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    The dictator

    de Larry Charles

    USA (2012) - Comédie

     

    The dictator de Larry Charles

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     The dictator est donc la troisième collaboration ente Sacha Baron Cohen et le réalisateur Larry Charles après Borat et Brunö. Toutefois le film marque un retour à la fiction pur et dur et abandonne le format de pseudo documentaire et cinéma vérité qui faisait le sel des deux précédents délires du duo. The dictator est donc une comédie assez classique dans laquelle la force corrosive de l'humour de Sacha Baron Cohen se retrouve d'un coup considérablement amoindri.

    The dictator raconte donc l'histoire du général Aladeen, dictateur de son état et ennemi juré de l'occident. A la suite d'un voyage diplomatique aux USA, le général Aladeen est victime d'un complot organisé par son oncle Tamir et se retrouve jeté à la rue alors qu'un sosie prend sa place à la destiné du pays.

    The dictator de Larry Charles

    Avec The dictator on retrouve donc la mécanique bien huilée des précédents films avec Sacha Baron Cohen dans lesquels un type hors norme se retrouve plongé dans un univers qui n'est pas le sien et dont il va révéler contradictions. Après le rapeur crétin se retrouvant en politique, le journaliste du Kazakhstan et la fashion victime gay perdus dans les errements idéologiques et puritains des États Unis, voici donc que débarque le dictateur faisant l'apprentissage de la vraie vie au coté d'une féministe, écologiste et pacifiste. Le gros soucis c'est que si cette mécanique faisait merveille dans la forme documentaire des deux précédents films, cette fois ci elle tombe souvent à plat. On sentait dans Borat et plus encore dans Brunö que Sacha Baron Cohen prenait un malin plaisir à pousser ses interlocuteurs de plus en plus loin dans l'absurdité crasse de leurs réactions pour en révéler toute l'horreur comme dans l'hallucinante séquence du casting des enfants de Brunö. Le sens de la provocation, le talent d'improvisation et le coté performer de Sacha Baron Cohen faisait alors des étincelles et mettait carrément le feux aux poudres du politiquement correct en tout cas bien plus que dans le carcan d'un récit calibré par l'écriture.

    The dictator de Larry Charles

    On ne retrouve pas non plus dans The dictator cette délicieuse prise de risque de la part de Sacha Baron Cohen qui encore une fois faisait le piment de Borat ou Brunö comme lorsque l'acteur se promenait en gay extraverti en Israël ou quand il s'aventurait à un discours anti américains dans une salle de rodéo remplie de rednecks. Du coup The dictator semble bien trop facile, trop mécanique, trop confortable et trop formaté dans son discours y compris dans la dénonciation des dérives de la politique sécuritaire et économique des USA. Le choc des cultures possède bien moins d'impact lorsque il se frotte à des comédiens que lorsque il agissait comme un miroir en révélant l'absurdité du monde. Jamais dans The dictator le rire ne devient gênant ou embarrassant par la force de l'horreur absolu qu'il dénonce comme c'était le cas lors des deux films précédents. N'ayant jamais besoin d'aller trop loin pour obtenir la réaction de ses interlocuteurs puisque cette dernière est déjà écrite Sacha Baron Cohen semble du coup se contenter du minimum. Sur le fond rien ne titille, rien ne gratte, rien ne pousse le spectateur à des interrogations désagréables Aladeen restant un dictateur fantoche et guignol dont les pires exactions sont rarement mises en lumières car même les gens qu'il est censé exécuter sans pitié restent finalement vivants. Même le grand discours final, hommage maladroit à celui du film de Chaplin, tombe à plat tant Sacha Baron Cohen ne fait que répéter ce que de nombreux films ont déjà dénoncer avant lui comme les intérêts des marchés ou les dérives totalitaires d'états démocratique sous couvert de sécurité.

