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    Sulfures ( Don't let him in)

    de Kelly Smith

    Angleterre (2011) – Thriller / Horreur / Whodunit en carton

    Sulfures de Kelly Smith

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     Emilya frappe à nouveau avec Sulfures, un film à petit budget et tout aussi mauvais que l'immense majorité des films distribués par l'éditeur. Le film s'offre tout de même une distribution inespérée via Mad Movies qui en a fait son DVD du mois. Les abonnés risquent de tomber de haut devant ce cadeau empoisonné bien moisi, difficile effectivement de passer de Dream Home, Blood Island et Heartless à Sulfures sans vraiment l'avoir choisit. Si tu ne va pas chez Emilya , Emilya viendra chez toi; et ça c'est vraiment flippant !

    Sulfures de Kelly Smith

     Sulfures raconte donc le petit week-end de deux couples partis se mettre au vert à la campagne pour décompresser et pêcher. Pourtant dès leur arrivée ils se font mettre en garde par une bohémienne qui traine dans les bois et par un flic roux et rondouillard à vélo. Un terrible tueur surnommé le chirurgien des arbres rôde dans les parages....

     Sulfures sent le budget ridicule et le bricolage, ce qui n'est pas une chose rébarbative en soit dès l'instant que l'on a un minimum de talent; en revanche le film est totalement prévisible tout en essayant de multiplier les coups de théâtre foireux. Difficile aussi de ne pas s'amuser du comportement inepte des personnages comme cette jeune fille qui dessine tranquillement un arbre recouvert de morceaux de cadavre comme si c'était un pommier en fleurs ou cette bohémienne qui semble attendre ceux qui pissent dans son bois pour taper la discute et lire leurs lignes de la main. A noter aussi la blonde tellement crédule qu'elle laisse entrer le psychopathe juste parce que ce dernier lui dit qu'elle peut avoir confiance.

    Sulfures de Kelly Smith

     Mis en images sans relief ni passion, soporifique et parfois incohérent dans son déroulement, habité par des personnages sans la moindre épaisseur et finalement bien plus emmerdant que captivant, il faudra donc être bien indulgent pour trouver des qualités à Sulfures. Même les effets spéciaux rudimentaires et les scènes de meurtres sentent l'amateurisme le plus complet. Le film mérite toutefois d'être regarder jusqu'au bout du bout de son générique de fin pour profiter d'une dernière scène qui achève définitivement la crédibilité du film et du tueur. A noter aussi le détail amusant de la jaquette du film qui confond avec malice Alexandra Gordon et Gordon Alexander sur les simple prétexte que les deux ont joués dans un film homonyme intitulé Sucker punch.

     Sulfures est un pur produit Emilya, un DTV moisi et fauché qui s'oublie bien plus vite que le temps qu'on s'emmerde à le regarder.

     

    Ma note:  02/10

     


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    Après un mois de septembre particulièrement morose, Octobre semble marquer la vraie rentrée cinématographique. Pour ne pas être en reste du coté des DVD c'est aussi une belle avalanche de sorties, de quoi totalement exploser les maigres économie de septembre.

     

    Dans les salles obscures :

    L'incontournable de ce mois d'octobre sera Les aventures de Tintin: Le secret de la licorne. Les fans de Herge et les Tintinophiles hardcores attendent sans doute le film le couteau entre les dents, mais les fans de cinéma ne peuvent que baver d'impatience de voir Steven Spielberg se frotter aux libertés de mise en scène que propose la motion capture et au spectacle capable d'offrir la 3D.

    Octobre 2011

    Autre incontournable avec The artist le nouveau film muet et en noir et blanc de Michel Hazanavicius qui aura valut un prix d'interprétation à Cannes à Jean Dujardin. Des rumeurs bruissent déjà d'une présence du film aux prochains Oscars. On ne peut que se réjouir de voir l'audace d'un projet français aussi casse gueule être déjà récompensé par toute l'affection du monde du cinéma. Il reste à espérer que le film ne se gauffre pas trop auprès du public, en tout cas moi je serais dans la salle.

    Octobre 2011

    On pourra aussi se laisser tenter par le Polisse de Maïwen qui devrait une nouvelle fois offrir quelques gros moments de direction d'acteurs et Poulet aux prunes le nouveau film d'animation de Marjanne Satrapi et Vincent Paronnaud, le duo de réalisateur responsable de l'excellent Persepolis. A signaler aussi Drive le nouveau film de Nicolas Windin Refn et Dream house qui marque la première incursion de Jim Sheridan ( Au nom du père, In America) dans le thriller et le fantastique.

