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    Avant le coma léthargique des vacances du mois d'aout, juillet nous offre un joli programme cinéma et DVD avec un bon paquet de films intéressants à voir.

     

    Dans les salles obscures:

     Deux incontournables pour moi en ce mois de juillet avec deux films pourtant assez diamétralement opposés. Le premier c'est évidemment Cars 2 de Brad Lewis et John Lasseter tout simplement parce que le nouveau Pixar c'est toujours l'assurance d'un divertissement de très haute qualité doublé d'une perfection technique à nul autre pareil. C'est donc avec un vrai plaisir et une impatience de gosse que j'attends de retrouver Flash, Martin et Sally pour une aventure en 3D autour du globe, il faudra être plus patient pour profiter de l'impressionnant casting de voix de la version originale avec Owen Wilson, Bruce Campbell, Franco Nero,Vanessa Redgrave, Michael Caine, Eddie Hazard et John Turturro .

    cars 2

     

    Autre univers avec I saw the devil le thriller coréen à priori hyper violent de Kim Jee-woon avec l'acteur culte de Old boy. Le réalisateur présente son œuvre comme un film de vengeance extrême et nihiliste, bref tout ce que j'aime... Et puis le polar coréen n'est pas loin de ce qui ce fait de mieux dans le genre en ce moment donc double raisons de ne pas rater le film.

    i saw the devil

     

    Parmi les autres films à voir on trouve deux films de genre français qui sortent une nouvelle fois à une période à laquelle ils ont peu de chance de trouver leur public. Derrière les murs de Pascal Sid et Julien Lacombe est le premier film français tourné en 3D et propose un univers fantastique visiblement très inspiré par Los otros de Amenabar. La bande annonce plutôt alléchante donne envie d'aller faire un tour du coté du film. Même chose pour La traque de Antoine Blossier avec un bon casting de gueules qui transforment quelques chasseurs en proies d'un étrange animal.

     D'autres sorties alléchantes comme Attack the block de Joe Cornish et Hanna de Joe Wright tout deux critiqués de façon très positive par l'ami Geouf. On pourra également se laisser tenter par Case départ la comédie de Thomas Ngijol, Fabrice Eboue et Lionel Steketee;  dans d'autres genre The muderer un thriller coréen de Hong Jin Na et l'intriguant The troll hunter un documenteur sur des chasseurs de trolls inspiré selon son réalisateur par C'est arrivé près de chez vous (??).

     

    Dans les rayons DVD:

     Coté DVD les vacances commencent à se faire sentir mais on trouve encore bien des occasions de dépenser sa thune.

     L'indispensable du mois sera sans doute la première et prometteuse saison de The walking dead. Avec simplement six épisode on devrait trouver un coffret double galettes pour pas trop cher et se replonger dans l'une des meilleurs histoires de zombies de ces dernières années.

    walking dead

     

    Grosse déception pour la sortie du sympathique Paul de Gregg Mottola avec absolument aucun bonus de prévus, mais c'est malheureusement une tendance de plus en plus fréquente dans l'édition DVD et ça m'enerve

     Sinon M6 vidéo balance une collection Grindhouse avec Nude nuns with big guns, Run bitch run et Samouraï avenger... Il reste à espérer que le label Grindhouse n'offre pas simplement une respectabilité à la mode à quelques navets dont Emilya n'a pas voulu.

    nude nuns with big guns

     Je passerais par la case location pour Rango de Gore Verbinski, Helldriver avec Amber Heard et le reste on s'en fout, 127 heures de Danny Boyle, Winter bones de Debra Granik et deux curiosité avec le retour de deux réalisateurs que j'aime particulièrement en DTV avec d'un coté Wisit Sasanatieng (Les larmes du tigre noir) pour Red Eagle, un film d'action et de super héros et de l'autre Philip Ridley (L'enfant miroir) avec Heartless.

     

    Voilà Juillet c'est pas terrible mais Aout sera sans doute bien pire, rendez vous le mois prochain...