    The dictator de Larry Charles

    Fort heureusement le charisme le sens de la comédie de Sacha Baron Cohen permettent toutefois de passer un bon moment. Le sens de la provocation et l'humour trash sont toujours aussi présent bien que assez inoffensif et l'on s'amusera beaucoup de nombreuses scènes fonctionnant souvent comme autant de sketchs. C'est aussi avec un immense plaisir que l'on retrouve Anna Faris toujours aussi drôle et juste dans le rôle de Zoey et de nombreux caméos bien sympathique de Megan Fox à Gad Elmaleh, en passant par Garry Shandling ou Edward Norton. The dictator reste donc une comédie des plus agréable qui titille le mauvais goût et l'humour scatologique sans tomber dans la vulgarité crasse mais il est bien difficile de ne pas laisser la déception l'emporter tant Sacha Baron Cohen semble jouer sur du velours et parfois tourner à vide dans son propos. Le pseudo bêtisier de fin de film ressemble d'ailleurs à du remplissage visant à atteindre une durée minimale à une exploitation en salles.

    The dictator de Larry Charles

    The dictator est donc une vraie déception et un film bien fade par rapport à Borat et Brunö, le film se place même un poil en dessous de AliG qui avait le mérite de faire découvrir l'univers barré de Sacha Baron Cohen. Un film mineur à moins que je ne devienne de plus en plus exigeant vis à vis de l'acteur et créateur génial de Borat et Brunö.

     

    Ma note 06/10


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    Nous voici donc au mois de juillet et presque déjà en mode vacances puisque je dois me pousser un peu pour que cette petite chronique mensuelle arrive dans les temps ne se rebaptise pas le meilleur est déjà passé.

     

    Dans les salles obscures:

    L'incontournable de juillet sera incontestablement le nouveau Batman avec The dark knignt rises de Christopher Nolan qui va envahir les écrans le 25 juillet. Car contrairement au Amazing Spider-man de Marc Webb dont je me moque assez poliment le nouveau chapitre des aventures du chevalier noir devrait s'inscrire dans la lignée sombre et spectaculaire du précédent épisode.

    Juillet 2012

    Grosse attente et curiosité également pour le Holy motors de Léos Carax dans lequel l'excellent et trop rare Denis Lavant voyage de vie en vie l'espace d'une journée. Le réalisateur ambitieux et souvent flamboyant de Mauvais sang et Les amants du pont neuf devrait offrir en tout cas un bien singulier voyage aux spectateurs.

    Juillet 2012

    Parmi les autres sorties je retiendrais une jolie flopée de films potentiellement divertissants et sympathique comme Les kaïras de Franck Gastambide, les trois stoooges version Farrelly avec Les trois corniauds, Rock forever de Adam Shankman et dans un autre genre Les chroniques de Tchernobyl de Bradley Parker.

    A noter également les sorties de La vie sans principe de Johnnie To, Mains armées de Pierre Jolivet et du polar italien A.C.A.B all cops are bastards de Stefano Sollima qui pourrait renouer avec l'esprit des policiers ritals des années 70/80.....

     

    Dans les bacs DVD:

    L'incontournable de mois de juillet sera le culte et traumatisant Schizophrenia de Gerald Kargl dans une édition collector avec presque deux heures de bonus dans lesquels on retrouvera Gaspar Noe et Jorg Buttergeit. A signaler aussi que le fort sympathique Tucker and Dale fightent le mal avec en bonus un court métrage avec les deux héros fera office de DVD mad pour le double numéro de juillet et aout.

    Juillet 2012

    La dame en noir de James Watkins ,passé bien trop vite en salles, arrivera en DVD le 14 juillet dans une édition assez sommaire. A noter aussi la sortie de John Carter de Andrew Stanton avec 45 minutes de scènes coupées le 11 juillet.

    Et puis une bonne salve de DTV alléchant attend les amateurs de fantastique et d'horreur avec Le jour des morts de Steve Minner, Dylan dog de Kevin Munroe, The incident de Alexandre Courtes et La maison des ombres (The awakening) de Nick Murphy.

     

    Voilà c'est tout pour juillet, rendez vous le mois prochain .....