    Sinon on peut toujours croire au remake de The thing ou à Paranormal activity 3, ou pas !

     

    Dans les bacs DVD :

    Attention overdose de sorties pour ce mois d'octobre qui va sans doute faire très très mal au porte monnaie des acheteurs compulsifs.

    On commence par les cinq grosses sorties quasiment indispensable du mois avec pour commencer The tree of life qui sortira en Blu-ray le 12 octobre avec un copieux making of de 95 minutes. Balada triste le superbe ovni inclassable de Alex De La Iglesia sortira quand à lui le 26 octobre dans une édition plus basique alors que le X-men le commencement de Mathhew Vaughn s'offrira plus de trois heures de bonus sur un double Blu-ray pour une édition qui s'annonce des plus complète.

    Octobre 2011

    Le Blu-ray de Scream 4 permettra de découvrir pas moins de 18 scènes coupées dont un début et une fin alternative, plus un making-of et un documentaires sur la saga. C'est aussi le 05 octobre que sortira finalement en DTV , Hobo with a shotgun l'un de mes gros coup de cœur de cette année avec là encore les bonus classique à savoir trailers, making-of et scènes coupées.

    Octobre 2011

    Après on pourra aussi se laisser tenter par The prodigies en espérant que comme promis les film aura corrigé ses nombreux défauts graphiques et Insidious avec l'avantage de pouvoir se repasser en boucle le seul moment vraiment flippant du film.

    Sinon du coté des DTV c'est également la déferlante avec le formidable The loved ones et de nombreux titres prometteurs comme Stakeland , Agnosia, Frozen et The human centipede.

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    Voilà rendez vous le mois prochain si j'ai encore assez de thunes pour me payer ma connexion internet.

     


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    Primale (Primal) 

    de Josh Reed

    Australie (2010) – Horreur / Survival kangourou

    Primale de Josh Red

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     Il aura suffit d'une poignée de très bon films pour faire de l'Australie le nouvel Eldorado du cinéma de genre auprès des fans d'horreur. Des amateurs de sensations fortes qui devraient vite assez vite tempérer leur enthousiasme devant ce triste Primale de Josh Reed qui nous vient tout droit du pays des kangourous et qui est pourtant un film tout aussi prévisible que mauvais.

    Primale entraine six jeunes étudiants à la recherche d'une fresque rupestre caché dans les bois et invisible depuis plus de 120 ans. Pour les besoin du film et sa durée réduite les six protagonistes trouveront toutefois la peinture au bout de cinq petites minutes. Une fois sur place et après avoir été attaqués par un lapin mutant digne de celui de Sacré Graal, ils vont être confrontés à une sorte de parasite qui fait revenir les personnes infectés à l'état de bête sauvage.

    Primale de Josh Red

    Primale s'articule donc sur une trame de survival pur jus et sans surprise en plongeant quelques archétypes sans la moindre saveurs (La blonde ingénue, le brun ténébreux, l'héroïne brune au lourd passé, le rigolo un peu lourd, le timide...) dans une situation extrême. Le plus gros soucis du film de Josh Reed c'est que l'on finit par se demander ce qu'il raconte exactement vu les errements d'un scénario qui utilisent de nombreux éléments de son histoire sans jamais les justifier. On a donc droit à des insectes mutants, matérialisés à l'image par des petits points noirs numériques et qui bouffent tout ce qu'ils trouvent mais qui n'apparaissent finalement à l'image que pour bouffer les pneus de la voiture et justifier ainsi l'isolement des personnages. On pourra aussi rester dubitatif devant le « monstre » de la caverne, une sorte de vers géant libidineux ressemblant à un blob numérique pas vraiment convaincant entre le tas de morve et le lombric.

