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    Pour faire suite au très bon dossier de l'ami Geouf sur les petites perles de la série B à (re)découvrir pour Halloween qui se trouve ici http://www.cinegeouf.com/2010/10/26/special-halloween-10-series-b-horrifiques-a-redecouvrir/, j'ai décidé de replonger moi aussi vers mes souvenirs pour exhumer à mon tour 10 films dans le même esprit. Un peu pris de court je n'ai pas eu le temps de revoir les dix films cités et certain seront donc évoqués sur des souvenirs plus que sur une analyse concrète. L'occasion de plonger la main dans un immense sac de gourmandises coupables pour en ressortir deux poignées de film plein de monstres, de sang, de rire, de frisson et de nostalgie.

     

    La cité des monstres (Freaked – 1993) de Alex Winter et Tom Stern

    freakedsang

     

    La cité des monstres est une comédie bien crétine mettant en scène un jeune acteur imbu de sa personne qui se retrouve prisonnier d'un cirque de monstres crées à l'aide de l'engrais qu'il était censé promouvoir pour une énorme multinationale. Le film qui demeure une véritable curiosité et une rareté est une sorte de comédie lamentablement conne se vautrant allègrement dans la stupidité de gags tellement débiles qu'ils en deviennent parfois hilarant. Sorte d'hommage dégénéré au Freaks de Tod Browning le film permet au maquilleur Mad Screaming Georges de s'en donner à cœur joie dans le registre des monstres gluants et des acteurs recouvert de trois tonnes de latex pour des effets spéciaux parfois totalement surréalistes comme une chaussure mutante et un garçon avec une tronche proche de celle du bébé de Braindead. Plus porté sur une horreur graphique bon enfant que sur le gore le film permet de se délecter de personnages improbables comme l'homme nez, l'homme ver de terre, l'homme vache, l'homme chaussette et l'incroyable homme grenouille. On retrouve avec plaisir le musclé MrT en délicate femme à barbe, Randy Quaid en savant fou et Keanu Reeves en homme chien pour un festival de gags dans un esprit directement hérité des ZAZ. La cité des monstres épingle aussi au passage avec férocité les industriels sans scrupules, la télévision américaine et la suffisance des pseudos stars de cinéma. Aussi con que monstrueusement bordélique La cité des monstres reste un ovni particulièrement jouissif pour les amateurs d'humour débile et de monstres gélatineux.

     

    Témoin muet ( Mute witness – 1995) de Anthony Waller

    temoin muet

     

    Si le film n'appartient pas vraiment au genre fantastique ou horrifique il n'en propose pas moins un solide thriller au suspens parfois brillamment mis en images. Témoin muet raconte l'histoire d'une jeune maquilleuse muette travaillant sur un petit film d'horreur tourné en Russie, un soir après s'être retrouvée enfermée dans le studio elle découvre que sur le plateau désert deux techniciens tournent clandestinement des films porno tournant au snuff movie barbare. La jeune femme va assez vite se retrouver traquée par les deux hommes et l'organisation responsable de ce trafic de films déviants. Si Anthony Waller a presque totalement disparu des écrans son premier film reste une petite bombe de suspens, de tension et d'humour jouant avec malice durant 100 minutes sur le principe du vrai et du faux se mélangeant pour brouiller la réalité. Si objectivement le film perd d'intensité dans sa seconde partie la première est monstrueusement efficace en orchestrant la traque de la jeune et très mignonne Marina Sudina (dont c'est assez étonnamment le seul film) par deux hommes dans un immense studio de cinéma désert. Si il n'est pas un film d'horreur à proprement parler, Témoin muet comporte néanmoins de nombreuses séquences marquantes comme lorsque la malheureuse jeune fille doit se cacher sous des sacs poubelles contenant les restes découpées d'une victime ou lorsque cette même jeune fille cauchemarde dans sa baignoire aux images traumatisantes du tournage et du meurtre sauvage dont elle a été le témoin.

     

    Body trash ( Body melt – 1993) de Philip Brophy

    body trash

     

    Body trash surfe sans vergogne sur les traces de sang encore fumantes de Braindead pour proposer un spectacle gore régressif pas totalement maîtrisé mais au combien jouissif à regarder. Le film du jeune australien Philip Brophy attaque avec force et humour le culte du corps et de l'apparence physique, un sujet qui plus de quinze ans après reste toujours d'actualité à l'heure de la métrosexualité, de la chirurgie esthétique, des pilules miracles, des régimes et des mannequins anorexiques. Body trash raconte l'histoire d'un médecin testant une mystérieuse potion fluorescente à la Ré-animator sur les habitants plus ou moins consentants d'une petite ville de banlieue. Le médicament miracle censé exaucer les désirs physiques des patients ne tarde pas à montrer des effets secondaires pour le moins ragoutant. Body trash joue à fond la carte du gore dégueulasse et fourmille d'idées délicieusement déviante et hilarante et c'est avec une plaisir coupable que l'on se délecte de voir une femme vomissant une langue immense,une grande gueule étranglée par ses propres cordes vocales, un placenta dévorant un fœtus de l'intérieur, un adepte du culturisme victime d'une douloureuse explosion de pénis, un skateur explosant littéralement sur la rampe, des yeux sortant de leurs orbites et d'autres joyeuseté comme des kangourous cannibales et des corps se liquéfiant. De quoi donner envie de voir la bouche de Nicole Kidman exploser en pleine interview à la gueule du public. Body trash est idéal pour Halloween et pour peu que que l'on montre le film à des gosses après qu'ils ce soient bourrés de friandises gélatineuses fluos, de guimauves immondes, de chocolat et de smarties multicolores on pourrait obtenir une magnifique gerbe multicolore très raccord avec le film.

     

    Le couvent (The convent – 2001) de Mike Mendez

    le couvent

     

    Sur le trame ultra rabâchée des d'jeuns s'introduisant dans un lieu maudit Mike Mendez réalise une série B survitaminée, référentielle, gore et totalement déjantée. Le couvent est un gros bis jouissif et souvent très drôle dans lequel quelques jeunes se retrouvent aux prises avec des satanistes du dimanche et des esprits de nonnes passées depuis longtemps du coté obscurs. En 80 minutes chrono Mendez explose le quota d'idées folles avec des zombies fluorescents qui bougent comme si ils dansaient une tecktonik endiablée branchés sur du 220 volt, des gerbes de sang fluo qui coulent en trombe, un type en plein trip voyant danser des petites culottes, un christ sur un crucifix qui demande quel enfoiré pourrait bien le faire descendre de là et un flic gangsta légèrement abruti interprété par Coolio qui hurle « Vade retro salope » lorsque qu'une pauvre victime couverte de sang et cherchant de l'aide se présente devant lui. Mike Mendez propose aussi une belle galerie de personnage féminin avec Megahn Perry en princesse gothique, Joanna Canton en fille un peu timide obligé de jouer de la mitrailleuse sur des hordes de zombies et surtout Adrienne Barbeau (Fog, New York 1997, Creepshow) en walkirie motorisée et toute de cuir vêtue dégommant des nonnes à grands coups de fusil à pompe et de machette. Totalement bis et totalement fun Le couvent reste un film parfait pour s'amuser à se faire peur.