     

     


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      Le beau-père -The stepfather (2009) de Nelson McCormick 04/10

    beau pere

     

    Le beau-père est donc un remake du sympathique film éponyme de Joseph Ruben sorti en 1987 avec l'excellent Terry O'Quinn (Millenium- Lost). Un nouveau remake sans grande saveur qui se contente de faire une pâle copie du film d'origine pour livrer au bout du compte un petit thriller carré mais sans la moindre surprise. Le beau père raconte donc l'histoire de David Harris un homme seul qui cherche désespérément à fonder une famille parfaite et qui du coup s'installe au cœur de familles décomposées afin qu'elles deviennent la sienne. Mais David Harris est surtout un dangereux tueurs déjà responsable du massacre de plusieurs familles qui ne correspondaient plus à ses idéaux, un homme sans passé qui s'installe cette fois ci dans une famille dont le fils ainé s'avère particulièrement méfiant. Nelson McCormick, habitué au format télévisuel, livre avec Le beau père une sorte de téléfilm, certes assez soigné mais dépourvue de la moindre intensité. Les recettes du suspens sont pour le moins éprouvées et Le beau père accumule alors les jump scares les plus prévisibles comme autant d'aveu d'impuissance à créer une véritable ambiance anxiogène. Plutôt fade dans la forme Le beau père l'est aussi dans le fond avec une violence digne d'un téléfilm de fin d'après midi sur M6. On ne retiendra donc que bien peu de choses de ce triste remake, juste la bonne performance de Dylan Walsh (Nip Tuck) dans le rôle de ce beau père psychopathe et surtout le présence de Amber Heard d'autant plus que la jolie texane et inoubliable Mandy Lane passe une bonne partie du film en petite tenue et rien que ça ce serait presque une raison suffisante pour donner la moyenne au film.

     

    Ghost hunter - Death of a ghost hunter (2007) de Sean Tretta 02/10

    ghost hunter

     

    La jaquette DVD annonce fièrement et de manière honteusement mensongère que ce Ghost Hunter est un film entièrement tournè en caméra subjective comme Rec, Cloverfield ou Le projet Blair Witch. Le film de Sean Tretta est finalement tout ce qu'il y a de plus classique et joue juste sur le registre du documenteur sans toutefois jamais s'embarrasser d'une quelconque crédibilité ni chercher à sembler vrai. On a donc la sensation d'assister à un film hybride entre fiction et faux documentaire retraçant les derniers jours d'une enquêtrice paranormal dans une maison hantée par son lourd passé et les meurtres de toute une famille. Difficile de savoir si Sean Tretta voulait réellement faire flirter son film avec Blair witch project mais si c'est le cas le résultat est juste absolument catastrophique car entre les plans de coupe, la musique, les acteurs bidons et une vue qui n'est jamais subjective on est bien loin du minimum de crédibilité nécessaire à ce type de films. Passé cette première déception Ghost Hunter se révèle être un film de maison hanté terriblement mou, sans le moindre frisson et plutôt mal foutu. On s'ennuie donc assez vite devant ses 4 personnages sans saveurs cherchant à comprendre une tragédie que le réalisateur expose aux spectateurs dès le début du film à travers un flashback à grands coups de filtres verdâtres. On aura donc droit aux traditionnels objets qui bougent tout seul, aux voix mystérieuses, aux apparitions inquiétantes, aux mines inquiètes et circonspectes des personnages et aux longues explorations de la maison avec une caméra infrarouge. Ghost hunter est un film qui ne parvient jamais à capter l'attention et Sean Tretta se fout tellement de ce qu'il raconte qu'en plein milieu de son film il s'offre une petite récréation avec une parodie du projet Blair witch exécutée par deux personnages ayant fumé un pétard. On pourra juste sauver avec un sursaut d'indulgence un fond d'histoire qui dénonce le fanatisme religieux mais ce sera vraiment sans grande conviction tant rien ne surnage dans ce triste téléfilm aussi effrayant qu'un vieil épisode du magazine Mystère sur TF1.

     

    Poupoupidou (2010) de Gerald Hustache-Mathieu 07/10

    poupoupidou

     

