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    Jonah Hex (2010) de Jimmy Hayward 03/10

    jonah hex

     

    Pour être tout à fait franc cette énième adaptation de comics ne m'attirait que par la qualité assez exceptionnelle de son casting avec Josh Brolin, John Malkovich, Aïdan Quin, Michael Fassbender et dans une moindre mesure Megan Fox, ainsi que par son univers western. Il était bien plus difficile d'être enthousiaste devant le choix du réalisateur et surtout celui des scénariste avec Taylor et Neveldine les dumb et dumber du film d'action. Le constat est finalement très simple, même les meilleurs acteurs du monde ne peuvent pas sauver un mauvais film. Jonah Hex c'est un peu un Ghost rider version country, un film qui semble n'avoir aucune autre ambition que d'enchainer sur 80 minutes un maximum de scènes d'actions et d'explosions. Impossible de savoir à qui en revient la faute, soit à Neveldine et Taylor ou bien aux remontages imposés par Warner mais Jonah Hex est un film sans la moindre continuité et bourré de raccourcis narratifs absolument honteux. Pas le moindre personnage ne trouve donc assez de place pour exister au delà de la caricature et il devient très vite énervant de voir un tel casting être à ce point si mal et sous exploité. Même la naissance de la figure de Jonah Hex est expédié à la va vite à travers une séquence cartoon alors qu'elle est pourtant indispensable à la dimension mythologique du personnage. Josh Brolin se contente donc de jouer le rebelle à la mâchoire serré, Malkovich le méchant de carton pâte et Megan Fox la potiche complète et atout charme du film. D'ailleurs vers le milieu du film les méchants vont aller enlever le personnage interprétée par Megan Fox soit disant pour attirer Jonah Hex dans un piège alors que le héros se fout royalement de ce kidnapping, d'autant plus que jamais il ne sera informé de ce fait (??). Inutile de chercher à comprendre, cette péripétie totalement artificielle ne sert qu'à réintégrer inutilement le décolleté de Megan Fox pour le dernier quart d'heure du film. Visiblement destiné à un très large public Jonah Hex rejette systématiquement la violence par des plans de coupe et même lorsque Jonah Hex pousse la tête d'un méchant dans une hélice de bateau on a la sensation à l'image que le bad guy a juste pris un coup de poêle à frire derrière la tête. Les scènes d'action du film sont dans l'ensemble assez poussive et le film ne fera illusion que pendant une des premières scène lorsque Jimmy Hayward lorgne du coté de Corbucci et de Django en affublant son héros de deux mitrailleuses lourdes ensuite malheureusement le film s'oriente plus vers le Wild Wil West de Barry Sonenfield. On ne retiendra finalement de Jonah Hex qu'une séquence de combat entre un gros dur à cuir et un homme serpent, une scène dont on se demande objectivement ce qu'elle vient foutre dans cette histoire mais qui est pour moi de loin le meilleur moment du film. Jonah Hex est donc une nouvelle adaptation bien calamiteuse de l'univers Comics.

     

    I know who killed me (2007) de Chris Siverston 07/10

    i know who killed me

     

    I know who killed me est un film qui a lui seul discrédite totalement cette curieuse institution des razzies awards. Le film de Chris Siverston cristallisait en 2007 la haine aveugle de cette cérémonie envers Lindasy Lohan et récoltait du coup sans aucun discernement les titres de pire film, pire réalisateur, pire actrice et pire scénario... Une véritable honte qui va condamner le film au mépris assez systématique du public et presque à l'oubli total en le privant par exemple d'une carrière internationale. Pourtant I know who killed me est loin d'être un mauvais film et même si il est imparfait le premier long métrage de Chris Siverston possède de sérieux atouts à faire valoir avec en premier lieu une ambiance surnaturel absolument fascinante directement héritée du giallo. I know who killed me possède également une histoire solide et suffisamment tordue pour être difficile à résumer en quelques mots. Le film raconte comment une jeune fille de bonne famille se retrouve enlevée par un tueur qui la mutile de manière atroce. Après son évasion la jeune fille semble totalement avoir perdue la mémoire et s'être glisser dans le corps d'une autre personne tout en étant persuadé qu'elle est toujours captive du tueur... I know who killed me offre un univers totalement étrange et entraine le spectateur sur une multitude de faux semblants avec un véritable savoir faire, le récit ainsi que le dénouement du film peuvent ainsi laisser place à divers interprétations plus ou moins cartésienne. Mais c'est surtout par sa mise en scène et son univers graphique que le film de Chris Siverston séduit avec un formidable travail sur la couleur qui fait penser à Dario Argento période Suspiria. Le réalisateur guide souvent le regard du spectateur dans l'image par des touches de couleurs très vives avec une opposition très net entre le rouge et le bleu, un procédé qui n'a rien d'artificiel et qui guide notamment l'héroïne dans sa quête d'indices durant toute la seconde moitié du film. Si le tueur manque un peu de charisme et de présence pour être totalement convaincant en revanche son univers est fascinant avec des instruments de tortures tranchants en verre bleutés du plus belle effet et une violence très sèche qui explose lors de séquences digne du plus radicale des torture porn. Le film baigne dans une ambiance étrange entre Lynch et Argento et le double rôle de Lindsay Lohan permet au spectateur d'imaginer de nombreuses possibilités et explications possibles à cette histoire de la plus simple et donc la moins intéressante à la plus allégorique en passant par la plus fantastique. Concernant Lindsay Lohan, difficile de nier le fait que la jeune actrice est loin d'être mauvaise et que sa performance ne mérite pas plus un Oscar qu'un Razzies, Lindasy Lohan livre tout simplement une jolie performance dans ce double rôle antinomique comme les deux faces d'une seule et même personne, comme les deux penchants de l'adolescence. I know who killed me mérite donc cent fois mieux que sa désastreuse et injuste réputation de navet, il reste à espérer qu'un distributeur saura passer outre pour enfin distribuer le film en France ne serait ce qu'en DVD. Quand on voit le nombre de véritables bouses qui sortent en salles et en DTV à longueur de temps on se dit que ce ne serait que justice.