     

    Dolls, Les poupées (Dolls – 1987) de Stuart Gordon

    dolls

     

    Les poupées et les clowns font parti des figures enfantines les plus terrifiantes lorsque elles se retrouvent perverties sous le regard de l'horreur et du fantastique. Les poupées de Stuart Gordon est une petite merveille d'horreur gothique qui assume avec sincérité et force ses aspects les plus cliché comme l'immense et inquiétante maison, la nuit d'orage, les voyageurs égarés, le vieux couple de propriétaires trop amicale et les longs couloirs explorés à la bougie. Graphiquement très soigné et parfaitement mis en scène par le réalisateur de Ré-animator , Les poupées est un régal rempli de séquences originales, marquantes et amusantes. C'est donc avec un plaisir total que l'on regarde ces gentilles poupées aux visages bien trop lisse attaquer les humains à coup de marteau, leur cisailler la cheville avec une mini scie de la taille d'un jouet ou encore se faire fusiller par un bataillon de soldats de plomb. Impossible surtout d'oublier la jeune rockeuse en blouson de cuir se transformant en poupée et ramassant ses yeux par terre pour les remettre dans ses globes oculaires vide ou encore cette petite fille dont la mère regretteras longtemps d'avoir balancé son petit ours en peluche lorsque celui ci reviendra grandeur nature pour la dévorer. Dolls c'est Toy story version hardcore gothique et une pure série B sur les visages figées dans une innocence trop inquiétante pour ne pas être maléfique.

     

    Freddy 5 L'enfant cauchemar (A nightmare on Elm street part 5 The dream child – 1990) de Stephen Hopkins

    freddy v

     

    Une halloween sans Freddy Krueger ce serait un peu comme un noël sans sapin, un lundi de Pâques sans chocolat, un 14 juillet sans feux d'artifices et un premier de l'an sans embrassades hypocrites. Le célèbre boogeyman créer par Wes Craven est devenu une icône de l'horreur et une figure increvable du croque mitaine aussi dangereuse que cruellement drôle. Le cinquième volet signé par Stephen Hopkins reste pour moi l'un des meilleurs films de la saga de par la complexité et l'originalité de son script, la noirceur gothique de son univers et la manière dont le film éclaire la mythologie du personnage en dévoilant une partie de son passé. Stephen Hopkins livre aussi un film graphiquement très séduisant avec de magnifiques décors jouant sur des perspectives improbables et des escaliers défiants les lois de la gravité, une belle variété d'effets spéciaux et un Robert Englund plus cruel et cabot que jamais sans pourtant sombrer dans la bouffonnerie. Freddy 5 offre également aux spectateurs quelques mise à mort graphiquement originale comme lorsque le jeune fan de comics se retrouve déchiqueté par les griffes de Krueger comme une vulgaire figure de papier ou cette jeune femme qui se retrouve coincé dans une chaise de bébé et gavée par Freddy jusqu'à étouffer. Finalement assez avare en victimes ce Freddy 5 préfère proposer une histoire cohérente et étonnement complexe pour proposer un univers onirique marquant plutôt que de céder à la surenchère systématique d'effets.

     

    La revanche des mortes vivantes (1986) de Pierre B Reinhard

    freddy v

     

    Dans un sac de confiserie il faut toujours glisser un bonbon au poivre et dans cette petite sélection ce sera un navet de première bourre que je ne me lasses pas revoir et d'offrir aux regards souvent atterrés de mes amis. La revanche des mortes vivantes fait partie de ses films tellement mauvais qu'ils en deviennent surréaliste de drôlerie involontaire et de poésie absurde. Le film de Pierre B Reinhard ressemble clairement à un film de boules des années soixante dix dont on aurait expurgé les plans les plus explicites puisque toute les dix minutes commence une séquence de cul qui ne va jamais au bout de ses intentions lubriques. Il faut dire que le réalisateur vient de l'univers du porno et que pour ce film il a conserver le charme des dialogues récités totalement crétin, des acteurs inexpressif, des situations érotiques hilarantes, de la musique d'ascenseur, de la photographie pastel baveuse et de la bourgeoise à la fesse joyeuse. Même si le film est objectivement plus érotique que horrifique il reste pourtant l'un des premier film gore français avec les films de Jean Rollin et La nuit de la mort. C'est le regretté Benoit Lestang qui se charge des effets spéciaux certes rudimentaires mais monstrueusement malsain avec un œil transpercé d'un coup de talon aiguille, un sexe arraché à pleine dents, une épée enfoncée dans le vagin d'une malheureuse prostituée et un ventre de femme enceinte qui fond laissant apparaître un fœtus ensanglanté. Le film reste surtout un navet monumental défiant les lois de la critique et du bon sens en proposant des scènes d'une connerie dantesque mais hilarantes comme lorsque les trois femmes zombies se tapent une petite brasse dans une piscine avant de faire des petits clapotis dans l'eau pour attirer leur victime ou qu'elles se foutent à poil pour une étreinte lesbienne avec une autre victime. Il faut signaler que le film comporte un twist final que le réalisateur a eu la surréaliste idée de couper au montage mais qui reste visible sur la très bonne édition DVD édité par Neo Publishing. C'est gore, c'est con, c'est drôle même si c'est involontaire, c'est carrément bis puisque c'est au delà du Z, c'est donc parfait pour Halloween.

     

     

    Le blob (The blob – 1988) de Chuck Russel

    blob

     

    Le blob fait partie des rares remakes qui explose l'originale tout en lui rendant un hommage sincère et appuyé. C'est Chuck Russel qui réalise un an après le très bon Freddy 3 ce remake d'un classique de la science fiction des années cinquante dans laquelle une masse gélatineuse venue de l'espace arrive sur terre et englouti tout ce qu'elle trouve devenant de plus en plus énorme et vorace à mesure de sa progression. Un scénario linéaire, des personnages classique, une mise en scène de pur série B et surtout des effets spéciaux magnifiques qui plus de vingt ans après restent toujours aussi efficace. Impossible d'oublier le type aspiré entièrement par le siphon de son lavabo, la fille bouffée par le Blob alors qu'elle est en voiture avec son petit ami ou encore la séquence de la cabine téléphonique. Même les petits défauts techniques du film deviennent des atouts comme des effets de transparence un peu grossier qui renvoie avec délice vers le film originale et la science fiction des années cinquante. Le blob reste à ce jour le tout meilleur film de masse gélatineuse vorace jamais réalisé et accessoirement le meilleur film de Chuck Russel.

     

    Waxwork II Perdu dans le temps (Waxwok II Lost in time – 1990) de Anthony Hickox

    waxwork 2

     