    Décidément le polar et le film noir à la française se porte bien et si les films se suivent on constate aussi avec satisfaction qu'ils ne se ressemblent pas forcément. Poupoupidou, second film de Gerald Heustache-Mathieu est un petit film noir assez atypique et teinté de comédie qui permet de passer un très bon moment. Le film plonge David Rousseau un auteur de roman noir parti chercher un maigre héritage en province dans les mystère entourant la mort d'une starlette locale qui se prenait pour la réincarnation de Marylyn Monroe. Pour cet auteur en panne d'inspiration cette affaire pourrait bien lui ouvrir les portes d'un nouveau succès d'écriture et l'homme se lance alors dans une enquête alors que la police local a déjà conclus l'affaire sur une mort par suicide. Poupoupidou se déroule à Mouthe, une petite ville du Jura qui a la particularité d'être la plus froide de France, un détail climatique et géographique qui permet toutefois à Gerald Hustache-Mathieu d'installer une ambiance entre Fargo et Twin peaks. Car dans Poupoupidou on tend et on rêve constamment des USA entre cette starlette et égérie d'un fromage qui se prend pour Marilyn, un flic local qui rêve d'intégrer le FBI ou des politiciens venus des États Unis. Popupoupidou est un film avec un univers assez particulier entre humour, ironie, nostalgie et gravité et c'est avec beaucoup de plaisir que l'on suit l'enquête de ce romancier à la fois pugnace, maladroit et finalement fou amoureux d'une jeune femme déjà morte. Jean Paul Rouve est formidable dans le rôle de David Rousseau tout à la fois paumé, cynique et mordant dans son regard son les événements qu'il traverse, une sorte de antihéros particulièrement touchant. Quand a Sophie Quinton qui interprète Candice Lecoeur elle offre toute la candeur, la fragilité, l'insouciance, la beauté provocatrice et la fêlure interne nécessaire à la crédibilité d'un rôle pourtant assez casse gueule et donne à son personnage l'épaisseur d'une figure tragique se perdant jusqu'au vertige à vouloir être une autre. Bourré d'humour parfois absurde, nappé d'une vraie profondeur sur la mélancolie existentielle, servi par une intrigue solide et de formidables comédiens, à la fois grave et léger Poupoupidou est une très belle surprise aussi maligne que réussie.

     

    Flesh for the beast (2003) de Terry West 02/10

    ghost hunter

     

    Flesh for the beast est un petit film d'horreur indépendant écrit et réalisé par Terry West et distribué par Neo publishing , éditeur de DVD au combien respectable et aujourd'hui disparu. Flesh for the beast n'est clairement pas le meilleur moyen de rendre hommage à l'éditeur à la tête de mort qui avait distribuè en France tout un pan de la contre culture italienne à grand coups de Giallo, western spaghettis, films de cannibales, poliziotteschi et autres joyeusetés dont quelques magnifiques éditions des films de Lucio Fulci. Mais voilà l'occasion était trop belle pour ne pas saluer Neo publishing, ce qui est de toute façon toujours plus intéressant que le film en question. Mais revenons tout de même à Flesh for the beast qui raconte comment un riche propriétaire invite une petite bande de spécialistes du paranormal (des blaireaux avec des caméscopes) afin de libérer sa demeure et ancien bordel des présences maléfiques qui l'occupe. L'homme aux motivations bien plus troubles qu'elles ne paraissent souhaite surtout retrouver une amulette qui lui permettra de contrôler les succubes qui hantes les lieux. Flesh for the beast est juste un monument de mauvais goût dans lequel l'ennuie le dispute à l'affliction la plus totale. Sur une structure totalement prévisible et ultra répétitive Terry West construit son film afin d'aligner un maximum de scène à la fois érotique et gore. Du coup nos braves chasseurs de fantômes ne sont jamais surpris de trouver dans une maison prétendument abandonnée et hantée de charmantes demoiselles très légèrement vêtue qui les invite illico à une bonne partie de jambes en l'air avant se transformer en succube (donc mettre un masque pourri en latex) et de les assassiner dans d'atroces souffrances. Le même schéma se répète trois ou quatre fois dans le film laissant la sensation d'un récit qui tourne à vide dans le seul but d'étaler chair fraiche et viscère à l'écran. Certes Flesh for the beast est généreux dans la fesse comme dans la tripaille mais tout est tellement gratuit et dénué d'intérêt que l'on s'emmerde de plus en plus à mesure que le film avance dans le vide sidéral de son histoire, Terry West nous offre même par soucis de remplissage 4 minutes de danse et d'incantations ridicules avec 4 actrices à poils qui s'amusent à se badigeonner de sang et de tripes. En plus Flesh for the beast cumule la plupart des tares des productions aux limites de l'amateurisme entre comédiens particulièrement mauvais, photographie hideuse, dialogues lamentables et mise en scène insipide. Difficile de sauver quoi que ce soit de Flesh for the beast à part peut être le présence de Caroline Munroe (Maniac) mais c'est bien faible pour sauver un tel désastre.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre très chaude a déjà recommencer. To be continued....