     


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    _____ Les boloss  de Ben Palmer – 2011 ______________________________________________________________

     Saison 2012 Episode 08 Adaptation grand écran de la série télé Inbetweeners, le film de Ben Palmer s'articule sur la trame ultra rabattue des adolescents maladroits en quête de leurs premiers émois sexuels. Rien de bien original donc dans ce film qui arrive après la bataille et des tonnes de films comme Supergrave, les American Pie et plus loin encore les Porky's et A nous les petites anglaises. Les personnages sont eux aussi trop classique et proche des éternels archétypes du genre même si la bonne humeur et le naturel du quatuor de comédiens permet de rendre attachante cette petite bande de loosers de la drague. Niveau humour on es souvent dans un registre assez régressif avec des gags à base de vomis , de cacas et forcément d'obsessions purement sexuelles. Mais finalement la seule chose que l'on demande à une comédie c'est d'être drôle et divertissante et sur ce point Les boloss rempli parfaitement son rôle. Mené sur un tempo aussi frénétique que soutenue le film de Ben Palmer balance tellement de gags et dialogues savoureux aux spectateurs qu'il est impossible de ne pas passer 90 minutes le sourire aux lèvres.

    ___________________________________________________________________________________ Ma note 06,5/10 ______

     

    ______ Intruders  de Juan Carlos Fresnadillo – 2012 ___________________________________________________

     Saison 2012 Episode 08 5 ans après le tétanisant et spectaculaire 28 semaines plus tard le réalisateur espagnol Juan Carlos Fresnadillo revient sur un registre plus intime de l'horreur avec Intruders. Dans ce film on suit simultanément deux jeunes enfants, à deux endroits distincts (Espagne et Angleterre) mais aux prises avec un même boogeyman sans visage qui va les terrifier en se terrant dans l'ombre. Intruders démarre plutôt bien installant un vrai climat d'angoisse tout en posant des questions pertinentes sur l'universalité des peurs et la fascination des enfants pour la cruauté et la noirceur des contes. Le boogeyman du film qui ressemble un peu à un nazgûl de Lord of the ring est lui aussi assez réussi distillant un climat anxiogène prenant. Pourtant à mesure que le film avance c'est surtout l'ennuie qui s'installe et le sentiment que le film commence très vite à tourner en rond jusqu'à son dénouement reliant les deux histoire qui reste relativement prévisible. Le film tout en étant servi par un très bon casting (Clive Owen - Carice Van HoutenPilar Lopez de Ayala) et deux gamins très convaincants ( Izan CorcheroElla Purnell), tout en proposant des axes narratifs intéressants comme une recherche de vérité spirituelle ou médicale ne parvient malheureusement pas à captiver l'attention bien au delà se sa première moitié. Intruders reste néanmoins un bon film fantastique solide et premier degré mais pas assez immersif pour tenir totalement ses nombreuses promesses.

    __________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 ________

     

    _____ Making off  de Cedric Dupuis – 2011 _____________________________________________________________

    Saison 2012 Episode 08 Petite production française tourné directement pour le marché de la vidéo Making off ne laissait rien de présager de vraiment captivant. Le jeune réalisateur Cedric Dupuis décide de plus ou moins se mettre en scène et en abîme à travers l'histoire d'un jeune homme qui plaque tout pour tenter de réaliser en amateur et avec quelques amis le plus grand film d'horreur de tous les temps. Prétentieux, imbu de sa personne, narcissique et colérique le jeune homme va finir par lentement assassiner son casting devant la caméra pour faire ,en plus de son film, le plus grand making of de l'histoire du cinéma. Si Making off est loin d'être un très grand film en revanche il possède suffisamment de qualités pour se démarquer de la masse du tout venant du DTV. Trash et assez jusque boutiste dans l'horreur Making off n'échappe pas à une forme de surenchère provocatrice (Le réalisateur signe ses meurtres par le viol systématique des cadavres) mais va au bout du bout de son concept montrant quelques absurdes atrocités avec toujours une  bonne grosse touche d'humour particulièrement noir. L'acteur Olivier Bureau qui incarne donc Cedric Dupuis se livre à un véritable show et s'avère assez bon dans le registre de l'enfoiré psychopathe que l'on va adorer détester un peu à la manière de Michel Muller. Le casting est d'ailleurs dans l'ensemble très correct les comédiens s'amusant beaucoup à être naturel à l'écran tout en jouant comme des quiches dès que leur pote les filme pour les besoin de son film. Car Making off sous ses aspects de gros délire gore et régressif parle aussi des difficultés à être pris au sérieux dès lors que l'on tente de tourner un film d'horreur, de la prétention tyrannique de jeunes réalisateurs imbus de leur personne, de l'obsession de la reconnaissance médiatique. Correctement mis en scène, dans la limite de son budget et de son statut de film vérité, assez malin quoique excessif, drôle tout en étant monstrueusement glauque Making Off est un petit film ,certes bourré de défauts, mais finalement très attachant.

