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    Les aventures de Tintin: Le secret de la licorne (The adventures of Tintin Secret of the unicorn)

    De Steven Spielberg

    USA/ Nlle Zélande (2011) – Animation / Aventures / Pur bonheur

    Les aventures de Tintin Le secret de la licorne de Steven Spielberg

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    Jusqu'à présent les adaptations cinématographiques de Tintin se limitaient aux sympathiques films d'animation de Raymon Leblanc et les longs métrages un peu kitchs en prise de vue réel de Jean-Jacques Vierne et Philippe Condroyer. La meilleure adaptation de l'œuvre de Herge restant la série télé d'animation initié et produite par Philippe Gildas en 1991. 20 ans après ce sont deux mastodontes de la superproduction et de l'entertainement qui s'unissent pour redonner vie au célèbre reporter belge. Steven Spielberg, Peter Jackson, le top de la technologie s'unissent pour livrer sur grand écran la plus trépidante aventure de Tintin.

     Le film combine trois album de Hergé pour créer un unique récit dans lequel Tintin se retrouve plonger au cœur de folles aventures qui l'amèneront à faire connaissance avec le capitaine Haddock. Avec son fidèle chien Milou et l'aide des deux Dupont et Dupond le jeune reporter intrépide va parcourir le monde à la recherche d'un fabuleux trésor....

    Les aventures de Tintin Le secret de la licorne de Steven Spielberg

     Avant toutes choses je dois préciser que je ne suis pas un Tintionophile averti même si j'ai comme tout le monde lu de nombreux albums lorsque j'étais gamin. Je ne suis pas un puriste, intégriste, spécialiste de Hergé prompt à m'indigner du moindre petit écart de lecture vis à vis des œuvres originales. Si je comprends parfaitement la colère de certains qui ne retrouvent pas sur grand écran tout à fait les saveurs et la ligne directrice des albums qu'ils vénèrent en revanche moi je me moque un peu de voir Spielberg et ses trois scénaristes condenser, ajouter et proposer de nouvelles choses. Je ne brandirais pas la carte de la trahison pour un simple rot dans un moteur d'avion ou un combat de grues sur un port. L'important n'étant pas de copier mais de respecter l'esprit et sur ce point je trouve que le Tintin de Spielberg est une réussite tout simplement parce que j'y retrouve des sensations que j'avais gamin à la lecture des bandes dessinés.

    Les aventures de Tintin Le secret de la licorne de Steven Spielberg

     Les aventures de Tintin Le secret de la licorne est pour moi une très belle réussite, un grand spectacle familiale intelligent et généreux qui parvient à réunir dans une salle de cinéma autour du plaisir de l'évasion et de l'aventures des enfants de sept à soixante dix sept ans. Le film de Steven Spielberg est aussi et surtout un pur bonheur de tous les instants. Le film séduit d'emblée dès son générique de début à la Catch me if you can, bourré de références aux autres albums de Tintin et qui doucement transporte les spectateurs et le célèbre reporter du carcan de la case et de l'aplat de couleur vers le relief et la motion capture. La toute première scène est aussi un très joli moment et un hommage émouvant à Hergé lorsque la figure du Tintin de Spielberg rencontre le trait et la vision d'un portraitiste belge. On est ensuite totalement immerger et bluffer par l'univers du film, cette forme hybride entre l'animation et le cinéma traditionnel que constitue la motion capture permet de donner vie d'une manière incroyablement palpable et presque émouvante aux personnages issus de l'imaginaire de Hergé. Les décors sont riches et magnifiques, les personnages fidèles à l'image presque inconsciente que nous avons en tête et l'aventure, l'humour, le suspens et l'exotisme sont bel et bien au rendez vous.

    Les aventures de Tintin Le secret de la licorne de Steven Spielberg

     Steven Spielberg nous embarque alors pour 105 minutes de pur bonheur menés sur un rythme d'enfer en enchainant de véritables morceaux de bravoures dont il a le secret. Il existe de toute évidence une filiation entre Tintin et Indiana Jones et l'une des force du film est de permettre de retrouver à la fois l'esprit du reporter belge et de l'aventurier américain condensé dans un même univers. On sent d'ailleurs que Spielberg s'amuse comme une petit fou truffant le film de clin d'œil à son propre univers de la célèbre houppette de Tintin se déplaçant dans l'eau comme un aileron de requin à l'arrivée au village dans le désert au parfum des Aventuriers le l'arche perdu en passant par le side-car semblant sortir directement du troisième volet des aventures de Indy.

