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    2010 se termine donc et voilà qu'arrive l'heure du bilan, un bilan forcément provisoire et conditionné tout entier par le nombre des films vus cette année. Faute de temps, de courage ou de diffusion de nombreux films potentiellement « topables » sont donc absent de ce bilan comme Scott Pilgrim, Ruber, Vénus noire, L'illusioniste, Kaboom ou Mr Nobody..... Ce bilan n'est donc pas LE bilan 2010 mais bel et bien MON bilan 2010.

     

    Le Top 10 de 2010

     

    1/ Lovely bones de Peter Jackson

    lovely bones

     

    Lovely bones n'est peut être pas parfait mais il est incontestablement le film qui m'aura le plus intimement touché cette année. A la fois thriller glaçant, récit fantastique ancré dans l'imaginaire d'une adolescente et drame puissant Lovely bones pose un regard magnifique sur la difficulté du deuil et permet à Peter Jackson de confirmer son statut d'immense réalisateur.

     

     

    2/ Toy story 3 de Lee Unkrich

    toy story 3

     

    Les jouets les plus cool de l'histoire du cinéma viennent tirer leur révérence sur grand écran pour 100 trop courtes minutes d'un bonheur intense. Techniquement parfait, drôle et trépidante les aventures de Buzz, Woody et leurs amis laissent surtout ancrées au plus profond une mélancolie à vous foutre les larmes aux yeux. En quittant la salle j'avais l'impression de quitter mon enfance pour la seconde fois.

     

     

    3/ Kick ass de Matthew Vaughn

    kick ass

     

    Peut être le gros kiff de l'année avec cette histoire de super héros du quotidien réalisé de main de maître par un Mathhew Vaughn combinant avec délectation tout les éléments narratifs de la culture geek ( Animation, FPS, Action, Comics...). Drôle, foutrement spectaculaire et intelligent dans son regard sur l'héroïsme et ses répercutions Kick Ass est sans conteste le blockbuster le plus fun de l'année. En plus le film permet la révélation atomique de Chloe Moretz absolument géniale en Hit Girl teelement formidable que l'on en viendrait presque à espérer un spin off entièrement consacré au personnage.

     

     

    4/ Inception de Christopher Nolan

    inception

     

    Passée la première déception de ne pas avoir vu un film beaucoup plus fou en terme visuelle culminant dans un final faisant totalement perdre ses repères aux spectateurs Inception reste au bout du compte un formidable thriller de science fiction d'une maitrise et d'une intelligence assez remarquable. Brillant, complexe et ludique, parfaitement mis en images et servi par un casting quatre étoiles le film de Christopher Nolan s'impose en dépit de quelques réticences dans le top five de l'année.

     

     

    5/ Mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine

    mammuth

     

    Mammuth est un grand film malade, une comédie très amère sur l'air du temps et notre incapacité de révolte face à une société de plus en plus inhumaine. A la fois drôle, grave, vulgaire et légère cette histoire de retour aux sources de valeurs humaines perdu dans la frénésie du travail laisse longtemps après l'avoir vu un sentiment étouffant et plombant de mélancolie.

     

     

    6/ Enter the void de Gaspar Noé

    enter the void

     

    Enter the void est une prodigieuse leçon de mise en scène qui confirme que Gaspar Noè est l'un des plus grand réalisateur actuellement en activité sur la planète. Le film propose un trip sensoriel intense et absolument hallucinant dont il est bien difficile de sortir indemne. Dommage que l'émotion ne soit pas totalement au rendez vous sinon Enter the void était d'office le film de l'année.

     

     

    7/ Mother de Joo ho Bong

    mother

     

    Le réalisteur de The Host et Memories of murder revient dans son style habituelle mêlant à la perfection comédie, drame et cette fois ci thriller. L'histoire de cette mère de famille prête à tout pour sauver son fils accusé de meurtre est tout simplement pour moi l'une des claques émotionnelles de l'année.

     

     

    8/ The social network de David Fincher

    the social network

     

    Récit implacable de l'invention de Facebook par Mark Zuckerberg le film de David Fincher transporte le biopic du coté du thriller politique et parvient alors à me captiver sur une histoire dont a prioi je n'avais strictement rien à foutre. Comme souvent chez Fincher le film est parfaitement mis en image et permet d'assister à l'ascension fulgurante d'un jeune et brillant branleur vers des sommets de solitude. Jesse Eisenberg est juste extraordinaire en jeune génie aussi irritant que brillant dans sa suffisance et la grande force du film est incontestablement de faire du personnage un type dont on ne sait jamais si l'on doit l'aimer, le plaindre, l'admirer ou le détester.

     

     

    9/ Le bruit des glaçons de Bertrand Blier

    le bruit des glaçons

     

    2010 marquera le grand retour de Bertrand Blier avec cette histoire jubilatoire d'un cancer rendant une visite de courtoisie à son porteur. La petite musique vacharde de Blier refait enfin des merveilles avec pour jouer la partition deux solistes de choix qui sont Albert Dupontel et Jean Dujardin. Le bruit des glaçons est une magnifique comédie noire servie par des dialogues formidables et pas même plombée par son final pourtant un peu raté.

     

     

    10/ Gainsbourg – vie héroïque de Joan Sfarr

    gainsbourg

     

    Joan Sfarr invente le biopic allégorique et fantaisiste pour rendre un hommage magnifique au grand Serge. Le réalisateur révèle également un acteur formidable en la personne de Eric Elmosnino tout simplement bluffant dans la peau de l'homme à tête de choux.

