• MEGA PIRANHA de Eric FORSBERG

     

    Le meilleur est à venir 

    Les plus fidèles lecteur de ce modeste blog ont forcément déjà entendu parler de Emilya, un doux prénom féminin qui cache un éditeur et distributeur de DVD grand spécialiste du DTV et qui va souvent faire son marché dans les poubelles de ce que les autres n'oseraient jamais sortir. Une aubaine donc pour les amateurs de curiosité et de navets même si le plus souvent l'éditeur se révèle surtout en grand pourvoyeurs de très mauvais films (Scarce, Five across the eyes, Breathing room, Mutants, Welcomme to the jungle). Et puis de temps en temps l'éditeur nous balance de vrais bonnes surprises ( The Zombie diaries, Jack Brooks, Sick Nurses) et des navets tellement monstrueux qu'ils deviennent presque instantanément culte comme ce Mega Piranha balancé de manière bien opportuniste dans le sillon du film de Alexandre Aja. D'ailleurs l'éditeur n'hésite pas une seconde à placer l'appellation 3D sur l'affiche avec écrit en plus petit au dessus « animation graphique », une façon de blouser deux trois consommateurs bien peu regardant qui pourraient saisir le DVD au vol dans un supermarché entre trois boîtes de conserves et un paquet de mouchoirs.

     

    Mega Piranha raconte donc l'histoire d'une invasion de piranha maousse costaud après qu'une expérience scientifique ai mal tournée, c'est d'ailleurs dingue le nombre d'expérience qui tourne mal dans les films d'horreur. Du coup des vilains piranhas mutants à la croissance exponentielle se déplacent vers les côtes américaines en venant du Venezuela. Les USA envoient alors l'agent Jason Fitch mettre fin à ce monstrueux bordel avec l'aide de la biologiste Sarah Monroe et de l'armée locale. Mais pour notre ténébreux héros la mission sera bien plus compliqué que de simplement raisonner les vilains poissons en leur disant « Bon allez ! Venez zouer là!! » (Oui je sais c'est lamentable mais relativement raccord avec le niveau du film )

     

    mega piranha

     

    Mega Piranha est donc une monstrueux navet et quoi de mieux pour le définir que de reprendre la nomination du site Nanarland; c'est un très mauvais film bien sympathique. C'est bien simple tout est irrémédiablement mauvais de l'histoire aux acteurs en passant par la mise en scène, la photographie, la musique et les effets spéciaux absolument lamentables. C'est tellement nul et assumé que ça en devient franchement hilarant et même plaisant à regarder. A la fois scénariste, réalisateur et acteur Eric Forsberg semble être de ses amateurs de cinéma qui écrivent leurs histoires en se foutant totalement du budget qu'ils auront ensuite pour mettre en images leurs délires et qui choisissent alors la voie royale de la série Z clairement revendiquée. On pourra donc tout à tour être totalement consterné par un film tellement mal torché qu'il en est presque indigne et amusé devant cette improbable et hilarant monument à la gloire du portnawak.

     

    mega piranha

     

    La mise en scène de Eric Forsberg est totalement anémique ce qui n'empêche pas le réalisateur de tourner son film comme si c'était un actionner à la Michael Bay avec des accents de thriller à la 24 heures chrono le tout épicé d'un film catastrophe à grand spectacle. A l'écran on assiste surtout à une débauche d'effets de mise en scène qui deviennent très vite fatiguant le tout étant agrémenté de bruitages accompagnant le moindre effet ou plan de coupe. Mega Piranha c'est comme le Comic strip de Gainsbourg ça fait « clop, pop, wizz, zzzz, pffff » à longueur de temps. On pourrait ajouter une photographie absolument immonde usant et abusant de filtres colorés jaunâtre sans doute pour figurer la chaleur de l'Amérique du Sud. Le film enchaîne alors les séquences improbables et les moments hilarants comme lorsque le personnage de Jason Flitch s'échappe d'une caserne en faisant des roulez boulé dans le vide et en évitant les deux figurants censés représentés les gardes de toute une armée. Les fans apprécieront également les séquences filmés depuis l'intérieur du cockpit d'un hélicoptère à peu de choses près aussi crédible que le cockpit d'avion dans Plan 9 from outer space de Ed Wood et les stock-shot qui servent parfois jusqu'à trois fois dans une seule et même scène. Quand à la grande attaque de la côte des USA en Floride, elle se limite niveau panique générale à cinq pauvres figurants perdus sur le sable d'une plage aussi déserte qu'un lundi d'hiver sur la mer du Nord. Impossible également d'oublier comment les héros galèrent lors d'une course poursuite en voiture pour semer des soldats à leur trousse, des efforts après lesquelles ils ne trouveront rien de mieux que de partir à pieds pour se faire finalement rattraper comme des gros blaireaux.

     

    mega piranha

     

    Du coté du casting il faut saluer la performance de Paul Logan qui réussit l'exploit d'être tout aussi impassible que totalement inexpressif pendant 90 minutes. Il peut arriver n'importe quoi à son personnage, peu importe qu'il soit triste, déterminé ou amoureux il garde toujours et irrémédiablement une seule expression faciale. Un atout non négligeable qui permet à l'acteur de garder un sérieux de circonstance y compris lors des moments les plus décalé du film comme lorsque son personnage couché sur une plage fait des moulinés avec ses petites jambes pour boxer les piranhas qui tentent de venir le bouffer ou quand il suce sa batterie de portable pour la recharger. L'acteur reste également impassible lorsque il nous sort avec un ton des plus concerné des répliques aussi farfelu que « J'ai d'autres poissons chats à fouetter », « Piloter un hélicoptère c'est comme faire du vélo sans les petites roues » ou « Vous devriez arrêter la science pour faire du tunning ». L'acteur parviendrait presque à rester crédible lorsqu'il informe ses supérieurs qu'il va aller botter le cul à main nues des piranhas qui viennent juste d'exploser un sous marin nucléaire.

     

    mega piranha

     

    Niveau effets spéciaux on reste dans le grand n'importe quoi et l'amateurisme le plus honteux. Si les piranhas grandissent de manière exponentielle selon le scénario ils changent aussi de taille en fonction des scènes et ceci de manière totalement anarchique. Les proportions, la logique et le respect des échelles n'étant visiblement pas intégrés dans les programmes informatique des concepteurs des effets spéciaux on se retrouve avec des poissons passant d'un plan à l'autre à des tailles allant du gros poisson à la baleine capable de gober un hélico ou de s'encastrer dans un immeuble. Les piranhas numériques sont totalement pourris et incrustés comme des sagouins à la va comme j'te pousse dans l'image pour des résultats souvent consternant. Les idées les plus bis au service minimum des effets les plus ringards, voilà comment on pourrait résumer les ambitions de Mega piranha. Un sous marin nucléaire bouffé par des piranhas, un navire de guerre coulè par une attaque de sales bestioles, des poissons géants qui sautent de l'eau pour venir ravager des villages côtiers, des piranhas gobant des hélicoptères en plein vol.. Vous en aviez peut être rêvé et bien Eric Forsberg l'a fait, certes avec les pieds, avec des effets spéciaux indigne d'un vieux kaiju eïga japonais mais il l'a fait.

     

    mega piranha

     

    Mega Piranha se classe donc comme un navet de première bourre, un de ceux que l'on a envie de revoir avec des potes, que l'on a envie de faire découvrir aux autres. Un film tellement mauvais qu'il deviendrait presque indispensable, une bouse magnifique, un vrai grand et magnifique nanar.

     

    Ma note classique : 01/10

    Ma note cuisine de navet: 08/10

     

     

     

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