•  ___________________________________________________________

    Reveillon sanglant ( Bloody new year)

    de Norman J Warren

    Grande Bretagne - 1987 - Epouvante / Horreur

    REVEILLON SANGLANT de N. J WARREN

    _____________________________________________________________

    Il est des plaisirs régressifs pour lesquels je donnerais mille films moyens et parmi ses plaisirs là il en est un qui me met toujours dans une joie magnifique c'est celui de découvrir un bon navet tellement faisandé qu'il finît par toucher au sublime. Il existe un niveau à la limite de la quatrième dimension au delà duquel le mauvais devient miraculeusement bon et le ridicule touche au sublime et c'est le cas de Réveillon sanglant de Norman J Warren, véritable ovni cinématographique sorti en 1987 qui tutoie le n'importe quoi avec une poésie du ridicule qui force le respect.

    Réveillon sanglant raconte l'histoire de six jeunes branleurs parfaitement répartis en couples qui lors de leurs vacances d'été vont s'échouer comme des glands sur une île perdue. Ils vont alors découvrir un immense hôtel semblant abandonné et perdu dans le temps puisqu'il est décoré de guirlandes afin de fêter le nouvel an de 1960. D'étranges phénomènes ne tardent pas à se manifester entre des objets qui bougent tout seuls et des apparitions assez inexplicables. Pour les six jeunes gens coincés dans cet endroit hors du temps il n'est maintenant plus question que de survivre.

     reveillon sanglant

    Réveillon sanglant également connu sous de nombreux autres titres tels que Les mutants de la saint Sylvestre, Bloody new Year ou encore Time warp terror est donc le dernier film en date de Norman J Warren par ailleurs réalisateur de Inseminoid ou Le zombie venu d'ailleurs. Avec ce dernier film, il est incontestable de Norman J Warren signe son film le plus foutraque et le plus étrange du moins pour ce que je connais de sa filmographie. Car Réveillon sanglant flirte entre l'onirisme, le fantastique, l'horreur, la science fiction mais surtout le portnawak le plus complet. Le réalisateur étale même sur l'écran des influences souvent bien mal digérées entre Shining pour certaines apparitions dans l'hôtel, Les griffes de la nuit pour les mains semblant sortir des murs élastiques et les éléments du décor qui deviennent subitement mous ou encore Evil dead pour les buissons et les arbres ricanant avec des effets de caméras pompant directement les plans de Sam Raimi comme lorsque la caméra de Norman J Warren semble courir à travers les herbes.

     reveillon sanglant

    Réveillon sanglant est un film qui enchaîne les morceaux de bravoures avec un aplomb extraordinaire qui fait que même lorsque l'on se croit au beau milieu d'une parodie on garde la certitude absolu que Norman J Warren croit dans la pertinence de ce qu'il nous donne à voir. Et pourtant le film comporte des moments presque surréaliste tellement ils sont mauvais et surtout totalement gratuit, car il est inutile de chercher un semblant de cohérence dans les événements qui se déroulent à l'écran tant on a le sentiment que Norman J Warren prend comme parti pris de dire que dans cet univers hors du temps tout peut arriver. Du coup on voit des nappes se transformer en monstre gluant couvert d'algues, des tempêtes de neige lorsque l'on ouvre une porte, une cuisine qui devient folle en balançant assiette et couteaux à travers le pièces, des attaques de filet de pêche, des personnages qui deviennent des zombies sans la moindre explication, des buissons qui rigolent,des personnages qui sortent d'un écran de cinéma avant de s'envoler pour regagner le projecteur, des attaques de flipper, un escalier qui prend vie, des loubards à chaînes de vélo, un faisan empaillé, une terrifiante attaque d'aspirateur, des esprits qui sortent des plafonds, un billard qui roule... Et je dois surement encore en oublier beaucoup.

    reveillon sanglant

    Cerise sur le gâteau Réveillon sanglant se paye un casting formidable de nases inexpressifs la palme revenant à Nikki Brooks absolument hilarante dans les scènes d'hystérie lorsqu'elle part en courant et en hurlant en agitant ses bras dans tous les sens. Les effets spéciaux sont eux aussi souvent totalement foireux comme cette tête qui explose comme un pot de terre cuite rempli de sable rouge et le maquillages des possédés ressemble à celui de choristes d'un groupe de rock des eighties avec cheveux en pétard et tronche recouverte de fond de teint couleur argent. Difficile de sauver quoi que ce soit de ce naufrage technique aux effets gores de démembrements dignes d'une série Z d'amateurs fauchés.


     reveillon sanglant

    Heureusement ce Réveillon sanglant comporte des moments magnifiques comme cette jeune femme possédée à qui l'on jette un filet de pêche pour se défendre et qui se débat avec comme Franck Drebin se battant avec une serviette dans un épisode de The naked gun. Cette même jeune fille possédée ,qui a décidément la vie dure, prendra un peu plus tard dans le film une balle en plein ventre ce qui fera exploser son abdomen dans des bruits digne d'un estomac un soir de cassoulet arrosé à la bière. Mais cela n'empêchera pas pour autant cet esprit de continuer à avancer en riant avant de prendre une seconde balle et de s'effondrer cette fois ci comme une merde dans un cri de douleur abominable (??). Du coup le jeune homme fier de son tir enfin victorieux viendra amputer le bras de la jeune femme à coup de crosse de fusil (???). Autre moment magnifique lorsque deux des jeunes gens cherchent à remettre le courant électrique dans l'hôtel, ils se retrouvent alors dans un cave dans laquelle on y voit parfaitement clair mais allume tout de même une bougie pour y voir mieux, une action qui ne fera absolument aucune différence à l'écran mais qui permettra à ses blaireaux comme par magie de trouver les fusibles. Sans oublier quelques jump scares foireux à l'image du personnage qui fait tomber deux plats métalliques puis qui semble demander pardon aux spectateurs en regardant la caméra et le personnage qui vient nous expliquer le fin mot d'une histoire sans queue ni tête dont on avait pigé depuis longtemps le prétexte

