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    Mind Game

    de Masaaki Yuasa

    Japon (2004) – Animation / Conte existentielle psychédélique

    Mind Game de Masaaki Yuasa

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    Sorti dans une indifférence polie au Japon en 2004 et 5 ans plus tard en France directement en DVD, Mind game est pourtant l'un des films d'animation le plus novateur, le plus fous et le plus flamboyant sorti depuis longtemps. Le studio 4°C, déjà responsable du film Amer Beton livre avec Mind Game un formidable exercices de styles pour offrir un conte initiatique et existentiel passé à travers un tourbillon incessant d'invention graphique.

    Mind Game de Masaaki Yuasa

    Difficile de résumer l'histoire linéaire de Mind game tant le film part parfois totalement en vrille. On suit tout de même le destin peu commun de Nishi , un jeune homme timide, dessinateur de manga et amoureux depuis toujours de la belle Myon, laquelle s'apprête à épouser un autre homme. Un soir deux truands font irruption dans un restaurant et menacent les deux tourtereaux, Nishi meurt alors lamentablement d'une balle tirée dans le cul. Face à dieu et cette mort peu glamour Nishi décide de s'enfuir pour reprendre sa vie en main et s'offrir une seconde chance. C'est le début d'un voyage qui le conduira jusque dans le ventre d'une immense baleine....

    Mind Game de Masaaki Yuasa

    Ce qui frappe le plus à la vision de Mind game c'est sans aucun doute son inventivité constante et la profusion d'idées graphiques mises à l'image. Le film de Masaaki Yuasa ne possède pas une identité graphique, mais cinquante passant d'images photo réalistes à des univers graphiques presque enfantins avec des formes simples et des aplats de couleurs en passant par des images de synthèse et des tourbillons de couleurs peintes comme des gouaches. Le film est une sorte de tourbillon psychédélique comme si on avait enfermé le spectateur dans un tambour de machine à laver avec les poches pleines de feutres, crayons et peintures. Pourtant Mind game n'est jamais non plus un grand foutoir graphique gratuit et possède une vraie cohérence intrinsèque qui fait que aucune séquence ne semble être un pièce rapportée à la cohérence globale du film. Le film bouillonne tout simplement d'idées graphiques audacieuses, de cadrages étonnants et d'idées cintrées de mise en scène. Si le rythme est parfois totalement frénétique il est aussi capable de se poser pour de formidables moments de spleen et de poésie comme le prouve la très belle scène d'amour entre Nishi et Myon possédant la fièvre d'une toile impressionniste. Mind game est rien de moins qu'une pure merveille de cinéma d'animation dans laquelle le spectateur ne cesse d'être à la fois surpris et fasciné par la multitude de technique et d'univers traversés par les héros du film.

    Mind Game de Masaaki Yuasa

    Mind Game de Masaaki Yuasa

    Mind game est aussi un récit initiatique dans lequel chacun devra trouver son propre chemin pour devenir un élément du grand tout. La vie et le monde ne serait alors qu'une simple perception de l'esprit que l'on pourrait tordre à notre convenance pour y trouver notre place dans un accomplissement individuel. D'une certaine manière Mind game montre que pour trouver le bonheur il ne faut pas se tordre pour se conformer au monde, mais tordre la réalité (qui n'est qu'une vue de l'esprit) pour y trouver sa place.Le film de Massaki Yuasa comporte une dimension de spleen existentialiste sur la façon dont nous pouvons voir le monde et se confronter à celui ci. Le magnifique finale montrant le passé, le présent et le futur fantasmé des personnages principaux est à la fois exaltant et mélancolique. Mais Mind game est aussi un récit bourré d'humour potache, de grands moments de portnawak hilarant et d'une folie créatrice et visuelle contagieuse. Le film joue souvent sur un registre pipi caca qu'affectionne particulièrement les japonais mais cela donne souvent lieu à des moments très drôles comme le prouve le récit de science fiction totalement fou qu'imagine Nishi pour Myon.