    ____________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 _______

     

    ________ Les Muppets - le retour  de James Bobin – 2012 ___________________________________________

    Saison 2012 Episode 08 Les Muppets reviennent sur grand écran ou presque puisque le film de James Bobin orchestrant le revival des célèbres marionnettes créées par Jim Henson se fera directement en DVD chez nous. La joyeuse bande d'intermittents du spectacle emmené par Kermit la grenouille est donc de retour pour tenter de sauver le studio de leurs illustres frasques d'antan menacé de destruction par un magnat du pétrole. C'est donc avec un immense plaisir que l'on retrouve la bande de Kermit avec Miss Piggy, Scooter, Fozzie, Gonzo, Animal et son orchestre, Le chef suédois, Sam l'aigle, les poules, l'enorme monstre poilu, les cochons dans l'espace... Un plaisir d'autant plus fort que James Bobin visiblement très amoureux du show original en respecte l'esprit comique sans jamais le dénaturer avec distance ou cynisme. Sur une trame très classique et proche des Blues brothers on suit donc avec beaucoup de plaisir les retrouvailles et la reconstitution du groupe pour un dernier baroud d'honneur dans une ambiance certes un peu kitsch (Les chanson sont bien tartignoles) mais joliment positive. Outre le plaisir nostalgique et les nombreuses guests du film (Zack Galifianakis, Jack Black , Mickey Rooney, Emily Blunt entre autres ) Les Muppets le retour porte aussi un regard assez cruel sur la manière dont la télévision ne cesse de devenir plus en plus cynique et imbécile n'accordant qu'une place opportuniste à la nostalgie. Les Muppets le retour est donc une bonne surprise qui titille notre fibre nostalgique et qui ne serait ce que pour le célèbre générique joué en live sur scène mérite largement d'être vu. Déception en revanche de ne pas retrouver pour la version française les voix mythiques de Roger Carel, Micheline Dax, Francis Lax, Gerad Hernandez (et le regretté Pierre Tornade) qui ont tellement bercés mon enfance.

    ____________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 ______ 

     

    Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued ....

     

     

     


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    La série des Guinéa pig est sans doute l'une des saga les plus crapoteuse et sulfureuse du cinéma horrifique. Cette série de moyen métrage produite au Japon entre 1985 et 1990 doit surtout son aura nauséabonde à la gratuité des actes de violence qu'elle propose et à une dimension très réaliste qui a longtemps entretenue le doute de prétendus snuff movie. Les Guinéa pig concentrent surtout en un seul film deux tendances actuelles à savoir le found footage et le torture porn en réduisant l'horreur à sa plus simple expression. Je dois dire que hormis une pointe de curiosité malsaine, je n'avais jamais eu très envie de voir cette saga jusqu'à trouver les trois DVD pour 4 euros sur un vide grenier. L'occasion de pouvoir enfin critiquer en connaissance de cause les six films de la série.