     

    Rubber de Quentin Dupieux 07,5/10

    rubber

     

    Quentin Dupieux aime les paris totalement fou et après avoir réussi à tourner un bon film avec Eric et Ramzy, ce qui n'est pas un mince exploit, le réalisateur récidive en tournant un film dont le personnage principal n'est autre qu'un pneu serial killer et télépathe. Comme si ce concept déjà bien barré ne suffisait pas encore Quentin Dupieux intègre dans son film une mise en abime du cinéma avec des spectateurs qui regardent le film dans le film, des personnages qui interpellent les spectateurs et livre une œuvre totalement dédié à la gloire du concept de no reason. Il est donc inutile de vouloir tout expliquer ou rationaliser concernant Rubber et il est préférable de se laisser porter par cette ovni cinématographique à la fois radicale et poétique. Le premier exploit du film est de rendre crédible et pas totalement Z cette histoire de pneu et de lui faire tenir la route sur 80 minutes. La « naissance » du pneu, ses premiers tours de roue hésitant, ses chutes, la découverte de son plaisir à tuer, de sa faiblesse physique et de ses pouvoirs mentaux sont tout simplement des grands moments de cinéma qui rendent l'improbable possible. Ensuite Quentin Dupieux rend hommage à tout un pan du cinéma américain entre road movie, film d'horreur et série B. Sans jamais tomber dans le second degré cynique et parodique Quentin Dupieux finit même par donner une sacrée personnalité à son pneu en l'humanisant par des petites touches amusantes comme lorsqu'il prend sa douche ou regarde fatalement une course de bagnole à la télé. Techniquement très soigné malgré un budget et un temps de tournage des plus restreint Rubber démontre que l'audace, le talent et la radicalité du point de vue suffisent à transcender les plus improbables projets. Rubber s'amuse également avec le cinéma en lui même à travers les spectateurs qui regardent le film avec des jumelles et certains personnages conscient d'être les acteurs d'une œuvre de fiction. Si cette idée casse un peu la structure premier degré de l'histoire du pneu elle permet à Dupieux d'apporter une réflexion sur le cinéma lui même et les attentes des spectateurs. Dans Rubber on voit donc des spectateurs attendant avide qu'il se passe quelque chose et d'autre cherchant toujours à systématiquement tout comprendre et analyser. On voit aussi dans Rubber un curieux personnage qui pour moi symbolise un peu l'image du producteur tentant de faire correspondre et coïncider les attentes des spectateurs et les événements du film. Ce ne sont peut être que des interprétations de ma part mais j'adore cette idée du producteur qui vient gaver ses spectateurs jusqu'à les étouffer (dans une scène qui rend un formidable hommage à Romero) pour qu'ensuite l'exigence du film puisse se liquéfier les acteurs cessant carrément de jouer. Mais voilà il reste encore un spectateur attentif qui ne se gave pas de la première choses que l'on vient lui servir et qui lui a envie de voir et comprendre la fin du film, trop cartésien, trop analytique, trop critique ce spectateur finira par intervenir dans le film afin de critiquer le déroulement de l'histoire et le plan ridicule de la police afin de capturer le pneu avant de finir exploser par ce dernier visiblement très mécontent que l'on vienne hurler et révéler la fin du film. Ne pas bouffer tout et n'importe quoi en légitimant des films de plus en plus cynique et désincarné, ne pas sur analyser et démonter le moindre fait d'un film pour ne pas casser la magie voilà mine de rien sans doute les deux plus gros écueils sur lesquels se fracassent régulièrement les spectateurs et les critiques comme je viens de le faire d'ailleurs. Et puis quelle formidable idée, poétique et absurde de montrer que les films n'existent que si une personne les regarde. Rubber est donc un film dans lequel on doit se laisser embarquer sans chercher à trop savoir pourquoi, un manifeste à la gloire du cinéma Bis et d'une forme de non sens qui droit comme un pneu au beau milieu d'une route déserte est maintenant fermement prêt à s'attaquer à Hollywood.

     

    The last broadcast ( 1998) de Stefan Avalos et Lance Weiler 02/10

    last broadcast

     