     

     


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    hobo with a shotgun Le cinéma Grindhouse ressuscité par Tarantino et Rodriguez continue de faire de sales rejetons difformes comme le prouve ce Hobo with a shotgun, premier film de Jason Eisener. Le jeune réalisateur a d'ailleurs pu financer et tourner son film grâce au concours de fausses bandes annonces grindnouse qui avait suivit la sortie du film regroupant Boulevard de la mort et Planète terreur. Mais derrière ses allures de gros délire gore et de pur film d'exploitation Hobo with a shotgun cache la vision hallucinante de noirceur d'un monde en perdition totale.

     

    Hobo with a shotgun raconte l'histoire d'un clochard qui arrive dans un petit bled paumé dans lequel sévit une sorte de dandy malfrat qui ,avec l'aide de ses deux fils dégénérés, tient la ville sous sa coupe par la violence extrême avec laquelle il terrorise ses concitoyens. Un soir ce sans abris sauve une prostituè dont le destin semblait bien mal engagé et il comprends surtout que la ville est gangrénée par le mal jusque dans son commissariat. Lassé de voir la violence se répandre sur le trottoirs et sous ses yeux le clochard achète alors un fusil à pompe avec les quelques dollars qu'il a durement gagné et décide de nettoyer la ville de toute la merde qui s'y trouve...

    hobo with a shotgun

     

    Hobo with a shotgun est un gros délire bourré jusqu'à la gueule de violence, de mauvais goût, de politiquement incorrect, de répliques ordurières hilarantes (Je vais nettoyer le trou du cul qu'il me reste collé sur le visage) et de nombreux effets gore absolument monstrueux; un gros bordel déviant devant lequel tout amateur de bis devrait prendre un pied absolument monstrueux. Un vrai film grindhouse, peut être plus encore que Machete, qui ne se contente pas ici de singer la forme du cinéma d'exploitation mais qui lui rend hommage à travers l'esprit d'un cinéma radicale et rentre dedans qui n'avait pas peur de tout les excès. On retrouve donc tout ce qui fait le charme incomparable d'un pur produit old school des seventies et eighties avec un casting de trognes filmés en gros plan, des méchants bien caricaturaux, du sexe, une méchante vendetta de justicier à la Bronson et surtout une profusion assez hallucinantes de séquences gore aussi jouissive que bien teigneuse. Le film se rapproche parfois dans ses délires les plus fous (motards customisés comme des robots, personnage utilisant l'os saillant de sa main arrachée comme une arme) des films japonais complètement barré jouant sur la profusion de grandes gerbes d'hémoglobine. Jason Eisener est plus que généreux et son film est un festival comme on en avait objectivement pas vu depuis longtemps. Du gore parfois outrancier comme ce corps éventré d'un coup de batte de baseball recouvert de lames de rasoirs ou ce pauvre clochard explosé par le godet d'une pelle mécanique, souvent bien teigneux à l'image de ce flic totalement explosé à coup de tirs de fusil à pompe à bout portant et parfois douloureux comme cette terrible tentative de décapitation à la scie à buches. Rien à dire Hobo with a shotgun explose largement le quota de ce que l'on est en droit d'attendre de ce type de film. Niveau références on pense aux western spaghettis, au Justicier dans la ville, à Django avec ces motards trimballant un cercueil derrière eux, aux productions japonnaise type Machine girl, à Braindead pour les sévices à coup de tondeuse à gazon, les post apocalyptiques ritals des années 80 et plus globalement à l'esprit de tous les films bien badass.

    hobo with a shotgun

     

    Pourtant, au delà des apparences d'un simple gros délire de bourrin régressif Hobo with a shotgun cache, non pas une vraie profondeur psychologique, mais la noirceur du regard que porte ce clochard sur le monde. La plupart des critiques que j'ai pu lire à droite et à gauche ne pointe du doigt que les aspect les plus fun d'un film, pourtant j'aime à penser que Hobo with a shotgun n'est pas seulement un film rigolard mais aussi un film en colère. Si le film joue incontestablement sur un second degré constant en forçant le trait jusqu'à la caricature (le bus scolaire passé au lance flammes ) il réserve aussi des moments plus grave ou la violence se fait plus sèche et douloureuse comme lorsqu'une mère et sa fille sont brûlés vives dans une poubelle. Inutile de parler de film à thèse mais Hobo with a shotgun montre tout de même la révolte de celui qui n'a plus rien que l'expression d'une rage nourri par des années de mise au banc de la société alors que celle ci encourage paradoxalement la violence par une « politique » de l'insécurité visant à tenir les citoyens tranquilles (voir l'intervention télé des deux fils de Drake). Comme l'expression d'une rage viscérale, d'une colère monstrueuse qui ronge notre esprit, la vengeance de ce clochard n'est que la déflagration incontrôlable d'un trop plein de violence subit chaque jour. La forme et l'esprit grindhouse du film permette fort heureusement d'éloigner Hobo with a shotgun d'un réalisme et d'un premier degré qui aurait pu faire basculer le film vers la célébration réac d'un nettoyage des rues au karcher. Dans sa forme allégorique de divertissement pour adultes, dans le cadre délirant d'un pur produit labellisé grindhouse j'avoue avoir pris un pied d'enfer à voir des pédophiles se faire exploser la gueule, des flics pourris et violeurs se faire défoncer à coup de fusil, des macs violent se faire refroidir et des putes prôner comme à la tribune la révolte de ceux qui n'ont plus rien et le respect du foyer ceux qui vivent dans la rue. Jason Eisener pointe également du doigt l'exploitation absolument dégueulasse des sans abris par des imbéciles qui se font du fric et de la publicité en filmant des combats de clodos et autres humiliations contre quelques dollars. Ce type de vidéos immondes existent malheureusement montrant à quel point les exclus de nos sociétés sont devenus des figures dont l'humanité semble n'avoir plus de visage ou d'histoire, une preuve supplémentaire que Hobo with a shotgun n'est un film totalement gratuit.

    hobo with a shotgun

     

    Et puis comment ne pas évoquer l'homme derrière le fusil à savoir l'immense Rutger Hauer, acteur culte (et pour une fois ce n'est pas totalement galvaudé) de Blade Runner, Hitcher, Flesh and Blood, Ladyhawke qui comme pas mal d'acteurs de cette génération avait un peu sombrer dans l'oubli de sombres DTV tourné en Europe de l'est avant de revenir dans des seconds marquant rôles de grosses productions comme Batman begins ou Sin city. C'est un immense plaisir de retrouver Rutger Hauer d'autant plus que l'acteur livre ici une performance sérieusement au dessus des figures caricaturales des derniers films grindhouse comme Danny Trejo dans Machete. Figure charismatique, présence monstrueuse et rage qui traverse l'écran, le comédien donne aussi à son personnage une mélancolie et une profondeur parfois très émouvante. Impossible d'oublier par exemple la tendresse dont fait preuve l'acteur pour exprimer ses rapports avec la jeune pute dont il est devenu le protecteur, la petite scène durant laquelle il offre les yeux embués quelques fleurs à moitié fanées à la jeune fille sur son lit d'hôpital est vraiment un très joli moment d'émotion. Impossible également d'oublier le long monologue amer fait à des nouveaux nés dans des couveuses auxquels le clochard prédit un avenir de merde, les tirades allégoriques sur les ours ou encore le moment ou assis le regard dans le vide on le sent totalement désemparé par la répression envers les clochards qu'il a involontairement déclenché. Un vrai personnage avec de l'émotion, de la puissance et une épaisseur qui le démarque de la simple figure de justicier bourrin. L'acteur trimballe durant tout le film la mélancolie d'une figure de western assistant à l'effondrement d'un monde et de ses valeurs. A ses coté la jeune Molly Dunsworth est tout aussi convaincante dans son rôle de jeune prostituée redécouvrant la dignité au coté de cette improbable père de substitution qui aime voir en elle une enseignante. Si les autres personnages sont des figures de cartoons pour adultes, en revanche ce Hobo et cette pute ont vraiment ce petit supplément d'âme qui en font des êtres terriblement attachants et crédibles

    hobo with a shotgun

     

    Hobo with a shotgun est donc un véritable coup de cœur, alors que Machete m'avait un poil laissé sur ma faim, le film de Jason Eisener pourrait très vite devenir totalement culte. Outrancier mais pas branlé n'importe comment, délirant tout en gardant les pieds sur terre, monstrueusement gore et inventif Hobo with a shotgun n'est pas loin d'être le meilleur film estampillé Grindhouse sorti depuis la résurrection du genre. En attendant une bien hypothétique sortie en salle on peut toujours espérer que le film déboule très vite en DVD et Blu-ray.

     

    Ma note 08/10

     

     


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       Mulberry Street (2006) de Jim Mickle 03/10

    mulberry street

     

    Mulberry street commence plutôt bien et pose en tout cas dans ses premières minutes les enjeux et le décor d'une solide petite série B. Mulberry street raconte en effet comment quelques laissées pour compte de la société vivant dans un immeuble voué à la destruction doivent faire face à une terrible invasion de rats au cours d'un été caniculaire. Voilà en tout cas le film que j'espérais voir car finalement les rats ne sont que les vecteurs d'une contagion transformant les humains en infectés comme on en trouve par centaines depuis quelques années, la chaleur écrasante n'a aucun impact sur l'histoire et l'aspect social du film est lui aussi très vite mis au second plan pour ne jamais être exploité. Mulberry street va alors de déception en déception pour le spectateur, tout d'abord avec le look et les maquillages assez ridicules des infectés qui ressemblent à des rats géants grâce à des fausses dents et des nez de souris achetés au magasin de farce et attrapes du coin. Ensuite la mise en scène de Jim Mickle qui utile sans toutefois les maitriser les pires plaies du cinéma horrifique moderne à savoir une caméra frénétique et un montage hystérique tout en baignant son film dans des filtres de couleurs parfois immondes comme lors du final tout en bleu métallique. Et pour ce qui est des personnages, ils perdent doucement mais irrémédiablement de leur substance pour finir comme de vulgaires archétype de la blonde à sauver et du héros courageux quand ils ne sombrent pas carrément dans le ridicule comme cette jeune femme militaire qui traverse tranquillement le chaos de la ville sur son petit vélo. Mulberry street est donc un joli ratage d'autant plus énervant que le film disposait de suffisamment de très bon ingrédients pour offrir une bonne série B.

     

    Slaughter night – Sl8n8 Slachtnacht (2006) de Frank van Geloven et Edwin Visser 03/10

    slaughter night

     

    On sait que les films d'horreurs ne brillent pas toujours par leurs histoires et les prétextes à introduire meurtres et carnages en tous genres mais Slaughter night fait vraiment très fort dans le n'importe quoi. Le film raconte l'histoire d'une jeune fille partie dans une mine désaffectée à la recherche du manuscrit de son père récemment décédé. Histoire de rendre ce pèlerinage plus amusant la jeune fille part avec toute une bande de potes comme si elle allait à Disneyland. Une fois sur place quoi de plus logique que de visiter la mine abandonnée avec quelques touristes afin d'écouter la légende local d'un tueur d'enfant qui serait mort dans une des galeries en servant de cobaye avec son briquet pour détecter les coups de grisou. Manque de bol l'ascenseur tombe alors en panne bloquant tout notre petit monde sous terre et quoi de plus logique pendant que le guide cherche une sortie de secours que de s'offrir une petit séance de spiritisme afin de réveiller les démons endormis tout en avalant des ecstasy. Ensuite on assiste au schéma classique avec des petits groupes qui se séparent à la moindre intersection de couloirs afin de tous mourir seul et dans d'atroces souffrances. Slaughter night est donc particulièrement crétin et met pourtant un temps fou à se mettre en place, malheureusement une fois que le film passe à l'action il n'est guère plus attractif en usant et abusant de cette foutue shacy cam rendant la plupart des scènes illisibles. On ne retiendra donc de Slaughter night que quelques morts assez graphiques et une jolie photographie car pour le reste entre une histoire absolument ridicule, des acteurs limites, une mise en scène à la ramasse et des effets déjà vu mille fois le film de Geloven et Visser n'a vraiment rien d'extraordinaire à proposer.

     

    Planète 51 – Planet 51 (2010) de Jorge Blanco, Marcos Martinez et Javier Abad 06/10

    planete 51

     