    Alors que tant de film peinent à nous en offrir une seule Les aventures de Tinitin Le secret de la licorne comportent pas moins de trois ou quatre scènes d'action absolument extraordinaire. La première est l'évasion de Tintin et Haddock dans les coursives et couloirs d'un bateau, une scène durant laquelle Spielberg exploite à merveille la profondeur de champ de la 3D. On pourrait ensuite citer le crash de l'avion en plein désert après avoir traverser un nuage de turbulences mais c'est encore rien à coté des deux gros morceaux de bravoures que constituent la bataille navale et la poursuite finale. Steven Spielberg affranchit des contraintes techniques et physique fait virevolter sa camera dans des mouvement aériens et limpide nous plongeant en plein cœur d'un abordage entre deux navires sur une mer déchainée ou dans une poursuite trépidante mené à deux cent à l'heure. La caméra semble s'envoler, plonger, foncer, glisser, tourner pour coller à l'action le tout avec un soucis de fluidité et de lisibilité qui honore Spielberg. Outre la virtuosité en apesanteur de la mise en scène de Spielberg il faut saluer la manière absolument génial avec laquelle le réalisateur place ses transitions notamment lors de la séquence de bataille navale entre les images du récit et le capitaine Haddock racontant les faits.

    Les aventures de Tintin Le secret de la licorne de Steven Spielberg

     On trouve rarement de grands films sans des grand personnages et rarement de grands personnages sans grands acteurs. La motion capture permet de donner vie à des figures de cartoon non seulement par l'animation mais surtout par le jeux des acteurs. L'occasion de saluer Zemeckis véritable précurseur et pionner dans le domaine de la motion capture avec Le pôle express, Boewulf ou Le drôle de noël de Scroodge. On peut maintenant parler de performances d'acteurs pour un personnage synthétique et animé et donc saluer pour ce Tintin les prestations de Jamie Bell en Tintin, Daniel Craig en Ivanovich Sakarine, Nick Frost et Simon Pegg en improbable jumeaux Dupont et Dupond ou la petite participation de Gad Elmaleh en Ben Salaad. Pourtant tous se font voler la vedette par Andy « Gollum » Serkis absolument monstrueux en capitaine Haddock. Plus encore que Tintin le capitaine Haddock est la vraie star du film, d'ailleurs c'est au moment de son entrée dans le récit que le film trouve son rythme effréné de croisière. Haddock est de loin le personnage le plus drôle, le plus charismatique et le plus émouvant du film. Andy Serkis parvient à donner une belle profondeur d'âme à cet alcoolique invétéré rêvant d'aventures sur des galions. C'est à Andy Serkis et son avatar que l'on doit incontestablement les plus drôles et surtout les plus beaux moments du film comme le récit dans le désert ou la découverte du chapeau de ses ancêtres comme un trésor plus précieux encore que toutes les pièces d'or qu'il contenait.

    Les aventures de Tintin Le secret de la licorne de Steven Spielberg

     Pour terminer un petit mot sur la 3D relief du film que Spielberg à le bon goût de ne pas utiliser comme un gadget à la mode mais comme un outil technique permettant de plonger le spectateur dans un univers jusque ici confiné et enfermé dans le carcan de cases bi dimensionnelles. Pas d'effets sortants gratuits, une vraie profondeur de champs, un travail sur les différents niveaux du plan (La scène dans le bateau), une immersion totale dans l'action (La scène de la moto tyrolienne) et une plongée dans l'écran pour le spectateurs; Spileberg a juste compris tout ce que devait apporter et offrir la troisième dimension. Les aventures de Tintin Le secret de la licorne est tout simplement le meilleur film 3D relief depuis et derrière Avatar.