    The last broadcast est un film qui est sorti de l'anonymat dans lequel il aurait objectivement du rester sur le simple fait que le film aurait fortement inspiré, pour ne pas dire plus, Myrick et Sanchez et leur film Le projet Blair Witch. Tout comme dans l'histoire de la poule et de l'œuf , difficile de savoir qui était vraiment le premier car si The last Broacast est sorti le premier, les deux films étaient en gestation exactement à la même période. Pour mettre tout le monde d'accord il suffirait sans doute d'envoyer Ruggero Deodato qui avec Cannibal holocaust en 1978 avait une belle longueur d'avance sur les 4 réalisateurs réunis. Si effectivement The last Broadcast et The Blair Witch project possèdent de nombreuses et troublantes similitudes en revanche il est incontestable que le film de Myrick et Sanchez explose le film de Avalos et Weiler sur toute la ligne en exploitant à 200% un concept que The last broadcast ne fait qu'à peine effleurer. On serait presque reconnaissant à Daniel Myrick et Edouard Sanchez d'avoir offert avec leur film tout ce que Avalos et Weiler ont ratés dans les grandes largeurs avec le leur. The last broadcast raconte l'histoire de quatre jeunes partis faire un documentaire dans une forêt sur le diable du New Jersey. Des 4 protagonistes un seul reviendra vivant et sera accusé du meurtre sauvage des trois autres. Le film de Avalos et Weiler propose sous la forme d'un documentaire agrémenté des bandes vidéos tournées par les protagonistes eux même de faire la lumière sur cette triste histoire. Alors que Le projet Blair witch se concentrait uniquement sur les bandes vidéo retrouvés, The last broadcast fait intervenir de nombreuses personnes liées à l'enquête pour des entretiens plus ou moins pertinents. Durant 75 minutes le film tient plutôt bien la route même si objectivement cette histoire n'a rien de vraiment passionnant et que les acteurs sont assez peu crédibles en revanche la fin est clairement une honte totale qui vient contredire toute la mécanique du documentaire mise en place auparavant en revenant à une forme plus classique de film pour un twist ending bien moisi. Alors que The last broadcast affiche fièrement au début que les personnages que nous allons voir ne sont pas des acteurs, le film se termine par un générique de fin révélant le noms des acteurs et de leurs personnages. What a fuck !!!! Même si on es pas crédule au point de penser que tout est vrai, on a envie que comme pour Le projet Blair witch le film aille au bout du bout de son concept. Je ne sais pas si Myrick et Sanchez ont pompé honteusement The last broadcast mais une chose est certaine c'est qu'ils ont eu bien raison de le faire afin de transcender le concept d'origine pour transformer une bouse mal branlé en un très grand film qui lui exploite magnifiquement et totalement son idée de départ.

     

     Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. to be continued...

     

     

     


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    Captifs (2010) de Yann Gozlan 05/10

    captifs

     

    Le soucis majeur du film de Yann Gozlan c'est qu'il semble vraiment arriver après la bataille voir carrément après la guerre. En effet Captifs ne propose strictement rien de nouveau et les fans de films de genre risque donc de fortement s'ennuyer devant un film qu'ils auront vraisemblablement la sensation d'avoir déjà vu des dizaines de fois. Captifs raconte donc les mésaventures de trois jeunes humanitaires français dans les Balkans; alors qu'ils sont en route pour leur retour en France ils se retrouvent attaqués et pris au piège de criminels aux motivations troubles. Le cadre de l'Europe de l'Est a déjà été exploité avec Hostel, Severance, Ils ou même Vertige; le thème du trafic sauvage d'organes était déjà au centre de films tels que Paradise lost ou Train et l'aspect survival quand à lui est exploité jusqu'à la corde à longueurs de DTV. L'originalité est donc loin d'être la vertu première de Captifs qui va jusqu'à fortement s'inspirer du visuel de Martyrs pour son affiche. Pourtant le film de Yann Gozlan n'a rien non plus de vraiment honteux ou déshonorant, il est plutôt correctement emballé, choisit la tension plus que la surenchère systématique dans le gore et offre à Zoe Felix un joli contre emploi plutôt réussi. Captifs n'est donc ni vraiment mauvais, ni franchement bon et il laisse obligatoirement une impression en demi teinte. On pourra toutefois reconnaître au premier film de Yann Gozlan de belle qualité cinématographique avec notamment un joli travail sur le son comme vecteur d'angoisse et une mise en scène assez carré et efficace. Dommage donc qu'en plus de son manque flagrant d'originalité le film se retrouve handicapé par deux trois petites choses qui alourdissent le récit comme un prologue sans grand intérêt expliquant la phobie chronique du personnage interprété par Zoe Felix, un personnage totalement transparent et fonctionnel interprété par Ariel Elmaleh, des tortionnaires en marcels assez caricaturaux et surtout ce sentiment constant de déjà vu. On espère donc retrouver Yann Gozlan sur un second film un poil plus original que celui ci dans lequel il pourrait apporter un peu plus que son évident savoir faire.

     

    30 jours de nuit 2, Jours sombres - 30 days of night, dark days (2009) de Ben Ketai 03/10

    30 jours de nuit 2

     

    30 jours de nuit 2, Jours sombre est donc une suite direct du film de David Slade sorti trois ans plus tôt. Une suite directement shooté pour le marché de la vidéo qui ne reprends finalement pas grand chose de l'univers du premier film qui avait le mérite d'être très efficace tout en sous exploitant sa monstrueuse idée de départ d'une nuit durant presque un mois. On retrouve donc le personnage de Stella qui tente de venger la mort de son petit ami tout en parcourant les USA afin de convaincre un monde incrédule que le cau-auchemar a déjà commencé. Elle va être aidée dans sa quête de vengeance par trois autres victimes qui vont lui proposer d'aller botter le train de Lilith la reine des vampires. Première énorme déception si l'on retrouve le personnage de Stella on assiste également à un changement d'actrice pour l'interpréter, un changement qui d'emblée assure une continuation des plus bancale entre les deux films. C'est d'autant plus dommageable que le spectateur ne gagne pas vraiment au change en passant de la charismatique Melissa George à la bien plus transparente Kiele Sanchez. Autre déception avec l'abandon complet des décors rigoureux et blancs de l'Alaska et du concept de la nuit qui n'en finit pas, cette suite se déroule dans des univers urbains, le plus souvent en intérieur et sur un rythme plus traditionnel et mécanique du jour et de la nuit. 30 jours de nuit 2, Jours sombres ressemble plus à un sous Blade dans lequel 4 personnages en quête de vengeance tentent de dégommer du vampire à tour de bras. Un concept pas plus con qu'un autre à condition de ne pas se prendre les pieds dans le tapis des incohérences et de la facilité ce qui bien sûr est loin d'être le cas ici. On a par exemple du mal à comprendre pourquoi les personnages s'acharnent durant tout le film à défourailler sur les vampires alors qu'ils savent très bien que cela ne sert strictement à rien et on se dit qu'avoir deux ou trois armes spécifiques et vraiment mortels semblerait un petit peu plus pertinent. Quand à la petite armée de vampires qu'ils sont censé affronter elle se limite le plus souvent à une demi douzaine de gothiques fringués au rayon cuir de La redoute. Même la délicieuse et vénéneuse Mia Kirshner ne marquera pas vraiment les esprit dans sa performance bien fade de la grande reine des vampires... Le film de Ben Ketai est donc une suite des plus dispensable qui n'apporte rien de nouveau et qui se place très très en dessous du film de David Slade pourtant déjà très perfectible.