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    Devil's experiment 

    La série Guinea Pig Part 01

     Devil's experiment, sorti en 1985 est le premier tout premier volet de la saga. Le « film » se présente comme un moyen métrage de 45 minutes réalisé par Satoru Ogura et il est présenté à l'écran comme un pur snuff movie, une bande vidéo sortant de nul part et racontant une d'expérience ultime sur les limites de la souffrance humaine. Pas de générique, pas de musique, pas d'intrigue, quasiment aucun dialogues, une mise en image rudimentaire avec une caméra vidéo pour 45 minutes à voir une jeune femme subir tortures et humiliations. Inutile d'aller chercher un sens caché, une dimension psychologique, Devil's experiment est une œuvre totalement gratuite qui recherche l'effet choc et vomitif pour mettre à mal le voyeurisme malsain du spectateur. Assez bizarrement le simple fait de se demander en cours de projection « mais pourquoi je continue à regarder ce truc » prouve que Devil's experiment n'est pas non plus totalement foireux et donc un tout petit peu réussi. Il est certain que le film réserve son quota de séquences chocs comme lorsque la malheureuse jeune femme se retrouve recouverte de petits vers grouillants ou lors du final particulièrement éprouvant de l'aiguille. Pour le reste il faut avouer que le film est tellement mal joué, tellement répétitif, tellement mou du genoux, tellement gratuit que l'on s'emmerde finalement assez rapidement. La jeune actrice semble subir les pires tortures sans jamais desserrer les dents, les trois tortionnaires rigolent comme des gamins attardés et certaines tortures qui s'étalent sur de longues minutes finissent presque par faire sourire comme l'interminable séquence de tourniquet sur une chaise de bureau (A ce compte là, autant regarder Jackass c'est tout aussi idiot mais au moins c'est drôle). Finalement on peut franchement s'interroger sur l'intérêt de ce truc sans aucunes qualités cinématographique, aussi crétin que répétitif et totalement gratuit. Il reste la qualité de quelques effets ultra réaliste qui mettent mal à l'aise et le coté expérimental extrême du film.

    Ma note: 03,5/10

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    Flower of flesh and blood

    La série Guinea Pig Part 01

     Le second volet de la saga reprend plus ou moins le concept du premier film. Intitulé Flower of flesh and blood le film de Hideshi Hine montre un homme déguisé en samouraï kidnapper et lentement démembrer une jeune femme innocente. Encore une fois le film est présenté comme un pseudo semi-documentaire s'inspirant d'une vidéo réelle montrant un assassin et son complice. On abandonne donc un peu l'aspect snuff movie crapoteux de Devil's experiment tout en continuant de jouer sur l'aspect Vrai/faux des événements. Pour l'anecdote on prétend que l'acteur Charlie sheen en tombant sur le film aurait immédiatement prévenu le F.B.I, persuadé qu'il était d'être devant un authentique snuff movie. Flower of flesh and blood est carrément monstrueusement plus gore que Devil's experiment, cette fois ci la jeune femme droguée pour que la douleur devienne extase se fait littéralement tailler en pièces par son bourreau. Des effets gore assez impressionnant par leur crudité et leur réalisme. Hideshi Hine filme en gros plans les membres sectionnés et renforce l'impact par des bruitages bien suggestifs d'os brisés. Niveau gore et effets sanguinolents Flower of flesh and blood tape donc relativement fort avec toute la complaisance qui caractérise ce type de film. Pourtant le film n'est guère plus captivant que son prédécesseur, tout aussi mécanique, tout aussi répétitif, tout aussi gratuit et finalement presque tout aussi chiant. On a droit pendant 48 minutes à un tempo immuable montrant l'assassin réciter un pseudo poème expliquant l'endroit du corps sur lequel il va sévir pour faire naître des fleurs de sang, ensuite on change de filtre coloré pour l'ambiance et on passe à l'exécution. Je vais faire naître des fleurs de sang de ses poignets, et hop filtre rouge on coupe les mains; je vais faire naître des fleurs de sang de ses jambes, et hop filtre vert on coupe au dessus du genou; je vais faire naître des fleurs de sang de son ventre, et hop filtre jaune on éventre la malheureuse... Et la tête Alouette !!! On pourra toujours s'amuser du look particulier de l'assassin entre le travestie décatie, le samouraï et Dark Vador et sourire devant le jeu tout en nuance de l'acteur Hiroshi Tamura. La volonté d'aller toujours plus loin, de cultiver l'effet choc finira par emmener Flower of flesh and blood vers les limites du ridicule lorsque l'assassin s'amuse à embrasser un œil fraîchement arraché ou qu'il fait un gros câlin à la tête coupée de sa victime.