     reveillon sanglant

    Réveillon sanglant est un film tellement fou qu'il en devient souvent attachant, tellement mauvais qu'il en devient hilarant, tellement hors normes qu'il en devient précieux. Improbable mélange de genres entre science fiction, slasher, survival, fantastique et film de fantômes ce Réveillon sanglant ressemble à un enfant hybride et bâtard entre Lynch, Mattei, Rollin, Kubrick, Raimi et Ed Wood. En tout cas le film est devenu illico un petit joyau de ma DVDthéque que je retourne ranger précieusement entre Ré-animator et Requiem for a dream ( Oui mes films sont plus ou moins rangés par ordre alphabétique )

    reveillon sanglant


    Ma note classique 02/10
    Ma note cuisine Nanar 08/10

     

     


    1 commentaire
  •  

     _____________________________________

    A l'affiche cette semaine :

    Saison 2010 Episode 12Saison 2010 Episode 12Saison 2010 Episode 12

     

     

     

     

     

     

     

     

    __________ Tokyo girl cop  de Kenta Fukasuka - 2005 ________________________________________________

    Saison 2010 Episode 12   Tokyo girl cop est l'adaptation live d'un manga très populaire au japon et c'est donc Kenta Fukasuka scénariste sur les deux films Battle royale qui se colle cette fois ci à la mise en scène. Tokyo girl cop raconte l'histoire d'une jeune délinquante contrainte de devenir policière infiltrée pour obtenir la libération de sa mère espionne emprisonnée. Sous le nom de code de Asamiya Saki et armée d'un seul yoyo métallique la jeune fille va devoir déjouer les plans de terroristes qui via le net transforment des étudiants en bombes humaines. C'est du moins les grandes lignes qui surnagent d'un scénario assez confus qui part souvent dans tous les sens pour finalement ne pas aboutir à grand choses.

    Car Tokyo girl cop est une nouvelle preuve, si il en fallait, que si le cinéma asiatique est bien l'un des plus barré du monde il n'est pas pour autant systématiquement défendable au nom de l'originalité et la fraîcheur de ce qu'il propose. Tokyo girl cop est un film particulièrement mal foutu qui en plus de son histoire très moyenne propose une mise en scène assez vite fatigante à grands coups d'effets de caméra complétement gratuits et surlignés encore par des bruitages sonores. On a parfois la sensation que le moindre effet de zoom ou mouvement de caméra doit être annoncé par un gimmik sonore déplacé. Si l'on excepte avec délicatesse la jeune actrice principale Aya Matsuura qui a l'avantage de jouer un personnage assez impassible l'ensemble du casting semble avoir définitivement banni le mot nuance de son registre de jeu d'acteurs, la palme revenant à Riki Takeuchi (Battle Royale II Requiem) qui en fait encore des tonnes dans le registre grimaçant. Même le spectacle n'est pas vraiment au rendez vous, la faute à une une mise en image poussive des scènes d'action et des effets spéciaux qui frôlent souvent l'amateurisme le plus complet. On pourrait encore ajouter une photographie assez immonde, des personnages transparents et des combats au chorégraphies des plus basiques.

    Tokyo girl cop n'est même pas assez fou pour devenir attachant pour ses extrêmes et reste dans le carcan d'un tout petit film qui ne doit sa distribution qu'à l'engouement parfois aveugle vis à vis de l'originalité du cinéma asiatique.

    ______________________________________________________________________________ Ma note 02/10 _____________

     

    ___________ Timecrimes (Los conocrimenes) de Nacho Vigalondo - 2009 ___________________________

    Saison 2010 Episode 12    Timecrimes est incontestablement un grand film de scénariste qui se repose totalement sur la maîtrise de la construction de son récit afin de rendre limpide une histoire pourtant à priori complexe. La qualité du scénario de Nacho Vigalondo est imparable et les rouages de cette histoire de voyage temporelle sont parfaitement huilés et d'une précision d'orfèvre ce qui fait que jamais le spectateur un petit peu attentif ne sera perdu dans les méandre de cette boucle narrative.

    Et pourtant en dépit de ses qualités d'écritures Timecrimes n'arrive jamais à être complètement passionnant la faute sans doute à son rythme assez lent et à sa mise en scène qui manque à la fois d'ampleur et de personnalité. Il est incontestable que Nacho Vigalondo maitrise parfaitement son film afin d'éviter les incohérences mais il oublie souvent de donner à son film une dimension plus immédiate de plaisir. Aucun des aspects du film que ce soit le coté thriller, l'aspect film de science fiction ou encore le coté comédie dramatique n'est jamais totalement exploité par une mise en images véritablement efficace. La faute sans doute à son budget des plus réduit mais il est difficile de croire totalement à ce laboratoire de fortune avec une cuve et trois ordinateurs capable de faire voyager dans le temps. Difficile également de totalement adhérer aux comportements du personnage principale qui agît parfois de manière contradictoire et incompréhensible comme lorsque il marche tranquillement vers le silo alors qu'il se sait pourtant poursuivit par le tueur ou bien lorsqu'il menace de détruire le laboratoire du scientifique en renversant trois pauvres bidons vides. Le comportement de la jeune fille est lui aussi parfois pour le moins étrange et on se demande notamment pourquoi elle retourne vers cette maison plutôt que de s'enfuir.Il reste pourtant le plaisir d'un film proposant enfin une histoire vraiment originale et qui parvient à tenir son récit sur 90 minutes sans perdre les spectateurs en cours de route, l'image du « tueur » couvert de bandelettes tâchées de sang est également très efficace au point que l'on regretteras presque qu'il ne soit pas véritable un personnage du film.