    Planète 51 est un film d'animation à l'américaine même si le film est une co-production espagnol et britannique. Le film de Blanco, Martinez et Abad s'inscrit d'ailleurs dans une culture et un univers typiquement ricain en faisant d'une planète lointaine un univers s'inspirant directement des années cinquante aux USA. Planète 51 raconte effectivement comment un astronaute de la Nasa se retrouve traqué comme un dangereux alien en arrivant sur une lointaine planète qu'il pensait pourtant inhabitée. Cette planète qui est certes peuplé de petits hommes verts et de voitures volantes ressemble étrangement à la terre (enfin aux Etats Unis) qui aurait fait un bon de 60 ans en arrière. Planète 51 est un agréable petit film d'animation nostalgique qui rend un hommage à la fois amusant et touchant à la science fiction de fifties et à la peur indicible d'une invasion extra terrestre. Le film baigne donc dans une savoureuse ambiance rétro qui fait écho et référence à l'époque glorieuse de L'invasion des profanateurs de sépultures, Le jour ou la terre s'arrêta, Planète interdite  ou encore L'attaque de la femme de 50 pieds avec ses scientifiques et ses militaires obtus. Les références et clin d'œil sont d'ailleurs très nombreux durant tout le film et les réalisateurs s'amusent à citer les grands films de science fiction d'hier et d'aujourd'hui de L'attaque des crabes géants à E.T en passant par Alien, Star Wars, 2001 l'odyssée de l'espace ou Terminator. Planète 51 est aussi une petite fable très agréable et assez maligne dans laquelle l'humain devient l'extra terrestre remettant en perspective la peur irrationnelle de l'inconnu. Le film de Blanco, Martinez et Abad ne propose toutefois objectivement rien de vraiment extraordinaire, limitant souvent son registre d'humour du cotè de Shrek, utilisant un robot très inspiré (pour ne pas dire plus) de Wall-E et avançant sur un récit balisé, calibrée et sans grandes surprises. Inutile donc de chercher la moindre petite comparaison avec les chef d'œuvres de chez Pixar car ce Planète 51 se situe très en dessous que ce soit techniquement, dans son contenue et ses ambitions. Planète 51 est au bout du compte un film d'animation des plus respectable qui permet de passer un bon moment à suivre une aventure improbable dans un univers colorè et amusant tout en titillant la fibre nostalgique du geek qui sommeille en nous.... Franchement que demandez de plus ?

     

    Kil me please (2010) de Olias Barco 06/10

    kill me please

     

    Un film belge à petit budget tourné en noir et blanc et traitant sur le registre de la comédie d'un sujet aussi dramatique que le suicide, il n'en fallait pas plus pour que Kill me please se trimballe la réputation de nouveau C'est arrivé près de chez vous. Un raccourci bien lourd à porter pour le film de Olias Barco qui de toute évidence ne possède ni la rage viscérale ni l'humour plus noir que noir de son illustre modèle et qui en plus se situe dans un registre de comédie dramatique bien plus posé que le documenteur hargneux de Belvaux,Bonzel et Poelvoorde. Kill me please raconte l'histoire d'un docteur qui a décidé d'ouvrir une clinique afin que des patients puissent venir se suicider de manière digne et médicalement assisté tout en pouvant satisfaire un ultime souhait. Mais le docteur Kruger et ses pratiques pour le moins étrange ne sont pas vraiment bien vu par les habitants voisins de la clinique. Kill me please est un film bancal qui fonctionne trop souvent par intermittence, alternant des moments très réussis et d'autres beaucoup plus anecdotiques laissant surtout une sensation d'un manque de continuité dans l'écriture et des événements qui surviennent parfois sans grande justification comme l'attaque finale du cabinet par les chasseurs. Sans être ennuyante la comédie de Olias Barco ressemble parfois à un collage de sketchs inégaux dictée par les personnalités des différents patients venus se suicider. Dans l'ensemble la haute tenue du casting mélangeant acteurs connus et plus obscurs permet de passer un bon moment et l'on retiendra donc du films quelques éléments éparse comme le formidable dialogue à trois autour de la perte de la femme d'un des patients entre l'excellent Bouli Lanners, Virginie Efira et Saukl Rubinek , le client suicidaire adepte de Paintball qui se prend pour Rambo et quelques autres réjouissance décalées et morbides. D'autres scènes un peu trop gratuite ne semblent exister que pour cautionner l'étiquette trash du film comme la séquence de tentative de viol. Dans l'ensemble Kill me please demeure un ovni assez originale et tout à fait respectable.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     


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    la proie Le polar à la française se porte plutôt bien et parmi ses dignes représentants que sont Fred Cavayé, Olivier Marchal ou Nicolas Boukhrief on pourra maintenant ajouter le nom de Eric Valette que l'on pensait plus orienté vers le fantastique et l'horreur. Après une escapade américaine peu concluante le réalisateur de Maléfique est revenu en France pour y tourner des thriller comme Une affaire d'état et maintenant La proie, un film entre thriller et action qui se place dans la lignée des très bons films de Fred Cavayé.