     

     

    10 Bis/ Wolfman de Joe Johnston

    wolman

     

    Un grand film d'horreur gothique visuellement sublime et porté par une musique magnifique de Danny Elfman mérite bien de ne pas trop se laisser gâcher le plaisir par le cruel manque d'émotion de l'ensemble.

     

    Si ce top devait se prolonger sur 20 titres on retrouverait en vrac A serious man des frères Coen, Amer de Hélène Cattet et Bruno Forzanni, Dog Pound de Kim Chapiron, Bliss de Drew Barrymore, Machete de Robert Rodriguez, Shutter island de Martin Scorsese, Fantastic Mr Fox de Wes Anderson, Daybreakers des frères Spierig et Buried de Rodriguo Cortes .

     

     

     

    Le flop 5 de l'année

     

    1/ From Paris with love de Pierre Morel

    from:paris with love

     

    Toute la vulgarité d'écriture de Besson condensé sur un seul film à la fois beauf et raciste dans lequel Travolta trouves sans doute le pire rôle de sa carrière. Mal écrit, mal mis en scène, mal interprété et con comme la lune From Paris with love mérite bien la première place de ce flop.

     

     

    2/ Paranormal activity 2 de Todd Williams

    paranormal activity 2

     

    Tout comme les multiples de zéro , Paranormal activity pose l'équation de savoir si le vide filmé par sept sources plutôt qu'une seule donne de la conssistance à l'ensemble. La réponse est clairement non et cette suite est presque encore plus nase que le premier film.

     

     

    3/ Resident Evil Afterlife de Paul W.S. Anderson

    resident evil afterlife

     

    La franchise s'enfonce dans des abîmes de médiocrités et de vulgarité visuelle, Anderson recycle avec 10 ans de retard les effets de mise en scène de Matrix pour tenter de faire branchouille et livre un film démodé avant même d'exister.

     

     

    4/ Top cops de Kevin Smith

    top cops

     

    Allez savoir pourquoi le pire film de Kevin Smith a eu le droit de sortir en salle alors que l'excellent Zack and Miri made a porno s'est retrouvé cantonné aux rayonnages DVD des supermarchés ?? Top cops est juste un affligeant buddy movie avec l'une des pires tête à claques du cinéma de ses dernières années (Tracy Morgan insupportable) qui ne parvient jamais à arracher un sourire. On en serait presque mal à l'aise et embarrassé pour Kevin Smith .....

     

     

    5/ Freddy , Les griffes de la nuit de Samuel Bayer

    freddy

     

    Un film qui ferait presque plaisir à voir tant il illustre à merveille tout le mal que je pense de la vacuité commerciale des remakes. Un Freddy sans Robert Englund était déjà une faute de goût impardonnable mais un film aussi mou du genoux et aussi peu ancré dans le monde des cauchemars mérite sans soucis de figurer parmi les pires remakes de ses dernières années.

     

     

     Top 5 spécial DTV

     

    1/ All the boys love Mandy Lane de Jonathan Levine

    mandy lane

     

    Enfin disponible en France après presque 4 ans d'attente, le film de Jonathan Levine débarque en DVD grâce à Wild side. L'occasion de voir et revoir l'un des plus émouvant et troublant slasher de ses dix dernières années.

     

    2/ Halloween 2 de Rob Zombie

    halloween II

     

    Brutal, froid et parfois émouvant, le film de Rob Zombie est peut être tout simplement le meilleur film de la saga version Carpenter incluse.

     

    3/ House of the devil de Ti West

    house of the devil

     

    Ti West réalise en 2010 un film semblant directement sortir d'une malle aux trésors des films oubliés des années 80. Un grand film d'épouvante old school, captivant et loin de toute l'esbroufe numérique et bruyante de notre époque.

     

    4/ Zack et Miri tournent un porno de Kevin Smith

    zack and Miri

     

    Une belle comédie romatique à la fois drôle et émouvante dans laquelle deux colocataires se forcent à jouer les acteurs porno pour enfin finir par réussir à s'étreindre. Zack et Miri est pour moi le meilleur film de Kevin Smith juste derrière Clerks 2.

     

    5/ Defendor de Peter Stebbings

    defendor

     

    Sur un sujet proche de Kick ass Peter Stebbing réussi un film, certes moins spectaculaire et fun que celui de Mathhew Vaugh, mais sans aucun doute beaucoup plus sombre et émouvant avec en prime un formidable Woody Harrelson.

     

     

     

    Top 3 Des plus grosses déceptions

     

    Les plus grosses déceptions de 2010 sont des films dont j'espérais sans beaucoup trop et qui sans être des purges lamentables se sont révélés être souvent de jolis ballons de baudruches plein de vide.

     

    1/ Expendables Unité Spéciale de Sylvester Stalonne

    expendables

     

    Stalonne s'offre un DTV de luxe en surfant sur la vague nostalgique des eighties. Cette fois ci l'alchimie n'opère jamais et le film trop enraciné dans les codes visuelles de son époque au niveau de sa mise en scène et de son montage ne parvient jamais à faire illusion. Et puis le film montre un cruel manque de classe et de respect pour le pauvre Jet Lee sacrifié dans un rôle de sideckik.

     

    2/ Le dernier exorcisme de Daniel Stamm

    le dernier exorcisme

     

    Comment peut on à se point plomber un film intelligent par un final aussi stupidement en contradiction avec son début ?? Le dernier exorcisme commençait plutôt bien mais se termine comme un sous Exorciste mélangé à un sous Blair witch project.

     

    3/ Piranhas 3D de Alexandre Aja

    Piranhas 3D

     

    Alexandre Aja avait tellement promis que son film serait con que l'on pardonnerais presque qu'il soit effectivement aussi stupide. Alexandre Aja révèle en tout cas toute la vacuité d'esprit critique des fans actuelles de cinéma horrifique pour qui trois nichons, une 3d foireuse et cent litres de sang suffisent à faire un grand film.