    Mind Game de Masaaki Yuasa

    Les aspects les plus expérimentaux, les partis pris graphiques les plus radicaux et le rythme effréné du film pourront décourager de nombreux spectateurs peu habitués à se faire bousculer de la sorte. Pourtant il serait vraiment dommage de passer à coté de ce pur concentré d'énergie, de cette fable initiatique totalement cintrée et surtout de l'un des films d'animation les plus fou et les plus imaginatif de ses dix dernières années.

     

    Ma note 08/10

      


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    Hellraiser Revelations

    de Victor Garcia

    USA (2011) Horreur – Bouse d'enfer

    Hellraiser revelations affich

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    Pour être franc ça faisait un sacré bout de temps que j'avais laisser tombé la saga Hellraiser qui après trois bons épisodes était franchement parti en sucette avec des DTV de moins en moins fréquentable. Le retour dans les mondes troubles des cénobites fut d'autant plus rude que ce Hellraiser révélation est une véritable purge qui aura d'ailleurs mis Clive Barker  himself dans une colère noire après que le film soit sorti en laissant supposer que l'histoire sortait directement du cerveau de l'auteur. Clive Barker répondra alors de façon laconique et définitive sur son compte Twitter que ce film ne sortait pas plus de son cerveau que de son trou du cul, ce qui a le mérite d'être clair.

    Hellraiser révélations suis donc le récit de deux braves couillons partis s'éclater au Mexique et qui vont entrer en possession de la fameuse boîte ouvrant la porte aux plaisirs et à la souffrance. Les deux familles des deux garçons, depuis portés disparus, se réunissent alors pour tenter de comprendre les raisons de leur départ autour d'un souper...

    Hellraiser revelations 02

    Mine de rien Hellraiser révélations est donc déjà le neuvième volet de la série débuté en 1987 avec le chef d'œuvre de Clive Barker. C'est au gentil tâcheron et spécialiste des suites pour le marché de la vidéo Victor Garcia (Mirrors 2, Retour à la maison des horreurs) que revient la lourde tâche de ressusciter les cénobites disparus des écrans depuis plus de cinq ans. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat est tout simplement catastrophique. Victor Garcia nous offre avec Hellraiser révélations une sorte de gloubiboulga d'influences divers et d'images iconiques de la saga Hellraiser tellement utilisées n'importe comment qu'elles perdent immédiatement leur impact. Le film commence comme un énième found footage avec vue subjective des deux adolescents partis vers le Mexique pour s'éclater et se taper des putes (Le syndrome Hostel) pour se terminer comme un home invasion à la Mother's day. Entre les deux Victor Garcia va tenter de combler le vide avec quelques effets gore, des dialogues insipides et environ 15 minutes de cénobites tellement mal filmés qu'ils ressemblent à une bande de bourgeois engoncés dans des costumes latex pour une soirée sado-maso.

    Hellraiser revelations

    Il suffit de voir le Pinhead de cette version pour comprendre immédiatement l'étendu des dégâts, aussi bouffi et charismatique qu'un soufflé aux fromages raté l'acteur Stephan Smith Collins est incapable d'insuffler au personnage mythique immortalisé par Doug Bradley toute la perversité nécessaire. Il faut dire que l'acteur n'est pas vraiment aidé par l'ineptie de ce qu'on lui donne à jouer et la manière bien trop frontale avec laquelle Victor Garcia le place dans le cadre. On est bien loin des poses christique du personnage dans Hellraiser 3 ou de ses apparitions terrifiantes dans les premiers volets. Autant par manque de talent que de moyen Victor Garcia nous offre une vision très boîtes de nuit de l'enfer, tout en filtre bleu. En élève appliqué à copier son modèle sans en saisir le sens, Victor Garcia reprend aussi les images du clochard transmettant la boîte ou de son ouverture assis au milieu des bougies. Mais voilà ce Hellraiser révélations ne transgresse jamais les interdits et abandonne les aspects les plus sulfureux du film original comme les notions de plaisirs par la souffrance, les tentations extrêmes et la mort comme orgasme ultime. Du coup, malgré ses 75 minutes générique compris, on s'ennuie assez fermement devant ce neuvième volet totalement dispensable qui ne tient que sur ses deux trois scènes chocs (et encore tout et relatif).

