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Fast and furious 6

de Justin Lin

USA - 2013 - Action et rien d'autres

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   Après un très bon cinquième volet offrant une véritable seconde jeunesse à la franchise initiée par Rob Cohen en 2001 et bien mise à mal par la suite, toute la petite équipe de Fast and furious est donc logiquement de retour pour un sixième opus. Justin Lin est toujours au volant solidement accroché à la saga depuis le troisième épisode et Michele Rodriguez effectue pour l'occasion son grand retour à bord.

Cette fois ci la bande des fous du volant est engagé par Luke Hobbs himself (Dwayne « The rock » Johnson) afin de contrer les plans d'une bande de mercenaires tentant de fabriquer une bombe mettant en péril la sûreté du monde. Contre la promesse d'une immunité et la perspective de retrouver Letty, le gang de Dominic Torreto reprend donc du service et s'envole pour l'Europe et plus particulièrement pour Londres.

Fast & furious 6 est un film qui pose assez clairement le problème du bigger and louder et de la surenchère systématique dans l'action conduisant assez souvent au n'importe quoi. Afin de proposer toujours plus que le film précédent où les films concurrents, les blockbusters finissent par se désincarner en n'offrant qu'une longue suite de séquences d'actions spectaculaires mais à peine relier les unes entre les autres pour un semblant d'histoire. En exagérant à peine on pourrait dire que un peu à la manière de la pornographie le cinéma d'action semble réduire de plus en plus les places occupées par l'intrigue et les personnages afin de multiplier les morceaux de bravoures comme si cela suffisait finalement à faire tenir un film debout et satisfaire les spectateurs. Le film de Justin Lin n'a rien d'autres à proposer que de l'action pour l'action et Fast and furious 6 est un peu finalement à l'image de ses voitures customisées rutilantes, pétaradantes, tape à l’œil, rapides mais froides et mécaniques.

Le scénario est donc d'une banalité assez affligeante avec son méchant terroriste, ses projets machiavéliques et ses faux rebondissements à coup de traîtrise comme on en a déjà vu des centaines de fois sur un écran. En même temps il est objectivement difficile de faire la fine bouche sur un script de blockbuster calibré pour simplement enchaîner les scènes d'action. Pourtant, sans vouloir faire le rabat joie, on es tout de même en droit de demander un peu plus de consistance à une intrigue et surtout à des personnages devenus des simples pantins brinquebalés au grès de l'action. Le grand et bel esprit de famille que le personnage interprété par Vin Diesel ne cesse de rabâcher durant tout ce Fast & furious 6 va servir d'unique petite caution pseudo-dramatique à tout le film c'est dire si c'est mince pour permettre une quelconque implication. Pour le reste le film aligne les raccourcis et les incohérences un peu gênantes mais toujours pour justifier l'action comme cette piste d'aviation semblant mesurer 100 bornes ou Luke Hobbs tenant en secret dans son viseur le dangereux criminel qu'il est prêt à tout pour arrêter avant de le laisser s'en aller tranquillement.

Malheureusement même au niveau de l'action à gogo ce Fast and furious finit par agacer un peu tant une nouvelle fois la mécanique prend le pas sur toute dramaturgie. Vin Diesel joue les écureuils volants en étant capable de surfer sur une voiture pour s'envoler entre deux ponts tout en rattrapant Michele Rodriguez en vol avant d'atterrir sur une bagnole le tout sans se casser un ongle ni salir son tee shirt moulant blanc. Visiblement galvanisé par sa nouvelle capacité d'homme volant l'acteur planera même un cour instant pour donner un coup de boule lors de la castagne finale. Mais il n'est pas le seul à se comporter comme un semi super héros car ses potes se mangent des crashs de bagnoles monstrueux avant de ressortir frais comme des roses du matin ou se battent sur des voitures à pleine vitesse sans jamais perdre l'équilibre, le tout avec un aplomb et surtout un sérieux à toutes épreuves. Je suis pourtant assez client du gros portnawak bien foutoir et délirant à la Charlie's angels mais quand on joue la carte du premier degré on se doit de rester dans certaines limites de réalisme. Et puis ce n'est même pas la surenchère de l'action pour l'action qui nuit au spectacle, mais l'absence totale du moindre petit enjeu dramatique à l'image des voitures écrasées par le char d'assaut du méchant semblant toutes vides de conducteurs. Il faut que ça casse, que ça explose, que ça aille vite mais hors de question de montrer les répercutions d'un seul accident pour maintenir le spectateur dans l'exaltation béate du feu d'artifices.

Fast & furious 6 est donc une grosse déception, si il y-a toujours de l'essence dans la machine et des chevaux sous le moteur on a objectivement de moins en moins d'âme qui vive au volant. La plus triste démonstration de cette perte de dimension humaine restera la mort de personnages secondaires dont on se fout à peu près autant que d'une tôle froissée dans le feu de l'action.

Ma note: 05/10