     

     

    Mon Top 5 des réalisateurs de 2010

     Gaspar Noé

    1/ Gaspar Noé pour Enter the void

    2/ Christopher Nolan pour Inception

    3/ Peter Jackson pour The lovely bones

    4/ David Fincher pour The social network

    5/ Matthew Vaughn pour Kick Ass

     

    Mon top 5 des acteurs de 2010

    Eric Elmosnino

     

    1/ Eric Elmosnino pour Gainsbourg vie héroïque

    2/ Stanley Tucci dans The lovely bones

    3/ Jess Eisenberg et Andrew Garfield dans The social Network

    4/ Gerad Depardieu dans Mammuth

    5/ Albert Dupontel dans Le bruit des glaçons

     

    Mon top 5 des actrices de 2010

    Kim Hye-ja

     

    1/ Kim Hye- ja dans Mother

    2/ Saoirse Ronan dans Lovely bones

    3/ Miss Ming et Yolande Moreau dans Mammuth

    4/ Chloe Moretz dans Kick ass

    5/ Amer Heard dans Tous les garçons aiment Mandy Lane

     

    Mon top 5 des bandes originales de l'année.

    Kim Hye-ja

    1/ Danny Elfman pour Wolman

    2 / Brian Eno pour The lovely bones

    3/ Hans Zimmer pour Sherlock Holmes

    4/ Randy Newman pour Toy Story 3

    5/ Gainsbourg Vie héroïque par les interprètes du film.

     

     

     

    Mes moments préférés de l'année 2010

     

    Coté Humour

    mammuth

     

    Monsieur Patate transformé en Monsieur Tortilla et le défilé de mode de Ken dans Toy Story 3.

    L'entretien d'embauche de Miss Ming par Bouli Laners et l'expédition punitive de Yolande Moreau envers la « salope » qui lui a piquè son portable dans Mammuth.

    Les joutes verbales entre Dupontel avec sa tête de cancer et Dujardin dans Le bruit des glaçons.

    Hit girl répondant à Kick ass qui lui demande comment les joindre elle et Big Daddy qu'il doit contacter la mairie qui fera alors apparaître une énorme bite lumineuse dans le ciel.

    Le remède radicale à la constipation dans Zack et Miri font un porno.

    François Damiens tentant d'imiter Romain Duris à la fin de L'arnacoeur.

    René voulant absolument couper la guibole de Jo Prestia dans La horde

    La tentative hilarante d'explosion de rétroviseur de bagnole par coup de pied dans Mother

    Lawrence Fishburne totalement décalqué dans Prédators.

    Le repas au liquide vaisselle dans Les meilleurs amis du monde.

    L'évidente bonne humeur qui se dégage de Bliss de Drew Barrymore.

     

    Coté émotion

    lovely bones

     

    Le final bouleversant de Toy story 3 ainsi que la vidéo nostalgique sur le You'v got a friend in me de Randy Newman.

    Le combat de la mère courage de Mother et le final dans le parloir de la prison.

    La mélancolie infinie dans le regard de Saoirse Ronan dans Lovely Bones.

    Le dernier repas des moines sur la musique du Lac des cygnes dans Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois.

    La solitude de Jesse Eisenberg derrière la façade d'arrogance de son personnage dans The social network.

    La scène d'amour entre Seth Rogen et Elizabeth Banks dans Zack et Miri font un porno de Kevin Smith.

    La mort de la copine de Laurie Strode et les larmes de Brad Dourif dans Halloween II de Rob Zombie.

    La silhouette de Gainsbourg se dessinant dans la fumée à la fin du film de Joan Sfarr.

    La mélancolie de All the boys loves Mandy Lane.

    La fragilité touchante et fantasque de Miss Ming dans Mammuth.

    La douloureuse transformation de Benicio Del Toro en loup garou dans l'amphithéâtre dans Wolfman.

    Le regard de Mélanie Laurent lorsque son personnage entre pour la première fois dans le Vel' D'hiv dans La rafle.

    Les quelques minutes de liberté de Butch dans Dog Pound.

     

    Coté spectacle

    kick ass

     

    Ellen Page modifiant l'architecture de Paris dans une des meilleurs scènes de Inception.

    Le combat en apesanteur monté en alternance avec l'accident de fourgonnette toujours dans Inception.

    Le carnage final de Piranhas 3D de Alexandre Aja.

    L'assaut final de Hit Girl et le combat en mode FPS pour tenter de sauver Big Daddy dans Kick ass.

    La scène d'explosion dans Sherlock Holmes de Guy Ritchie.

    La première scène monstrueusement gore et graphique de Ninja assassin.

    Le combat dans la cuisine entre Claude Perron et un mort vivant teigneux et l'assaut des zombies dans le parking dans La horde de Dahan et Rocher.

    Le combat contre Medusa dans Le choc des titans de Louis Leterrier.

    La poursuite de voiture à l'aveugle dans Daybreakers.

    La (nouvelle) grande évasion des jouets de Toy Story 3

     

    Coté frisson et malaise

    lovely bones

     

    La lente exploration de la maison dans House of the devil

    Le face à face glaçant entre Susie et George Harvey ou encore la séquence durant laquelle la jeune fille se promène dans la salle de bain de son meurtrier dans The lovely bones.

    La séquence des montagnes russes débouchant sur l'accident de voiture et la scène de l'avortement dans Enter the void de Gaspar Noé.

    La brutalité radicale des mises à mort de Michael Myers dans Halloween II.