    La saga Hellraiser semble donc bel et bien morte depuis longtemps et Victor Garcia vient d'ajouter une chape de béton sur la sépulture. Il reste la perspective du remake annoncé depuis plusieurs années mais depuis que Maury et Bustillo et surtout Pascal Laugier se sont retirés du projet la perspective de revoir Pinhead sur grand écran ne fait plus tellement fantasmer les fans du film original. Au dernière nouvelle de ce projet semblant au point mort ce serait Patrick Lussier qui tiendrait la corde pour réaliser le remake.... Wait and see

     

    Ma note 01/10

      


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     Le zombie venu d'ailleurs (Prey)

    de Norman J. Warren

    Angleterre (1977) – Horreur / Science fiction

    Le zombie venu d'ailleurs de Norman J Warren 

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    Encore une fois et malgré son titre français ce film de Norman J. Warren ne comporte absolument pas de morts vivants, en tout cas pas plus que La terreur des morts vivants chroniqué précédemment dans cette bulle. De son titre original Prey est une petite production fauchée bien plus orientée vers la science fiction cheap et l'érotisme seventies que vers l'horreur carnassière des films de zombies.

    Le zombie venu d'ailleurs raconte l'histoire d'une invasion extra terrestre, ou plus exactement l'arrivée d'un extra terrestre venu se paumer bien loin de toute civilisation et qui va rencontrer un couple de lesbienne vivant dans une maison isolée en pleine cambrousse.

    Le zombie venu d'ailleurs de Norman J Warren

    Le zombie venue d'ailleurs est une production indépendante à petit budget dans laquelle l'arrivée d'un extra terrestre devient le plus souvent un simple élément révélateur des troubles d'un couple. En regardant le film on se croirait presque devant un film d'auteur français tournant autour d'un drôle de triangle amoureux avec ce couple de lesbienne en crise et cet homme venant d'ailleurs pour mettre en avant les troubles et contradictions de cette relation. Car le film de Norman J. Warren, malgré son sujet et son univers, comporte finalement assez peu d'éléments purement fantastiques et horrifiques et ressemble le plus souvent à un film ultra-classique (et chiant) sur un couple en crise. Mais fort heureusement ce brave Norman J Warren n'est pas non plus Philippe Garrel et le réalisateur anglais nous offre comme à son habitude et à espace régulier de jolies moments de portnawak à l'humour bien involontaire.

    Le zombie venu d'ailleurs de Norman J Warren

    L'invasion bien craignos de l'entité extra terrestre se limite à des lumières vertes clignotantes observées depuis une fenêtre et notre Alien ressemble les trois quart du temps au gendre idéal un poil benêt (il ne connait rien de notre monde et se contente de répéter bêtement comme un perroquet ce qu'on lui dit) avec son brushing absolument parfait. Venu chercher de la nourriture sur terre notre brave extra terrestre arrive donc chez un couple de lesbienne végétarienne qui a donc fait du broutage de pelouse un véritable mode de vie totalement écolo. On s'amusera donc beaucoup lorsque l'une des deux jeunes femmes nous explique combien il faut aimer et respecter la nature et les animaux juste avant de sortir son fusil avec rage pour faire la peau à une saloperie de renard accusé à tord du massacre de trois poules. Parmi les autres moments bien à part du film on retiendra une partie de cache cache durant laquelle notre extra terrestre habillé comme un immonde travelo cherche les deux jeunes femmes en caressant un petit lapin en peluche. Impossible aussi d'oublier la encore la loooooooooooooooooooongue séquence durant laquelle les deux jeunes femmes tentent de sauver de la noyade et au ralenti notre alien à moumoute qui sombre lamentablement dans 60 centimètres d'eau. Il faut dire que notre brave visiteur d'un autre monde venait de tenter de marcher sur l'eau pour bouffer un pauvre cygne qui ne demandait absolument rien. Mais le clou du spectacle reste les quelques transformation de l'extra terrestre, lorsque celui ci retrouve sa forme initiale qui le fait ressembler à une sorte d'homme félin bondissant comme un cabris sur ses proies comme un chat sur une souris.