     Les aventures de Tintin Le secret de la licorne est donc un grand film populaire au sens noble du mot, une œuvre capable de réunir autour du plaisir et de l'évasion différentes générations de spectateurs. Le simple plaisir de passer un bon moment, la sensation d'un spectacle pour lequel le prix d'une place de cinéma semble encore justifié sont déjà des arguments qui plaident en faveur du film de Spielberg. Si on ajoute le réveil d'une part d'enfance, la perfection technique qui s'efface pour simplement donner vie à une histoire et ce putain de sentiment de bonheur on est définitivement devant un très grand film et un magnifique divertissement

     

    Ma note : 08,5/10

     


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    Après un mois mois d'octobre assez gargantuesque en terme de sorties cinéma et DVD arrive un mois de Novembre beaucoup plus calme. Si on trouve de nombreuses grosses sorties ciné, elles sont en revanche assez peu nombreuses à me faire piaffer d'impatience et du coté des DVD c'est aussi l'accalmie qui prédomine. Tant pis pour le plaisir et tant mieux pour les finances.

     

    Dans les salles obscures :

     L'incontournable est ,avec quelques réserves et craintes de voir un 300 bis, Les immortels de l'excellent Tarsem Singh. Autant le dire tout de suite seul le nom du réalisateur me donne vraiment envie et la perspective de voir quelques images magnifiques dont Singh à le secret avec cette fois ci la profondeur de la 3D.

    Novembre 2011

     Je me laisserais peut être également tenter par Les lyonnais, le nouveau polar de Olivier Marchal qui bénéficie d'emblée d'un sacré casting de tronches avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel Duval, Lionel Astier, François Levantal et Francis Renaud.

     Le troisième et dernier film qui retient mon attention est L'ordre et la morale de Mathieu Kassovitz sur l'affaire des otages de Nouvelle Calédonie en 1988. J'aime bien Kassovitz, j'aime beaucoup le projet mais la bande annonce me laisse assez perplexe. Les premières critiques semblent toutefois assez positives

    Novembre 2011

     Sinon on pourrait encore citer encore trois grosses sorties qui personnelement me laisse poliment indifférent comme The lady de Luc Besson, Or noir de Jean Jacques Annaud ou Contagion de Soderbergh. Je préfère encore porter une petite attention à Time out le nouveau film de science fiction de Andrew Niccol ou Intouchables la nouvelle comédie du sympathique duo Toledano et Nakache.

     

     Dans les bacs DVD:

     Deux indispensables seulement pour novembre avec I saw the devil le thriller coréen de Kim Jee-woon et Cars 2 de Brad Lewis et John Lasseter que je vais enfin pouvoir regarder en 3D. A noter aussi la sortie DTV du bancal mais très intéressant The final

    Novembre 2011

     Pour le reste je me laisserais sans doute tenter en passant par la case location par Hanna (http://www.cinegeouf.com/2011/05/18/hanna-de-joe-wright/), le forcément sympathoche Case départ et Onigamiden un anime japonais de Hirotsugu Kawasaki

     A noter aussi les sorties des saisons 3 de Fringe et 14 des Simpson et puis c'est tout ! Sinon pour se marrer on pourra toujours compter sur Emilya qui nous sort Van Helsing 2 dont le visuel est déjà à pisser de rire

    Novembre 2011 

    Voilà après novembre viendra décembre et on pourra enfin commander des tonnes de DVD au père noël  

     


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    Triangle

    de Christopher Smith

    Angleterre (2009) Fantastique / Drame / Puzzle en boucles

    Triangle de Christopher Smith

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     Triangle est le troisième film de Christopher Smith après  Creep et Severance, c'est également et sans le moindre doute son film le plus complexe en matière de scénario et de mise en scène. Car Triangle s'articule sur la thématique de la boucle temporelle et d'une histoire à priori simple mais en constante reconstruction..

     Triangle c'est l'histoire de Jess,une jeune mère célibataire qui élève tant bien que mal un enfant autiste. Pour se changer les idées elle accepte de partir faire un court voyage en bateau avec quelques amis. A la suite d'une terrible et soudaine tempête l'embarcation fait naufrage et ses occupants se retrouvent contraint d'embarquer sur un mystérieux et immense navire complètement vide. Le temps semble alors s'être arrêté et Jess éprouve un étrange sentiment de déjà vu...