    Ma note 05/10

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    He never dies

    La série Guinea Pig Part 01

     He nerver dies, troisième volet de la série rompt assez radicalement avec le concept du snuff movie et du torture porn frontal. Même si ce segment réalisé par Masayuki Kusumi se présente encore via un pseudo scientifique américain introduisant l'histoire comme un récit authentique, on est ici en face d'un film de pur fiction introduisant une bonne dose d'humour et de second degré. He never dies raconte donc l'histoire de Hideshi, un jeune homme solitaire et sans avenir qui décide de mettre fin à ses jours. Il se rend compte, alors qu'il tente de se tailler les veines, qu'il est devenu à la fois increvable et insensible à la douleur ce qui est plutôt emmerdant pour un suicidaire. He never dies joue donc la carte de l'humour noir avec un certain bonheur et offre un spectacle bien plus réjouissant que Devil's experiment et Flower of flesh and blood. L'une des force du film de Masayuki Kusumi est de montrer un personnage qui se lance dans d'atroces auto mutilation avec le sourire alors que c'est souvent la spectateur qui perçoit la douleur à travers des effets gore réalistes qui font mal. Coups de cutter, doigt fouillant une plaie, couteau cisaillant doucement le cou, le spectateur sera certainement bien plus réceptif à l'horreur des faits que le personnage lui même. L'acteur Sato Masahiro est vraiment très drôle et permet de rendre le calvaire de son personnage amusant tout en triturant l'imaginaire des spectateurs. La seconde partie dans laquelle Hideshi décide de s'amuser en jouant au mort vivant est bien moins réussi mais toujours aussi loufoque, sympathique et gore comme lorsque notre brave immortel s'amuse a fouiller sa cage thoracique vidée de ses organes. Amusante et pas si innocente que cela puisque le film dresse un portrait acide de la solitude des petits travailleurs perdus dans le vide de leur existence, He never dies est un joli conte cruel et délirant sur le Japon.

    Ma note 06,5/10

    To be continued ...

     


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    Le grand soir

    de Gustave Kervern et Benoît Delépine

    France/Belgique (2012) Comédie punk

     

    Le grand soir de Kervern et Delépine

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    Pour leur cinquième film le duo Gustave Kervern et Benoit Delépine poursuivent dans l'esprit de leurs deux précédents films (Louise Michel et Mammuth) avec une nouvelle comédie mélancolique, décalée, engagée et sociale. On retrouve donc dans Le grand soir tout l'univers des deux auteurs et réalisateurs avec toujours ce même amour des personnages hors normes symboles d'un esprit libertaire.

    Le grand soir c'est donc l'histoire de deux frères avec d'un coté Not, le plus vieux punk à chien d'Europe et de l'autre Jean Pierre qui travaille comme vendeur de matelas dans une immense zone commerciale. Lorsque Jean Pierre est licencié après un joyeux pétage de plombs, il retrouve son frère et ensemble ils vont décider de mener une révolution à leur manière pour emmener le monde jusqu'à son grand soir.

    Avec Le grand soir on retrouve donc l'esprit et l'univers si particulier de Mammuth , le précédent film de Kervern et Delépine. Une nouvelle fois le duo nous plonge dans l'univers formaté, morne, sécurisé et aseptisé de nos quotidien symbolisé ici par une zone commerciale comme on en trouve dans toute l'Europe. Un monde sécurisé, sous surveillance vidéo, un monde engoncé dans des normes de sécurité, un monde dans lequel on travaille, on consomme, on bouffe mais dans lequel finalement plus personne ne vit vraiment. Formatage des esprits et des comportements, individualisme, consommation, asservissement au travail et au diktat du résultat, une nouvelle fois le duo frappe fort et juste dans sa description désabusé d'un monde dans lequel on se complet sans rébellion. Sans être didactique ni moralisateur Le grand soir montre le paradis de la norme dans lequel l'individu n'est plus qu'une masse informe de consommateurs sécurisés par un décor aseptisé. Plus globalement et à travers quelques scènes à l'acuité d'un scalpel Kervern et Delépine dressent un portrait grinçant du monde actuel avec une férocité et un sens du raccourci qui fait plaisir à voir. La formidable séquence du double monologue des deux frères face à un père qui ne les écoute même plus montre par exemple avec beaucoup d'humour une société dans laquelle tout le monde semble pouvoir s'exprimer puisque plus personne n'est à l'écoute.