    Dommage donc que Timecrimes ne propose pas dans sa mise en scène la même originalité et la même qualité que dans son écriture, il faudra peut être attendre le remake annoncé et réalisé par Cronenberg pour mesurer à quel point c'est bien l'univers d'un cinéaste qui fait défaut à ce pourtant très agréable Timecrimes.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 __________

     

    __________ Tellement proches de Eric Toledano et Olivier Nakache - 2009 _________________________

    Saison 2010 Episode 12   Après le sympathique Nos jours heureux, les deux compères Toledano et Nakache poursuivent leur sillon dans le registre de la comédie avec cette fois ci un film traitant de cet ensemble d'individus hétéroclites et disparates forcés de cohabiter ensemble et plus communément connu sous le nom de famille.

    Avec Tellement proches les deux réalisateurs s'attachent à montrer deux sœurs et un frères et les différentes pièces rapportées qui gravitent autour de ce noyau dur que ce soit les beaux parents, les neveux et nièces, les conjoints et qui tentent autant que possible de bien vivre ensemble. Si l'on passe outre le plus gros défaut du film qui est de ne pas garder le ton corrosif et méchant de sa première demi-heure pour finir sur les notes plus sirupeuse du registre famille je vous aime alors on ne pourra que reconnaître que encore une fois Toledano et Nakache signent une comédie vraiment très agréable et fortement sympathique. On prend donc un véritable plaisir à suivre les différentes composantes de cette famille qui s'avèrent tous être particulièrement attachants jusque dans leurs défauts. Les deux réalisateurs s'entourent d'un très bon casting avec Vincent Elbaz, Isabelle Carré toujours aussi pétillante dans le registre de la comédie, François Xavier Demaison parfait en beauf looser, Omar Sy enfin utilisé dans un registre un peu plus sobre que d'habitude, Joséphine de Maux et Audrey Dana qui est pour moi une belle révélation comique.

    Tellement proches est un film qui va vite qui multiplie les situations amusantes avec un sens évident du dialogue qui claque et de l'efficacité comique des situations, mais le film parvient aussi à s'imposer souvent sur des registres plus intimes en offrant quelques jolis moments plus tournés vers l'émotion. Le mot qui caractérise le mieux le film de Toledano et Nakache pourrait tout bêtement être le plaisir, celui de suivre des personnages touchants, de beaucoup s'amuser avec eux, de les accompagner sur un petit bout de chemin en s'attachant à leurs personnalités. Après il est évident que le film commence sur des notes assez corrosives pour finir parfois sous des torrents plus sirupeux de bonnes intentions ce qui pourra refroidir plus d'un spectateur, mais dans l'ensemble Tellement proches tient toutes ses belles promesses pour peu qu'on ne lui en demande pas trop.

    Eric Toledano et Olivier Nakache signe simplement un divertissement des plus honnête, sincère et habité par une belle humanité exactement comme pouvait l'être leur précédent film Nos jours heureux.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 __________


    Voilà une semaine se termine, une autre va recommencer . To be continued ...

     

     


    votre commentaire
  •  

     ______________________________________

    Al'affiche cette semaine :

    Saison 2010 Episode 11Saison 2010 Episode 11Saison 2010 Episode 11

     

     

     

     

     

     

     

     

    __________ Soeurs de sang (Sorority row) de Stewart Hendler - 2010 ______________________________

    Saison 2010 Episode 11   Avec Soeurs de sang on se croirait d'un coup revenu 15 ans en arrière à l'époque des slashers lisses et propres sur eux initiés par le succès planétaire de Scream. Car si Soeurs de sang est le remake de House on sorotity Row le film de Stewart Hendler  flirte bien plus du cotè de Souviens toi l'été dernier de Jim Gillespie sorti en 1997. On assiste donc au schéma très basique de la petite bande de filles qui fait une farce qui tourne mal et qui scelle ensuite un pacte de silence après la mort accidentelle de l'une d'entre elles. Mais voilà que le passé ressurgit et lors d'une fête un mystérieux tueur avec un démonte pneus façon étoile de ninja semble bien décider à faire payer les responsables de ce crime.

    On est donc dans un chemin balisé à l'extrême mais c'est souvent le cas dans les slashers, il reste à savoir en quoi le film de Stewart Hendler réussit à se démarquer un peu du lot. Il faut reconnaître que Soeurs de sang est plutôt bien foutu en matière de mise en scène et d'images en s'appuyant sur une belle photo et une réalisation assez efficace, de plus Hendler respecte visiblement le genre qu'il investit et l'honore d'une manière certes peu originale mais sincère. Après le film est bien trop calibré et formaté pour vraiment susciter mon intérêt au delà d'une seule et unique vision. Dans un des bonus présent sur le DVD Brian Hendler résume parfaitement les limites de son propre film en le décrivant comme « Un film d'horreur qui ne vous empêche pas de manger votre popcorn ». Soeurs de sang reste donc un film d'horreur assez lisse pour ados bouffeurs de popcorn que Hendler ne cesse de flatter par le cotè djeuns de son film à base de bimbos débiles en décolletés, de scène de fiesta arrosée, de dialogues insipides, de personnages sans la moindre épaisseurs et de violence soft. Si l'on excepte la scène de la bouteille plantée au fond de la gorge d'une victime les mises à morts de Soeurs de sang sont assez répétitives, classiques et très sage niveau gore. Concernant le suspens du film il est complètement foireux et on se fout totalement de savoir et comprendre le qui du pourquoi surtout que la révélation du tueur et de ses motivations est passablement anecdotiques.