     

    Il reste du jambon ? (2010) de Anne Depetrini 02/10

    il reste du jambon

     

    Anne Depetrini , ex miss météo de Canal+ et souvent cantonnée au rôle de potiche de plateau télé, passe donc à la mise en scène avec un film partiellement autobiographique qu'elle a écrit avec son compagnon Ramzy Bedia. Il reste du jambon ? raconte donc l'histoire d'amour entre une jeune journaliste issus de la bourgeoisie parisienne et un médecin d'origine algérienne venant directement d'une cité HLM. Un choc des cultures, des traditions et des religions pour les deux tourtereaux qui vont devoir s'aimer en dépit des préjugés de leurs proches. La jeune réalisatrice choisit donc la comédie romantique sur fond social pour faire ses grands débuts au cinéma et se vautre assez lamentablement dans les pires clichés possibles. Car être pétris des meilleurs intentions ne suffit pas toujours à faire passer la pilule et il est toujours bien paradoxale de vouloir dénoncer les pires préjugés en alignant à l'écran les pires clichés culturels et raciaux possible. Anne Depetrini reste dans une vision très bobo des choses et oppose sans la moindre finesse une famille bourgeoise parisienne et une famille algérienne vivant en banlieue. Cette sensation de voir s'agiter sous nos yeux des archétypes purement fonctionnels est franchement désagréable et la comédie qui se voulait humaniste devient de ce fait très vite lourdement mécanique. Un aspect totalement artificiel renforcé par des personnages qui manquent cruellement d'épaisseur, de charisme, de force et de véracité. Le couple principale formé par Ramzy Bedia et Anne Marivin est juste insupportable de cabotinage et leur histoire d'amour à la limite de la gentille bluette platonique d'adolescents manque autant de piquant, de profondeur que d'émotion. Si le film n'est pas vraiment maîtrisé dans son écriture tout en réservant quelques bonnes répliques, du coté de la mise en scène c'est tout simplement catastrophique. Le film ressemble le plus souvent à un mauvais sitcom shooté sans le moindre point de vue dans des lumières dégueulasses... Pour trouver des points plus positifs il faudra donc se tourner du coté des second rôles qui visiblement n'ont pas besoin d'être dirigé pour être naturellement bon. On retrouve donc avec plaisir la délicieuse Leïla Bekhti, la jeune actrice récemment césarisée est formidable et elle apporte incontestablement beaucoup de charme, de justesse et de fraîcheur au film dans le rôle de la petite sœur de Ramzy. On retrouve également au générique la comédienne Geraldine Nakache, sa complice de Tout ce qui brille, qui apporte elle aussi une touche non négligeable d'humour et de charisme à un film qui en manque cruellement. Il reste du jambon? est donc une comédie passablement morose, une romance sans cœur et sans âme et un film social qui passe à coté de son sujet à trop vouloir être bassement didactique, on est quand même pas loin du ratage le plus complet.

     

    L'illusionniste (2010) de Sylvain Chomet 08/10

    l'illusionniste

     

    A contre courant des modes et des tendances Sylvain Chomet poursuit son petit bonhomme de chemin et son travail d'artisan de l'animation. Un peu à la manière de Hayao Miyazaki le jeune réalisateur français continue d'ancrer ses récits dans son propre univers culturel tout en restant fidèle à l'animation traditionnel en 2D avec crayons et pinceaux. Après le formidable Les triplettes de Belleville, Sylvain Chomet choisit d'adapter le scénario d'un projet inachevé du grand Jacques Tati et offre comme un magnifique hommage à son personnage principal la silhouette si particulière du réalisateur et acteur de Jour de fête. L'illusionniste raconte l'histoire d'un artiste de cabaret qui à la fin des années 50 connait de plus en plus de difficultés à trouver des scènes pour se produire. Un peu contraint à l'exil il finira par se produire dans un pub en Ecosse dans lequel il fera la rencontre d'une jeune fille avec laquelle il va entretenir une relation entre amour et tendresse comme une improbable figure paternelle. L'illusionniste est vraiment une petite merveille à la fois tendre, drôle et émouvante sur laquelle plane en plus de l'ombre de Jacques Tati celle du Chaplin de Limelight. Le film de Sylvain Chomet porte un regard nostalgique sur la fin d'une époque et la disparition des artistes de cabaret, des clowns, des bateleurs, ventriloques et illusionnistes cédant leurs places dans l'imaginaire à l'avènement du rock'n roll et de la télévision. Un regard emprunt d'une formidable mélancolie et dénué de tout passéisme dans lequel les clowns sont suicidaires, les ventriloques alcooliques et les illusionniste s'inventent des histoires d'amours impossibles avec des jeunes filles. Le film de Chomet est une sorte de bulle de poésie en apesanteur, quasiment muet et doté d'une mise en image des plus posé L'illusionniste est une petite merveille de l'animation à l'univers aussi singulier que graphiquement riche dans le moindre petit détail de ses décors et de ses univers. Tout à la fois burlesque, fin et intelligent L'illusionniste s'impose comme un drôle de film triste qui plus encore qu'à la figure de Tati rends un hommage magnifique à des artistes et à un cinéma d'un autre temps. Impossible par exemple d'oublier ce moment magique du film durant lequel Sylvain Chomet fait entré son personnage de papier dans une salle de cinéma pour le confronter à l'image bien réelle de son modèle pour une sorte de mise en abîmes aussi ludique que particulièrement émouvante. L'illusionniste est à l'image de son personnage principal un manifeste délicat, élégant et émouvant à la magie du spectacle et la solitude au quotidien de ceux qui nous émerveillent. Grosse déception en revanche du coté de l'édition DVD et Blu-ray du film avec ses sept petites minutes de bonus ça fait un peu chiche comme écrin pour un aussi joli bijou.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     

     

     

     


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    psychoville 

    Psychoville est une petite série britannique des plus atypique ne serait ce que par son format de sept épisodes de 22 minutes, mais plus encore par son univers totalement déjanté. La série imaginée par Reece Shearsmith et Steve Pemberton est effectivement un curieux mélange entre David Lynch, Souviens toi l'été dernier, Aghata Christie et les monty python. Une sorte de comédie très noire et déjantée sur fond de thriller mais surtout peuplée de personnages absolument hors normes.

     

    Psychoville c'est donc l'histoire d'une poignée de personnages qui reçoivent tous la même mystérieuse missive calligraphiée avec soin et sur laquelle est écrit « Je sais ce que tu as fait ». Les cinq personnages tous passablement allumés commencent alors à chercher dans leur souvenirs quel élément parmi tout ceux de leur lourd passé pourrait bien ressurgir....

     

    psychoville

     

    La première force de Psychoville c'est bien évidemment sa galerie de personnages décalés représentant l'une des plus belle galerie de freaks et de dégénérés vus sur un écran de télévision depuis Twin Peaks. Des personnages à la fois grotesque et charismatique, drôle et inquiétant, psychopathes et terriblement humains. On trouve donc Mister Jelly un clown manchot, irascible, teigneux et alcoolique dont les spectacles pour enfants sont bien plus inquiétant que réellement amusant; Joy Aston une sage femme persuadé que le poupon en plastique prénommé Freddy qu'elle ne lâche jamais est vivant et qu'il ne lui manque que quelques transfusions sanguines pour s'animer et Oscar Lomax un milliardaire solitaire et aveugle collectionneur maniaque de peluches pour lesquels il a déjà donner ses deux yeux. Les deux autres personnages principaux sont Robert Greenspan un nain télékinésiste, ancien acteur de film de cul, reconvertit dans le théâtre et amoureux fou d'une actrice qui interprète Blanche neige et David Sowerbutts une sorte d'enfant attardé totalement fasciné par les sérial killer toujours flanquée de sa mère possessive et tout aussi allumée et dangereuse que lui. Les personnages secondaires ne sont pas en reste avec des sœurs siamoise borgnes et obèses surnommées les sorcières d'Ebay, un ancien chirurgien reconvertit en clown et pire ennemi de Mister Jelly ou encore une infirmière sadique qui fait jouer du piano aux aveugles après avoir placé des lames de rasoirs entre les touches. A cotè de cette bande de cinglés la femme à la bûche de Twin peaks semblerait presque tout à fait normal. Mais au delà de cette folie Reece Shearsmith et Steve Pemberton parviennent à croquer des personnages avec des failles psychologiques qui donnent aux différents caractères une vraie dimension humaine. Qu'ils soient en quête d'amour, d'une maternité contrariée, de rédemption, d'émancipation ou simplement d'un sens à leurs vies les cinq personnages principaux de Psychoville dépassent de loin le statut de simple monstres de foire à l'unique fonction de faire rire.

     

    psychoville

     

    Si la série sait se montrer parfois très inquiétante sa vocation première reste la comédie et l'humour et de ce coté là Psychoville est une franche réussite. A la fois burlesque, noir, méchant, absurde et provocateur l'humour de la série fait des étincelles et n'épargne absolument personne se moquant avec force et férocité des enfants, des vieux, des nains, des malades, des handicapés, des aveugles, des relations familiales avec une hargne sans limites des plus réjouissante. L'humour flirte même parfois avec les limites du mauvais gouts lorsque Shearsmith et Pemberton osent des gags sur des sujets aussi tabous que la pédophilie ou l'inceste. Psychoville s'offre aussi de formidables escapades dans le burlesque les plus débridé avec une course poursuite entre clowns ou un numéro de comédie musicale avec des statut de cire de tueurs en série qui prennent vie. La série s'offre ainsi un tempo d'enfer en jouant sur de nombreux registre d'humour très différent allant jusqu'à faire d'un épisode un véritable moment de théâtre de boulevard avec un décor unique et des quiproquos en cascade autour d'un cadavre. Tout comme le faisait les membres des Monty Python, Reece Searsmith et Steve Pemberton s'octroient plusieurs rôles y compris des personnages féminins et interprètent à eux deux pas moins de six rôles. On retrouve également Dawn French ( French and Saunders) absolument géniale dans le rôle de Joy Aston obsédée par l'envie de maternité et Daisy Haggard très drôle en Blanche Neige plus blonde que blonde.

     

    psychoville

     

    Si la comédie reste la vocation première de Psychoville, la série ne néglige pas pour autant l'étrangeté de son univers et réserve quelques moments de tension délicieusement bizarre. On retiendra surtout l'étrange rêve de Mister Jelly accusé par un tribunal exclusivement composé de clowns et surtout l'attaque de Freddy le poupon en plastique de Joy Aston prenant soudainement vie avec des intentions encore plus belliqueuse qu'un Chucky. Quand à l'intrigue principale elle est à la fois suffisamment classique pour tenir la distance sur l'ensemble des sept épisodes et assez décalé pour rester relativement imprévisible. Le dernier épisode offre une fin à la fois radicale et ouverte et surtout pleine de promesses pour une future seconde saison. Ça tombe bien car la BBC a confirmé que Psychoville reviendra perturber et secouer les écrans en 2011, en espérant que Shearsmith et Pemberton confirmeront tout en améliorant encore les excellentes sensations laissé par cette première saison.

