir sa mère, laquelle devient teigneuse dans un sursaut de survie. Seul le coté social du film avec la survie du petit quartier résidentielle de vieux contre les vilains promoteurs est un poil moins convaincant mais cela reste un menu détail. Comme toujours Albert Dupontel garde un formidable sens du rythme et de la réplique qui permet à son film d'avancer comme un train sur des rails sans jamais ennuyer une seule seconde les spectateurs. Son personnage dans le film ressemble comme toujours un petit peu à un cousin éloignés de ceux des films précédents en tout cas il gravite dans le même espace de doux dingues. Il offre un superbe rôle à Catherine Frot à la fois très drôle et formidablement attachante en vieille dame et comme toujours soigne une belle galerie de seconds rôles déjantés (Philippe Duquesne, Bouli Lanners, Bernard Farcy et Nicolas Marié génial en toubib sur le retour).


     Billets d'humeur

    On retrouve donc les différents composants de l'univers d'Albert Dupontel que ce soit l'humour vachard (Même si objectivement on s'éloigne de plus en plus de Bernie), le sous texte social, les personnages attachants au delà de leurs énormes défauts, et cette humour cartoon servit par une mise en images super dynamique. Albert Dupontel c'est un mélange de comédie à l'italienne des années soixante dix avec une louche d'Audiard matiné de Bertrand Blier et un esprit entre Chuck Jones et Tex Avery. Le vilain  s'inscrit parfaitement dans cet univers là et c'est avec un immense plaisir que l'on regarde le vilain garnement tendre des pièges improbables à sa mère avec des ressorts et des poulies comme le ferait Will Coyotte tentant d'atomiser Bip-Bip. Toutefois Albert Dupontel met ici la pédale douce sur la frénésie de sa mise en scène et livre un film plus bien posé que son précédent, Enfermé dehors, lequel souffrait parfois d'un trop plein d'effets de caméra qui finissait par devenir fatiguant tant ils pouvaient être aussi pertinents que parfois un peu gratuits. Moins teigneux que Bernie, moins noir que Le créateur, moins fou que Enfermé dehors  ,on pourrait sans doute regretté que Le vilain  soit finalement peut être le film le plus sage de Dupontel, mais c'est surtout le signe d'un auteur réalisateur qui tout en étant en constante évolution sait garder un univers propre et reconnaissable entre tous.

     Billets d'humeur

    Lorsque tant de réalisateur de comédies se fondent dans un même moule entre l'anonymat de leur travail de mise en images et la vacuité interchangeable de la platitude leurs sujets Albert Dupontel fait définitivement figure de franc tireur à défendre avec la plus authentique des passions.


    Ma note: 07 /10  

     

     


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