    Au bout du compte il reste un gentil slasher propret avec des actrices plutôt convaincante dans les archétypes qu'on leur proposent, des dialogues parfois amusants et un esprit suffisamment sincère pour ne pas directement jeter le film aux orties. Perso des films comme ce Soeurs de sang ça m'en touche une sans bouger l'autre.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 03/10 __________

     

    ___________ My name is Bruce de Bruce Campbell - 2007 _____________________________________________

    Saison 2010 Episode 11  L'occasion de sa sortie en DVD est trop belle pour revenir sur cette grosse déception que représente My name is Bruce de et avec Bruce Campbell qui après le pitoyable Man with the screaming brain semble bien démontrer qu'il est vraiment un piètre réalisateur. Il faut dire que My name is Bruce représentait une sorte de fantasme absolu de geeks (pour reprendre un mot à la mode) avec son histoire improbable d'un acteur icône du cinéma horrifique kidnappè pour venir défendre un village de bouseux d'une vraie créature démoniaque. L'acteur en question c'est donc Bruce Campbell, le comédien totalement culte pour de nombreux fans de cinéma de genre et ceci essentiellement grâce à la trilogie des Evil dead dans laquelle ,bien avant Jim Carrey, le comédien réalisait des performances jouissive et cartoonesques.

    L'idée de voir l'acteur confronté à la dévotion de ses fans était alléchante tout comme la possibilité pour Campbell de montrer le décalage entre la réalité et ses personnages hors normes, mais aussi de poser un regard ouvert sur ses films, sa vie et le cinéma, Certes le pitch de My name is Bruce prête à la comédie et au délire mais l'humour n'a jamais été un prétexte à l'absence totale et revendiqué d'intelligence. Au bout du compte le film de Bruce Campbell n'est finalement rien d'autre qu'une grosse pantalonnade souvent bien lourde qui refuse tellement de se prendre au sérieux qu'elle finit fatalement par être aussi vaine que totalement conne. On ne pourra pas reprocher à Bruce Campbell de trop se prendre au sérieux c'est une évidence absolu tant l'acteur se moque de manière masochiste de sa filmographie mais le film est aussi tristement révélateur de la relation amoureuse relativement trouble entre l'acteur et ses fans. Si l'on part du simple principe que My name is Bruce représente une sorte de modèle absolu de film dans lequel les fans de l'acteur souhaiteraient le voir, car n'oublions pas que le film tourne symboliquement autour de cette idée puisqu'un fan vient chercher Campbell pour l'emmener là ou il le croit le plus utile, alors le film est une belle catastrophe. En gros si le comédien et réalisateur pense vraiment que My name is Bruce est une sorte de cadeau offert à ses fans dans la mesure ou le film contiendrait tout ce que l'on est en droit d'attendre de lui alors le regard que porte Campbell sur ses films et les attentes de son public sont bien tristes. Si Bruce Campbell pense vraiment qu'il suffit d'une comédie débile tourné sans inspiration avec un démon pourri et trois effets gores de téléfilm pour faire bander la communauté geek (pas toujours très regardante il est vrai) alors il porte un regard bien cynique et désabusé sur ses fans comme sur lui même. Et c'est là que le film prend une dimension assez inattendu et trouble, il est effectivement difficile de savoir si Bruce Campbell se contente de servir la soupe ou si il porte un regard fatigué et désabusé sur sa propre carrière.

    My name is Bruce est un film à petit budget, un film horrifique avec un poil de gore, un film comique à l'humour référentiel et bien lourd, un film totalement tourné vers le bis et la série Z, un film dans lequel Bruce Campbell bien que censé jouer son propre rôle (sur)joue un personnage cartoonesque bien trop proche du Ash de la série des Evil dead........ A partir de cela il faudrait vraiment connaître les intentions de l'auteur du script et du réalisateur, soit ils livrent clefs en main un film pour ce que soit disant les fans attendent de Bruce Campbell et alors My name is Bruce est un bien mauvais film ou bien l'acteur nous dit avec amertume par le prisme du film combien il se sent prisonnier d'un schéma de film et de rôles dans lesquelles il ne cesse de (re)jouer pour faire plaisir à ses fans et alors My name is Bruce sans devenir un grand film pour autant deviendrait un projet bien plus intéressant. Dommage que la première des solutions soit de très loin la plus vraisemblable.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 02/10 __________

     

    _________ Paris by night of the living dead de Gregory Morin - 2009 _______________________________

    Saison 2010 Episode 11   Paris by night of the living dead est un court métrage de Grégory Morin et un véritable coup de coeur pour moi. Le film de Morin raconte l'histoire d'un jeune couple tout juste marié qui doit se dépêtrer d'une horde de morts vivants ayant envahit la capitale afin d'aller célébrer l'événement au champagne. Si les moyens réduits du court métrage sont parfois visible surtout au niveau des effets spéciaux numériques l'ensemble de ce petit film est tellement jouissif que l'on passe sans le moindre soucis sur ses petits défauts.

    Grégory Morin prend un plaisir des plus communicatif à livrer sur 12 minutes un pur fantasme de fans de films de genre avec un actionner bourrin, décomplexé, très gore et drôle à base de zombies lents à la Romero dévastant un Paris abandonné. Grégory Morin s'offre un pure ride au pays des zomblards à grands coups de shotguns, d'armes de plus en plus lourdes et improbables, de tronçonneuse, de cascades à moto et de de sabre tranchant comme un rasoir pour offrir un carnage qui flirte vers le gore fun d'un Peter Jackson. Un esprit libertaire et ouvertement badass dans lequel le jeune réalisateur prend un malin plaisir de sale gosse à faire exploser et éclabousser de geysers de sang les principaux monuments de la capitale. Paris by night of the living dead est aussi pertinent sur le registre de l'action rentre dedans, de l'horreur bon enfant que de l'humour le film offrant des moments extrêmement drôle comme le zombie avec le maillot de Zidane. Graphiquement très soigné (hormis certains effets numériques trop voyant), efficace dans sa mise en scène, servi par de très bons comédiens dont l'indispensable Dominique Bettenfeld, parfaitement rythmé et monstrueusement fun Paris by night of the living dead fait parti de ses courts métrage que l'on fantasme de voir devenir un jour un film à part entière. Ce serait une excellente nouvelle dans la mesure ou il ne manque à ce formidable court métrage qu'une plus grande dimension à l'histoire d'amour entre les deux jeunes tourtereaux un peu trop vite caractérisé du fait du format court du récit.