     Triangle de Christopher Smith

    Triangle est un film assez complexe voir abscons, Christopher Smith reconnaît d'ailleurs lui même que son film se prête à toutes les hypothèses et explications possibles. Pour avoir trainer sur le net et lu de nombreuses critiques et avis il est clair que le film ne délivre aucune solution ferme et définitive et que chacun y va de son avis quand on ne botte pas en touche en disant que l'on se gardera bien d'expliquer la fin du film pour ne pas ruiner le plaisir du spectateur. Le film peut être vu comme un pur récit fantastique se déroulant dans le triangle des Bermudes, comme un immense cauchemar se déroulant uniquement dans l'esprit de Jess, comme une relecture moderne du mythe de Sisyphe, comme les errements psychologiques et schizophréniques de cette jeune mère en dépression, comme un film à twist à la Sixième sens, comme un récit de science fiction sur un dérèglement temporel à la Timecrimes.... Bien malin en tout cas celui qui pourra me dire ou commence la première boucle et qui est la Jess originelle.

     Triangle est donc un film assez captivant par sa compléxité mais Triangle n'est pas non plus dénué de défauts et une fois sur le bateau, sorte de Overlook flottant le film se perd parfois un peu dans ses boucles et finit par lasser le spectateur. Une forme assez tenace entre déjà vu et ennuie finit par s'installer et il faudra attendre les vingt dernières minutes du film pour que Smith raccroche enfin les wagons. Si Triangle est un film intéressant, il peine en revanche à totalement captiver ou fasciner le spectateur. L'aspect forcément répétitif des événement finit par lasser même si Christopher Smith prend soin de toujours y apporter un point de vu différent. Le film rame surtout pas mal à installer un vrai climat d'angoisse et du coup doucement mais surement je suis presque totalement sorti du film.

    Triangle de Christopher Smith

     En revanche Triangle confirme que Christopher Smith est un formidable réalisateur et directeur d'acteur. Melissa George qui interprète Jess est très touchante et convaincante et surtout Smith multiplie à l'image des éléments paradoxalement propre à la compréhension et au mystère de son récit. La réalisation de Christopher Smith est juste excellente et le film est bourré de formidables idées de mise en scène comme le passage vers la seconde boucle s'opérant après la traversée d'un miroir comme si le double et le reflet de Jess devenait une identité propre. On pourrait aussi citer les légers bugs d'images qui accompagne un disque rayé comme si le temps peinait à se remettre en place, les nombreux indices et correspondances entres les boucles (le numéro de la maison de Jess est identique au numéro de chambre dans lequel elle tue un des personnages, le bateau miniature sur le flanc que Jess ramasse dans la piscine au début... ). Christopher Smith utilise également beaucoup l'image du miroir et du reflet et il n'est pas rare de voir à l'écran le personnage face à différents type de miroirs qu'ils soient multiples ou brisés. Impossible aussi d'oublier la formidable séquence durant laquelle un personnage se retrouve confronté à l'images de dizaines de ses doubles morts sur un pont du bateau.

     Triangle est un film assez singulier car il offre ce paradoxe étrange que même si l'on s'ennuie parfois fermement en le regardant, on a pourtant envie dès qu'il se termine de le revoir pour tenter de le comprendre et mieux l'analyser, comme une boucle temporelle et éternelle offerte aux spectateurs.

     

    Ma note :  07/10

     


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    Melancholia

    De Lars Von Trier

    Danemark/France/Allemagne (2011) Drame / Fantastique / Spleen apocalyptique

    Melancholia de Lars Von Trier

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    La fin du monde est proche et Lars Von Trier a choisit de la dépeindre de la manière la plus intimiste et intense qui soit. Là ou tant d'autres cinéaste ont trouvé un prétexte à un cataclysme d'effets spéciaux spectaculaires et totalement désincarnés le réalisateur danois pose un regard bouleversant et d'une rare puissance sur les derniers instants de l'humanité. Melancholia c'est la fin du monde version intime, l'apocalypse version spleen....

     Melancholia c'est donc le nom d'une planète qui se dirige vers la terre et menace de la percuter. Deux sœurs Justine et Claire, aux comportements opposés, attendent entre angoisse et sérénité le moment ou Melancholia décidera du sort de la terre.

    Melancholia de Lars Von Trier

     Melancholia est divisé en trois partie; la première est un prologue constitué d'images d'une beauté formelle assez époustouflante et noyé par la musique de Wagner. Des images en forme de rêve prémonitoires semblant directement sortir de l'esprit de Justine, des instantanés allégoriques qui annonce dès le début du film que la fin du monde aura bel et bien lieu et qu'elle sera étonnement paisible et magnifique. On retrouve ici les formidables qualités d'artiste et d'esthète de Lars Von Trier pour cinq minutes fascinantes entre lyrisme, spleen, mélancolie et poésie. Des images qui trouveront toute à plus ou moins long terme un écho dans le futur récit du film et qui annonce par la fin imminente du monde la vacuité des futurs comportements humains qui suivront.

    Melancholia de Lars Von Trier

     Après ce prologue magnifique Lars Von trier revient à une forme plus abrupt de son cinéma en retournant vers les préceptes de son fameux dogme. Ce premier grand chapitre est consacré à Justine (Kirsten Dunst) et à son luxueux mariage dans la propriété de sa sœur et son beau frère. Le chapitre commence de la manière la plus légère qui soit avec un gag, comme une respiration, montrant le jeune couple à bord d'une longue et luxueuse limousine incapable de franchir les virages serrés d'une petite route escarpée de campagne ce qui va occasionner un monstrueux retard à la réception offerte pour leurs noces. Ensuite Lars Von Trier caméra à l'épaule va plonger Justine dans les conventions et les usages d'un mariage qui doucement vont la dépasser et faire naître en elle un profond sentiment de mélancolie désabusé. Alors qu'elle semble avoir tout pour être heureuse Justine va sombrer doucement dans une sorte de dépression et transformer de manière quasiment auto destructive sa soirée de noces en un cauchemar. Pas très loin de Festen, Lars Von Trier met alors au grand jour les petites faiblesse et les grandes mesquineries des hommes. Justine est plongée dans un panier de crabes et au cœur d'un monde dans lequel elle semble incapable de s'inscrire entre un père absent et incapable de l'écouter, une mère psycho-rigide et cassante, un patron qui la harcèle sans cesse pour lui faire cracher un slogan publicitaire, un beau frère totalement obsédé par le cout du mariage et un mari aimant et pressé de se ranger dans le cadre d'une vie bien formatée... Justine sombre alors doucement, le regard vide comme consciente de toute l'absurde futilité des promotions et bonheurs illusoires qui s'offrent pourtant à elle. Entre de fugaces moments de bonheur et des instants profond de mélancolie Justine traverse cette soirée tel un fantôme rejetant la moindre perspective d'avenir. Kirsten Dunst qui n'a pas volé son prix d'interprétation à Cannes est absolument magnifique et donne une belle intensité à ce personnage complexe pour lequel on ressent finalement autant de tendresse que d'antipathie.

    Melancholia de Lars Von Trier

     Le second grand chapitre se concentre plus sur Claire (Charlotte Gainsbourg) la sœur de Justine au moment ou la planète Melancholia doit frôler ou percuter la terre dans quelques jours. Le personnage de Justine a alors totalement sombrer dans une profonde dépression qui la réduit à un état quasi végétatif incapable de se mouvoir. Pourtant à mesure que Melancholia s'approche de la terre Justine retrouve une forme de sérénité alors que Claire sombre doucement dans la peur de perdre tout ce qu'elle aime. Bien plus posé et presque apaisé dans sa mise en scène Lars Von Trier orchestre alors une inéluctable fin du monde dans laquelle, telle des vases communicants, la mélancolie devient sérénité alors que la bienveillance positive se transforme en chagrin et en peur. Léo Ferré écrivait que le désespoir était une forme supérieure de la critique et qu'il convenait de l'appeler bonheur, Justine semble alors trouver enfin dans la disparition d'une humanité qu'elle juge comme le mal de notre planète une forme de paix absolu. Pour Claire en revanche c'est une peur viscérale et une tristesse infini qui accompagne ses derniers instants. L'occasion de dire que le jury de Cannes aurait été bien inspiré d'associer Charlotte Gainsbourg au prix d'interprétation féminine de Kirsten Dunst tant l'actrice nous offre des moments d'intense et profonde émotion confirmant au passage que le soit disant misogyne Von Trier continue d'offrir de superbes rôles féminins. Le final de Melancholia est absolument magnifique, intense et bouleversant et se pose sans conteste comme le plus beau moment de cinéma de cette année 2011. Lars Von Trier cloue littéralement le spectateur au fauteuil par la puissance émotionnel implacable de ce qu'il nous donne à vivre et l'intensité de cet immense moment de cinéma. Jamais sur un écran de cinéma la fin de l'humanité n'avait été aussi intense, puissante, bouleversante et paradoxalement paisible.

    Melancholia de Lars Von Trier

     Lars Von trier réussit une nouvelle fois un très grand film et à moins d'être totalement allergique à la mise en image parfois chaotique héritée du dogme il me semble impossible de ne pas ressortir vraiment ému du film. La planète Melancholia heurte aussi les spectateurs et sa déflagration mélancolique laisse des traces profondes longtemps après la fin du film. Même si elle ne fait que vous frôler cette étrange planète pourrait bien perturber vos sens et réveiller au plus profond un sentiment diffus mais intense de spleen magnifique.

     

    Ma note: 09/10

     


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    La momie Aztèque ( La momia azteca)

    de Rafael Portillo

    Mexique (1957) – Fantastique

    La momie Azteque de Rafael Portillo

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    La momie aztèque est le premier gros succès fantastique du cinéma méxicain. Fort de ce succès, le film connaitra deux suites avec La malédiction de la momie aztèque et le prometteur La momie aztèque contre le robot. Le film de Rafael Portillo est un délicieux mélange un peu kitsch d'humour,de fantastique, de serial et de film de gangsters.

     Le film raconte comment un petit groupe de scientifiques tente de prouver la véracité de leurs travaux sur l'hypnose permettant de revivre des vies antérieures. A la suite d'une nouvelle expérience et afin d'apporter une preuve tangible, ils se mettent en quête de retrouver un objet perdu dans un temple aztèque. Malheureusement en profanant cette sépulture sacrée ils vont réveiller une malédiction vielle de plus de 400 ans.

    La momie Azteque de Rafael Portillo

     La momie aztèque est un sympathique petit film dans lequel on retrouve des réminiscences des classiques de Universal et des films de gangsters hollywoodien. Car finalement la première déception vient du fait que le film de Rafael Portillo, hormis son cadre culturel très marqué, ne semble pas particulièrement exotique. On suit donc avec un certain plaisir les expériences d'hypnose régressive, l'exploration du temple aztèque et le réveil, bien que trop tardif de la momie. En effet l'élément purement fantastique du film n'arrive que lors des vingt dernières minutes du métrage, ce qui est assez frustrant pour les amateurs de monstres qui aurait aimé que la momie aztèque frite les scientifiques et pas seulement pour le plaisir du jeu de mots. C'est d'autant plus dommageable que cette momie possède un look bien particulier et étrange entre le zombie et la créature de Frankenstein, bien loin de la figure habituelle du cadavre en bandelettes. Heureusement pour maintenir l'intérêt le film de Rafael Portillo s'articule également autour d'une sous intrigue impliquant un mystérieux voleur masqué surnommé la chauve souris (un ancêtre de Batman qui a visiblement abusé des tacos) et sa bande de malfaiteurs composés de malfrats à cravates à pois et chapeaux mous. Le film n'est pas non plus dénué d'humour grâce au personnage de Pinacate, un sorte de grand dadais maladroit et trouillard au faciès particulièrement expressif.

     La momie Azteque de Rafael Portillo

    La momie aztèque est un film qui est bourré de petits défauts, si certains participent pleinement aux charmes de ce type de vieille productions d'autres sont bien plus rébarbatifs. On s'amusera donc de cette pauvre chouette empaillée aux mouvements d'ailes des plus mécaniques, à la reconstitution de la civilisation Inca se limitant à un dessin sur un carton, au coups de gong annonçant un danger et à la résolution de l'identité de l'homme chauve souris expédié en trois secondes chrono. Il est bien plus difficile de résister à la très longue séquence de la cérémonie dans le temple Inca, un flashback qui explique la naissance de la momie mais qui ressemble à un interminable spectacle de danse et musique folklorique. La momie aztèque souffre donc surtout de son manque de rythme et d'un dosage bien mal réparti entre les scènes anecdotiques et les moments plus fort.

     La momie aztèque reste donc une petite curiosité fantastique finalement très agréable à regarder pour peu que l'on soit encore capable de s'abandonner aux charmes de ses vieilles productions.

     

    Ma note : 06/10

     


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