    Le zombie venu d'ailleurs de Norman J Warren

    Mais voilà lorsque l'étrangeté devient une norme les films peuvent devenir fascinant... Il serait toutefois bien exagérer d'appliquer cette règle au film de Norman J Warren, mais le climat général du film finit par distiller une ambiance aussi intrigante que singulière. L'ambiance trouble du film entre érotisme et cauchemar, l'aspect surréaliste et abstrait de certaines scènes et l'ambiguïté des personnages parviennent sans aucun soucis à tirer Le zombie venu d'ailleurs bien au dessus du niveau du simple navet de bas étage. Assez bizarrement le film de Norman J Warren est presque aussi chiant que passionnant et le réalisateur parvient à garder l'attention du spectateur (enfin de certains amateurs cinéphages déviants) jusqu'à son final particulièrement réussi mélangeant érotisme sauvage, drame intime, horreur pure et une bonne dose d'humour noir.

    Le zombie venu d'ailleurs n'est donc certainement pas le plus fou et le plus drôle des film de Norman J Warren mais c'est incontestablement l'un des meilleurs. Avec une grande économie de moyen et d'effets le réalisateur anglais parvient vraiment à créer une drôle d'ambiance autour d'un improbable trio amoureux qui ne rêvent que de se bouffer entre eux au sens propre comme au figuré.

     

    Ma note 05,5/10

     


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    Le territoire des loups (The Grey)

      de Joe Carnahan

    USA (2012) Aventures / Survival intime

    Le territoire des loups de Joe Carnahan

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    Après le gros blockbuster crétin L'agence tous risques le réalisateur Joe Carnahan revient sur les écrans avec un film au budget plus modeste, à la dimension plus humaine et certainement plus intime. Le territoire des loups n'aurait pu être qu'un survival de plus (Wilderness version loup) mais en choisissant de traiter son film comme une lente marche funèbre le réalisateur de Narc transforme un récit , somme toute assez basique, en un puissant requiem dramatique.

    Le territoire des loups suit l'aventure extrême de sept survivants d'un crash aérien qui se retrouvent perdus dans l'immensité du grand nord. Ils vont devoir faire face à une nature difficile, des conditions climatiques extrême et surtout tenter de survivre à une meute de loups bien décidée à protéger son territoire.

    Le territoire des loups de Joe Carnahan

    Dès les premiers instant il est parfaitement clair que Le territoire des loups ne sera pas un simple survival entre des hommes et des loups. Quelques minutes suffisent à Joe Carnahan pour décrire un univers masculin un peu minable, à la fois abrupt et désespéré fait de beuveries et de bagarres. Quand au héros du film il est immédiatement montré comme dépressif et suicidaire vivant tant bien que mal avec le poids de la disparition de sa femme. Ca ne respire pas vraiment la joie de vivre et dès les premières minutes, comme les loups le feront ensuite, le spectateur peut ressentir la peur et la mort qui englobe non pas des héros mais des hommes bien ordinaires vivant par habitude. Le territoire des loups traite finalement bien moins des bêtes sauvages que des hommes qui y seront confrontés. Tant pis donc pour celles et ceux qui espéraient le contraire, mais les loups du film ne sont au bout du compte qu'un élément certes important, mais perdu parmi tant d'autres.