    Si Gégory Morin est capable de garder cette même énergie, cet humour, cette générosité et cette envie jouissive de tout faire péter dans de grandes gerbes de sang sur la durée d'un long métrage alors il pourrait devenir un formidable acteur de l'avenir du cinéma de mauvais genre en France. Il reste à croiser les doigts pour que ce formidable petit film devienne un jour un long .

    ______________________________________________________________________________ Ma note 07,5/10 ___________


    Voilà une semaine se termine et une autre a déjà commencée. To be continued..

     

     


    3 commentaires
  •  

    __________________________________________

    A l'affiche cette semaine :

    Saison 2010 Episode 10Saison 2010 Episode 10Saison 2010 Episode 10Saison 2010 Episode 10

     

     

     

     

     

     

     

     

    __________ Pauly Shore est mort ( Pauly Shore is dead) de Pauly Shore - 2003 _____________________

    Saison 2010 Episode 10   Le plus gros soucis de ce Pauly Shore est mort est que le film tourne totalement autour de la personnalité, la carrière et la vie de cet acteur comique dont la notoriété n'a jamais franchement dépasser les frontières des États-Unis. Pauly Shore révélé à la fois par la scène et MTV a connu son heure de gloire durant les années 90 avant de doucement mais sûrement retrouver l'anonymat le plus complet à Hollywood. En France à part le calamiteux California man, il me semble qu'aucun film de l'acteur n'a jamais été distribué en salle pas même celui ci sorti directement en DVD. Du coup avec ce film qu'il écrit et réalise Pauly Shore parle de la célébrité, de l'oublie et de la notoriété à travers cette farce dont il est le principal interprète de sa propre vie.

    Il est donc difficile de véritablement apprécier le film tant il parle finalement d'un personnage qui nous est finalement aussi peu familier. Avec Pauly Shore est mort l'acteur et réalisateur imagine comment il aurait pu orchestrer un faux suicide afin de retrouver pour un instant la célébrité et l'affection du public. L'idée de cette comédie satirique qui fait intervenir de nombreuses guests stars dans leurs propres rôles est donc plutôt originale et amusante, d'autant plus qu'elle permet de dresser un portrait acide sur le star système qui fait et défait les notoriétés en un rien de temps et qui préfère souvent célébrer le talent de ses stars après leurs mort plutôt que de leur vivant. Si le concept est amusant et que le film se suit sans déplaisir on arrive pourtant assez vite à s'interroger sur les motivations et la pertinence de Pauly Shorre qui semble orchestrer son film comme un ultime come back désespéré. Pauly Shore est mort finit même par ressembler à un énorme trip égocentrique d'acteur s'autoproclamant comme un comique génial mais fatalement incompris qui tente d'imposer par l'image combien il mériterait mieux. Le film perd donc à mesure qu'il avance son potentiel sympathie pour finir presque par devenir irritant lorsque explose l'autosatisfaction suffisante de Pauly Shore qui va jusqu'à se comparer un instant à Jim Belushi (??). Le casting de stars devient lui aussi suspects quand on comprends que Pauly Shore utilise les guests présents comme miroir et faire valoir de sa propre personnalité allant jusqu'à faire écouter sur son répondeur le message d'un des acteurs déclarant combien il était heureux et très honoré de faire ce film, une chose est donc certaine ce n'est pas vraiment la modestie qui étouffe Pauly Shore. Les stars présentes dans le film sont d'ailleurs autant des comédiens des plus respectables tels que Sean Penn, Tom Sizemore, Vince Vaughn, Ben Stiller que des poeples sans le moindre intérêt comme Pamela Anderson, Tommy Lee, Paris et Nicky Hilton, Jerry Springer .... Pauly Shore semble assoir sa notoriété sur tout et n'importe quoi.

    Un peu à la manière de JCVD, Pauly Shore est mort ressemble à ses films énervants qui veulent absolument enfoncer dans le crâne du spectateur combien un acteur est formidable et combien il mériterait mieux de la part du public. Il faudrait juste encore une fois que la filmographie de Pauly Shore parle autant en sa faveur que cette auto-célébration au nombrilisme parfois insupportable.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 04 /10 _________

     

    __________ L'enfer de Henri George Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medre- 2009 _______

    Saison 2010 Episode 10  Un peu à la manière de Lost in la Mancha, ce film est une sorte de making of sur un film inachevé et que nous ne verrons donc jamais tel qu'il avait été préparé initialement. Ce documentaire est donc un passionnant voyage au cœur de la création d'un film maudit dont les images sont enfin visibles à l'écran après un demi siècle d'oublie. Car plus encore que l'aspect documentaire du film c'est bel et bien les images et les expérimentation visuelles filmées par Clouzot qui donne à ce film son pouvoir de fascination.

    Nous sommes en 1964 lorsque Henri George Clouzot entame son nouveau projet intitulé L'enfer et qui traite de la jalousie maladive d'un homme vis à vis de sa femme plus jeune que lui. Clouzot qui est un cinéaste extrêmement minutieux décide que le film traitera par l'image les crises de jalousie de cet homme dont la vision du monde et des événements seront alors altérés par sa pathologie. Henri George Clouzot s'enferme alors pendant plusieurs mois avec techniciens et comédiens en aval du tournage afin de simplement expérimenter et créer de nouvelles images. Des images si forte que la Columbia engagé sur le projet offre à Clouzot un privilège des plus rare, celui d'un budget illimité. Il faut dire que ces images, qui font tout l'intérêt de ce documentaire, sont assez fascinante d'inventivité et de poésie inquiétante. Jouant sur le cadre, des effets de miroir et de kaléidoscope , sur le rythme, utilisant de formidable effets de lumières, jouant sur des incrustations d'images et des maquillages parfois outranciers Henri George Clouzot fait naître des images dont le pouvoir hypnotique n'ont pas pris une ride. On ne pourra alors que regretter que le film soit resté inachevé devant les images baroques de Romy Schneider éclairé comme dans un Mario Bava ou encore devant son visage recouvert d'huile et de paillettes avec cette lumière tournante autour d'elle faisant naître son son visage un très inquiétant jeu d'ombres et de lumières.