     

    psychoville

     

    Psychoville est donc une très bonne petite série bourré d'humour « So british » à découvrir d'urgence, c'est tellement barré, radicale, sombre et à part que cela pourrait très vite devenir totalement culte.

     

    Ma note: 07,5/10

     

     


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    La malédiction du pendu – Hangman's curse (2002) de Rafael Zielinski 01/10

    La malediction du pendu

     

    La malédiction du pendu est un film qui bouffe un peu à tout les râteliers en allant puiser dans les différents genres qu'il aborde les pires clichés possibles. Le film de Rafael Zielinski est tout à la fois un thriller, un film fantastique, une comédie familiale et un teen movie romantique mais objectivement c'est avant toute chose une belle bouse. Le film raconte donc l'histoire d'une famille d'enquêteurs spécialisés dans l'infiltration et les phénomènes paranormaux qui se retrouve sur une mystérieuse affaire de malédiction dans un lycée. Effectivement l'esprit d'un étudiant pendu permettrait à une petite bande d'élèves gothiques de se venger de celles et ceux qui les oppriment au quotidien. Autant le dire tout de suite on est bien plus du coté de Scooby doo et du Club des cinq que vers les univers de X files et Comportements troublants. Le film de Zielinski aligne les pires clichés possibles des films de lycée avec les geeks à lunettes et pull à carreaux, les gothiques ténébreux et incompris, les gros durs de l'équipe de foot et les pétasses sur d'elles. Quand à la famille d'enquêteur on a droit pendant 90 minutes aux chamailleries insupportables entre le frère et la sœur et au père déguisé en homme de ménage, autant dire que niveau élite intellectuel et enquêteur paranormaux de choc ça le fait franchement moyennement. Et lorsque débarque le scientifique allumé aux cheveux blancs totalement caricaturale on comprends que le film doit être essentiellement destiné au moins de douze ans. Totalement amorphe dans son rythme, prévisible dans sa pseudo dimension fantastique, insupportable de bêtise dans les rapports humains qu'il montre La malédiction du pendu est tout simplement un film sans le moindre intérêt. Cerise sur le gâteau le film se termine sur une note sirupeuse et moralisatrice lorsque les gothiques abandonnent leurs piercings et leurs habits noirs pour des jolis polos à rayures colorèes afin de venir joyeusement jouer au frissbee avec les gros durs et les geeks tous réunis autour d'un bon barbecue organisé par la gentille famille rédemptrice....

     

    Les barons (2010) de Nabil Ben Yadir 07/10

    les barons

     

    Les belges surprennent encore avec cette petite comédie bourré d'humanité racontant la trajectoire de Hassan, un jeune homme issus de l'immigration rêvant de devenir comique sur scène. Pour atteindre son rêve Hassan va devoir lutter contre les préjugés mais pas uniquement ceux de l'extérieur qui ne seraient pas prompt à l'accueillir mais aussi ceux tout aussi tenace de ses proches qui ne veulent pas le laisser partir. Car Hassan est tiraillé entre sa famille avec son père qui rêve de le voir devenir tout comme lui un travailleur honnête et intégré en reprenant son boulot de chauffeur de bus et ses potes qui ont fait de la glande intégrale et de la débrouille un mode de vie et une philosophie à part entière. Cette jolie chronique douce amère sur l'intégration évite donc les clichés et les pires poncifs dans lesquels de nombreux films français se vautrent régulièrement comme L'Italien de Olivier Baroux pour ne citer que le dernier. Le film de Nabil Ben Yadir se révèle bien plus nuancé et intelligent que la majorité des films sur ce même sujet en montrant que le plus difficile pour s'intégrer et simplement s'émanciper est sans doute de sortir des moules qui nous sont imposés en refusant la facilité du conformisme. Le personnage de Hassan très justement interprété par Nader Boussandel est du coup humainement très attachant par son refus de rester engoncé dans une fonction purement caricaturale du petit glandeur banlieusard. Si l'aspect romantique du film entre Hassan et Malika (Amelle Chahbi) est un peu plus convenu et totalement prévisible il ne plombe pas pour autant le reste du film qui trace sa route entre sourire et larmes. Fluide dans sa mise en scène, pertinent dans son propos le film de Nabil Ben Yadir, en plus d'un casting de jeunes inconnus tous parfait, s'offre également une jolie liste de guests stars avec Edouard Baer, Virginie Effira, Julien Courbey, Fellag et Jean Luc Couchad. Le premier film de Nabil Ben Yadir est donc une franche réussite à la fois drôle et émouvante cette chronique social chaleureuse et pertinente se moque des préjugés pour simplement mettre en avant la belle humanité de ses protagonistes.

     

    Hyper tension 2 - Crank 2: High voltage (2009) de Mark Neveldine et Brian Taylor 02/10

    hyper tension 2

     

    Les deux pièges principaux à éviter lorsque l'on fait une suite à un film sont souvent la surenchère et la redite. Deux écueils dans lesquels se vautrent fatalement Mark Neveldine et Brian Taylor avec Hyper tension 2 qui raconte à peu de choses prêt la même histoire que le premier sauf que les décharges d'adrénaline sont remplacés ici par des décharges électriques, une histoire un peu prétexte donc pour un soucis systématique d'en faire toujours plus. Le problème de la surenchère lorsque qu'à la base on a déjà un film excessif à tout point de vue c'est que l'on tombe assez facilement dans le trop, dans le n'importe quoi et dans l'insupportable. Hyper tension 2 est donc plus rythmé, plus gore, plus sexy, plus sale gosse dans l'esprit mais il est surtout plus con, plus moche, plus crétin, plus beauf et plus lamentablement mauvais. Pour se faire une petite idée de Hyper tension 2 il faut juste imaginer un zapping incessant sur le pire des programmes d'une chaîne de djeuns type MTV avec gags à la Jackass, gros plans de culs comme un mauvais clip de rap blin-bling, montage hyper cut et effets de mise en scène, gags scatologiques et provocation cul aussi inoffensive que gratuite. Hyper tension 2 ressemble à un mauvais scénario que Luc Besson aurait écrit sous l'emprise des pires substances psychotropes avec son lot de gangs, de gags lourds comme du plomb et de personnages féminins se limitant la plupart du temps à des putes totalement hystériques ou des potiches exposant leurs plastiques. Le plus triste reste que toute cette agitation et cette provocation ne servent strictement à rien puisque Neveldine et Taylor n'ont bien évidemment rien à dire et les deux compères se contentent de recracher à l'écran l'imagerie la plus putassière et vulgaire de notre époque. On en voudrait presque à Hyper tension 2 de se vouloir la glorification d'une contre culture intégrant sans le moindre discernement jeux vidéos, clips, gore, MTV, porno et humour badass... Des univers que Neveldine et Taylor traitent de la pire des manières en alignant souvent les pires clichés possibles sans le moindre recul. Pourtant au beau milieu de toute cette fatigante agitation arrive une scène qui sauverait presque le film à elle toute seule avec un hommage assez gonflé et très réussi aux Kaïju-eiga japonnais avec un combat de géants dans une maquette de centrale électrique. Et là on se dit enfin une référence qui dépasse le slip, enfin un hommage qui voit plus loin que l'immédiat, enfin un poil de poésie, enfin une scène respectable. Le film se termine sur un gros plan de Jason Statham adressant un doigt d'honneur au spectateurs, un plan qui ne fait que résumé un film qui pense que la vulgarité des images donnent à leurs auteurs la respectabilité des grands provocateurs. Comme si servir une soupe tiède d'images à des ados gavés jusqu'à l'écœurement de Youtube et MTV pouvait être autre chose qu'un pétard mouillé et racoleur. Niveau provocation Neveldine et Taylor feraient bien de se regarder en boucle les œuvres de John Waters, Trey Parker & Matt Stone ou Sacha Baron Cohen.

     

    Course à la mort - Death race (2008) de Paul W Anderson 05,5/10

    course à la mort

     

    Je ne sais pas vraiment par quel exploit étrange ce remake du film de Paul Bartel La course à la mort de l'an 2000 a finit par se retrouver avec une note un peu au dessus de la moyenne. Pourtant le film représente absolument tout ce que je déteste à commencer par un remake dénaturant totalement les propos et les idées les plus subversives de son modèle. Tout comme de nombreux autres remakes avant lui le film de Paul W Anderson gomme les aspects les plus spécifiques du film original pour ne garder que le prétexte à faire un film d'action qui va plus vite, qui fait plus de bruit mais qui est irrémédiablement plus con que son modèle qui reste paradoxalement plus de 35 ans après sa sortie un film bien plus moderne que cette nouvelle version. Exit donc la course à travers les USA et le barème de point suivant l'age et le sexe des spectateurs écrasés, exit la charge féroce contre les médias et leur soif de sang et de spectacle, exit aussi l'humour et le coté joyeusement bis de l'ensemble. Il reste finalement tellement peu de choses du film de Bartel qu'il convient sans doute de considérer le film bien plus comme un reboot que comme un véritable remake. Course à la mort raconte donc l'histoire d'un ancien pilote accusé à tord du meurtre de sa femme et qui se retrouve dans l'engrenage d'une course hyper violente orchestré par des entreprises privées gérant les prisons tout en offrant aux médias des spectacles digne des jeux du cirque. Des courses dans lesquelles tout les coups sont permis y compris les plus tordus et qui permettent aux vainqueurs de pouvoir prétendre gagner leur liberté. C'est donc le serial killer de licences et réalisateur d'un seul bon film Paul W Anderson qui orchestre ce curieux mélange entre Mad Max, Super Mario Kart et le film de prison pour finalement livrer une bonne série B gonflé à la testostérone et finalement plutôt agréable à regarder. Le scénario tient plutôt la route et les acteurs possède le charisme et la gueule adéquate à ce type de film avec un Jason Statham très convaincant, Joan Allen dans un rôle de méchante rigide engoncée dans ses tailleurs mais aussi Tyrese Gibson, Ian McShane ou l'imposant Max Ryan. Les course quand à elles sont particulièrement jouissive à regarder même si elles souffrent souvent d'une abondance de gros plans et d'un montage un petit peu trop haché à mon goût. Couse à la mort est un film qui doit sans doute réveiller le bon gros bourrin qui sommeille en chacun de nous et la connerie de l'ensemble ne résiste pas longtemps au plaisir de voir des gros durs se foutre sur la gueule comme des brutes ,au fracas des tôles, aux gerbes d'étincelles et de sang et aux véhicules bardés d'armes se tirant la bourre dans un univers de jeu vidéo. Hormis cette façon insupportable de filmer les personnages féminins du film qui ne peuvent pas descendre d'un véhicule autrement qu'au ralenti en tortillant du cul tout en faisant onduler leur cheveux Paul W Anderson parvient à faire un film tout à fait regardable ce qui pour lui est déjà une sérieuse réussite. Course à la mort se place donc dans la catégorie des plaisir futiles, crétins et coupables mais des plaisir tout de même.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     

     

     


    2 commentaires
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    paul 

    Après les films d'horreur et plus particulièrement les films de zombies avec Shaun of the dead, puis les films policiers tendance gros blockbusters avec Hot Fuzz les deux compères Nick Frost et Simon Pegg continuent de rendre hommage à leur cuture geek et à leur passion pour le cinéma à travers Paul. Cette fois ci c'est donc à la science fiction et aux films d'extra terrestre des années 70/80 que les deux et scénaristes décident de s'attaquer par la phase référentielle et toujours aussi déconnante. Mais contrairement à Shaun of the dead et Hot fuzz, Paul est le premier film 100% américain du duo et surtout leur premier gros projet sans leur complice et metteur en scène Edgar Wright.

     

    Paul c'est donc l'histoire de deux potes complètement geeks qui s'offrent un voyage en forme de pèlerinage aux USA afin d'assister au Comic-con et de se faire un road trip à travers les endroits les plus mythique des fans d'ufologie. Durant leur périple en camping car les deux amis vont faire une drôle de rencontre puisqu'ils vont tomber nez à nez sur un extra terrestre en cavale prénommé Paul. Ce sera pour ses deux adolescents attardés le début d'une cavale à travers le pays dans laquelle ils croiseront des rednecks hargneux, des agents fédéraux déterminés et des fous de dieu....

     

    paul

     

    Si Paul est objectivement une très belle comédie dans laquelle on retrouve la patte des deux scénaristes avec références à foison, glorification de l'amitié, humour potache et émotion, le film reste pourtant une relative déception en se plaçant un poil en dessous de Hot fuzz et quelques franches coudées derrière le culte Shaun of the dead. Il faudra bien sûr que je revois le film en VOST pour me faire une idée plus juste car il est par exemple difficile de penser que l'on gagne beaucoup en passant de Seth Rogen pour la VO à Philippe Manoeuvre pour la voix française de l'extra terrestre. La grossièreté assumée des dialogues peut aussi très vite verser dans la vulgarité à travers une VF pas totalement calibrée et sous contrôle. Pourtant la VF ne peux pas expliquer à elle seule la légère déception occasionné par le film.

     

    paul

     

    Il ressort de Paul une curieuse impression d'un film carré, assez efficace mais un peu trop mécanique dans son histoire et un poil trop rectiligne dans sa mise en scène. Greg Mottola signe certes un film des plus agréable à regarder mais qui semble souvent manquer de folie un peu comme si à l'image de ses protagonistes il se contentait de suivre une route un peu trop clairement balisé. Il manque sans doute tout bêtement à Paul la présence de Edgar Wright dont on mesure d'un seul tout coup toute l'importance sur Shaun of the dead et Hot Fuzz. Car contrairement aux deux films précédemment cités on ressort de Paul sans ce plaisir magnifique et immédiat de vouloir se raconter nos scènes préférées entre potes, peut être tout simplement car rien de vraiment énorme ne ressort et ne dépasse du film. Paul manque donc de gros moments de bravoures et on en voudrait presque à Greg Mottola de ne pas avoir poussé bien plus loin des moments potentiellement énorme comme la bagarre générale dans le bar ou d'orchestrer des scène d'actions souvent assez poussives comme les quelques poursuites finales.

     

    paul

     

    L'histoire elle aussi manque parfois de piquant de folie à l'image finalement du personnage Paul qui tout en étant un extra terrestre est traité durant tout le film comme un vague pote autostoppeur. Un choix à la fois gonflé puisqu'il casse totalement l'image fantasmé de l'être supérieur totalement différent et un poil foireux dans la dimension prétendument fantastique du personnage. Si le personnage de Paul est une franche réussite au niveau physique avec des effets spéciaux absolument géniaux, en revanche j'ai un peu de mal à vraiment adhérer à sa personnalité trop orienté pour coller à l'univers comique du film. Le paradoxe étant que cette rencontre des plus improbable semble finalement logique tant Paul s'inscrit dans la même logique de ton que ses deux héros. La formidable idée de faire de Paul un conseiller technique des grandes œuvres science fiction de ses dernières années est elle aussi totalement sous exploité à mon sens. Les personnages secondaires sont eux aussi assez décevant à l'image de Ruth Buggs (Kristen Wiig) un personnage féminin qui n'a d'autre intérêt que d'introduire une bien plate et insignifiante romance avec l'un des deux anti-héros. Jason Batteman, Bill Hader et Joe Lo Truglio sont tous trois excellent en agents fédéraux particulièrement troubles mais encore une fois leurs personnages manque à la fois d'épaisseur et de folie. Concernant Simon Pegg et Nick Frost ils s'accordent des personnages taillés sur mesure qui ressemblent à des vagues jumeaux de Shaun et Ed dans Shaun of the dead. Des personnages certes sans la moindre surprise mais toujours aussi drôles, charismatique et surtout attachant dans leur passions clairement assumés et leur indéfectible amitié. Quand aux caméos de Sigourney Weaver et Steven Spielberg ils sont encore une fois trop largement éventé pour être totalement efficace.

     

    paul

     

    Et pourtant, malgré toute ses réserves le plaisir et bel et bien là car encore une fois Frost et Pegg parviennent à titiller avec bonheur la fibre sensible et nostalgique du geek qui sommeille en chacun de nous (enfin presque). On ne pourra finalement que remercier chaleureusement les deux compères de nous faire vivre cette improbable périple dans l'univers de la science fiction entre rires et émotions. Car Paul réserve en plus de quelques francs sourires de très jolis moments de cinéma notamment dans la relation très tendre entre Paul et la petite fille devenue une vieille femme qui l'avait recueilli lors de son crash de soucoupe volante. Des moments remplis de tendresse et de poésie durant lesquels encore une fois Pegg et Frost semblent nous dire que le plus beau reste de croire à l'impossible et la magie. Si Paul est une petite déception il n'en est pas pour autant un mauvais film et d'ailleurs il est presque couru d'avance que le film se classera parmi les meilleurs comédies de cette année 2011. Paul donne vraiment la banane et c'est déjà pas si mal

     

    Ma note : 07/10

     

     

     


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