    L'ambiance générale de films tels que Mammuth et La merditude des choses.

    Le tueur de Amer recueillant la larme de sa victime sur le fil de son rasoir pour ensuite la mélanger au sang coulant de ses plaies.

     

    Voilà 2010 se termine , une autre année va bientôt recommencer, alors selon la formule consacrée... To be continued.... Et bonne année 2011 à tous !!

     

     

      

     


    4 commentaires
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     Toute l'équipe de Bubblegeek, c'est à dire moi même tout seul, souhaite aux innombrables lecteurs de ce blog de joyeuses fêtes de fin d'année pleine d'excès et de cadeaux ... Be happy under the christmas tree.

     

    noel

     

     


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    Expendables-Unité spéciale – The expendables (2010) de Sylvester Stallone 03,5/10

    expendables

     

    Après John Rambo et Rocky Balboa, deux franches réussites en forme d'improbable résurrection, Sylvester Stallone a décidé de poursuivre le filon de la fibre nostalgique en rendant cette fois ci un hommage au film d'actions bien burnés des eighties. Réunir la crème des stars du film d'action pour faire un actionner totalement bourrin dans l'esprit des productions des années 80 était un concept fatalement des plus alléchant. C'est d'ailleurs sur ce simple argument que le film a fait son extraordinaire buzz dès sa mise en chantier. Le résultat en revanche est franchement terriblement décevant et cantonne The expendables au registre d'un pauvre DTV sans la moindre envergure. La première déception vient du casting lui même qui tourne totalement autour de Stallone et Jason Statham; car si on nous promettait un grand film de bande le reste du casting doit se contenter de rôle de faire valoir ou d'apparition presque subliminale. Les deux plus grosses stars que sont Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger se contentent d'une unique séquence de dialogue et de comédie soit disant référentiel mais particulièrement mal écrite. Jet Lee est lui totalement sacrifié durant les trois quart du film et ne sert finalement que de pauvre sidekick du fait de sa petite taille, c'est dire à quel point l'acteur est utilisé avec intelligence et pertinence. On retrouve Mickey Rourke dans son registre habituel de baroudeur sur le retour à la gueule buriné servant de caution lacrymale au film à travers une scène tellement forcée sur l'émotion qu'elle est juste ridicule. Seul Dolph Lungrund s'en sort pas trop mal du fait de son charisme de brute épaisse même si le scénario lui réserve un rôle de girouette passant sans cesse du gros méchants au traître puis de nouveau gentil tout plein. Quand aux autres, il faudra vraiment que l'on m'explique en quoi Randy Couture, Steve Austin et Terry Crews sont des stars du film d'action vu la pauvreté abyssale de leurs filmographies. On passera vite fait sur le scénario totalement bateau du film qui n'est ici qu'un vague prétexte car la puissance des histoires n'est pas vraiment la première chose à laquelle on pense à l'évocation des films d'actions passés. En revanche impossible de passer sous silence sur la pauvreté hallucinante des dialogues et des punchlines moisis comme sur ses personnages totalement désincarnés et caricaturaux. De toute évidence Dave Callaham (Scénariste du film) n'est pas du tout de la trempe de Shane Black. On pourrait encore pardonner tout ceci si le film donnait au moins le change au niveau de l'action, mais là encore, The expendables est une déception complète. Alors que dans John Rambo Sylvester Stallone faisait preuve d'une superbe maîtrise lors des scènes d'actions d'une lisibilité et d'une barbarie formidable on se retrouve ici devant des séquences tellement bordéliques en matière de mise en scène qu'on frôle parfois l'abstraction. C'est bien simple Stallone foire presque tout et dans les grandes largeurs, entre une course poursuite en bagnole absolument illisible, un combat titanesque entre Jet Lee et Lungrund réduit en bouillie par un sur-découpage monté n'importe comment et un assaut final pourri par des explosions numériques proprement immondes pour une production de cet acabit. J'espérais un grand film référentiel combinant la maîtrise barbare de John Rambo et la nostalgie bouleversante de Rocky Balboa et voilà que je me retrouve devant du sous Michael Bay sans âme, sans émotions et sans humour piétinant sous le talon de son gros godillot l'esprit des films auxquels il était censé rendre hommage.

     

    Fatal (2010) de Mickaël Youn 04,5/10

    fatal

     