    Si le premier Waxwork permettait de voyager via un musée de cire dans divers univers fantastique ce second volet utilise l'argument du voyage dans le temps pour reprendre le concept à la puissance 10. On retrouve donc les personnages du premier opus forcés de voyager dans l'espace temps à l'aide d'une boussole afin de rapporter dans le présent une preuve capable d'innocenter la jeune Sarah du meurtre de son beau père par une main baladeuse échappée du fameux musée de cire. Anthony Hickox réalisateur des très bons Hellraiser 3 et Warlock 2 armaguedon signe avec ce second Waxwork une série B monstrueusement ludique dans lequel l'esprit parodique est avant tout référentiel. Le film permet ainsi de se balader à travers de nombreux univers fantastique lors de séquence plus ou moins longues durant lesquelles Hickox adapte à merveille sa mise en scène aux films qu'il évoque. Les nombreux clin d'œil parfois très appuyés permettent des citations à Vendredi 13, Carrie, 2001 L'odyssée de l'espace, L'exorciste, La main du diable, Les oiseaux et les personnages portent des noms aussi évocateurs que Romero, Argento, Wise, Scott, Polanski ou Hitchcock. C'est donc un plaisir constant de voyager du manoir de Frankenstein avec ses portes qui grincent et son serviteur bossu à un vaisseau infesté d'Aliens belliqueux en passant par une maison hantée. La séquence évoquant La maison du diable de Robert Wise est absolument génial, Anthony Hickox utilisant un magnifique noir et blanc et citant d'autres classiques de la maison hantée et des esprits comme Amityville, La nuit de tous les mystères et Shinnig lorsque un flot de sang bien rouge se déverse dans une image et noir et blanc. Seule la très (trop) longue séquence dans l'univers médiéval type La rose et la flèche est un peu emmerdante même si elle donne l'occasion à Hickox de rendre hommage à l'imagerie sataniste et gothique des films de Mario Bava. Comme conscient de s'être trop attarder dans cet univers Hickox appuie alors sur l'accélérateur et propose un duel à l'épée qui se poursuit à travers des univers aussi divers que ceux de Nosferatu, Dr Jeckyll et mister Hyde, le supermarché de Zombie, le Londres embrumé de Jack l'évantreur et le décor apocalyptique d'un Keiju ega type Godzilla ou Gorgo. Bourré d'humour et de séquences gore cartoonesque réalisé par Bob Keen (Hellraiser- Cabal- Isolation), Warlock II Perdu dans le temps s'offre aussi des guest stars réjouissante comme Bruce Campbell, David Carradine, Drew Barrymore, Patrick McNee et Martin Kemp (Les frères Falls). Waxwork est un pur plaisir de cinéma dont on se demande bien pourquoi son concept génial n'a jamais été réutilisé depuis, quand à Anthony Hickox il a sombré un peu dans l'oublie depuis son pitoyable Prince Vaillant et enchaine depuis 10 ans des serie B d'action tournées en Europe de l'est avec Dolph Lungrund ou Steven Seagal.

     

    La main qui tue (Idle Hands – 1999) de Rodman Flender

    main qui tue

     

    La main qui tue est une petite comédie horrifique absolument parfaite pour passer un chouette Halloween d'autant plus que l'action du film se déroule précisément durant cette fête typiquement ricaine. La main qui tue doit beaucoup à Evil dead 2 dans son concept et son esprit puisque il s'agît ici de l'histoire d'un jeune branleur oisif qui se rend compte que sa main droite est possédé et échappe totalement à son contrôle au point d'être responsable de la vague de meurtres sévissant dans le coin. Aidé par ses deux potes zombifiés tout aussi glandeurs que lui le jeune Anton va alors tenter de reprendre le contrôle et de sauver sa nouvelle petite amie. La main qui tue est une comédie adolescente horrifique référentiel très amusante comme lorsque le jeune Anton occupe sa main au tricot en regardant un clip de Rob Zombie à la télé. Les deux potes interprétés par Seth Green et Elden Henson sont assez drôle en morts vivants cool utilisant leur état de décrépitude avancée pour draguer des gonzesses persuadées que ce sont des costumes d'Halloween. Le film permet aussi de voir Jessica Alba très craquante dans son petit costume d'ange et Vivicia A Fox en chasseuse de démons. Potache, crétin, gore, parfois fatiguant dans son registre de gags La main qui tue reste une très bonne comédie et une sorte d'éloge fulgurant pour la glande entre potes sur un canapé face à la télé. Rien que pour ça le film mérite un two thumbs up , à condition d'avoir encore ses deux mains.

     

    Voilà une semaine se termine, un autre Halloween viendra l'année prochaine. To be continued.....


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    survival of the dead Survival of the dead est donc le sixième film de Romero traitant de son sujet de prédilection à savoir les morts vivants. Après une première trilogie devenue absolument culte dans laquelle George A. Romero faisait des zombies le miroir des travers de nos sociétés le réalisateur reviendra sur le devant de la scène avec Land of the dead et Diary of the dead , deux films certes intéressant mais objectivement très en dessous des espoirs et de l'attente suscitée par un tel retour aux sources. Avec Survival of the dead, Romero semble maintenant conclure cette seconde trilogie en revenant à une production avec un budget plus modeste lui permettant à priori une plus grande liberté d'action. A l'arrivée Survival of the dead est malheureusement une très grosse déception plombé par des choix narratifs douteux, un budget limitant trop souvent la qualité des effets spéciaux, un propos qui tourne un peu en rond et des acteurs pas toujours d'une formidable justesse.

     

    survival of the dead

     

    On retrouve dans Survival of the dead le commando de pilleurs qui apparaissait brièvement dans le chapitre précédent Diary of the dead. Ce petit groupe de militaires emmené par Nicotine Crockett cherche un endroit tranquille et loin des hordes de zombies qui rodent sur terre, ils choisissent alors l'option de partir vers une petit île perdue du nord des États-Unis. Très vite ils vont se retrouver confronter directement à deux familles habitantes de l'île et qui se livrent une petite guerre de territoire depuis des années ayant trouvés dans l'apparition des morts vivants une occasion de cristalliser toute leur rancœurs. D'un coté les O'Flynn sont partisans de la mise à mort systématique et sans pitié des morts vivants alors que de l'autre les Muldoom veulent garder les morts vivants en vie en espérant à la fois trouver un remède et une manière de les domestiquer.

     

    survival of the dead

     

    La première immense déception vient des morts vivants eux même, de la pauvreté des maquillages vite fait qui font que tous finissent par se ressembler un peu dans une uniformisation assez peu habituelle pour un film de Romero. Dans les opus précédent on avait tous en mémoire un zombie précis de par son look ou son costume, un moment durant lequel Romero caractérisait un mort vivant d'une particularité qui marquait les esprits alors qu'ici tout semble se délayer par le bas dans une unification assez bis. On est donc très loin de Land of the dead ou encore Day of the dead dans lesquels les zombies étaient même les personnages principaux du film avec Budd et Big Daddy. Et Si Romero reste fidèle à la gestuelle et la lenteur des zombies qu'il a partiellement inventé on a parfois la désagréable sensation de le voir traiter de manière surprenante les morts vivants comme un élément de simple comédie. De nombreuses attaques de morts vivants donnent alors lieu à des gags pas toujours très drôle et surtout à la pertinence des plus relative laissant penser que papy Romero glisse plus son univers vers Zombieland que vers l'essence de ses propres films. George A.Romero se plaisait à dire que ses morts vivant iraient sans doute à la bibliothèque avant de faire une performance au sprint, pourtant on est bien loin ici des prémices d'intelligence et de communication esquissé avec Land of the dead, Romero préférant pour le plaisir d'un gag futile montrer des zombies bêtes à bouffer des chapeaux. Les morts vivants de Survival of the dead ne sont ici que des chairs à cartoon comme si George A. Romero avait sacrifié ses créatures en les plaçant non pas au cœur du sujet mais comme un simple élément artificiel de l'histoire.

     

    survival of the dead

     

    Les effets spéciaux ne sont pas plus à la fête avec de nombreux effets numériques grossiers et mal incrustés faisant dangereusement glisser le film du bis à la limite du Z. Si les meilleurs effets spéciaux sont ceux que l'on ne remarque pas , Survival of the dead est très loin de pouvoir prétendre être un très grand film dans ce domaine. On peut comprendre que les restrictions budgétaire jouent sans doute pour beaucoup dans cet aspect peu reluisant du film mais on est aussi en droit de se demander pourquoi George A. Romero conserve dans son film des séquences assez immondes en matière d'effets spéciaux comme celle des têtes vivantes sur les pieux. Le film comporte aussi des effets plus traditionnels mais dans l'ensemble on ne cesse de tiquer devant les gerbes de sang numérique qui ne sont jamais traité à l'image d'une manière très graphique et devant certaines scènes à la qualité technique plus que douteuse comme le zombie qui s'enflamme suite à un tir de pistolet de détresse.