     La proie raconte l'histoire de Franck Adrien (Albert Dupontel) un braqueur de banques contraint de s'échapper pour traquer son ancien codétenu qui s'avère être un dangereux prédateur sexuel pouvant mettre en péril sa famille. Une traque difficile pour Franck d'autant plus qu'il se retrouve très vite accusé des crimes de sa proie et pourchassé comme étant l'ennemi public numéro un. Le compte à rebours commence alors pour Franck qui doit sauver ce qu'il reste de sa famille, prouver son innocence avant d'être abattu par la police.

    la proie

     

    La proie est un bon petit thriller qui se place toutefois quelques coudées en dessous de l'excellent A bout portent de Fred Cavayé, les deux films s'articulant sur une même dynamique de course poursuite et de tentative pour le héros de retrouver ses proches en danger. Si La proie ne convainc pas totalement c'est essentiellement la faute à quelques facilités d'écriture dans son scénario qui font que le film est souvent trop prévisible pour totalement captiver l'attention. La proie accumule de trop nombreux clichés du genre comme la jeune flic mise à l'écart de l'affaire par ses supérieurs et qui poursuit en solo, l'ancien flic mis sur la touche qui poursuit ses enquêtes comme des obsessions et une traque qui dans sa grande majorité se déroule sans la moindre surprise. On regrettera aussi une propension à un poil trop charger le trait des personnages surtout concernant le méchant qui devient du coup un peu caricaturale dans le registre du salaud ordinaire, poli et bien propre sur lui. Toutes les petites faiblesses du film sont là, dans cette sensation d'un thriller trop classique et prévisible carburant avec une évidente connivence avec de nombreux clichés du genre. Des défauts pas suffisamment rédhibitoires pour se priver du plaisir et de l'efficacité évidente de Eric Valette à offrir un très bon moment de cinéma.

    la proie

     

    La proie tire une grande partie de sa force de l'interprétation et de la présence très physique de son acteur principal, à savoir l'excellent Albert Dupontel. Le comédien offre une belle performance en étant tout aussi crédible dans les nombreuses scènes d'action que dans les moments plus intimistes et émouvants. Albert Dupontel possède incontestablement une présence et un charisme peu commun dans le cinéma français ce qui lui permet d'être tout aussi crédible quand il râpe la gueule d'un détenu contre un mur en crépi, quand il saute sur le toit d'un train ou quand il serre sa fille dans ses bras. Il est toutefois difficile de ne pas parfois penser au Dupontel comique comme lorsque son personnage s'évade de prison en endossant la tenue d'un gardien, j'avoue que pour le coup la dégaine et la démarche particulière de l'acteur m'ont fait penser à Enfermés dehors, mais c'est sans doute du au fait que j'ai un petit peu trop regarder le film. Dans l'ensemble Albert Dupontel est formidable tout comme le reste du casting avec Alice Taglioni et Serge Hazanavicius tout deux parfaits en flics ordinaires, Stéphane Debac et Natacha Régnier qui incarnent un couple de salauds bien ordinaire et en vrac Sergi Lopez, Zinedine Soualem et Lucien Jean-Baptiste. La marque d'un très bon casting étant que tous les personnages parviennent à exister à l'écran en dépit de leurs traits de caractères parfois un peu forcé.

    proie

     

    Niveau action Eric Valette offre avec une régularité de métronome de très bon moments de cinéma entre une grosse bagarre bien sauvage dans une prison, plusieurs courses poursuites à pieds et quelques cascades automobiles. La proie est un film qui fonce tête baissée et devant lequel il est bien difficile de s'ennuyer, Eric Valette réhabilite d'une certaine manière le bon divertissement policier comme il en existait dans les années 80 avec les polars mettant en scène Belmondo ou Delon. La proie n'a sans doute aucunes autres ambitions que d'offrir un divertissement pour adultes, une bonne série B policière au premier degré et un thriller musclè enchainant sans le moindre temps morts les morceaux de bravoures tout en conservant un vrai suspens. On fera donc abstraction des quelques ficelles trop voyantes et de quelques facilités d'écriture pour se laisser porter par le simple plaisir d'un bon polar made in France.

     

    Ma note : 06,5/10

     

     

     


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