    Je n'attendais strictement rien de Fatal qui est une sorte de déclinaison cinématographique de l'album de rap parodique de Mickaël Youn et de son personnage de Fatal Bazooka. Pourtant je me suis laissé prendre au jeu du moins durant la première partie du film qui sans être extraordinaire a le mérité d'être à la fois drôle et assez féroce sur l'univers qu'elle décrit. Car à travers cette histoire de rappeur bling bling suffisant se faisant voler sa place de numéro un par un chanteur d'electro pop biologique tout aussi crétin que lui, Mickaël Youn semble enfin avoir quelques chose à dire sous les gros traits de son humour régressif d'adolescent. Pour peu que l'on ne soit pas totalement allergique au personnage la première moitié du film fonctionne parfaitement sur un registre d'humour cynique et assez teigneux même si de toute évidence Michaël Youn recycle beaucoup plus qu'il innove au niveau des gags. A la fois acteur, réalisateur et scénariste Mickaël Youn atomise les stars en carton préfabriquées et vendues comme des bidons de lessive par des producteurs sans scrupules, l'hystérie des émissions musicales et poeple pour les d'jeuns, le nivellement par le bas de la télévision, la glorification béate d'idoles vides que l'on jette aussi vite qu'on les adule et la vulgarité de notre époque. C'est souvent drôle, c'est parfois monstrueusement cynique comme lorsque l'agent de Fatal (Très bon Vincent Eboué) demande à son avocat d'offrir un jouet à une gamine avec laquelle il a couché afin qu'elle ne porte pas plainte et ça vise juste comme lors de cette scène montrant une chanteuse de R&B sans le moindre talent devenant une diva grâce aux bidouillages de la production. Malheureusement le film retombe à plat durant sa seconde partie durant laquelle le personnage de Fatal retourne dans son village de Savoie et prépare son retour sur le devant de la scène. La caricature devient beaucoup plus lourde, l'humour plus gras et répétitif et surtout la férocité du regard laisse la place à un discours un peu cucul sur le retour aux sources, le culte des origines et le retour aux vraies valeurs. On pouvait encore espérer un dernier sursaut lors du comeback de Fatal dans le monde médiatique mais Mickaël Youn semble déjà à cours d'idées et l'acteur ne fera lors du climax de son film qu'asséner bien lourdement face caméra via un long monologue tout ce qu'il disait avec un peu de subtilité au début du film. Fatal se termine alors sur un gag purement scatologique comme si Mickaël Youn n'avait déjà plus rien à dire et revenait du coup aux valeurs sûrs de son humour. Sans être fan de Mickaël Youn (Absolument pas même) je dois avouer que son film est porteur de quelques promesses car l'humour du bonhomme fonctionne plutôt bien dès l'instant qu'il ne tourne pas totalement à vide et le personnage se révèle parfois complexe dans la dénonciation féroce d'un univers de pacotilles dans lequel il est pourtant né aux yeux du grand public. Fatal est un film schizophrène à la fois narcissique et désabusé qui qualitativement commence aussi bien qu'il se termine mal.

     

    Resident evil Afterlife (2010) de Paul W Anderson 01/10

    resident evil afterlife

     

    On pouvait penser que la franchise Resident Evil avait doucement mais sûrement toucher le fond mais c'était sans compter sur ce quatrième opus et le retour aux commandes de Paul W Anderson qui revient fièrement pour creuser définitivement la tombe de la saga sous trois tonnes de médiocrité. Si la saga vidéo ludique a doucement glissé du survival horror bien tendu à l'actionner bourrin, elle a pourtant su garder un niveau de qualité tout à fait respectable et le respect de ses fans. Tout le contraire des films qui a mesure du temps ne font que singer grossièrement les grandes lignes des jeux vidéos tout en proposant des personnages de plus en plus désincarnés et plus vides que leurs homologues virtuels. Resident evil Afterlife s'offre donc une très vague trame scénaristique et balance à l'écran quelques personnages emblématiques des jeux comme Albert Wesker, Claire et Chris Redfield afin de justifier sans doute le statut d'adaptation fidèle. Inutile de tourner autour du pot Resident evil Afterlife est une purge totale qui ferait presque passer le second volet de Alexander Witt pour du Romero. Le film n'a visiblement strictement rien à raconter et se contente de faire bouger à l'écran des personnages qui semblent se débattre constamment avec le vide. Ali Larter qui incarne une nouvelle fois Claire Redfield est totalement sous employé, Milla Jovovich se contente de vivre sur les maigres acquis des films précédent n'apportant rien de plus à son personnage et le pauvre Wentworth Miller qui interprète Chris Redield se contente d'un personnage de poseur absolument insupportable. Pour satisfaire les fans du jeux le réalisateur nous balance l'imposant bourreau majini en plein milieu de Los Angeles pour un fight presque aussi moisi que celui impliquant le Nemesis dans Resident Evil Apocalypse. Car du coté de l'action Paul W Anderson recycle à tour de bras des effets de mise en scène à la Matrix qui ont déjà été réutilisé des dizaines de fois depuis plus de dix ans maintenant y compris dans les pires séries Z. On a donc droit à une profusion de bullet time, d'effets de ralentis et d'acrobaties improbables pour aboutir finalement à des séquences d'actions aussi ringardes que particulièrement mal branlées. Albert Wesker ressemble à un mix entre un terminator et l'agent Smith de Matrix mais sa prétendu puissance de super boss du mal ne l'empêchera pas de se faire corriger en cinq minutes chrono par Alice. Le personnage de Alice qui d'ailleurs perdra assez vite ses super pouvoirs via une pirouette du scénario sans le moindre intérêt puisque le personnage continuera de sortir indemne d'un violent crash d'avion ou sautera d'un building qui explose accroché à un filin avant de faire un roulez boulez en dégommant des zombies avec un flingue dans chaque mains une fois au sol sans se décoiffer, un personnage bien plus humain et crédible donc. Il reste bien deux trois plans aérien de Los Angles dévasté et envahit de zombies mais c'est bien maigre pour sauver un film. Le pire c'est que la fin ouverte laisse entrevoir une nouvelle suite. Je laisserais donc pour qualifier le film le mot de la fin au personnages d'Alice voyant s'approcher les hélicoptères « ...C'est une calamité » .