     

    survival of the dead

     

    Déjà bien plombé par ses deux défauts des plus rédhibitoire Survival of the dead ne décolle jamais non plus en matière de mise en scène et de scénario. Romero livre avec Survival of the dead son film de morts vivants le plus poussif et le moins attachant. Le film s'embarrasse de personnages totalement dispensable comme le jeune adolescent accroché à son portable, la sœur jumelle de Janet et a bien du mal à faire exister les autres du fait de leurs gros traits de caractères et du jeu parfois poussé et poussif des acteurs ( La VF catastrophique renforce encore plus cet aspect déjà qu'en VOST c'est pas grandiose). Seule Athena Karnakis dans le rôle de Tomboy parvient à susciter un minimum d'empathie pour son personnage de militaire lesbienne et droite dans ses rangers. George A. Romero joue ici avec la mythologie du western pour montrer comment les hommes sont depuis des millénaires en conflit avec eux même, une idée pertinente mais souvent bien mal exploité puisque le réalisateur n'utilise jamais l'imagerie iconique du genre pensant sans doute qu'un type en chapeau, un cheval et en enclos suffisait à évoquer tout un pan de l'histoire de l'Amérique et de son cinéma. On assiste bien à un gun-fight filmé à l'ancienne montrant que Romero ne cèdes pas à la facilité ni à la mode mais la séquence manque de souffle et de dynamisme au montage pour être vraiment convaincante, d'autant plus qu'une fois encore elle est plombé par des gags inappropriés. Quand au message du film on a surtout la sensation que Romero tourne un petit peu en rond depuis 40 ans en nous resservant encore l'images des hommes plus dangereux et cruels que les zombies eux mêmes. Autant dire que l'on aimerait voir la thématique évoluer un peu et prendre une nouvelle dimension plutôt que de rabâcher ad vitam le même discours tout en montrant des morts vivants de moins en moins « attachants ».

     

    survival of the dead

     

    Fort heureusement il reste le plan final assez magnifique accompagné d'une voix off aussi moralisatrice que cynique montrant des hommes suffisamment cons pour se déchirer depuis des millénaires pour un lambeau de terre et continuant au delà de leur vie à se battre entre eux. Enfin Romero nous balance une idée emprunte de noirceur absolu et de désespoir en l'humanité montrant que même mort on pourrait toujours rester aussi con et conserver nos vieux reflex belliqueux . Un final qui permet de retrouver enfin sur le fil le Romero de la première trilogie, ce n'est pas ça qui sauve le film mais ça évite déjà le naufrage et ça permet d'espérer retrouver Romero sur un film de zombies un peu plus sérieux et maitrisé que ce bien décevant Survival of the dead.

     

    survival of the dead

     

    Ma note : 05/10


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    Animal de Roselyne Bosch (2006) 02/10

    animal

     

    Bien avant La rafle Roselyne Bosch avait réalisé un premier film pour le moins singulier puisque il s'agît d'un thriller sur un fond de science fiction et de manipulation génétique. Animal raconte l'histoire d'un jeune scientifique idéaliste qui ambitionne d'isoler le gène de l'agressivité et de la violence existant chez l'homme afin de pouvoir débarrasser l'humanité de ses pulsions les plus auto-destructrices. Pour ce faire il entreprends une expérience interdite sur un dangereux tueur de femmes en tentant de le transformer en un homme totalement inoffensif, puis dans une démarche inverse il s'inocule le virus de l'agressivité afin d'en mesurer les effets. Pour son premier film Roselyne Bosch choisit donc un sujet de thriller pour le moins ambitieux qui tente de tourner autour des notions de bien et de mal et des pulsions les plus sombres de l'humanité. Malheureusement à mesure que l'ennuie s'installe l'ambition devient prétention et une triste constatation s'impose Animal est un film dans lequel rien ne fonctionne vraiment au point de ressembler à un pensum boursouflé de maniérisme et de suffisance. Il est presque impossible de croire à cette histoire de génétique miraculeuse transformant par une simple piqûre des loups en agneaux et les deux comédiens principaux manquent franchement d'intensité pour réussir à faire passer la pilule. Le jeune généticien interprété par Andreas Wilson limitera son apprentissage de l'agressivité en gagnant un combat d'aïkido, en culbutant de plus en intensément sa gonzesses, en se révélant être jaloux et se découvrant des ambitions professionnels. Quand au tueur interprété par Diogo Infante le moins que l'on puisse dire c'est qu'il manque de ce charisme qui font les grandes figures de psychopathe au cinéma. Il est difficile de totalement reprocher à Roselyne Bosch d'avoir voulut faire de l'image en soignant par exemple ses cadres ou en jouant sur une photographie souvent très clinique mais sa mise en image semble le plus souvent gratuite et froide ne soulignant jamais le sujet même de l'histoire qu'elle raconte. L'histoire est quand à elle bourrée de facilités, d'effets de manche et surtout d'incohérence parfois grossière comme lorsque le tueur s'échappe d'une prison high-tech simplement en se déguisant avec une perruque. Hormis une séquence dans une fête foraine plutôt bien foutue il ne reste pas grand chose à défendre de ce thriller sans suspens, de cette pseudo science fiction bien banal, de cette mise en image froide et désincarné et surtout de cette grande thématique philosophique totalement sous exploité. Animal est juste un monument d'ennuie qui se voudrait passionnant.

     

    Ab-normal beauty (2004) de Oxide Pang 03/10

    ab normal beauty

     

    Oxide se débarrasse de son frère jumeau le temps d'un petit film avec Ab normal beauty un film sur la fascination pour l'imagerie morbide. Ab normal beauty raconte l'histoire d'une jeune fille étudiante en art et brillante photographe mais éternellement insatisfaite par les œuvres qu'elle produit. Un jour par hasard elle photographie la victime d'un accident de voiture et se découvre une attraction pour la mort et surtout pour la beauté qu'elle parvient à en extraire, trouvant enfin son travail artistiquement gratifiant. La jeune femme commence alors à photographier des animax morts puis se laisse entrainer dans une spirale dans laquelle elle perd peu à peu la raison. Oxide Pang tenait juste là un sujet en or massif et d'ailleurs le film commence plutôt bien. Malheureusement l'ennuie s'invite assez vite et surtout l'histoire par en couille à la moité du film délaissant son sujet pour basculer sur une histoire de psychopathe adepte de snuff movie sans le moindre intérêt. En plus Oxide Pang nous balance un trauma d'enfance de son héroïne à grand coups de flashbacks en noir et blanc qui n'apporte objectivement strictement rien ni à l'histoire, ni au personnage principal. Le film graphiquement très soigné dans sa première demi heure sombre ensuite dans une esthétique en toc avec des filtres colorés et surtout des effets de montages clippesque abrutissant et pour le moins saoulant. Ab-normal beauty sabote tout simplement son sujet pour finir sur un pseudo thriller à l'esthétisme prétentieux et à l'ennuie mortel. Quel dommage de ne pas avoir creuser le sillon de ce sujet magnifique d'une artiste réalisant des œuvres de plus en plus belles à mesure que les sujets de ses photos sont de plus en plus immondes, morbides et violents. Jamais Oxide Pang n'exploite la puissance de son sujet et termine en rapprochant d'une manière un peu lourde l'art sublimant l'image de la mort avec du snuff movie de bas étage. Ab-normal beauty est donc une énorme déception comme la promesse d'un grand sujet accouchant d'un film complètement à coté de la plaque.