    Si l'aspect plus narratif du film et le coté récit de tournage bourrè d'anecdotes est un peu moins fascinant il reste lui aussi tout à fait captivant. On y découvre un Henri George Clouzot tellement précis et méticuleux, tellement en recherche constante de la perfection qu'il en deviendrait presque inquiétant au point d'épuiser la patience de ses techniciens comme de ses acteurs. Reggiani quittera d'ailleurs le film en court de tournage avec fracas totalement épuisé par les exigences de Clouzot alors que deux équipes resteront souvent plantée des journées entière à ne rien pouvoir faire. Le tournage est finalement interrompu à la suite d'un accident cardiaque de Henri George Clouzot qui laissera à jamais son film inachevé.

    Finalement en 1994 c'est Claude Chabrol qui adaptera le script de L'enfer au cinéma avec Emmanuelle Béart et François Cluzet, un film assez moyen qui prend paradoxalement aujourd'hui un sacré coup de vieux à la seule vue des images proposées trente ans plus tôt par Clouzot. La preuve qu'un film repose bien plus encore que sur son script à la vision et au travail de son metteur en scène.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 __________

     

     

    __________ La première étoile de Lucien Jean-Baptiste  - 2009 _____________________________________

    Saison 2010 Episode 10  La première étoile est ce que j'aime bien appeler un joli petit film, ce qui en générale qualifie des films objectivement moyen mais suffisamment sincère et agréable pour susciter la sympathie. La première étoile raconte donc l'histoire d'un père de famille contraint d'emmener sa petite famille antillaise au ski à la suite d'une promesse un peu trop rapide. Si Jean-Gabriel qui vit de petits boulots et qui passe son temps à jouer aux courses ne parvient pas à tenir la promesse de trop faites à ses enfants, il risque alors de perdre définitivement l'affection de sa sa femme.

    La première étoile est une comédie familiale bourré de bonnes intentions et de bons sentiments dans laquelle Lucien Jean-Baptiste qui est à la fois scénariste, réalisateur et acteur fait transparaître en filigrane un regard léger mais souvent pertinent sur le racisme ordinaire. Les aspects les plus séduisant de La première étoile sont incontestablement sa générosité, sa bonne humeur, sa sincérité, sa simplicité et sa justesse qui réussissent à faire passer sans problème les petits défauts et les facilités du film. La première étoile est un film simple mais pas simpliste, un film sans prétentions qui n'a visiblement d'autre but que de divertir en proposant un regard frais et généreux sur un choc de culture entre les Antilles noires chaleureuses et les blancs froid comme la neige. Lucien Jean-Baptiste qui ne cache pas une part très autobiographique de son récit met alors une telle énergie à nous faire aimer ses personnages qu'ils finissent fatalement par devenir attachants à l'écran à l'image de l'excellente Firmine Richard en grand mère au cœur d'or. Même si la mise en scène à la platitude d'un téléfilm, même si certains gags sont très téléphonés, même si ça dégouline parfois de bons sentiments il reste le plaisir immédiat de suivre une agréable petite comédie familiale qui malgré son sous texte sociale ne pète jamais plus haut que son cul et propose 90 minutes de francs sourires.

    La première étoile est donc un bon petit film, ce qui est toujours mieux à prendre qu'un mauvais grand film.

    ____________________________________________________________________________ Ma note 06,5/10 _____________

     

    _________ Mad zombies (The mad) de John Kalangis - 2007 _________________________________________

    Saison 2010 Episode 10  Il semblerait que la vague des films traitants des zomblards sur un mode humoristique continuent encore longtemps à abreuver les rayonnages DVD de tout et n'importe quoi. Pour preuve ce Mad zombies qui sort directement en DVD à peu de choses près exactement en même temps que le très recommandable Bienvenue à Zombieland histoire de surfer tranquillement sur la vague du succès du film de Ruben Fleisher.

    Mad zombies, The mad pour son titre original, traite d'une famille recomposé qui va faire une courte halte sur la route de ses vacances dans un fast food de rednecks qui proposent un hamburger à base de viande de vaches folles à son menu. Aussitôt les malheureux consommateurs se transforment en zombies avides de viande un poil plus fraîche. Mad zombies qui part pourtant d'un pitch assez amusant est au final une petite série B aussi indigeste et lourdingue qu'un gros burger bien gras arrosé d'un peu de ketchup. Pour une comédie horrifique à base de zombies le film de John Kalangis souffre de défauts des plus rébarbatifs; d'une part le film n'est pas drôle, ensuite le film n'est pas gore et cerise sur le gâteau la mise en scène manque furieusement de rythme pour faire avancer un récit déjà des plus poussif. Mad zombies base une grande partie de ses pseudos atouts comiques sur des dialogues souvent interminables et des situations grotesques qui manquent vraiment de folies pour devenir amusantes à moins qu'un type distribuant des casquettes pour se débarrasser des zombies soit une situation qui vous fasse sourire (??). Les acteurs en font souvent des tonnes pour jouer sur le registre obligatoirement décalé d'un second degré mal assumé et débitent avec aplomb de longs tunnels de dialogues qui se voudraient amusants mais qui souvent tombent totalement à plat.

    Seul le plaisir de retrouver Billy Zane permet de garder un soupçon d'attention sur ce bien médiocre Mad zombies qui arriverait presque à nous faire regretter le pourtant déjà très moyen Dead and breakfast

    ________________________________________________________________________________ Ma note 03/10 __________

    Voilà une semaine se termine, une autre va recommencer.  To be continued....