    Primale de Josh Red

    Primal est aussi plombé par des effets de style assez ridicule comme les attaques en accélérées, les bons de ninjas des infectés sautant sur tout ce qui bouge y compris les kangourous et le ridicule finit de certaines situations et comportements. La palme revenant au personnage qui trop amoureux n'arrive pas à comprendre que sa copine qui vient pourtant de dévorer son pote et qui arbore une magnifique dentition de piranha n'est plus tout à fait la même. Les scènes ou il tente de l'amadouer en lui offrant un chien en peluche ou qu'il fait une crise de jalousie en la voyant forniquer comme une bête dans les bois sont quand même d'une assez précieuse et rare connerie. On pourrait aussi citer le type infecté qui s'amuse à faire plusieurs fois « coucou bouh! » à la vitre arrière d'une voiture

    Même si Primale est de toute évidence un film qui joue la carte de l'humour et du second degré il n'en reste pas moins un film très périssable du fait de son manque d'originalité, des ses trous narratifs et surtout du ridicule de très nombreuses scènes.

     

    Ma note: 03/10

     


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    Zombies anonymous (Last rites of the dead)

    de Marc Fratto

    USA (2006) - Horreur / Film de Zombies avec cerveau 

    Zombies Anonymous de Marc Fratto

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    Les petits films d'horreur indépendants c'est un peu comme la boîte de chocolats de ce grand benêt de Forrest Gump, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. D'ailleurs parmi les bonus de Zombies anonymous, le réalisateur Marc Fratto remercie avec une pointe d'ironie le courage des spectateurs qui ont osé acheter le VD de son film vu le nombre de merdes qui pullulent sur ce marché de la vidéo et du cinéma horrifique indépendant. Il faut dire que Marc Fratto n'a pas totalement tort et que l'essor des caméras DV et des supports numériques ont permis à quasiment n'importe qui de shooter son petit film d'horreur dans son coin parfois pour le meilleur mais souvent pour le pire. On ne compte plus les petits films limite amateurs qui depuis quelques années recyclent à tour de bras les grands succès du genre du torture porn tourné dans un garage, au survival crasseux en passant bien évidemment par une cohorte de films avec des infectés et des zombies. Une effervescence souvent un peu stérile mais qui a le mérite de mettre parfois en lumière des réalisateurs suffisamment talentueux et intéressants pour transcender l'évidente misère de leurs moyens financiers. Marc Fratto à la fois scénariste et réalisateur fait incontestablement parmi de cette catégorie et son film Zombie anonymous est une très bonne surprise et accessoirement l'un des meilleurs films de zombie de ses dernières années.

    Zombies Anonymous de Marc Fratto

     Dans Zombies anonymous le monde doit faire face à une terrible et étonnante épidémie puisque tous les morts récents reviennent à la vie. Ses morts vivants conservent toutefois la majorité de leurs capacités physiques et intellectuels pouvant ainsi parler, réfléchir et espérer conserver leur place dans la société comme Angela une jeune femme fraîchement abattue par son petit ami jaloux et psychopathe. Pourtant cette nouvelle communauté (fatalement) de plus en plus nombreuse doit faire face à une haine et une persécution grandissante jusqu'à s'organiser dans les prémices d'une résistance prête à partir au combat contre les vivants.

    Zombies Anonymous de Marc Fratto

     Zombies anonymous s'inscrit donc dans la plus pur tradition des films de morts vivants à la Romero en utilisant l'aspect fantastique comme catalyseur des dérives politiques et sociales du monde. Marc Fratto avoue avoir rédigé son script après les attentats du onze septembre alors que les USA vivait un repli identitaire exacerbé de sentiments nationaux et que un fond diffus mais tenace de racisme ordinaire s'emparait de son pays. La première bonne idée du film (et elles sont nombreuses) c'est d'avoir fait des zombies des créatures marginales mais toujours capable de vivre en société, les morts vivants de Zombies anonymous ne se distinguent des vivants que par la décrépitude physique de leurs corps et leur faim de chair fraîche qu'ils peuvent toutefois calmer en mangeant n'importe quelle viande cru de supermarché. Du coup les zombies sont capables de travailler, d'exprimer leurs états d'âmes et de prétendre continuer à exister au sein d'une société qui pourtant les pointe du doigt de plus en plus violemment comme un fléau. Marc Fratto montre alors à quel point celles et ceux qui se nourrissent de la haine de l'autre trouvent très vite de nouveaux responsables et bouc émissaires aux travers de notre société. Zombie anonymous décrit comment de petits groupuscules s'appuie sur un climat de trouble pour faire exploser la violence la plus radicale de leur haine de l'autre. Le film de Marc Fratto reste très premier degré malgré l'incongruité de certaines situations et propose de nombreuses séquences dramatiques qui renvoient aux heures les plus noires de l'histoire comme la ségrégation, la persécution des juifs, les agissements du Klan ou simplement le racisme ordinaire. Difficile de ne pas ressentir un léger frisson devant le passage à tabac d'un type qui se baladait simplement dans la rue, l'humiliation verbal d'un zombie travaillant comme simple serveur ou la mise à mort sadique de quelques morts vivants appartenant à un groupe de pensée dont on connait par le biais du film les aspirations et les blessures existentielles. Le film renvoie même aux camps d'extermination avec la visite glaciale d'un centre dans lequel les zombies viennent d'eux même en finir avec leurs conditions en se faisant abattre comme des animaux d'une balle en pleine tête par des bourreaux hilares d'exploser du zombie. Marc Fratto parvient à donner à son film une véritable dimension dramatique comme l'atteste la puissance de la séquence pourtant bateau durant laquelle un des hommes de main de ce groupuscule anti-zombie doit être abattu avant de devenir un mort vivant à son tour.