    Le territoire des loups de Joe Carnahan

    Le territoire des loups possède tout à la fois le souffle d'un grand film d'aventures, la tension d'un pur survival et la densité d'un requiem. Une grande aventure humaine qui commence par un crash d'avion vraiment spectaculaire vécu et filmé de l'intérieur du cockpit avec un sacré sens de l'immersion. Ensuite une grosse poignée de survivant ( une poignée étant trop petit pour sept individus) va se retrouver confrontée à la nature dans ce qu'elle possède de plus pur et de plus dangereux. Entre des conditions climatiques extrêmes, un espace vierge de toute civilisation et un retour à l'état de simple proie sur l'échelle animale, les hommes vont revenir à un état quasiment primitif. Joe Carnahan filme alors avec ampleur des personnages perdus dans un cadre désespérément blanc et montre une nature à la fois magnifique et hostile. Une simple marche devient alors une expédition et le film réserve son lot de magnifiques moments de tension comme lors de la traversée au dessus de la rivière. Mais les instants durant lesquelles la tension touche à son paroxysme concernent bien évidemment les loups, pas spécialement lorsqu'ils sont à l'écran mais surtout lorsque leur présence menaçante hante l'espace. Impossible d'oublier la lueur de leur yeux dans la nuit, leurs apparitions furtives et surtout leurs souffles et leurs hurlements dans la nuit. Si leurs attaques sont particulièrement furieuse, brutales et soudaines (sursaut quasiment garanti), je reste bien moins convaincu par les confrontations direct que par la peur de les voir arriver. Un sentiment d'autant plus fort que je ne suis pas particulièrement fan de la façon frénétique et illisible avec laquelle Joe Carnahan filme les confrontations direct entre les hommes et les loups. En revanche j'adore ce sentiment d'insécurité, cette tension de la mort qui rôde, ce hurlement de douleur qui crève le silence, ce souffle de la bête qui annonce le dernier pour l'homme et ce danger pouvant débouler de partout.

    Le territoire des loups de Joe Carnahan

    Mais l'aspect qui me touche le plus dans Le territoire des loups est incontestablement sa dimension humaine et cette confrontation de sept types à l'idée et l'acceptation de la mort. Le film de Joe Carnahan sonde à travers les destins de ses sept personnages des questions existentielles qui vont bien plus loin que « putain comment je vais péter la gueule au loup ?». Les sept personnages qui peuvent dans un premier temps être perçus comme des caricatures sont aussi l'expression de différents choix de vie. On a un peu le gros dur, le rigolo, les responsable, le réservé, le père de famille, le protecteur et finalement peut être que tous réunis ne sont que l'expression brouillonne de ce qu'est un homme globalement. Et cet homme va tout simplement se retrouver confronter jusqu'à l'absurde à sa triste condition se limitant à comment je dois vivre en attendant la fin, quelles sont les choses qui méritent que je me battent encore, dois je accepter de souffrir encore alors que la fin est joué d'avance ? Les hommes du Territoire des loups ne se retrouvent pas face à des loups mais tout simplement face à eux mêmes et toute l'apparente absurdité de la vie capable d'en faire à la fois des survivants miraculés et des morts en attente . John Ottway ( Liam Neeson) aura beau demander le secours de dieu, l'homme reste un animal désespérément seul face à son destin capricieux, face à ses choix, perdu dans l'immensité d'un univers qu'il ne pourra apprivoiser et inéluctablement victime au bout du compte. Dès lors comment apprivoiser cette idée de la mort, comment la rendre plus douce, comment simplement l'accepter ? Le territoire des loups est une marche funèbre dans laquelle l'humain se retrouve tout simplement contraint par la nature à l'acceptation de son triste sort. Le film de Joe Carnahan possède une scène que je trouve absolument magnifique et qui est le moment ou Diaz coupe la tête du loup et la jette par terre comme un affront aux loups (un détournement d'une des scènes les plus cliché du survival). Les survivants viennent alors de triompher du sort, ils célèbrent cet instant en mangeant et s'amusant, l'espoir semble renaître un peu. Et là après un court silence arrive un hurlement qui glace le sang, le souffle des loups fait naître une buée à l'orée du bois et le visage fermé les hommes comprennent que la mort est toujours là et qu'elle s'amuse de leurs vains espoirs. Personnellement j'en avais la chair de poule.... Le final du film m'achèvera totalement lorsque John Ottway étalera soigneusement devant lui ce qu'il reste de toutes ses vies disparues et regardera les yeux embués les images des bonheurs perdus avant de se battre une dernière fois contre la mort. On a tellement bouffé du survival dans lesquelles les hommes devaient systématiquement redevenir des bêtes sauvages pour survivre que c'est magnifique de voir des personnages devenir de plus en plus humain à mesure que le récit avance.