     

     


    votre commentaire
  •  

    ___________________________________

    A l'affiche cette semaine :

    Saison 2010 Episode 09Saison 2010 Episode 09Saison 2010 Episode 09

     

     

     

     

     

     

     

     

     __________ Ne te retourne pas de Marina De Van - 2009 _____________________________________________

    Saison 2010 Episode 09  Après Dans ma peau , un premier film plutôt réussi et assez perturbant sur l'automutilation la jeune réalisatrice Marina De Van revenait sur les écrans avec Ne te retourne pas, un ambitieux thriller fantastique et psychologique sélectionné au dernier festival de Cannes avec la caution glamour de deux immenses têtes d'affiche que sont Monica Bellucci et Sophie Maceau. Un film d'autant plus alléchant qu'il proposait à priori une nouvelle dimension dans le cinéma de genre français en flirtant sur les traces de David Lynch, Polanski ou encore Nicolas Roeg. . Ne te retourne pas ressemble donc fortement à ses films que l'on voudrait vraiment aimer et défendre mais qui ont finalement beaucoup de mal à totalement vous séduire.

    Le film de Marina De Van raconte donc l'histoire d'une jeune femme écrivain qui voit lentement mais sûrement son environnement proche et quotidien se modifier jusqu'à lui devenir étranger. Jeanne (Sophie Marceau) se retrouve alors étrangère dans sa propre maison, ne reconnaît plus ses enfants ni même son mari et commence une étrange mutation physique qui va la transformer en une autre femme. Ne te retourne pas reste un film qui a le mérite de ses ambitions et de proposer une réflexion assez passionnante sur la réalité et notre perception des choses. Et si notre environnement n'était que le fruit d'une perception conditionnée par nos sentiments, nos souvenirs, notre sensibilité ? La perspective d'une vie basée sur un mensonge transformerait elle notre quotidien au point de nous y faire sentir comme un étranger ? Les transformations et mutations des éléments présents à l'écran n'étant que le reflet des troubles psychologique d'un personnage à la recherche de lui même et de ses racines. Il faut donc saluer le choix de Marina De Van qui prend le parti de traiter tout le cheminement interne et mental de son héroïne uniquement par l'image. Ne te retourne pas donne alors lieu à d'étranges jolis moments de cinéma comme lorsque les deux visages féminins (Marceau/Bellucci) se confondent en une seule personne à la fois grotesque et mystérieusement belle. Les deux actrices sont assez convaincante même si ma préférence va incontestablement à Monica Belluci très émouvante lors de la seconde partie du film en Italie. Ne te retourne pas est donc un film des plus respectable et pourtant la sauce ne prend jamais totalement à mon avis, la faute à des défauts particulièrement lourds et plombant. Tout d'abord le film baigne dans le cocon douillet des archétypes les plus insupportables du cinéma français entre ses personnages bobos littéraires, ses histoires de couples à la dérive et son cadre bourgeois parisien. Difficile de totalement adhérer à des personnages aussi calibrée dans le carcan d'un cinéma qui devrait pourtant s'affranchir de ses éternels caractères.

    Le film souffre aussi souvent de ses dialogues assez insipides qui frôlent parfois le ridicule comme lorsque le mari de Jeanne réponds à sa femme lui faisant part de ses troubles «  Tu devrais prendre rendez vous chez l'ophtalmologiste » . Et puis surtout Ne te retourne pas ne fonctionne que par intermittence oscillant constamment entre une véritable atmosphère fantastique et anxiogène et le film d'auteur psychologique bavard et désincarné sur les traumatismes psychologiques familiaux. Du fait de son ambition et de cette volonté de traiter son sujet uniquement par l'image et la mise en scène on pardonnera plus facilement à Marina De Van quelques séquences visuelles pas totalement maitrisées ni convaincante comme un trop démonstratif morphing entre les visages de Marceau et Bellucci lors de la scène du casino ou des scènes qui flirtent parfois avec le ridicule et la crédibilité de l'ensemble.

    Mais voilà au bout du compte le constat est amer car Ne te retourne pas n'arrive jamais à totalement me captiver au point que les 105 minutes du film semblent parfois très, très longue. Il ne manque sans doute à ce second film de Marina De Van qu'un sujet beaucoup plus fort pour soutenir ses ambitions narratives et des personnages plus attachants. Marina De Van reste une réalisatrice à suivre, même si son second film demeure une assez cruelle déception.

    __________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 _________

     

    __________ Welcome de Philippe Lioret - 2009 ________________________________________________________

    Saison 2010 Episode 09  Welcome est le troisième film de Philippe Lioret après le très émouvant Je vais bien ne t'en fais pas. Cette fois ci le réalisateur a choisit de se frotter à un sujet social et politique très contemporain puisqu'il s'agît du sort des immigrants présents à Calais qui souhaitent traverser la Manche afin de rejoindre l'Angleterre. Welcome est donc un film qui s'inscrit dans la vague d'un cinéma politique et militant proche de Costa Gavras,Yves Boisset ou encore Ken Loach pour l'Angleterre. Un cinéma que l'on pouvait penser totalement disparu derrière l'égo du nombrilisme d'un cinéma d'auteur tournant souvent en rond et à vide sur ses propres petits tracas quotidiens. Le premier mérite du film de Lioret est donc de s'ouvrir au monde qui l'entoure et de proposer un regard sur l'autre à travers un film qui a le courage de coller à une forme d'immédiateté des événements qu'il aborde.

    Welcome raconte donc l'histoire de Simon un maître nageur solitaire et bourru qui rencontre presque par hasard un jeune migrant kurde qui souhaite traverser la Manche à la nage afin de rejoindre sa jeune fiancée. Plus par opportunisme que par conviction ou militantisme Simon décide d'entrainer et de soutenir ce jeune homme en espérant par cet acte retrouver l'amour et l'affection de son ex-femme très impliquée dans l'aide humanitaire aux migrants.