     

    L'autre monde de Gilles Marchand (2010) 03/10

    l'autre monde

     

    L'autre monde est le second film de Gilles Marchand, surtout connu pour son travail de scénariste sur les films de Dominik Moll, après Qui a tué Bambi ? A la fois à l'écriture et à la mise en scène Gilles Marchand signe avec L'autre monde un thriller dans lequel monde virtuel et réalité se répondent et s'entrechoque jusqu'à former un seul et unique trouble univers. Un sujet ambitieux, des influences pesantes à David Lynch pour un film qui ne parvient jamais à capter le spectateur tant au niveau du suspens, de l'univers proposé que dans l'émotion. L'autre monde raconte donc l'histoire de Gaspard, un jeune homme qui après avoir trouver un téléphone portable décide par jeu d'en espionner le propriétaire. Un jeu trouble qui va le mener une nuit à sauver du suicide une jeune femme mystérieuse prénommée Audrey, totalement fasciné par cette femme Gaspard tente alors de la contacter via un jeu en ligne intitulé Black Hole dans lequel elle se fait appeler Sam afin de faire interagir la virtualité avec la réalité. L'autre monde propose une approche assez intéressante de la manière dont les mondes virtuels et internet peuvent modifier le réel par interaction, les personnages utilisent le virtuel comme une possibilité de provoquer, modifier et conditionner les évènements de leur propre vie. Gilles Marchand brouille alors la perception de ses personnages d'une manière assez originale dans la mesure ou le virtuel devient un prolongement du réel et inversement jusqu'à former un seul et unique monde dans lequel arrive irrémédiablement la frustration et une perte de repères. Les personnages aimeraient conditionner la réalité comme dans un univers virtuel et voudraient que la virtualité leur donne la possibilité matérielle d'étreintes charnelles. L'autre monde est donc un film plutôt malin et qui a le mérite de poser les fondations d'une thématique assez riche. Malheureusement c'est souvent l'ennuie qui l'emporte et on a bien du mal à être suspendu ou ému par le sort des protagonistes de l'histoire pourtant servis par un bon casting avec Grégoire Leprince-Ringuet dans le rôle de Gaspard et Louise Bourgoin trouble juste comme il faut dans celui d'Audrey. Si l'univers virtuel de Black Hole, le jeu en ligne du film, est séduisant en matière graphique avec des séquences d'animation dans un noir et blanc très contrasté on a aussi la sensation d'un monde totalement vide et de ce fait on a un peu de mal à croire qu'il puisse fasciner de nombreux utilisateurs. L'autre monde est donc un film qui laisse une étrange sensation, celle d'un sujet malin et intelligent mais au service d'un film totalement froid et souvent assez emmerdant.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer avec des cadeaux de Noël dedans. To be continued.....

     

     


    2 commentaires
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    Avec décembre arrivent les traditionnels bilans de fin d'année, l'occasion de se retourner sur douze mois passés afin de rebondir tel un cabri agile vers l'avenir. Le classique bilan cinéma de 2010 viendra un peu plus tard sur le blog avec ses tops, ses flops et ses déceptions comme d'hab. Je vais juste attendre que l'année se termine dès fois que mon cinoche se décide enfin à programmer Scott Pilgrim.

     

    Je voulais ouvrir les hostilités avec un bilan plus personnel qui est celui de ce blog qui fêtera bientôt sa première année d'existence .

     

    Après avoir trainer mes mots sur de nombreuses plateformes et sites comme Allociné, Mad Movies, DVDrama et autres je crois avoir finalement trouver une petite place qui me convient parfaitement, ici dans ma bulle. Je regrette juste parfois des plateforme la convivialité et l'aspect communautaire qui faisait par exemple le charme des blogs de DVDrama. L'occasion de dire que le site n'est plus maintenant qu'une vague ombre de ce qu'il était et qu'il semble d'ailleurs avoir perdu avec l'arrêt des blogs les derniers articles vraiment digne d'intérêt. J'avoue, c'est un peu pour le simple plaisir de dire du mal mais une critique de Tib ou Geouf c'était toujours mieux à lire qu'un énième top à la con ou un clash entre Harry Potter et Godzilla ou une galerie de photos de charme pour passer le week end . Après vint l'expérience Vox et la tentative de retrouver cet esprit de clan mais le blog tourna assez vite au flop complet.... Alors voilà il reste Bubblegeek et surtout les blogs des amis que je visite régulièrement et le forum de Celticxoan sur lequel j'exerce parfois l'art flemmard du copier/coller. Comme dans Le seigneur des anneaux, la communauté n'est plus, mais individuellement on est toujours là.

     

    Bubblegeek C'est donc à ce jour plus de 200 films chroniqués, quelques nécrologiques billets d'humeur et d'autres petites broutilles. C'est surtout plus de 5000 visites, plus de 7000 fautes d'orthographe mais pas une seule faute de goût .

     

     Alors merci à celles et ceux qui passe en passant par cette bulle, qui prennent le temps de s'y arrêter et qui viennent y poser quelques mots. Il n'est pas question de quête de reconnaissance, de désir narcissique à se répandre devant ses chiffres, juste la satisfaction du partage et surtout du retour. Merci donc plus particulièrement à Geouf, Celticxoan et Jeremie79 pour leur soutien, leurs avis contradictoires et leurs commentaires .

     

    Bubblegeek va donc se poursuivre l'année prochaine, j'hésite encore faire légèrement évoluer le blog avec l'abandon de la rubrique semaine express parfois contraignante en matière d'écriture pour laisser la place à des critiques individuelles plus régulières (??). La rubrique Série je t'aime qui paradoxalement ne comporte à ce jour que des séries que je n'aime pas particulièrement devrait elle aussi s'étoffer un peu plus durant 2011, du moins je l'espère ayant bien plus de série à regarder que de temps pour le faire. Une nouvelle rubrique Good news/Bad news fera peut être son apparition mais si le principe de donner au quotidien une bonne et une mauvaise nouvelle dans l'actualité cinéma et DVD me plait beaucoup j'ai un peu de mal à croire que je tiendrais la rubrique sur 365 jours. Après si les quelques visiteurs de cette endroit ont des suggestions pour améliorer ou faire évoluer cette espace que je souhaite avant toute choses conviviale je les écouterais avec plaisir et attention.