     

    Le choc des titans (2010) de Louis Leterrier 05/10

    le choc des titans

     

    Que pouvait on réellement espérer d'un remake du film, certes un peu daté, de Desmond Davis avec un yes-man aussi peu inspiré et inspirant que Louis Leterrier à la réalisation ? Une débauche d'effets spéciaux à défaut d'imagination, beaucoup d'actions à défauts d'émotion et une bonne dose d'humour inapproprié pour ne pas trop se prendre au sérieux pour au final aboutir à un blockbuster sans âme. Mission accompli pour Louis Letterrier car son Choc des Titans est exactement tout ce que l'on pouvait attendre et surtout craindre. Le casting prestigieux du film ne donne finalement qu'une galerie de personnages tous aussi peu charismatique que caricaturaux, Sam Worthington traverse tout le film avec une demi expression sur le visage, Liam Neeson joue Zeus comme si c'était Qui-Gon Jinn dans Star wars, Ralph Fiennes et Jason Flemyng tout en absence de nuances incarne des méchant style Walt Disney en roulant des yeux. Le casting féminin est encore plus catastrophique, du moins dans l'utilisation que Leterrier en fait, puisque les comédiennes sont presque toute cantonnées à passer tout le film avec les mains sur le ventre, la tête un peu penché et un regard de chien battu, des rôles complètement interchangeable dont on ne retiendra que Gemma Aterton dans le rôle de Io lorsque celle ci passe un peu à l'action lors de l'attaque des scorpions. Fort heureusement le film permet aussi de retrouver Pete Postlethwaite en Spyros dans un rôle bien trop court et surtout Mads Mikkelsen qui vole la vedette à tout le monde avec son personnage charismatique en diable de Draco, véritable guerrier habité de l'intérieur par une quête vengeresse. Le choc des Titans manque aussi de souffle épique, d'aventure, de ce sentiment de vivre une grande épopée, le film avance d'une manière très linéaire marquant la progression par une succession de combats contre des ennemis de plus en plus redoutable. Difficile d'en demander plus à un gros blockbuster familial mais le film manque cruellement de cette rage qui rend palpable le combat d'hommes venant défier les dieux, en espérant que Brett Ratner rendra plus justice à cet esprit de fight titanesque et monstrueux avec son adaptation de God Of war (Je n'en reviens pas de ce que je viens d'écrire tellement je n'y crois pas une seconde). Le choc des titans multiplie également les choix douteux comme l'aspect plus que brillant des armures scintillantes des dieux, les Djinns au visage en vieux bois, le sabre laser très Star Wars offert à Persée, le combat très bondissant entre ce même Persée et Calibos, la présence de Mouloud Achour tellement mauvais que Leterrier lui donne deux lignes et demi de dialogue, une introduction digne d'une mauvaise cinématique de jeu vidéo et des effets spéciaux parfois limites qui certes dans l'esprit rendent hommage à Ray Harryhausen (comme le prouve la scène avec la chouette métallique) mais qui du coup se retrouve le cul entre deux chaises n'étant pas assez poétiques pour évoquer le film original et pas assez bluffant pour se hisser au dessus de n'importe lequel des blockbuster pété de thunes débarquant sur les écrans. Et puis Louis Leterrier à défaut d'imagination emprunte beaucoup à droite et à gauche que ce soit Star Wars (Zeus encapuchonné et le sabre), Starship troopers (L'attaque des scorpions géants), 300 (Certaines séquences de combat), Le labyrinhte de Pan (Le look des sorcières avec l'œil dans la main), Harry Potter (Le coté sorcier noir de Hades), Excalibur (Les armures clinquantes) les références conscientes ou non semblent vraiment multiples. Fort heureusement il reste des éléments plus réjouissant comme le Kraken vraiment impressionnant, une Medusa foutrement réussie, le passeur du Styx vraiment très beau graphiquement, des décors assez magnifiques et un rythme suffisamment soutenu pour passer au bout du compte un assez bon moment.

     

    Nos amis les terriens (2007) de Bernard Werber 01/10

    nos amis les terriens

     

    Pour son premier film l'auteur des Fourmis Bernard Werber a choisit un concept de science fiction ludique et amusant en proposant le regard froid et ethnologique d'extra-terrestre qui observeraient les humains comme des animaux en analysant leurs comportements. Pour se faire ils observent différents sujets à la fois dans leur milieu naturel de bobos parisiens et en captivité après avoir kidnapper deux spécimens, un mâle et une femelle, à priori très représentatifs de l'humanité toute entière qu'ils enferment dans un cube. Nos amis les terriens porté tout le long du film par la voix off de Pierre Arditi va alors jouer sur le registre du regard candide observant avec décalage et ironie les comportement parfois abscons des hommes. Une mécanique a priori imparable qui s'essouffle pourtant déjà au bout de dix minutes avec le sentiment assez énervant que Werber brasse du vide pour en tirer avec une certaine prétention de grandes vérités qui ne sont que des banalités affligeantes déjà énoncées des milliers de fois. Les hommes consomment trop, polluent la planète avec leurs voitures, se comporte bizarrement en matière de sentiments, ont des rapports de domination entre eux et devraient aller chier dehors pour ne pas gaspiller de l'engrais. Voilà en substance quelques unes des granbde découvertes que Weber nous propose de son observation pseudo-scientifique des êtres humains. Bernard Werber se tire finalement une balle dans le pied en proposant des extra-terrestre à l'intelligence prétendument supérieure alors qu'ils sont en fait totalement cons comme des balais et incapable d'analyser la moindre situation autrement qu'en débitant des énormités qui font surtout plaisir à entendre à celui qui les a écrites. Alors selon ceux qui nous observent nous prenons le métro pour le plaisir de nous frotter aux autres et respirer leurs odeurs corporelles dans des rectangles métalliques, nous fumons pour éloigner ces mêmes odeurs, nos gestes sont des mimes nos positions sexuelles, nous mangeons des cadavres etc etc ... On pourrait continuer longtemps la liste des blagues d'interprétation vaseuses montrant que les Extra-terrestres selon Werber sont en fait des gros cons arrogants incapable d'analyser avec pertinence le moindre comportement humain. Des être tellement intelligent qu'ils limitent donc leur vision de l'humanité à deux couples de bobos parisiens semblant directement sortir d'un mauvais film de Lelouch, c'est dire la pertinence et l'universalité de l'analyse. Cela n'empêche pourtant pas Bernard Werber de nous sortir une pseudo philosophie sociologique de comptoir sur les comportements des pauvres humains que nous sommes. Le réalisateur tente alors un magnifique parallèle entre l'observation de cochons d'Inde dans une cage par un des personnages avec ce que sont en train de faire les extra-terrestre sur nous même, difficile alors de savoir si Weber pense que nous ne sommes que des animaux ou si il faut considérer les cochons d'Inde comme une forme d'intelligence à respecter. En plus de son concept monstrueusement mal exploité Nos amis les terriens est un film techniquement à la limite de l'insupportable. Le film est extrêmement laid graphiquement sans le moindre effort pour le rendre visuellement agréable, gratuit dans son propos qui tourne en rond et à vide et servi par des comédiens terriblement mauvais et surtout mal dirigé. Audrey Dana (Pourtant bonne comédienne) est ici absolument insupportable, Thomas le Douarec qui incarne son compagnon de cellule joue horriblement faux et Anneline Hesme quand a elle a bien du mal à faire exister son personnage. La palme du ridicule revenant à Sellig dont c'est le premier et espérons dernier film qui incarne Felix, le mâle dominant comme le prouve la télécommande (symbole de pouvoir selon Werber) qu'il porte fièrement autour de son cou. Au détour d'un dialogue amusant un personnage dit alors qu'il regarde la télévision « Non mais t'en a pas marre de ce film de merde » ce à quoi j'ai hurlé un oui franc et massif dans mon canapé... Nos amis les terriens sont donc vraiment de drôle d'animaux capable de produire des films aussi insipides, laids et prétentieux pour se regarder le nombril avec dérision et flagellation . Le film de Bernard Werber n'est absolument pas le pamphlet humaniste et virulent qu'il se devait d'être, c'est juste une insignifiante étude psychologique de bas étages de deux trois parisiens sans intérêt.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va recommencer. To be continued...