    Le territoire des loups de Joe Carnahan

    Le territoire des loups est un grand film qui renoue avec cette traditions des grandes œuvres des années soixante dix dans lesquels les éléments les plus spectaculaires d'une histoire n'étaient que des révélateurs des tourments de l'âme des hommes. Après avoir vu tellement de films vide de sens pour lesquels le spectacle était une fin en soit, ça fait vraiment plaisir de voir un film dans lequel les personnages sont à ce point au centre de tout.

     

    Ma note 07,5/10

     


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    Paranormal activity 3

    de Henry Joost et Ariel Schulman

    USA (2011) – Fantastique / Found foutage de gueule part 3

    Paranormal activity 3 de Henry Joost et ariel Schulman

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    Les Paranormal activity se suivent et bien malheureusement se ressemblent. Après un premier film au buzz phénoménal et sa suite voici donc en tout logique que débarque maintenant la prequel. Le principe est toujours le même et il ne changera certainement pas pour un quatrième volet déjà en préparation. Une question se pose pourtant pour savoir si quatre films étaient vraiment nécessaire pour capter à ce point l'essence du vide ?

    Dans Paranormal activity 3 on explore donc les bandes VHS relatant l'enfance des deux frangines Katie et Kristie pour tenter de remonter aux sources du mal...

    Première déception avec la forme du film les deux réalisateurs (car il fallait bien être deux sur le coup) ne prennent même pas la peine d'utiliser vraiment un support VHS pour être raccord avec les images censées sortir d'un caméscope de 1988. Paranormal activity 3 reprend donc à peu de choses prêt l'esthétisme (oui le mot est fort) des deux premiers films et se contente d'en singer les principes. Mais franchement comment pourrait on sérieusement en vouloir aux producteurs qui parviennent à chaque fois à empocher le pactole avec des budgets ridicules et des films essentiellement basés sur des plans fixes pourris. On nous ressort donc une nouvelle fois les plans interminables de chambres à coucher la nuit et un plan panoramique d'une camera posée sur un ventilateur pour balayer la cuisine et la salle à manger de la maison. Pour le reste on se retrouve encore avec un type qui semble avoir une caméra greffé à l'épaule tant il l'utilise tout le temps et parfois même en dépit du bon sens. Effectivement tout le monde sait très bien que dès l'instant que l'on entend un bruit dans sa maison on part illico l'explorer avec son caméscope.

    Paranormal activity 3 de Henry Joost et ariel Schulman

    Autant dire que l'on s'emmerde assez fermement dans ce troisième opus qui tente toutefois de gonfler artificiellement le vide par quelques jump scare bien foireux comme lorsque la femme de notre homme à la caméra se planque dans un placard avec un masque de monstre (mais quelle farceuse celle là !). Sinon on aura droit à une apparition assez drôle de Casper, des séquences de Bloody Mary devant un miroir, des meubles qui tombent et au sommet de la terreur à quelques portes qui bougent sans raison. Car finalement je me demande si la mécanique d'un Paranormal activity n'est pas là, dans cette façon de filmer le vide pendant des plombes de manière quasiment hypnotique jusqu'à endormir le spectateur et le réveiller en sursaut avec un bruit lui faisant croire qu'il vient d'assister à un monstrueux moment de terreur. Paranormal activity est une sorte de somnifère filmique qui est constitué de 90% de vide, de 3% de rien, de 3% de pas grand chose et de 4% d'un semblant d'histoire. Il faudra donc une nouvelle fois le dernier quart d'heure pour que enfin il se passe un truc à l'écran et que l'on finisse presque par trouver ça bien tellement on se faisait chier à cent sous de l'heure jusque là. Une mécanique totalement et clairement recopier sur l'excellent Blair witch project qui avait lui le mérite d'être en parfait adéquation entre le fond et la forme et surtout de ne pas nous avoir casser les couilles avec trois suites à filmer des branches mortes.

    Paranormal activity 3 de Henry Joost et ariel Schulman

    Paranormal activity 3 est donc une bonne purge dans la droite lignée des deux précédents. Après tant que la bascule budget/recettes sera favorable aux producteurs on risque de voir de nombreuses suites débarquer sur les écrans. Vivement l'intégrale avec 12 heures non stop de chambre à coucher en plan fixe....

     

    Ma note 02/10

      


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