    Zombies Anonymous de Marc Fratto

    Mêmes si elles ne fonctionnent pas toutes à l'écran, même si certaines sont futiles et sous exploitées et que d'autres sont carrément brillantes Zombie anonymous est un film qui a le mérite de proposer de nombreuses très bonnes idées. On pourrait citer en vrac la récupération commerciale de l'épidémie par des multinationales qui vendent avec des spots publicitaires des cosmétiques pour paraître vivant, les zombies qui s'injectent comme une drogue une sorte de smoothie d'humains passés au mixer directement dans le cerveau, le dilemme des zombies comprenant que le seul moyen de rester en forme (bon tout est relatif!) est de manger de la chair humaine, les morts vivants organisant une résistance contre les humains, la cohabitation quotidienne entre morts et vivants.... Zombie anonymous est bourré de petites choses parfois très intelligente et parfois très con comme le coup des donuts (??), mais cela fait incontestablement plaisir de voir un film qui donne autant de crédit à construire un univers aussi délirant que parfaitement tangible. Le film sous des aspects assez amateurs qui ne tromperont personnes offre des situations puissante et quelques images profondément iconique comme le commandant(e) de ce petit groupe d'extrémiste prostrée dans une salle de bain rongeant sa haine et son désir de revanche drapée dans une bannière étoilée. Totalement premier degré tout en étant teinté de notes humoristiques le film installe doucement une tension larvée d'un monde pouvant alors se déchirer sur une sorte de guerre entre morts et vivants, ce qui permet à un zombie de dire non sans une pointe d'ironie « Nous gagnerons forcément cette guerre car à chaque fois que notre ennemi perdra un homme nous récupérerons un soldat ».

    Zombies Anonymous de Marc Fratto

     Le plus gros soucis concernant Zombie anonymous réside dans une rupture de ton assez brutal et pas très heureuse qui va s'opérer environ au deux tiers du film. Marc Fratto semble en effet totalement changer de cap au bout d'une heure de film en abandonnant la thématique pourtant passionnante mise en place pour verser dans un film gore plus rigolard et un affrontement classique entre humains et zombies débouchant sur un carnage certes assez fun mais pour le coup un poil déplacé. La résistance des morts vivants devient une sorte de secte fanatique new-age sans grand intérêt et l'aspect politique s'estompe au profit d'une vengeance personnelle basée sur un plan foireux et bien moins captivante. Le film reste tout à fait regardable généreux dans ses délires et ses débordements d'effets gore mais il est assez frustrant de voir un film jusqu'ici intelligent se finir sur une note bien plus anodine. La rupture de ton dans le sens inverse aurait sans doute beaucoup mieux fonctionner en donnant à un film à priori assez léger une soudaine profondeur. On ne va pas non plus bouder son plaisir puisque Marc Fratto est extrêmement généreux dans ses délires et nous offre quelques très bon gag comme le gros qui tente de se cacher derrière un petit tronc d'arbre ou encore cette femme zombie qui s'enfuit en courant et se tape lamentablement un mur de plein fouet. Marc Fratto assure plutôt bien et si le manque de moyens se fait cruellement sentir lors du gunfight en forêt qui manque de puissance du fait d'un découpage et d'un montage assez poussif en revanche le carnage finale est mené lui sur un rythme d'enfer.