     


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    Copains pour toujours (2010) de Chris Dugan 05/10

    copains pour toujours

     

    Copains pour toujours (Grown ups) est ,comme son titre l'indique, un film de potes et pas seulement sur l'écran mais aussi en dehors puisque l'on y retrouve toute une petite bande de gens qui ne cessent de se croiser au détour de leurs filmographies respectives. Tout d'abord Chris Dugan le réalisateur et Adam Sandler ici scénariste et acteur qui travaillent ensemble avec ce film pour la sixième fois (Terminagolf, Big Daddy, Rien que pour vos cheveux entre autres...). On retrouve aussi Chris Rock, Rob Schneider et Kevin James tous trois habitués également à tourner régulièrement avec Dugan et Sandler. Copains pour toujours raconte donc l'histoire de cinq amis d'enfance qui se retrouvent pour rendre un dernier hommage à celui qui était le coach de leur équipe de basket lorsque ils étaient enfants. Les cinq devenus des quadragénaires se réunissent alors avec femmes et enfants pour un long week-end et découvrent que leur complicité est toujours aussi forte. Copains pour toujours est un film plutôt sympathique mais aussi assez irritant dans ses nombreuses facilités comiques et sa nostalgie moralisatrice des bonnes valeurs d'antan. Le film de Chris Dugan tourne entièrement autour de cette bande d'amis et de leur complicité à se chambrer dans un joyeux bain de jouvence marquant un retour vers l'enfance. Le film fonctionne plutôt bien sur le registre des quadras se comportant comme des sales gosses et la complicité évidente des différents acteurs permet de rendre cette réunion tout à fait attachante. Malheureusement si de nombreuses répliques font mouches et que certaines situations sont très drôle le film n'évite pas non plus la vanne bien grasse à coup de pets et de pipis dans l'eau, les situations lourdingues et quelques dialogues assez affligeants (Avec comme toujours une réserve sur la version française). Mais le plus énervant reste le sentiment d'une morale un peu niaise sur les vertus des valeurs magnifiques de la famille, de la fraternité, du retour à la nature et de la glorieuse Amérique. Les enfants des cinq amis par exemple sont représentés comme des monstres d'égoïsme, capricieux et impolis obsédés par les jeux vidéos, forcément gratuitement violent, avant de retrouver les plaisirs simple de jouer avec un bout de bois et un caillou. On se croirait dans une publicité pour les knackies Herta et même les adultes finiront par s'y mettre lorsque le personnage de Salma Hayek renoncera à un défilé de mode prestigieux en Italie pour ré-apprendre à faire des ricochets dans l'eau. Clairement les bons sentiments et les élans de psychologie au rabais ne servent pas vraiment le film qui demeure bien plus efficace dans le registre de l'humour même si ce dernier n'est pas toujours bien finaud. Copains pour toujours reste toutefois un film qui permet de passer un très bon moment et de bien se marrer même si parfois le rire devient un poil plus cynique et narquois comme lors de cette scène ou après le lever des couleurs du drapeau étoilé les amis et leurs proches tous bras dessus dessous relâchent un oiseau blessé qui s'envole dans le petit matin.

     

    Le dernier exorcisme (2010) de Daniel Stamm 04,5/10

    le dernier exorcisme

     

    Le dernier exorcisme est un film qui s'inscrit dans la vague des documenteurs, ses films construit comme des documentaires afin de tenter de donner au récit proposé un maximum de réalisme et d'immersion possible. Un genre inventé par Ruggero Deodato, popularisé par Le projet Blair Witch est revenu à la mode depuis quelques années avec Rec ou encore Paranormal activity, un genre qui fait la part belle à la subjectivité et très souvent à la mise en images à l'arrache. Cette fois ci on suit durant tout le film une équipe de télévision qui fait un reportage sur un prêcheur dont le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas très orthodoxe. Le révérend Cotton Marcus est un prédicateur par habitude, un évangéliste adepte du prêche spectacle proche du tour de prestidigitation et un exorciste par tradition familiale. Un homme qui ne croit pas vraiment aux démons et qui accepte par défi d'aller faire un exorcisme pour simplement prouver que tout ceci n'est qu'une affaire de superstition et de détresse psychologique. Quasiment tout l'intérêt du film repose sur ce personnage de révérend singulier brillamment interprété par Patrick Fabian dont la personnalité permet de maintenir le spectateur dans l'histoire pendant une bonne partie du film. On découvre un homme particulièrement cynique, vénal , magouilleur et tricheur, une sorte de VRP charismatique de l'église mais dont la vocation reste pourtant profondément ancré dans des valeurs d'aide et de partage de la souffrance des autres. Durant toute la première partie du film Daniel Stamm d'une manière assez habile montre par sa forme documentaire et son personnage refusant le surnaturel combien son histoire refuse d'emblée de sombrer dans un fantastique trop grandiloquent pour s'inscrire dans la réalité des faits. Une première partie qui est sans doute construite paradoxalement pour tenter de faire croire à une fin pourtant totalement en contradiction avec le reste du film. Car en dehors de ce personnage et de cette approche pour le moins original de destruction de l'imagerie mythologique de l'exorcisme popularisé par le film de Friedkin, Le dernier exorcisme n'a finalement rien de bien satisfaisant à offrir. La mise en images pseudo-documentaire et subjective souffre de trop nombreuses incohérence et facilité pour être crédible laissant trop souvent la place à un montage ouvertement cinématographique et trop souvent souligné de musique pour nous faire avaler la couleuvre du reportage sur le vif . Le film s'offre aussi quelques divagation douteuse comme lorsque la jeune fille possédée s'empare de la caméra pour aller tuer un chat (??). Quand au final très inspiré par le traumatisant film Le projet Blair Witch, avec toute l'intensité en moins, ne fera que confirmer une forme bien plus accessoire que vraiment pertinente. Mais c'est dans son final que Le dernier exorcisme perd toute crédibilité lorsque Daniel Stamm nous ressort d'un coup toute la panoplie de L'exorciste façon Friedkin juste après nous avoir montré qu'il ne fallait pas croire à ce genre de conneries. Du coup je n'y crois plus moi même et cette fille qui roule des yeux, se tord dans tous les sens et sort des grossièretés avec la voix rauque me fait forcément bien plus sourire que trembler.... Ça tombe bien puisque Daniel Stamm semble ne plus y croire lui même multipliant les dialogues stupides à base de taillage de pipe et de révélations douteuse jusqu'à un final totalement contradictoire avec la mise en place du film versant par opportunisme vers un fantastique de pacotille bien peu convaincant. En tout cas une chose est certaine,ce n'est pas Le dernier exorcisme qui va me réconcilier avec Eli Roth.

     

    Les meilleurs amis du monde (2009) de Julien Rambaldi 07/10

    les meilleurs amis du monde

     

    Les bonnes comédies françaises existent encore puisque j'en ai rencontré une presque par hasard. Il faut dire que le casting comme le sujet ne laissais rien présager de bien formidable, comme quoi il faut toujours donner une chance aux films de nous séduire. Les meilleurs amis du monde est le premier film de Julien Rambaldi qui officie également en tant que scénariste et qui propose ici un assez réjouissant petit jeu de petits massacres entre amis. Les meilleurs amis du monde raconta fatalement une histoire d'amitié de plus de trente ans entre deux couples avec d'un coté Jean-Claude et Mathilde un couple modeste et de l'autre Max et Lucie un couple de petit bourgeois. Alors que Jean-Claude et Mathilde se rendent chez leurs amis pour passer un week-end dans leur somptueuse nouvelle maison ils interceptent par le biais d'un téléphone resté allumé une conversation dans laquelle leurs prétendus amis les pourrissent par derrière d'insultes et de reproches. Le couple décide alors de se rendre comme prévu à leur rendez vous avec la ferme intention de se venger.... Le film de Julien Rambaldi fonctionne sur une mécanique parfaitement huilé des amis qui se déchirent à grands renforts de coups tordus, de piques assassines et de vérité blessante. Un humour parfois bien vachard qui n'hésite pas à verser dans le burlesque et le décalage entre la forme et le fond faisant d'une dispute conjugale autour d'un plat raté un grand moment de comédie. On prends donc beaucoup de plaisir à voir ses amis se faire des sourires bien polis en face tout en se faisant les pires crasse par derrière. Le film est servi par un quatuor de comédiens prenant visiblement énormément de plaisir avec tout d'abord Marc Lavoine caricaturale juste comme il faut en improbable beauf à moustache ayant fait sa fortune dans le chiotte, Pascale Arbillot qui incarne sa femme docile et soumise abritant son mal de vivre sous une incroyable coupe de cheveux entre le playmobile, un casque capillaire et une Sheila époque yéyé, Pierre-François Martin-Laval assez touchant en gentil lunaire découvrant les jouissance de la vengeance et Léa Drucker très drôle dans sa jubilation à dire du mal de ses anciens amis. Le film de Julien Rambaldi tout en étant une comédie parfois loufoque pose aussi des problèmes de fond sur l'incommunicabilité et notre réticence à dire des vérités dérangeantes à nos proches comme à ceux que l'on aime pour ne pas les blesser alors que paradoxalement ils devraient être les plus à même de les accepter. Si le petit jeu de la méchanceté manque objectivement parfois d'un peu de noirceur et de hargne il fonctionne pourtant parfaitement tout comme les moments durant lequel le film glisse délicatement sur un registre plus tendre et émouvant. On pourras toujours regretter le choix de Julien Rambaldi de préférer un final s'aventurant ouvertement vers le happy-end et les valeurs positives mais on est aussi content de voir que les quatre personnages qui nous sont devenus très attachants en dépit de leurs nombreux défauts retrouvent une forme de sérénité après la tempête. Pour son premier film Julien Rambaldi signe donc une belle petite comédie à la fois drôle et très attachante dans laquelle pointe parfois une émotion tellement sincère qu'elle ne peut être que communicative.

     

    Hydra, The lost island (2009) de Andrew Prendergast 0,5/10

    hydra

     

    Rien de tel qu'un bon navet bien moisi de temps en temps pour se remettre les idées en place et reconsidérer l'échelle de valeur de nos jugements cinématographiques. Hydra est un petit téléfilm de Andrew Prendergast qui mélange avec délice dans le shaker du portnawak des éléments de Prédator, Lost , Hercule et Les chasses du comte Zaroff afin de servir bien tiède un bon petit nanar des plus sympathique. Le film raconte donc l'histoire de quatre repris de justice qui se font débarquer sur une île paumée au milieu de l'océan afin de servir de gibier à 4 richissimes hommes d'affaires payant très cher l'opportunité de chasser de l'humain. Mais cette île abrite une créature mythologique bien teigneuse, une hydre bien décider à bouffer sans distinction les prédateurs comme les proies. Hydra, The lost island est un navet sympathique puisque tout en étant lamentablement mauvais il n'en oublie pas pour autant d'être involontairement très drôle. On retrouve donc des acteurs sans le moindre charisme et peu concernés débitant au kilomètre des dialogues insipides le tout amplifié par une version française calamiteuse que l'on devine par soucis d'économie avoir été exécuté par les doubleurs les moins chers du métier, voir directement par le personnel de la société qui distribue le film en France. Le DVD ne comportant aucune autre version que la version française c'est fatalement avec gourmandise que l'on se délecte du désastre. Les effets spéciaux sont rigolos renouant avec une certaine tradition totalement bis de la mystérieuse créature mythologique sur une île paumée, un monstre en images de synthèse moyennement convaincant incrusté souvent à la va vite dans les plans sans le moindre soucis de cohérence avec l'image. Le film nous gratifie tout de même de nombreux plans gore amusant durant lesquelles on jubile de voir toute une galerie de mauvais acteurs se faire démembrer, écarteler et déchiqueter par un lombric géant à quatre têtes dans de grosses gerbes de sang synthétique. Le film est bourré d'incohérence hilarantes comme lorsque les proies entendent leurs chasseurs arriver sur la plage alors qu'ils sont censé être à l'autre bout de l'île à plus d'une heure de marche ou encore lorsque de courageux archéologues explorent une grotte pendant trois plombe sans jamais s'éloigner de son entrée. La gestion et la cohérence de l'espace et du temps n'est visiblement pas le point fort de Andrew Prendergast pas plus d'ailleurs que la mise en scène ou la direction d'acteurs. Certains personnages ressemblent à des clones mal dégrossis de Kate et Jack dans Lost et c'est un délice de découvrir le héros ténébreux du film qui finira par jouer au Conan du pauvre après avoir récupéré l'épée d' Hercule. J'aime aussi beaucoup le personnage de la blonde ingénue et fiancée du vieux milliardaire qui passe une bonne partie du film à faire une moue dubitative en se recoiffant comme si elle ne comprenait rien au film, et à ce niveau on peut la comprendre. Hydra est donc un navet pur jus de ceux qui se regarde avec un sourire en coin permettant d'excuser le vide abyssal et l'ennuie profond que provoque le film.

     

    Voilà une semaine se termine et une autre va bientôt recommencer. To be continued....

     

     


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    Délivrez nous du mal La réalité dépasse bien souvent dans l'ignominie la plus aberrante des fictions. On pourrait penser que ce n'est qu'une phrase toute faites, presque une simple formule bateau et pourtant certain films documentaires qui vous retourne l'estomac et vous laisse la rage au ventre et les larmes aux yeux illustre parfaitement cet adage. Délivrez nous du mal de Amy Berg est un documentaire des plus éprouvant qui s'attaque au sujet délicat de la pédophilie au sein de l'église catholique et ceci à travers le cas particulier du père Oliver O'Grady.

     

    La réalisatrice a donc choisit de retracer le parcours du père Oliver O'grady l'un des plus tristement cas de pédophilie connu au sein de l'église moderne. Amy Berg raconte donc l'itinéraire de cet homme à travers le témoignage de ses victimes, de ceux qui ce sont impliqué dans cette histoire, du père O'grady lui même et de ceux qui auront gardé le silence pour ne pas faire exploser un scandale sur l'institution religieuse.