    Encore une fois merci à tous

     

    To be continued....

     

     


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    Weirdsville (2006) de Allan Moyle 05/10

    Weirdsville

     

    Weirdsville marque le retour de Allan Moyle dont la courte et éparse filmographie fut surtout marqué par l'une des meilleurs comédies adolescente de ses 20 dernières années à savoir Pump up the volume sorti en 1990 avec Christian Slater et Samantha Mathis. Vingt ans après ce coup d'éclat c'est donc directement en DVD que nous arrive le dernier film en date du réalisateur. Weirdsville raconte l'histoire de deux junkies un peu paumés qui vont se retrouver embarqués le temps d'une nuit dans une série de galère à répétitions. On s'amuse donc devant ce défilé d'emmerdes impliquant un dealer revanchard, un coffre fort récalcitrant, une secte satanique débutante, une petite amie revenue d'entre les morts et des nains déguisés en chevaliers médiévaux. Si Weirdsville reste une comédie assez sympathique et agréable à regarder on a aussi le sentiment que le film ne décolle jamais vraiment la faute à des personnages peu attachants et surtout à un sentiment constant et très désagréable de déjà vu. Car Weirdsville lorgne franchement du cotè des comédies de frères Coen (The big Lebowski en tête) avec un soupçon de mise en image à la Guy Ritchie pour finalement aboutir à un film semblant plus souvent copier les idées des autres plutôt que d'en proposer de nouvelles. C'est certes amusant, plutôt cool dans l'esprit et agréable à suivre mais dans l'ensemble le film ne propose rien de vraiment formidable à se mettre sous la paupière. On pourras aussi regretter que l'esprit frondeur du Allan Moyle de Pump up the volume qui demandait à la jeunesse endormie d'ouvrir sa gueule laisse ici la place à un message plus conformiste, même si tout à fait respectable, sur les dangers et les méfaits de la drogue. Il reste toutefois le plaisir de retrouver Taryn Manning (Nola dans Hustle and flow), une séquence assez drôle de castagne entre un nain et deux satanistes et les choix de Allan Moyle pour une bande son parfaitement calibrée. Weirdsville marque donc un retour en demi teinte pour Allan Moyle mais reste un petit DTV tout à fait fréquentable.

     

    Amer (2010) de Hélène Cattet et Bruno Forzani 07,5/10

    Amer

     

    Sans vouloir reprendre encore une fois l'éternel débat sur le cinéma de genre français on pourra juste regretter de voir de quelle manière Amer fut distribué en salles, car avec trois malheureuses copies il ne faut pas vraiment s'étonner que le film n'est pas réussi à trouver son public surtout que c'était dans le cas présent au public que revenait la tâche presque impossible de trouver le film. Même si Amer est un film exigeant qui ne pouvait prétendre à une monstrueuse exposition, la qualité du film et son intégrité méritait sans doute un peu plus de soutien. C'est donc presque comme un DTV que Amer débarque enfin et s'offre à un public un peu peu plus large. Le film de Hélène Cattet et Bruno Forzani est un poème visuelle à la gloire du cinéma italien de genre et plus précisément du giallo. Le film ne raconte pas vraiment d'histoire et suit sur différentes périodes une femme de ses traumatismes d'enfances jusqu'à ses pulsions sexuelles et morbides en passant par la découverte du désir. Amer est un film qui lorgne du coté de Gaspar Noe et de Lucille Hadzihalilovic de par la radicalité de ses partis pris, par sa froide perfection graphique, par la rigueur de son cadre, par le travail constant sur le son et par son univers difficilement accessible. Le film de Hélène Cattet et Bruno Forzani est un long poème quasiment muet saturé de sons et de bruitages et graphiquement travaillé jusqu'au moindre détail. Un film difficile qui devrait diviser les avis critique avec sans doute une grande radicalité entre ceux qui se laisseront porté par l'univers fascinant du film et les autres qui resteront en plan devant 90 minutes qui leur paraitront alors bien longue et creuse. Pour ma part j'ai trouvé l'expérience formidable même si j'ai du m'y reprendre deux fois pour m'immerger vraiment dans le film. Amer est un film qui alterne de formidable moment de cinéma et des séquences un peu moins denses dans lesquels l'ambition flirte légèrement avec la prétention auteurisante. Le début du film mettant en scène Anna enfant est absolument magnifique rendant un hommage flamboyant à Suspiria de Dario Argento et Les trois visages de la peur de Mario Bava. La suite est peut être un peu plus décevante et la naissance du désir est parfois surligné d'une symbolique sexuelle un peu lourde, mais la perfection graphique reste toujours de mise renforcée par les musiques obsédante de Ennio Moricone, Bruno Nicolai (La queue du scorpion) et Stelvio Cipriani ( La baie sanglante, Baron Vampire). Le final du film convoque alors toutes les obsessions du giallo du fétichisme à l'érotisme en passant par les lames de rasoirs pour orchestré un dernier acte formidable qui culmine lors d'un meurtre extrêmement graphique durant lequel le tueur recueille avec le fil de son rasoir la larme qui coule sur la joue de sa victime pour ensuite venir le mêler au sang de ses plaies. Quand à la dernière scène elle est tout simplement splendide renvoyant en une seule séquence toute la dimension sexuelle, morbide, sensuelle et graphique du giallo. Amer est une formidable expérience mais reste de par sa forme à réserver à un public plutôt cinéphile que occasionnel, car le film de Cattet et Forzani est assurément l'ovni de 2010.