    Welcome est incontestablement un film militant, Philippe Lioret ne cherche pas un angle ouvertement documentaire et choisit de raconter son histoire à hauteur d'homme en posant un regard engagé sur notre société. On est alors en droit d'aimer ou détester cette mise en émotion partisane de la condition des migrants en France mais c'est aussi du devoir des artistes de donner leur vision du monde. On pourra juste regretter les déclarations médiatique de Lioret rapprochant la France de Vichy à celle qu'il décrit dans son film car cet amalgame un peu trop facile à mon goût ne servira finalement que les détracteurs du film qui se serviront de ce dérapage pour dénoncer une vision caricaturale, partisane et même proche de la propagande. Il est d'ailleurs assez amusant en trainant sur le net de voir que 95% des critiques les plus négatives du film sont finalement des critiques bien plus politiques aux relents d'extrême que vraiment cinématographique, une preuve que le film appuie sans doute aussi là ou ça fait mal. Welcome est pourtant avant toute chose une histoire simple et direct d'une amitié fortuite entre deux personnages légèrement paumés et en quête d'amour. La relation entre Simon et ce jeune kurde sonne simplement juste tout au long du film dans la mesure ou elle est portée par de très bons acteurs comme Vincent Lindon et le jeune Firat Ayverdi. Ce n'est pas innocent si Philippe Lioret choisit de replacer l'humain au centre de cette histoire comme une façon de signifier qu'il existe sans doute autant d'histoires de migrants qu'il existe d'histoire de destin individuels et que de ce fait un traitement global, comptable et administratif des choses ne viendra jamais rien résoudre .

    On pourra toujours faire la moue devant quelques facilités grossières et des personnages secondaires parfois trop caricaturaux à l'image ce voisin limite collabo mais avec Welcome Philippe Lioret livre une œuvre particulièrement sensible et intelligente sur notre société. Lioret parvient à créer une belle émotion par l'empathie qu'il provoque vis à vis de ses personnages, un manière habile de montrer que pour apprécier l'autre il suffit parfois de prendre le temps de le connaître. Welcome se termine même sur une belle idée et une image que certains trouveront sans doute trop facile mais qui symboliquement montre à la fois l'inégalité des chances, la richesse que nous pouvons tirer des autres et notre rapport paradoxal à l'étranger.

    Welcome est donc un joli film qui a le courage de porter aux yeux du grand public des pratiques qu'il n'a pas fatalement envie de voir tout en livrant une histoire cinématographique touchante.

    ________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 ___________

     

    __________ Panique au village  de Stephane Aubier et Vincent Patar - 2009 ________________________

     Saison 2010 Episode 09  Les belges sont de gentils doux-dingues qui donnent régulièrement au cinéma de fabuleux ovnis tels que Dikkenek, Calvaire ou encore le film culte C'est arrivé près de chez vous. Pourtant en matière de folie créatrice , d'originalité et d'univers totalement décalé c'est bel et bien ce Panique au village de Stephane Aubier et Vincent Patar qui remporte haut la main la palme du cinéma hors normes. Panique au village est un film d'animation en stop motion qui utilise des jouets en plastique comme personnages, des figurines peintes à la main et souvent posées et figées sur un socle. Dans mon enfance on appelait ses personnages des petits soldats bien que n'étant pas fatalement des membres d'une quelconque armée, on retrouve donc ici des figures au combien emblématique des jouets de notre enfance avec les animaux de la ferme, le gendarme et le cowboy et l'indien.

    Dans cette histoire totalement loufoque cowboy et indien ont décidés d'offrir un magnifique barbecue à construire soit même à leur ami cheval, manque de bol suite à une erreur de saisie sur internet les deux pauvres amis se retrouvent avec 50 millions de briques alors qu'ils n'en voulaient pourtant que 50. Ce n'est alors que le début d'une aventures épique et délirante dans laquelle cowboy, indien et cheval croiseront des amphibiens voleurs de murs, un ours, des scientifiques cinglés, un robot pingouin, des vaches en parachute et bien d'autres. Le film sonne comme un manifeste à l'enfance et à son imagination débridé tant les événements s'enchaîne en rebondissant sans cesse sur des péripéties qui en entrainent d'autres de plus en plus folles avec un effet de boule de neige dans lequel explose finalement la créativité sans limite des enfants. On a cette sensation euphorique et jubilatoire de regarder deux mômes nous raconter avec trois fois rien et une caisse pleine de jouets la plus extraordinairement dingue des histoires. Panique au village est tellement fou, imaginatif, loufoque, décalé, absurde, surréaliste, poétique qu'il replonge immédiatement le spectateur dans les bonheurs les plus primaires de l'enfance qui sont une forme d'insouciance et de liberté absolu à rêver. Le film de Aubier et Patar possède une identité unique, un univers si particulier qui fait que Panique au village ne ressemble à strictement rien de ce que l'animation nous a proposé ses dernières années et c'est donc très plaisant de se retrouver devant un univers aussi frais et original. Parfois totalement fou et hystérique le film avance comme un cheval au galop dopé par la musique de Dionysos et fonce tête baissé dans la logique loufoque interne de son récit. L'univers de Panique au village est fait de bric et de brocs, de bouts de cartons, de jouets et d'éléments qui cohabitent au mépris des conventions, des échelles et de la logique. Les personnages qui hurlent et parlent souvent à toute vitesse son parfois presque incompréhensible restituant une forme d'urgence et de bouillonnement qui encore une fois tient beaucoup de l'enfance.

    Drôle, fou, nostalgique, hystérique, débridé, poétique, original, déjanté, jubilatoire, surréaliste, imaginatif les adjectifs et les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce véritable petit bijou d'humour et d'inventivité. A peine terminé le film j'ai illico commander le DVD de la série car un tel bonheur qui vous colle une banane géante entre les deux oreilles on a fatalement envie de le retrouver très vite.

    ______________________________________________________________________________ Ma note 08/10 _____________

    Voilà une semaine se termine, une autre va recommencer. To be continued ...

     

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires