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    wolfman On pouvait légitimement craindre le pire de cette nouvelle adaptation/remake du film Le loup garou de George Waggner avec Lon Chaney sorti en 1941. Tout d'abord le film aura connu son lot de galères avec trois ans de gestation et l'abandon du projet par Mark Romanek, le réalisateur initialement attaché au projet, pour différent artistique. Ensuite le dernier souvenir de dépoussiérage des monstres mythique de Universal au cinéma reste quand même le bien pitoyable Van Helsing de Stephen Sommers, ce qui honnêtement laissait le droit de rester bien dubitatif. C'est donc finalement Joe Johnston qui reprendras la réalisation du film, un choix pas vraiment pertinent au regard de la filmographie du bonhomme comportant plus de films familiaux passe partout ( Rocketeer, Cheri j'ai rétrécit les gosses, Jumanji, Jurassic Park 3) que de chefs d'œuvres de l'horreur gothique. Et pourtant toutes les réserves légitimes s'envolent des les premières images du film qui parvient à éclipser ses nombreux défauts sous la perfection graphique de son univers et le plaisir de retrouver l'ambiance d'un grand film d'horreur gothique.

     

    wolfman

     

    Wolfman conte l'histoire de Lawrence Talbot (Benicio Del Toro) un acteur et aristocrate qui revient au domaine familiale pour enquêter sur la mystérieuse disparition de son frère. Lawrence se retrouve alors confronté à son père qu'il n'avait pas revu depuis des décennies et à une créature mythologique semblant hantée les environs de Blackmoor. C'est en traquent la bête que Lawrence se fait mordre par cette dernière, une morsure qui va lentement le transformer en loup garou et éclairé son destin d'une sombre et ancestrale malédiction.

     

    wolfman

     

    Inutile de tourner autour du pot la plus grande réussite du film est incontestablement formelle, car bien plus que sur son scénario c'est sur son ambiance et ses images que Wolfman fait chavirer mon cœur nostalgique de l'horreur gothique et des films de la Hammer. Le film de Joe Johnston est superbement éclairé et magnifié par la photographie de Shelly Johnson dont la filmographie ne plaide pourtant pas en sa faveur (Super Blonde, Hidalgo, L'école des champions). On retrouve ici avec un plaisir immense les plaines embrumées, les sombres forêts, les imposantes bâtisse en pierres, les villages inquiétants et un magnifique Londres baignant dans des brumes éternelles. Rien à redire les images sont tout simplement superbes et Joe Johnston les valorisent encore par un soin constant et méticuleux du cadre orchestrant des plans d'une puissance graphique assez peu commune. Pour avoir revu certaines séquences du Blu-ray en passant la télé en noir et blanc avec un fort contraste on peux même dire que le film atteint parfois une forme de perfection visuelle. L'ambiance est encore renforcée par le très beau score de Danny Elfman aux puissantes envolées symphoniques qui place définitivement Wolfman comme le meilleur film d'horreur gothique depuis Sleepy hollow. Les effets spéciaux ne sont pas en reste et l'on retrouve au générique le spécialiste du genre (Wolf, Hurlements), le créateur des hallucinants FX du Loup garou de Londres à savoir l'immense Rick Baker. Le film nous offre donc de magnifiques scènes de transformations dont on retiendras surtout celle de se déroulant dans l'amphithéâtre d'un asile de fous qui est à la fois terrifiante et tragiquement douloureuse. Pourtant Joe Johnston ne cède pas à la facilité du tout numérique et de l'esbroufe en proposant à l'écran des loups garous très proches visuellement du film de 1941, un choix couillu qui fera sans doute se bidonner de rire les adeptes de Underworld et Van Helsing mais qui a le mérite de démontrer la radicalité des choix du metteur en scène. C'est finalement du coté d'un gore parfois outrancier et de certains jump scare redondant que le film sombre parfois dans l'effet pour l'effet mais c'est bien peu face à l'intégrité et l'intransigeance d'un film classique dans le sens le plus noble du mot ne cédant jamais un pouce au cynisme, au second degré, au spectaculaire ou au sur-découpage.

     

    wolfman

     

    Wolfman s'offre un casting de haute volée avec tout d'abord Benicio Del Toro impeccable dans le rôle de Lawrence Talbot, l'acteur parvient même à donner une certaine dose d'émotion lorsqu'il se retrouve sous les poils du loup-garou. Anthony Hopkins incarne quand à lui à merveille son père à la fois bourru et aimant portant sous la sobriété de son jeu le poids du lourd fardeau familiale de son personnage. On retrouve également le très bon Hugo Weaving dans le rôle du détective Aberline et Art Malik dans la peau se Singh, un formidable personnage malheureusement pas assez développé à mon goût . Les seconds rôles sont tous très bons et incarnent à merveille les protagonistes récurents de ce genre de film entre les villageois superstitieux, les religieux fanatiques, les serviteurs ricanant et les notables suffisants. Seule le personnage féminin incarnée par Emily Blunt semble un peu plus fade ce qui est d'autant plus dommage qu'elle reste la principale source d'émotion du film. Car le défaut majeur du film est bel et bien son manque d'enjeux dramatiques et surtout son incapacité à toucher ou émouvoir le spectateur. Wolfman reste un somptueux livre d'images pour adultes mais ne parvient quasiment jamais à faire exister ses personnages dans un registre plus intime que la figure mythologique qu'ils incarnent. Si le film de Joe Johnston se permet de formidable envolée gothique, oniriques et morbides, son scénario reste en revanche et à mon plus grand regret d'une platitude et d'un linéarité assez agaçante.

     

    wolfman

     

    Au final si Wolfman possédait tout les ingrédients pour être une cruelle déception, il se révèle être finalement une magnifique surprise. Si le film est objectivement loin d'être parfait il reste l'une des plus belle expérience cinématico-gothique de ses dernières années et rien que pour ça j'ai vraiment envie de dire merci Mister Johnston.

     

    Ma note : 7,5/10

     

     


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    Pathology (2007) de Marc Schoelermann 05,5/10

    pathology

     

    On retrouve à l'écriture et la production de ce petit thriller médical Mark Neveldine et Brian Taylor ,les duettistes responsables et même fortement coupable des bordéliques Hyper tension. Cette fois ci les compères laisse à un jeune réalisateur le soin de mettre en images d'une manière un peu moins hystérique une histoire qui transpire encore des penchants des deux hommes pour le sexe, le gore, les comportements limites et les ambiances légèrement déviantes. Pathology raconte l'histoire d'une bande de jeunes médecins en devenir spécialisés dans l'autopsie et l'analyse des cadavres afin de découvrir les causes exact des décès. Quelques étudiants parmi les plus brillants se lancent alors un défi sous la forme d'un jeu aussi pervers que dangereux, ils doivent tuer des inconnus en essayant de commettre un crime absolument parfait afin que les autres ne puissent pas diagnostiquer les moyens mis en œuvre pour tuer. Pathology est un thriller classique et sans surprises mais suffisamment efficace et un rien pervers pour susciter une attention constante. Le film de Marc Schoelermann ne joue pas vraiment sur le suspens de son intrigue mais plutôt sur les comportements pervers des protagonistes traitant froidement le corps et l'humain comme un simple sujet d'études et de jeu. Le film enchaine alors les scènes d'autopsie bien gore avec la froideur glaciale d'une morgue un matin d'hiver et des scènes de sexe assez hot dont une douloureuse et sensuelle étreinte masochiste à base d'aiguilles. Patholgy est au final une bonne série B, certes sans génie, mais qui s'applique avec soin à maintenir une tension à coups d'enjeux dramatiques bien posées et de manipulations psychologiques entre les personnages. On suit donc avec plaisir cette intrigue étrange tout en sachant assez vite vers ou elle nous entraîne. Le film de Marc Schoelermann porté par un casting des plus efficace avec Milo Ventimiglia (Peter Petreli dans la série Heroes), Michael Weston et la caliente Lauren Lee Smith permet de passer un bon moment et c'est exactement la seule chose qu'on lui demande.

     

    Shadows puppets (2007) de Michael Winnick 01/10

    shadow puppets

     

    Shadow puppets appartient à ce genre de film très prisé des réalisateurs sans argent et sans idées qui est le film d'exploration d'immenses bâtiments vides. Le film de Michael Winnick raconte donc l'histoire d'individus qui se réveillent dans une immense hôpital vide et qui ont en commun de ne plus avoir le moindre souvenirs de leur passé y compris de leur propre nom. D'abord 4 puis 8 les individus vont alors devoir explorer cette immense espace vide afin de trouver des réponses et comprendre ce qui a bien pu leur arriver. Une tâche d'autant plus ardu que l'endroit semble abriter une mystérieuse créature ressemblant à une ombre opaque capable de tuer. Shadows puppets est donc l'archétype du film qui va passer 90% de son temps à nous montrer des personnages errant dans des pièces vides, des couloirs sombres et tremblant à la moindre ouverture de porte. Un concept qui pourrait tenir la route à condition d'insuffler un minimum de suspens et de proposer à l'écran des personnages crédibles à défauts d'être attachants, ce qui n'est bien évidemment pas le cas ici. Michael Winnick se montre de toute évidence être un bien piètre directeur d'acteurs au regard des performances plus que moyenne d'acteurs pourtant reconnus comme Tony Toad (Candyman) et James Marsters (Spike dans Buffy contre les vampires). Le reste du casting est tout aussi peu défendable avec toutefois une mention spéciale pour Jolene Blalock dont le jeu tout aussi systématiquement faux que totalement mécanique est un véritable régal. Shadows puppets nous propose donc une belle galerie de personnages bien caricaturaux (La bimbo,l'intello, la chieuse, le méchant, le petit chef....) en quête de réponses et fuyant une menace assez ridicule à l'écran constituant une sorte de fumée noir au yeux bleus magnifiée par des effets spéciaux assez lamentables. On finira enfin par presque tout comprendre dans la mesure ou les explications sont encore plus obscurs, vaseuses, brumeuses et étranges que les phénomènes qu'ils décrivent. Shadows puppets est donc montrueusement lent, emmerdant au possible , plombé par des longs tunnels de dialogues ridicules et définitivement desservi par des personnages totalement vide incarnés par des acteurs au service minimum. Un film à ne pas oublier, surtout afin d'éviter de le voir.

     

    Christmas evil (1980) de Lewis Jackson 07/10

    christmas evil

     

    Mad movies est un peu en avance et nous balance avec son numéro de novembre une petit perle rare avec Christmas evil de Lewis Jackson, un film sur l'esprit si particulier de noël. Si le film ne paye pas de mine au premier abord il se révèle pourtant être une bien belle surprise et un très bon choix de la part de Mad qui renoue ainsi avec les petits films rares et inédits de l'horreur et du fantastique. Christmas evil raconte donc l'histoire d'un gamin qui le soir de noël surprends sa mère en train de batifoler au pied du sapin avec un père noël lui caressant les cuisses avant qu'elle ne s'attaque à ses boules. Passablement traumatisé le gosse devenu adulte ne rêve que d'une seule et unique chose, retrouver l'esprit de noël que l'on a volè dans son enfance. Pour cela il entreprends de jouer à Santa Claus en distribuant des cadeaux aux bons enfants et des punitions un peu plus radicales aux méchants. Le film de Lewis Jackson est un étrange mélange de comédie, de fantastique, d'horreur et de drame porté par la présence assez formidable de son acteur principal Brandon Maggart, tour à tour effrayant, pathétique, cafardeux et émouvant dans son envie obsessionnelle de redonner au monde sa part de magie et d'innocence. Car sous ses dehors de comédie noire Christmas evil porte un regard très contemporain et acerbe sur une fête ayant passablement diluée sa dimension fantastique et merveilleuse derrière le cynisme des adultes, les caprices des enfants et la logique froide et commerciale d'industrielles profitant de l'occasion pour se remplir les poches sous des façades de bonne conscience. On pouvait s'attendre à un banal film d'horreur utilisant l'image du père noël pour un énième slasher et l'on se retrouve dans une sorte de conte fantastique dans l'esprit de La quatrième dimension avec son lot de moments inquiétants et merveilleux. Le film passe constamment d'un registre à l'autre avec pourtant une constante cohérence. On s'amuse donc beaucoup comme lorsque une série de père noël se retrouve sur une ligne de suspects à déclamer « Merry christmas » pour être reconnus par des témoins ou lorsque des gamins confient leur rêves de pouvoirs magiques et que l'un deux déclare qu'il aimerait être abonné à Playboy. On est également inquiet lorsque la musique anxiogène laisse transpirer des troubles mentaux du personnage capable de tuer pour préserver son idéal de noël. Mais c'est dans l'émotion et la personnalité trouble de son "héros" que le film trouve toute sa dimension comme lorsque le personnage est invité à l'improviste lors d'une fête et célébré comme étant le véritable père noël par des adultes qui jouent suffisamment le jeu pour que la magie opère encore. Le film se termine alors sur une allégorie fantastique assez osé et très émouvante plaçant définitivement Christmas evil dans la catégorie des grands petits films et des odes déviantes à l'enfance et au besoin de croire et s'émerveiller. Une véritable découverte et un très bon point pour Mad Movies qui mine de rien continue de varier les films pour le meilleur comme pour le pire.

     

    Les aventures extraordinaires de Adèle Blanc-Sec (2010) de Luc Besson 04/10

    adele blanc sec

     

    Pour son dernier film en date Luc Besson, qui fera sans doute ses adieux à la réalisation aussi longtemps que Aznavour à la chanson, revient avec une adaptation de la célèbre bande dessiné de Tardi Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec. Le réalisateur et producteurs se lance dans ce nouveau projet trouvant dans les aventures imaginées par Tardi la matière à un grand film d'aventures familiale et spectaculaire flirtant avec le fantastique et la comédie. Luc Besson mixe alors les éléments de plusieurs bandes dessinés, apporte sa touche personnel pour livrer un script validé par Tardi en personne. Le film raconte donc l'histoire d'une jeune journaliste et aventurière confrontée à un ptérodactyle géant qui hante le Paris du début du siècle tout en cherchant à guérir sa sœur en ramenant à la vie des momies embaumées depuis plusieurs siècles. Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec est un film bancal qui alterne le pire comme le meilleur et l'on serait presque tenté de dire d'une manière un peu caricaturale que le meilleur viens directement de l'univers graphique de Jacques Tardi et le pire des ajouts souvent malheureux de Luc Besson. Si l'on excepte certains effets spéciaux numériques mal incrustés le film est graphiquement très réussis parvenant à faire vivre à l'image l'univers, les personnages et l'ambiance des bandes dessinés de Tardi avec un soins particulièrement méticuleux pour les décors, les costumes, les maquillages et la photographie de Thierry Arbogast. Visuellement le film est donc une véritable réussite et le casting est tout aussi bon permettant avec beaucoup de bonheur de retrouver certaines trognes de la bande dessiné avec l'inspecteur Caponi (Gilles Lelouch), le chasseur Justin de Saint Hubert (Jean Paul Rouves) ou encore le scientifique marteau Esperandieu (Jacky Nercessian). C'est à Louise Bourgoin, ex miss météo de Canal +, que revient la lourde tâche de donner vis à Adèle Blanc-Sec, si l'actrice s'en sort relativement bien en apportant sa détermination et sa fronde insoumise au personnage elle peine toutefois à faire oublier l'héroïne à l'inimitable moue boudeuse de Tardi, mais encore une fois c'est plus la réécriture du personnage par Besson qui est à mettre en cause que l'actrice elle même. Car Luc Besson a décidé de rendre le personnage plus positif, du coup il lui apporte un plus physique avec la plastique avantageuse de l'actrice, lui retire sa légendaire face bougonne, lui invente un sens de l'humour et de la répartie bien plus développé que chez Tardi, lui donne une propension aux déguisements de toutes sortes et lui invente une sœur malade pour lui donner une dimension plus dramatique et humaine. Des choix pas toujours très habiles qui dénaturent finalement la figure même de cette héroïne à priori un peu à part. Mais la Besson's touch ne s'applique malheureusement pas uniquement au personnage d'Adèle Blanc-Sec et le réalisateur et scénariste apporte au film un ingrédient dont il se serait pourtant bien passé qui est l'humour un peu lourd et beauf de l'homme responsable de l'écriture des Taxis, Yamakasi, Wasabi et autres joyeusetés du même genre. Du coup on retrouve un festival de dialogues foireux du type « Hey !! Ramses de mes deux.. » et des gags hors propos avec des flics crétins comme toujours chez Besson, des gorilles et des blagues potaches sans le moindre intérêts comme lorsque le ptérodactyle lâche une fiente sur la tête de Caponi. Comme souvent chez Luc Besson on retrouve aussi cette arrière goût de déjà vu lors de nombreuses séquences durant lesquelles le réalisateur cite pour ne pas dire copie entre autres Moulin Rouge ou Indiana Jones. C'est bien simple tout ce que Besson apporte de manière personnel au film plombe systématiquement l'adaptation comme cette idée ridicule de faire chevaucher le ptérodactyle par Adèle, l'histoire totalement artificielle de la sœur de l'héroïne ou encore la longue et très répétitive séquences durant laquelle Adèle se déguise pour tenter de faire évader Esperandieu. Le film est donc une grosse déception d'autant plus cruel que le matériau d'origine est très riche, que graphiquement l'adaptation cinématographique fonctionne totalement et que Louise Bourgoin incarne une très convaincante Adéle Blanc-Sec. Il ne manque encore une fois qu'un vrai scénariste à la barre pour donner de la consistance au projet et honorer à sa juste valeur le travail de Jacques Tardi puisque l'on accorderas encore à Luc Besson d'être un réalisateur ambitieux et plutôt respectable. Il reste à espérer que la suite des aventures corrige un peu le tir vers plus de sérieux pour redonner à Adèle Blanc-Sec ses lettres et ses dessins de noblesse.

     

     Voilà une semaine se termine,une autre va recommencer. To be continued....


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    harper's island 

    Harper's island est une mini série de treize épisodes créé par Ari Schlossberg connu essentiellement pour être le scénariste du très moyen Trouble jeu avec Robert De Niro et Dakota Fanning sorti en 2005. Cette série unique, écrite et pensé pour une seule saison est une sorte de thriller horrifique lorgnant du coté du slasher et whodunit.

     

    Harper's island raconte donc l'histoire d'un couple accompagné d'une bande d'amis et de leurs familles respective qui se rendent sur l'île de leur enfance afin d'y célébrer leur mariage. Cette île fut des années auparavant le théâtre d'une série de crimes horribles perpétrés par un psychopathe dénommé John Wakefield lequel serait mort sous les balles du shérif local. Pourtant très vite des invités commencent à disparaître et l'ombre de Wakefield recommence à rôder sur les lieux comme réveiller par le retour de quelques anciens habitants comme la fille du shérif. Lorsque les morts commencent à devenir plus régulière les amitiés se fissurent, le passé remonte à la surface et tout les invités deviennent de potentiels suspects....

     

    harper's island

     

    Harper's island est donc sur le papier une alléchante déclinaison des dix petits nègres avec un esprit hérité d'un bon vieux slasher. Malheureusement les références de Harper's island niveau slasher se trouve bien plus du cotè des productions des années 90 du type Souviens toi l'été dernier que vers les glorieuse années 80. La série est donc relativement soft au niveau de l'horreur et remet au goût du jour le casting passe partout de jeunes premiers bien lisses incarnant des personnages sans grande épaisseur et dans l'ensemble assez caricaturaux. Quand au suspens il ne résistera pas très longtemps aux adeptes les plus malins du genre qui devineront sans doute vers la moitié de la série l'identité du tueur. Les scénaristes auront beau nous trimballer comme le veux le genre vers de nombreuses fausse piste, les amateurs les plus tordus comme moi auront vite fait de dénicher chez le plus improbables des suspects le coupable tout à fait idéal. Quand aux motivations du tueur qui seront largement expliquées lors des derniers épisodes, elles ne pourront que laisser perplexe voir franchement dubitatif dans le registre de la psychologie de bazar.

     

    harper's island

     

    Harper's island souffre aussi de trop nombreux défauts d'écriture et de quelques invraisemblances assez énervantes. Ainsi lors des cinq premiers épisodes on voit des personnages disparaître ou se faire tuer sans que les autres protagonistes ne s'inquiètent outre mesure alors qu'ils sont des proches et des amis. Les scénaristes utilisant toujours la pirouette du « bah il a du quitter l'île » pour justifier l'indifférence général des autres personnages. On s'interroge également sur l'île proprement dites qui semble habité durant les premiers épisodes avec de nombreux bateaux à quai, un journal local, des hôtels, un bar avec de nombreux clients puis brusquement déserte lors des derniers épisodes comme si la vingtaine de personnages principaux étaient soudainement les seuls habitants de l'endroit. Quand aux personnages principaux et secondaires de la série, ils manquent tous d'une profondeur de caractère assez flagrante et parfois contradictoire comme pour Madison la petite fille qui semble posséder des pouvoirs psychique lors de quelques épisodes mais qui ne serviront jamais à l'histoire. Quand aux nombreuses sous intrigue sentimentale digne d'un Côte ouest, elles ne feront qu'alourdir le récit en introduisant des fausses pistes de suspects de carton agissant par jalousie ou dépit amoureux. On comprendras surtout l'échec de Harper's island lors de la mort de quelques personnages principaux qui en dépit d'un développement sur plus de dix heures ne parviendront jamais à être émouvante.

     

    harper's island

     

    Le casting de Harper's Island ne comporte pas de têtes d'affiches et reste dans l'ensemble assez solide, du moins dans le registre du slasher post-scream. Dans un des bonus DVD de la série les créateurs de la série confesse avoir choisit un casting répondant à des critères de télé réalité dans lequel les personnages doivent être immédiatement reconnaissable de par leur physique et un ou deux gros traits de caractères. Un aveu étonnant qui mine de rien en dit long sur les ambitions de la série... Du coup il est vraiment difficile de dégager un personnage plus emblématique ou attachant que les autres et selon son humeur on pourras donc louer l'homogénéité du casting ou critiquer combien il reste informe et totalement lisse. Il est amusant de constater d'ailleurs que la série fonctionne un peu comme une émission de télé réalité avec un candidat qui disparaît à chaque épisodes. On a donc droit à la mariée, son gentil fiancée, la grande gueule rigolote, le black, le gros, la blonde, le père de la mariè, le shérif, la petite fille, l'amour d'enfance, le ténébreux gothique, le bad guy local ...... On mémorise de ce fait plus souvent les personnages par leur fonction que par leur nom et si dans l'ensemble les acteurs sont plus que corrects on a jamais la possibilité de s'attacher vraiment à un personnage y compris parmi les principaux.

     

    harper's island

     

    Au bout du compte Harper's island reste une petite série pas tout à fait désagréable à regarder mais qui ne parvient jamais à être immersive au point d'en devenir accroc avec l'envie de toujours regarder un épisode de plus. Il suffit d'imaginer Souviens toi l'été dernier étiré sur une dizaine d'heures pour avoir une petite idée de la série, c'est peut être pas l'expérience la plus motivante qui soit mais c'est toujours mieux que 200 heures de petite maison dans la prairie.

     

    Ma note 05/10

     

     


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    mammuth

     

    Gustave Kervern et Benoît Delépine continuent de tracer leur route singulière au sein d'un cinéma français de plus en plus conformiste et ankylosé dans ses propres contradictions. Les deux compères qui sont surtout connus du grand public part leur participation régulière aux émissions de Groland sur Canal+ reviennent donc pour un quatrième film qui creuse le sillon de leur univers à la fois absurde et désespérant. Mammuth est un film qui ne s'impose pas fatalement à sa première vision mais qui vous trotte ensuite longtemps dans la tête comme un sentiment paradoxale de joyeux cafard. Mammuth est une œuvre malade, sans doute bourré de défauts, mais qui possède la qualité primordiale des grands films celle d'avancer tête baissée dans un univers personnel et radical quitte à laisser une grande majorité de spectateurs sur le bord de la route.

     

    Mammuth est un film d'actualité sans le vouloir et une comédie sociale dans la veine de Louise Michel le précédent film de Kervern et Delépine. Serge Pilardosse (Gerard Depardieu) est un ouvrier modèle de la vieille école, un type qui bosse sans interruption depuis qu'il a seize ans sans se plaindre, sans jamais être en retard ni malade. Puis arrive l'heure de la retraite et pour Serge c'est l'ennuie mortel et les problèmes administratifs puisque il lui manque quelques attestations et feuilles de paye pour toucher ses indemnités de retraite. Poussé par sa femme et le besoin de pognon Serge enfourche sa vieille moto et part à la recherche de ses anciens employeurs afin de récupérer quelques attestations manquantes, un retour vers le passé qui pourrait marqué pour Serge à la fois une rédemption et une nouvelle jeunesse....

     

    mammuth

     

    Tout comme dans Louise Michel le duo Gustave Kervern et Benoît Delépine dressent avec Mammuth le portrait acerbe et désespéré d'une société dans laquelle la poésie de gens broyés par la médiocrité du monde reste un unique motif d'espoir. Sans être un grand film à thèse sociale sur le travail, le mérite ou encore la retraite Mammuth dessine par petites touches les contours d'un monde terne et abscons qui pue la suffisance et la résignation de ceux qui le construise. Au cours de son périple Serge Pilardosse croisera donc une galerie de personnages semblant tous se débattre pour survivre comme un boucher travaillant sans passion, un videur agressif et exploité, des administrations procédurières, des patrons vivant dans des bâtiments clos déconnectés du monde, d'autres exploitant avec cynisme la misère de leurs ouvriers, des voleuses, des combinards et des chercheurs de trésors. Quand au personnage de Serge Pilardosse il ressemble à un immense géant ayant passé toute sa vie le nez dans son travail et qui se retrouve d'un coup totalement inadapté au quotidien et à l'ennuie, un homme qui a tellement oublier de vivre en dehors du ronronnement de sa vie d'ouvrier qu'il ne sait plus vraiment comment affronter le temps qui passe. Fatalement le film nous renvoie en pleine face et avec violence notre soumission aux usages et aux règles d'une société aussi absurde qu'elle soit dans laquelle nous passons paradoxalement une grande partie de notre vie sans vivre pour simplement nous conformer à des modèles que nous ne cautionnons pourtant pas forcément. Mammuth est un film terriblement violent dans le regard qu'il porte sur le monde et sur les rapports entre les hommes, une fable à la fois malade et mélancolique sur la vie trop ordinaire que nous vivons presque tous. Un univers bien pitoyable d'indifférence et impitoyable de médiocrité le plus souvent construit sur des illusions passés dans lequel Delépine et Kervern ne place finalement que l'amour et l'art comme ultime échappatoire possible.

     

    mammuth

     

    Pour leur quatrième film Delépine et Kervern s'offre un casting quatre étoiles en réunissant deux des plus grosses stars françaises à savoir Gerard Depardieu et Isabelle Adjani. Cela fait bien longtemps que l'on avait pas revu au cinéma un Depardieu aussi imposant par sa stature de monstre sacré et convaincant par la justesse et l'émotion qu'il dégage dans son jeu. Quand à Isabelle Adjani elle incarne une sorte de conscience perdue et diaphane, un passé possible mais révolu, un fantôme d'illusions, un amour de jeunesse qui tente de secouer cet homme afin qu'il reprenne enfin un peu sa vie à son propre compte. On retrouve également Yolande Moreau déjà présente dans le film précédent du duo qui livre encore une fois une composition magnifique incarnant avec justesse et beaucoup d'humour la femme de Serge. Et puis autour de ce noyau dur de comédiens vient graviter la petite famille artistique de Kervern et Delépine et quelques invités totalement dans l'esprit des deux compères. Le film offre donc une belle galerie de personnages et donc un joli défilé de comédiens professionnels ou non comme Siné, Dick Annegard, Benoit Poelvoorde, Anna Mougladis, Bouli Lanners, Philippe Nahon, Blutch, Noel Godin, Bruno Lochet ou Catherine Hosmalin. Mais la vraie révélation du film reste incontestablement Miss Ming une jeune comédienne et artiste qui incarne ici un rôle très proche de sa propre personnalité. Miss Ming est plasticienne, comédienne, chanteuse et poète et semble vivre sur une autre planète ayant fuit la matérialité des contraintes du monde pour trouver refuge dans un univers totalement décalé, enfantin et surréaliste. Un personnage hors norme et absolument génial qui convient parfaitement au film et à l'univers de Mammuth et qui va servir ici de contrepoint poétique au monde, comme une alternative semblant nous glisser au creux de l'oreille qui si ce monde ne nous convient pas il ne tient qu'à nous d'en inventer un autre. Miss Ming est un vrai personnage dans le film comme dans la réalité, une jeune fille fragile et déconnectée de la violence du monde, enfermée dans ses propres rêves et créations; une figure presque symbolique de l'enfance et un petit bout de femme que je trouves personnellement totalement bouleversant.

     

    mammuth

     

    Fort heureusement le film de Gustave Kervern et Benoit Delépine tout en étant particulièrement dépressif est aussi très drôle même si c'est un humour souvent bien méchant appuyant sur la bêtise et la suffisance ordinaire comme ce discours de départ en retraite couvert par le craquement monotone des chips, ce VRP dans un routier minable craquant au téléphone lorsque sa fille lui reproche son absence ou encore un croque mort demandant aux tombes alignés d'un cimetière qui a envie de racheter des trimestres. On s'amuse aussi beaucoup de la gouaille et des répliques d'une Yolande Moreau dans une forme olympique. La comédienne est hilarante en poissonnière, lorsqu'elle tente d'épeler son nom à un serveur vocal ou encore lorsqu'elle entreprends une expédition punitive pour aller exploser la gueule de la pute qui lui a piqué son portable avec quelques répliques formidables comme « Tu crois qu'une maigre ça tient dans un sac à gravats de 160 litres? Bon, ben prends un pelle, moi je prends un bidon d'acide » . On s'amuse aussi beaucoup devant un Benoit Poelvoorde en chercheur de trésor suffisant prospectant avec méthode sur les plages déserte. Impossible également d'oublier le tonitruant « prends moi » prononcé avec conviction par Anna Mougladis à Gerard Depardieu dans les toilettes d'un hôtel. Mais le moment le plus drôle reste l'entretien d'embauche de Miss Ming devant un Bouli Lanners atterré lorsque la jeune fille lui avoue que pour être originale elle avait eu l'idée de rédiger son CV sur du papier toilette avec le sang de ses règles.... Un humour parfois provocateur et trash mais qui est toujours au service de l'univers et du sujet du film.

     

    mammuth

     

    Mais plus encore que par son sujet, son regard sur la société et son humour c'est ce sentiment de profonde et indéfectible mélancolie qui fait de Mammuth un film à part et profondément attachant. Une mélancolie parfois lyrique renforcé par la très belle musique composée par Gaetan Roussel et qui vous colle à la peau très longtemps après la fin du film. Mammuth est pourtant un film qui ne fait rien pour séduire le public, son image est brut et granuleuse, son sujet est âpre, ses personnages sont bien ordinaires mais son cœur est tellement pur qu'il bat à travers l'écran d'une pulsation qui touche à l'intime nous laissant en face de nos propres vies, de nos propres choix et de ce temps qui passe.... Mammuth est un très grand film, un de ceux qui vivent bien au delà de l'écran et du temps d'une projection, un film qui donne à réfléchir sur soit et sur le monde tout en donnant l'envie profonde de prendre du temps pour aimer, créer et simplement respirer l'air avarié du temps présent.

     

    Ma note: 8,5/10

     

     

     

     


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    PrédictionsKnowing (2009) de Alex Proyas 05/10

    prédictions

     

    Après l'excellent The crow, le formidable Dark City et le très sympathique I, Robot, Prédictions confirme toutefois que la filmographie de Alex Proyas semble désormais sur une pente descendante. Car si ce nouveau film de Alex Proyas reste un honnête thriller de science fiction, on est vraiment bien loin des univers sombres et fascinants des premiers films du réalisateur. Prédictions raconte l'histoire d'un père de famille, statisticien et enseignant, qui reçoit de son fils Caleb une mystérieuse suite de chiffres placée par une petite fille dans une capsule temporelle cinquante ans auparavant. L'homme interprété par Nicolas Cage se rends alors compte que cette suite de chiffre donne dans l'ordre chronologique les dates des pires catastrophes de ses dernières années avec leur localisation géographique et le nombres des victimes. Le plus angoissant restant les trois dernières dates prévoyant des catastrophes à venir dont la fin pur et simple de la terre... Prédictions est un film qui comporte suffisamment de qualités pour se maintenir au bout de bras dans le positif et démontre une nouvelle fois que Alex Proyas est capable d'emballer de formidables scènes de cinéma comme un impressionnant crash aérien, la fillette enfermée dans le placard ou encore l'angoissante exploration d'une maison abandonnée dans les bois. Le film est même plutôt agréable à suivre distillant une ambiance assez glaciale et inéluctable de fin du monde le film ayant la curieuse mais pertinente idée de faire des prédictions des événements aucunement modifiables par quelques actions que ce soit. Le film évite alors le schéma du héros sauvant le monde en ayant un temps d'avance sur les événements et du coup Prédictions se place dans une logique nihiliste assez réjouissante pour un tel blockbuster. Durant toute sa première partie et en dépit de quelques raccourcis caricaturaux l'ambiance est prenante et même parfois assez angoissante avec les mystérieuses apparitions des hommes en noir. Puis tout semble doucement se diluer avec tout d'abord l'arrivée de personnages secondaires prétexte à une sorte de love story peu convaincante et surtout un message pseudo mystico scientologique et catholique qui se dessine avec force à mesure que l'on approche du dénouement. Nicolas Cage jusque là plutôt convaincant quoique assez inexpressif sombre dans l'excès lors de la grande scène lacrymale dont les aspects les plus artificielles prêtent bien plus à sourire qu'à pleurer. Mais le pire reste encore à venir lorsque Alex Proyas nous balance un final d'une niaiserie et d'une bondieuserie aussi mièvre que ridicule. ATTENTION SPOILER/ Le film nous balance alors cette image surréaliste de connerie de deux petits enfants avec leurs lapins blancs s'envolant dans le ciel avec des anges de lumière pour se retrouver dans un éden numérique absolument immonde. Quand au personnage principal il ira se réconcilier avec son vieux père pour attendre la fin du monde avec la satisfaction de la rédemption accomplie. Autant dire qu'il est inutile d'attendre le fin du monde pour avoir envie de se foutre une balle dans la tête devant tant de propagande et de bons sentiments. /FIN DE SPOILER. Le film se termine sur une formidable scène de fin du monde comme on en avait certainement pas vu depuis Terminator 2 mais c'est trop tard pour sauver Prédictions qui a sombrer définitivement dans le ridicule plus que dans l'émotion.

     

    Pontypool (2008) de Bruce McDonald 06/10

    pontypool

     

    Pontypool est un film dont le premier mérite est d'aller jusqu'au bout de son concept aussi original que totalement casse gueule. Effectivement le film raconte une nouvelle fois comment une infection transforme des citoyens lambda en des individus violents et dangereux, mais le film de Bruce McDonald a la curieuse idée de jouer d'un hors champs constant et pour cause puisque tout les évènements sont racontés de l'intérieur d'une station de radio locale, laquelle relaie les événements à travers les interviews de personnes se trouvant à l'extérieur. Un film d'horreur basé uniquement sur une poignée de personnages et des dialogues, ici particulièrement important, il fallait osé le faire et Bruce McDonald a presque totalement réussi son pari. Le film commence par une assez brève exposition des trois personnages principaux qui sont d'une part Grant Mazzy, un animateur radio philosophe et grande gueule à la voix rauque de l'émission matinal interprété par le solide Stephen McHattie (A history of violence, Watchmen), puis on trouve aussi Sidney la productrice interprétée par Lisa Houle et la jeune standardiste Laurel interprétée par la jeune Georgina Reilly. Un trio d'acteurs qui fonctionne à merveille et permet paradoxalement de faire passer l'essentiel de l'action sans jamais la montrer. Car le film de Bruce McDonald parvient à capter l'attention et à créer une véritable tension assez sourde par le son comme lorsque un intervenant à l'extérieur décrit les faits étranges et monstrueux qu'il est en train de vivre. La peur de l'inconnu et l'imagination fonctionnent alors à plein régime et tout comme les personnages ont reste suspendus à la moindre petite information pouvant parvenir sur cette étrange épidémie avec une furieuse envie d'aller voir dehors ce qui se passe. Pontypool se permet même en plein cœur de son récit une scène particulièrement émouvante durant laquelle Grant Mazzy lance une rubrique nécrologique égrainant froidement le nom des personnages disparus depuis le début de l'épidémie et les circonstances de leurs morts, une liste de noms que Bruce McDonald renforce d'images en noir et blanc permettant enfin de mettre un visage sur des victimes jusque là totalement anonyme et c'est peu dire que l'effet de mise en scène fonctionne parfaitement. Malheureusement Pontypool ne tient pas complètement son concept jusqu'au bout en invitant à la fois l'infection et des personnages secondaires à venir dans l'enceinte de la radio brisant tout à la fois le huis clos et cette idée d'une action totalement hors de l'écran. Si le film conserve son efficacité on est assez vite obligé de se rendre compte que la description des faits était bien plus forte que le fait de les voir finalement exposés à l'image. Tout ce qui passait lors des description sonne moins juste dès l'instant que ça se passe devant nos yeux comme lorsque un personnage infecté se met à imiter une bouilloire (??). Mais le film réserve encore quelques révélations et des idées assez originales comme le mode de contamination et de transmission du virus dont il est préférable de ne rien dire pour ménager la surprise mais qui renforce à merveille l'idée originale de la radio comme vecteur d'informations comme de communication. Pontypool reste un film à part dans la cohorte des films de zombies et d'infection et rien que pour cela il mérite vraiment un petit coup d'œil. En allant jusqu'au bout du générique de fin on tombe même sur une petite scène assez bizarre qui renforce encore le coté ovni du film.

     

    Mother (2009) de Joon-ho Bong 08,5/10

    mother

     

    Après Memories of murders et The host le jeune réalisateur sud coréen Joo-ho Bong confirme avec Mother qu'il est un formidable cinéaste possédant à la fois un univers singulier et une formidable maîtrise de la mise en scène. On retrouve donc dans Mother le goût de Joon-ho Bong pour le mélange des genres faisant se côtoyer ici une intrigue policière,un drame familiale, une étude de la société coréenne et comme toujours chez le réalisateur un humour décalé et parfois absurde. Mais plus encore que dans les précédents films, Joo-ho Bong semble avoir trouver un équilibre parfait entre les genres qui se marient au sein d'une même intrigue sans jamais interférer entre eux. Mother est bien évidemment l'histoire d'une mère de famille qui élève seul Do-joon, son fils de 28 ans légèrement attardé et surtout profondément naïf. Une nuit les circonstances vont conduire ce garçon sur les lieux d'un crime horrible, une présence qui finira par conduire le garçon en prison après une enquête expéditive de la police. Pour la mère de Do-joon il ne reste que l'option de se battre contre tous afin de retrouver le véritable assassin pour enfin innocenter son fils.... Mother est donc un thriller avec une véritable enquête menée par une vieille femme pétrie de convictions et un suspens qui va crescendo avec l'art de mener le spectateurs sur de fausses pistes. Joo-ho Bong orchestre des séquences de suspens formidablement prenante et tendues explosant souvent dans une violence physique et psychologique peu commune. Mais c'est surtout dans la relation mère fils que le film prends sa dimension dramatique jusqu'à un final absolument bouleversant dont il est malheureusement bien difficile de parler sans révéler une partie importante de l'intrigue et réduire à néant tout le suspens du film. C'est Kim Hye-ja qui interprète avec force et émotion cette mère courageuse à la fois froide et déterminée qui va pousser jusqu'aux limites de la folie sa détermination à faire innocenter son enfant. Car Mother propose également une réflexion passionnante sur le besoin de justice, sur une machine judiciaire qui utilise les plus faibles pour en faire des coupables faciles, sur la suffisance des juges et surtout sur l'aveugle détermination obsessionnelle et l'impartialité de nos jugements. Joo-ho Bong confirme de fort belle manière qu'il est un réalisateur à suivre et que son univers devient à mesure des films de plus en plus dense et cohérent. Si certaines séquences humoristique de The host semblaient parfois hors propos dans Mother l'humour, l'émotion et le suspens s'accordent ensemble et se nourrissent même entre eux avec grâce et équilibre. Mother est donc peut être tout simplement le meilleur film de Joo-ho Bong c'est dire si c'est un très grand film.

     

    From Paris with love (2010) de Pierre Morel 00/10

    From paris with love

     

    On commence à comprendre à mesure de chaque films comment fonctionne le système Besson et à quel point l'écriture n'est pas le point fort du bonhomme, ce qui ne l'empêche aucunement de continuer à pondre des scripts indigestes au kilomètre avec toujours un réalisateur servile de l'écurie Europacorp pour mettre platement en image l'indigence catastrophique de ses histoires. Luc Besson va finir par être encore pire que dans la célèbre parodie de l'excellent Mozinor qui montrait le réalisateur, producteur et scénariste débité des scripts avec un ordinateur sortant de manière aléatoire des films tournant toujours autour des mêmes éléments. From Paris with love est clairement une purge assez lamentable dans laquelle explose toute la suffisance d'écriture d'un Luc Besson cherchant à faire un actionner cool à l'américaine et qui se vautre une nouvelle fois dans la beaufitude la plus crasse à travers un récit monstrueusement linéaire et puant de relents racistes tellement assumé qu'ils en deviennent ordinaires. Le film shooté comme un pauvre téléfilm de TF1 par Pierre Morel reprends le concept éculé jusqu'à l'os du buddy movie avec le flic barge et rentre dedans associé au jeune plus timoré et naïf. Besson et Morel pourront sans doute se vanter longtemps d'avoir offert à Travolta le pire rôle de sa carrière tant le comédien cabotine d'une manière absolument insupportable du début à la fin du film, quand à Jonathan Rhys-Meyers il est tout simplement transparent. Le film avance tête baissé sur un argument tenant sur une demi face de ticket de métro et nous balance des scènes ridicules et sans le moindre intérêt juste pour montrer que l'on est bien à Paris comme lorsque les deux personnages font une petit escale à la tour Eiffel avant de passer par la rue saint Denis histoire de montrer deux ou trois putes en arrière plan. On a donc droit à notre lot de chinois trafiquant de drogues, de gamins de banlieue armé comme en Somalie et de très vilains pakistanais obligatoirement terroristes qui vont jusqu'à corrompre les femmes occidentales dans leur endoctrinement religieux. Les dialogues sont comme souvent affligeant de connerie dans leur recherche du bon mot et de la cool attitude et totalement ridicule dès l'instant qu'il flirte avec la philosophie de comptoir comme ce magnifique « La paix ce n'est pas ça... Il n'y a rien d'autre qui importe au monde que le fait que je t'aimes, l'amour est la seule chose qui donnera toujours un sens à la vie » prononcé par un Jonathan Rhys-Meyer la larme à l'œil comprenant sans doute à cet instant dans quel merde il était en train de jouer. Même les scènes d'action ne sauvent pas le film du naufrage le plus complet puisque elles sont à la fois déjà vu mille fois et super mal branlé en terme de mise en scène. Inutile donc de tirer plus encore sur l'ambulance même si il est toujours jouissif de vomir avec véhémence sa haine de films aussi lamentables.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....


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