• La conquête de Xavier Durringer

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    La conquête

    de Xavier Durringer

    France (2011) – Comédie dramatique / Politique friction

    La conquête de Xavier Durringer

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     Le cinéma français n'a pas pour habitude de traiter à chaud des grands événements politiques et historiques de son passé. C'est donc avec une certaine curiosité que j'attendais La conquête, d'autant plus que le film s'appuie sur le bouquin et les recherches du très respectable historien et documentariste Patrick Rotman.

     La conquête raconte donc la campagne d'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007 entre coups tordus, luttes internes et problèmes intime. Un récit qui confronte le triomphe électorale d'un homme avec la faillite de son couple.

    La conquête de Xavier Durringer

     La conquête est une vraie déception, la faute sans doute à un récit qui tente de coller au maximum à la réalité en proposant une sorte de collage de séquences déjà vus au fil de l'actualité et encore bien présente dans les mémoires. Xavier Durringer nous plonge dans les coulisses d'un panier de crabes dans lequel on se flingue à coup de phrases assassines et de coups tordus mais il manque au film à la fois une distance et un véritable point de vue. La conquête est une film hybride entre fiction et documentaire sauf que la fiction est bien trop terre à terre et que l'aspect documentaire est trop superficielle. La conquête ne fait finalement que raconter des faits disparates et il manque de toute évidence un regard, une analyse et un véritable parti pris de mise en scène. Même si l'on s'amuse souvent devant cette comédie du pouvoir et de ses luttes presque puérils d'hommes en quête de présidence on a surtout la sensation de ne rien apprendre et de ne rien ressentir. Nous vivons une époque ou les faits politiques sont analysés en permanence, décortiqués, expliqués et raillés par les humoristes et les éditorialistes au point que même les off de campagne font souvent la une des journaux. Dans ce contexte le film de Xavier Durringer ne montre strictement rien de ce que nous savions déjà. On en vient très vite à regretter que le film n'ai pas choisit l'option de la pure fiction comme il était un temps prévu de le faire en imaginant les 40 jours suivant la mort de Sarkozy après un accident de voiture, ce qui aurait sans doute totalement délié l'imagination des scénaristes au lieu de les contraindre à ce point à coller à une réalité qui paraît paradoxalement totalement fictive à l'écran.

    La conquête de Xavier Durringer

     Car le plus gros soucis du film de Xavier Durringer c'est que tout finit par sonner faux alors que paradoxalement la majorité des faits sont rigoureusement exacts. Les acteurs sont tous très bon à l'image de Podalydes parfait dans la gestuel, les mimiques et les intonations de voix de Sarkozy ou Bernard Lecoq qui campe un Chirac plus vrai que nature en passant par Samuel Labarthe très convaincant en Dominique de Villepin. Pourtant il reste ce sentiment constant d'imitation aux limites de la caricature qui empêche de totalement adhérer à la crédibilité du film, même si on est bien loin des guignols parfois on flirte avec cet esprit de satire grossissant le trait comme lorsque Chirac parie une caisse de Corona avec un de ses conseillers. On a tellement en tête les vraies images d'actualités et leur pendant purement parodique que celles du film de Xavier Duringer semblent toujours entre deux eaux entre réalisme bidon et parodie mal assumé. Difficile toutefois d'accabler le réalisateur et les comédiens du film puisque c'est le projet tout entier qui de doute évidence était dans cette forme de docu-fiction absolument casse gueule. On a également beaucoup du mal à adhérer à l'aspect plus humain des personnages mis en avant par Durringer à travers la relation entre Nicolas Sarkozy et Cecilia. Ce qui devrait nous émouvoir en montrant les blessures de l'homme derrière la fonction laisse totalement indifférent, pour dire les choses plus clairement; difficile d'émouvoir avec ce statut de président cocu.

     Il reste le plaisir d'une satire à peine assez mordante décryptant les mécanisme, les coups de communications, les coulisses et les coups de putes d'une campagne présidentielle. Malheureusement la réalité dépasse souvent de très loin la fiction et La conquête plus qu'un mauvais film, semble au bout du compte assez inutile.

     

    Ma note 05/10

     

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