     

    Délivrez nous du mal

     

    Délivrez nous du mal est un film éprouvant, parfois révoltant et dont certaines séquences vous laissent un nœud dans l'estomac et les yeux embués, mais c'est un film utile, presque indispensable. Amy Berg a assez vite décidé pour les besoins de son documentaire de rencontrer et interviewer le principal sujet de son film à savoir père Oliver O'Grady lui même. La réalisatrice évoque alors une expérience des plus perturbante tant elle avait le sentiment de se retrouver devant un homme doux presque déconnecté des événements, racontant d'un air détaché les actes commis sur les enfants. C'est d'ailleurs cette image de monstre ordinaire qui ressort du film et des interventions de Oliver O'Grady, on découvre un vieil homme bien banal racontant les faits d'une manière calme et froide parfois même en souriant. Une image extraite de son procès le montre même entrain de plaisanter malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés. Sans doute un peu trop conditionné au confessionnal et au pardon le père O'grady semble parfois utiliser cette opportunité d'expression pour se raconter et tenter de trouver le pardon de ses victimes. On assiste même à une séquence assez improbable durant laquelle le père écrit à ses victimes une lettre pour leur demander de venir le rencontrer et pourquoi pas lui pardonner en lui serrant la main. Le film contrebalance alors avec une grande violence l'apparente sérénité désinvolte de l'homme avec la monstruosité de ses actes passés. Car cet homme qui parle calmement et librement dans un square avec des enfants qui jouent autour de lui est responsable de plus de cinquante cas d'attouchements et de viols sur des mineurs dont certains n'étaient que des nourrissons de moins d'un an. Un homme qui aura profiter de son autorité et de sa respectabilité d'homme d'église pour obtenir la confiance de familles dont il aura abusé à la fois de leurs enfants et de leur foi en dieu.

     

    Délivrez nous du mal

     

    Plus que le simple portrait d'un monstre Délivrez nous du mal est un documentaire à charge sur l'irresponsabilité de l'institution religieuse elle même qui pendant plus de vingt ans aura fermer les yeux sur les agissements du père O'Grady. Le plus dramatique est incontestablement que les autorités et les supérieurs hiérarchique du père Oliver O'Grady étaient parfaitement au courant de ses penchants et de ses actes qu'il ne jugeaient jamais plus grave qu'un simple pêché de chair. Pourtant par ambition personnel, par peur du scandale, par refus d'ouvrir les yeux sur l'ignominie, l'église catholique va se contenter de déplacer régulièrement le père O'Grady d'une paroisse à une autre après chaque affaire afin d'éviter qu'elle ne fasse trop de bruit. C'est ainsi que cette institution faisant office d'autorité morale aura couvert par le silence et le mensonge les crimes sexuels de ce religieux en le laissant investir de nouvelles paroisses, tromper de nouvelles familles, briser de nouvelles vies sans jamais prévenir les autorités locales du danger potentiel et du passé de cet homme. Un silence de plomb, comme l'omerta d'une maffia, comme le refus d'une multinationale de voir sa façade publicitaire éclaboussé de scandale. Aujourd'hui encore le Cardinal Mahony qui a couvert le père O'Grady pendant des années est toujours en fonction et rejette en bloc toute responsabilité. Le film montre aussi le Vatican refusant catégoriquement de recevoir et écouter les victimes pour simplement entendre leur souffrance.

     

    Délivrez nous du mal

     

    Délivrez nous du mal donne aussi la parole aux victimes directs et indirects du père Oliver O'Grady. Des témoignages souvent bouleversant dans cette difficulté à exprimer l'innommable alors que le bourreau lui parvient à en parler d'une manière totalement banal. Le film nous montre que bien au delà de la souffrance des faits les victimes sont des personnes détruites moralement, incapable de se reconstruire une vie affective et sexuel, des êtres brisés par des enfances piétinées et des innocences trahies et abusées. Le témoignage le plus éprouvant reste incontestablement celui de ce père de famille qui a accueilli, hébergé, nourri le père O'grady pendant des mois, qui le regardait plonger dans la bible tous les matins alors qu'il partait au travail. Un homme qui aura toujours soutenu le père avec confiance jusqu'à son arrestation et le moment ou le scandale va lui exploser au visage. Ce père de famille les larmes au yeux, la voix étranglé de rage évoque alors l'instant ou il a réalisé que des années auparavant alors qu'il lui avait offert l'hospitalité de son toit le père Oliver O'Grady dormait juste à coté de sa fille. Les mots ressemblent alors à des lames de rasoirs sortant de sa gorge lorsque il évoque l'instant ou il a posé la question à sa fille et compris dix ans trop tard que le père Oliver O'Grady la violait chaque nuit alors qu'elle n'avait que cinq ans. Il est absolument impossible d'oublier le regard et l'infini tristesse de ce père de famille quand il explique pourquoi sa fille ne lui a jamais parlé à l'époque de ce qu'elle avait subit, on reste juste anéanti par la souffrance de cet homme avec les larmes au yeux.

     

    Délivrez nous du mal

     

    Refusant de simplement exposer les faits Amy Berg tente de trouver des piste d'explications au cas de pédophilie dans l'église catholique qui bien malheureusement ne se limite pas simplement au cas du Père Oliver O'Grady qui lui même fut abusé dans son enfance par un prêtre. La réalisatrice pointe du doigt le célibat des prêtres décrétés par l'institution religieuse moderne sans la moindre justification dans la bible ou encore la vie du christ. Ce célibat serait en fait surtout destiné à éviter qu'à la mort d'un homme d'église ses biens soient légués à sa femme ou ses enfants échappant ainsi à l'institution catholique. Le film accuse clairement un célibat et un refus des pulsions sexuel difficilement maîtrisable par l'homme, un endoctrinement poussant des hommes d'église à expérimenter une sexualité dont ils ne connaissent strcitement rien. Délivrez nous du mal élargit alors le problème de pédophilie dans l'église d'une manière des plus inquiétante montrant à quel point les autorités religieuses refusent de voir en face cette réalité qui existe pourtant depuis plusieurs siècles préférant l'ignorer plutôt que la combattre. Un rapport accablant sur ce fléau sera même mis aux oubliettes par des représentants de l'église catholique dont la cardinal Ratzinger qui est aujourd'hui devenu pape et représentant suprême de la foi catholique.

     

    Délivrez nous du mal

     

    Le film se termine sur le Hallelujah de Léonard Cohen repris par Joseph Arthur avec quelques panneaux informatifs décrivant des faits tout aussi effrayants que révoltant. Le père Oliver O'Grady vit toujours en liberté en Irlande – Le cardinale Mahony qui a soutenu O'Grady est toujours en fonction et réfutes les accusations de pédophilie impliquant plus de 556 prêtre – Le pape Benoit XVI est accusé d'avoir dissimulé les abus sexuels du clergé aux États-Unis et à la demande du Vatican le président Bush lui a accordé l'immunité – Depuis 1950 les crimes sexuels ont coûté à l'église catholique plus d'un milliard de dollars en frais juridiques – Plus de 100 000 victimes d'abus sexuels de la part de membres du clergé se sont manifestés rien qu'aux USA – 80% des victimes d'abus sexuels gardent le silence – Le plupart des pays commencent tout juste à se pencher sur ce problème..... Hallelujah.

     

    Délivrez nous du mal

     

     Ma note : 08/10 et sans smiley.


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