    Zombies Anonymous de Marc Fratto

     Si niveau maquillage le film alterne le meilleur et souvent le pire à base de visages livides peints en blanc aux yeux noircis en revanche niveau gore Zombie anonymous n'y va pas de main morte et offre des effets sanguinolents aussi nombreux que réussis malgré l'étroitesse de son budget. On ne compte plus les têtes tranchées ou explosées, les corps éviscérés, les membres arrachés, les éventrations, les coups de couteaux et de scalpels vicieux, les shotguns, les oreilles arrachées à coup de dents avec cerise sur le gâteau (si je puis dire !) un arrachage de testicule au couteau. Un véritable festival dans une ambiance assez délirante entre kung fu fighting et grand guignol pour une conclusion qui certes fait un peu tâche par rapport au sérieux de la première partie mais qui permet de passer un bon moment de bis assez jubilatoire.

    Zombies Anonymous de Marc Fratto

     Zombie anonymouys est donc un film assez bancal du fait de ses deux parties presque antinomiques, un film dont la forme ouvertement bis et le traitement souvent proche de l'amateurisme risque de décourager de nombreux spectateurs. Dommage pour eux car le film de Marc Fratto, indépendamment de ses défauts, est l'un des meilleurs petits films de zombies que j'ai vu depuis longtemps.

     

    Ma note : 07,5/10

      


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    Mon père est femme de ménage

    de Saphia Azzeddine

    France (2011) – Comédie / Film social trop propre

    Mon père est femme de ménage de Saphia Azzeddine

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    Pour son premier film la romancière Saphia Azzeddine choisit d'adapter son second roman éponyme pour livre un film entre comédie , film social, étude de mœurs et teenage movie.

    Mon père est femme de ménage est donc la chronique d'un jeune adolescent de banlieue qui tente de se construire entre une mère alitée, une sœur bien blonde qui rêve de venir miss, des potes de divers origines et surtout un père qui travail comme femme de ménage.

    Mon père est femme de ménage de Saphia Azzeddine

    Le film de Saphia Azzedine possède toute la fraîcheur et tous les défauts d'un premier film se frottant au genre casse gueule de la comédie sociale sur fond de banlieue. Mon père est femme de ménage est parfois très cliché particulièrement dans son angélisme et dans sa volonté par exemple de montrer les quatre amis forcément black, beur, français et juif qui s'entendent à merveille tout en s'amusant des préjugés racistes. Le coté porte étendard d'une banlieue mixte et united colors of unity est certes très positive mais la ficelle reste un peu trop grosse. Visiblement plus intéressé par ses personnages et son histoire que par la technique, Saphia Azzeddine livre un film qui comme trop souvent dans le cinéma français ressemble à un téléfilm sans grandes ambitions plastiques et esthétiques.

    Pourtant Mon père est femme de ménage reste au bout du compte un joli petit film dont la fraîcheur et la tendresse finissent par faire mouche. On passe donc un très bon moment devant cette chronique douce amère qui tord un peu le cou aux images et aux clichés d'une banlieue représentée comme une zone de non droit et de danger permanent. La vision est sans doute très édulcorée mais Saphia Azzeddine montre une banlieue chaleureuse et solidaire dans laquelle se débattent des personnes en quête d'avenir et de reconnaissance sociale. Le film est servi par de très bons dialogues souvent très drôles et très fluide, il est bien agréable de voir un film français dans lequel les personnages parlent d'une manière très naturel comme dans la vie. Les acteurs sont tous très bon avec une mention spéciale pour un François Cluzet impeccable comme d'habitude en père de famille dévoué et autoritaire qui se casse le dos pour offrir avec dignité un avenir à son fils. Mon père est femme de ménage est souvent drôle, parfois touchant mais surtout il se dégage du film de Saphia Azzeddine une vraie tendresse sincère et palpable pour les petites gens ordinaires.

    Mon père est femme de ménage de Saphia Azzeddine

    On oubliera donc les petits défauts du film comme ses aspects romantiques à l'eau de rose pour adolescentes, des placements produits bien trop voyant ( Le petit dej' sponsorisé Casino), quelques crises existentielles qui sonnent vraiment faux et sa fin bien décevante pour ne garder que le plaisir d'une petite comédie sociale et humaine assez réussie.

     

    Ma note : 06/10

     


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