     

    Terreur au 13ème étage – Botched (2008) de Kit Ryan 04/10

    Terreur au 13éme étage

     

    La jaquette annonce fièrement et de manière un poil présomptueuse que ce Terreur au 13ème étage se situe dans la droite lignée de Shaun of the dead ou Severance. Une affirmation qui ne résistera pas très longtemps à la vision du film, car même si l'on se retrouve bel et bien en face d'une comédie à tendance horrifique on est bien loin de Christopher Smith ou Edgar Wright. Le film raconte donc l'histoire d'un voleur interprété par Stephen Dorff qui doit aller dérober une croix hors de prix dans une immense immeuble de luxe afin d'honorer une vieille dette envers un homme d'affaires pas très légal. Tout se passe plutôt bien jusqu'au moment ou le voleur se retrouve coincé avec ses complices et quelques personnes au mystérieux 13ème étage de l'immeuble dans lequel semble sévir un descendent bien teigneux de Ivan le terrible. Terreur au 13ème étage est un petit film sympathiquement déjanté mais qui ne parvient jamais à imposer son rythme ou son humour se contentant assez vite d'enfiler des gags faciles dans un décor unique et pas vraiment exploité. Car clairement le film tourne assez vite en rond dans les couloirs de ce fameux treizième étage en alignant des gags débiles à base de courses accélérée et un humour qui pour le coup reste désespérément au ras du sol à base de pets et de rat qui fait pipi. Si certains gags surnagent et permettent tout de même de sourire de bon cœur on reste dans l'ensemble dans un registre de comédie assez lourd. Le film offre un minimum de débordements gore assez réjouissant, mais on reste pourtant sur sa faim y compris dans le registre de l'horreur. On comprends surtout assez vite que le scénario n'est qu'un vague prétexte pour plonger une poignée de personnages aux prises avec un psychopathe et enchaîner ainsi les gags et les scènes d'horreur sans autres véritables justifications. Si dans l'ensemble le casting est plutôt bon, on retiendras surtout le personnage de Boris interprété par Geoff Bell qui vole carrément la vedette à la star Stephen Dorff dans son rôle très amusant d'agent de sécurité à la fois sûr de sa force et complètement trouillard et maladroit. Terreur au 13ème étage reste un film totalement anecdotique mais qui permet au moins de passer un bon petit moment.

     

    Les mains en l'air (2010) de Romain Goupil 05,5/10

    Les mains en l'air

     

    Cinéaste engagé et ex soixante-huitard Romain Goupil s'attaque pour son nouveau film au sujet sensible du sort des sans papiers dans notre jolie France. Un sujet brûlant pour un réalisateur tellement militant que cela ne pouvait pas vraiment laisser présager d'un film tout en nuances et en subtilité. Les mains en l'air n'est pourtant pas loin d'être une franche réussite même si il laisse finalement un sentiment en demi teinte. Le film raconte l'histoire d'une petite bande de gamins de CM2 symbole d'une diversité d'origines et de cultures unis à la fois par l'amitié et le sens de la débrouille. Après l'expulsion d'un de leur camarade sans papiers, les enfants décident de s'unir dans une fugue afin de protéger Milana, une jeune fille tchétchène elle même menacée de reconduites à la frontière. Le film de Romain Goupil fonctionne par intermittence car si tout ce qui touche directement les gamins et franchement réussi, en revanche le film retombe totalement dès l'instant que les adultes entre en scène. La force du film tient beaucoup sur cette formidable idée d'avoir replacée des décisions sociales et politiques dans une perspective plus primaire et basique de relation humaine, d'entraide et de solidarité dictée par l'innocence de l'enfance. Autant dire que les discours des adultes, l'image caricaturale des flics, les leçons de morales assénées face caméra ne font qu'alourdir la légèreté d'un message qui n'avait besoin de rien d'autre pour exister avec force que la présence de cette bande de gamins. Les mains en l'air est juste formidable à chaque fois que les gamins sont à l'écran tout d'abord parce que les jeunes acteurs et actrices bouffent l'écran de leur charisme naturel et qu'ensuite le film n'est jamais aussi léger, drôle et émouvant que quand il laisse la place au regard lucide de ses gosses sur le sort des sans papiers. La jeune Linda Doudaeva qui interprète Milana est juste bouleversante d'émotion contenue et Alice la benjamine du groupe interprétée par Louna Klanit est un personnage très drôle et surtout terriblement attachant. Si comme dans une grosse majorité de productions hexagonales le film ne brille pas par sa mise en images et sa recherche graphique en revanche Romain Goupil réussit quelques moments assez poétiques comme lorsque deux enfants amoureux l'un de l'autre regardent des gouttes de pluies couler sur une vitre et imaginent qu'elles symbolisent leur parcours en espérant les voir se rejoindre. Dommage donc que Romain Goupil se sentent obliger de nous infliger des séquences de dialogues entre adultes ne servant qu'à plomber le film dans un manichéisme de discours qui finirait presque par en desservir la cause. Si dans l'ensemble Valeria Bruni Tedeschi parvient à rivaliser avec le naturel des gosses, son personnage finira pourtant par sombrer sous le poids encombrant des traits bien trop caricaturaux que Romain Goupil lui colle sur le dos. Les mains en l'air reste au bout du compte un très joli film même si il lui manque la candeur et l'innocence de ses jeunes héros, des valeurs auxquelles Goupil préfère souvent le marteau piqueur d'une opinion assénée sans la moindre nuance. Il reste cette images des gamins sortant les mains en l'air comme si leur simple solidarité faisait d'eux des criminels, une image qui renvoie directement à une célèbre image de la seconde guerre mondiale et même si le rapprochement est totalement excessif et même polémique il prouve qu'en une seule image on peux faire passer plus de colère qu'avec de longs discours.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued .....

     

     

     

     


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