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I Frankenstein

de Stuart Beatty

USA – 2014 – Fantastique / Action

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I Frankenstein s'inscrit dans la droite lignée de films tels que Abraham Lincoln chasseur de vampires ou Hansel et Gretel witch hunter en s'appuyant une nouvelle fois sur un grand mythe historique et culturel (à forte connotation fantastique) pour livrer un film d'action bas du front et crétinoïde dont le seul argument tient dans la débauche d'effets spéciaux.

Résumé I Frankenstein revient à quasiment en écrire le scénario. Le film se débarrasse vite fait de tout l'héritage culturel lié à Frankenstein car après avoir résumé en deux minutes chrono le Frankenstein de Mary Shelley et balancer un grossier clin d’œil à la réplique culte « It's alive », le film plonge la créature de Frankenstein au cœur d'une guerre entre des démons issus des ténèbres et une armée de gargouilles veillant sur l'humanité. Et puis c'est tout ...

Le film a au moins le mérite d'être à l'image de la créature elle même tant il ressemble à un assemblage de morceaux grossièrement recousue ensemble que l'on tente de faire vivre à l'aide de grandes gerbes de lumières et de coup de tonnerre. On prend donc un peu de Underworld, un morceau de Légion, un doigt de Highlander, des bouts de Matrix pour le coté agent agent Smith des démons en civil et des pièces divers à des films déjà cités plus haut comme Hansel et Gretel witch hunter, Abraham Lincoln chasseur de vampires et d'autres morceaux de blockbusters tout aussi avariés. L'histoire de I Frankenstein n'est donc qu'un vague prétexte à servir aux spectateurs peu regardant des combats de type kung-fu, des effets spéciaux, du gros son qui booste les basse et une romance à la con sous couvert de pur divertissement entre la blonde de service et le héros taciturne. Car aussi improbable que cela puisse sembler aux nostalgiques de Boris, la créature de Frankenstein possède dans le cas présent un corps bodybuldé et huilé et il se fight avec des bâtons façon Bruce Lee neurasthénique.

On ne retiendra toutefois que le joli design des gargouilles de pierre car pour le reste les combats sont bien peu spectaculaires, les effets spéciaux finalement bien classiques et jamais Stuart Beatty ne tire son script anémique vers le haut pas plus qu'il ne ne rend hommage à l'un des monstres les plus touchant et charismatique du bestiaire horrifique classique. La créature de Frankenstein prénommé Adam (Pffff!)et interprété par Aaron Ekhart est une sorte de grand gaillard musclé couvert de cicatrices au regard torve et à l'attitude faussement badass sous sa capuche pour lequel il est impossible d'avoir un minimum d'affection. Quand au scénario il est tellement bourré d'incohérences, de facilités, de trous qu'il en deviendrait presque amusant. Stuart Beatty choisit par exemple de situer l'action de son film dans une grande métropole à une époque contemporaine mais exclus quasiment toute âme humaine du décors. La guerre secrète entre démons et gargouilles que les hommes ne doivent surtout pas connaître s'effectue pourtant en pleine ville dans la fureur et le bruit puisque les démons vaincus partent dans des grandes gerbes de flammes vers le sol et les gargouilles défaites montent au ciel dans une grande lumière bleue … Mais bizarrement tout le monde s'en fout à commencer par le scénariste du film. Quand à l'histoire d'amour entre la scientifique blonde de service et notre brave bovin d'Adam elle achève totalement la vacuité d'un script qui n'a pas plus de consistance que de cohérence.

Souvent stupide, à peine spectaculaire, lourd et systématiquement appuyé, volontairement décérébré ce triste (et surtout très con) I Frankenstein se pose d'emblée comme l'un des pires films de 2014. Ce gros gloubiboulga idiot de ce qui se fait de pire en matière de fantastique est une œuvre rapiécée de toutes parts avec des coutures grosses comme le doigt. Des morceaux auxquels il manque un cerveau, des couilles, une âme et un cerveau

Ma note 01/10