    Le grand soir de Kervern et Delépine

    C'est donc dans cet univers que les deux frangins vont faire figure de desperados ou d'indiens iroquois. Les notes d'harmonica de Bashung suffisent alors à transformer ce triste décor urbain en un improbable univers de western. Les deux frangins vont donc se retrouver ,au sens propre comme au figuré, et tenter de reprendre ce qu'ils leur reste de liberté d'agir et de penser, car pour être libre il faut pouvoir s'affranchir de tout. Le simple fait de ne plus vouloir faire partie de cette société et de refuser d'en cautionner les rouages va immédiatement transformer Not et son frère en marginaux dangereux aux yeux du monde et des caméras de surveillance. Le film comporte une scène absolument formidable sur le regard des autres vis à vis des marginaux et des personnages hors normes. Dans cette scène Not (Benoit Poelvoorde) s'amuse à danser comme un fou devant une immense vitrine qui lui renvoie son image comme un miroir. On s'aperçoit alors dans le plan suivant que derrière cette vitre, et sans que Not puisse les voir, se trouvent des familles en train de manger dans un restaurant et qui regardent avec consternation les gesticulations du punk. Not qui est toujours dans son délire très personnel crache alors sur la vitre et donc sa propre image alors que de l'autre coté les gens prennent ce crachat pour une attaque méprisante. Et voilà comment en une petite scène on arrive à presque tout synthétiser sur notre regard vis à vis des marginaux dont les gesticulations nous dérange parfois alors qu'ils ne sont que dans une liberté individuelle exacerbée et dans laquelle ils se moquent éperdument du regard des autres. Ce que Not renvoie comme un miroir c'est l'image de notre triste conformisme et sa liberté nous agresse comme un crachat. Car une nouvelle fois Kervern et Delépine montrent à quel point ils aiment les marginaux, les êtres ivres de libertés, les non conformistes, les extravagants, les allumés, les poètes décalqués qui montrent par leurs singularités que le monde peut être vécu autrement que comme un mouton. D'ailleurs cette affection pour les gentils cintrés se retrouve jusque dans le casting du film qui fait la part belle aux fous furieux.

    Le grand soir de Kervern et Delépine

    Le grand soir s'articule donc autour du duo Albert Dupontel et Benoit Poelvoorde ce qui est déjà en soit un formidable casting car réunir pour la première fois à l'écran le fou furieux de Bernie et l'inoubliable tueur de C'est arrivé près de chez vous est une bien belle idée. Si Albert Dupontel joue sur du velours dans un registre qu'on lui connait déjà en revanche Poelvoorde est assez étonnant dans un registre plus grave et mélancolique que ses rôles de cons habituels comme le montre son émouvante confession et appel à la révolte au micro d'une grande surface. Amaigri, les traits tirés, fatigué Benoit Poelvoorde est à la fois drôle et touchant dépassant de loin la simple caricature du punk anarchiste. Comme souvent le film de Kervern et Delépine fonctionne sur une suite de situations, de rencontres et presque de sketchs grotesque et burlesque. Les deux frères vont donc croiser lors d'une séquence très drôle un voyant qui lit dans les verres de gnôles et interprété par un Gerard Depardieu coiffé d'un magnifique bonnet péruvien, un vigile de nuit plutôt clément interprété par Bouli Lanners, Didier Wampas dans des rêves de concert ou une jeune femme muette et généreuse incarnée par la délicieuse Miss Ming. Mais la plus allumée de tous est incontestablement la mère des deux frangins interprétée par l'incontrôlable Brigitte Fontaine associée ici de son compagnon de toujours Areski. Impossible de vanter sa performance d'actrice car en adéquation parfaite avec le film et en véritable punk qu'elle est dans l'esprit, Brigitte Fontaine reste dans son univers et elle est comme toujours en roue libre totale à telle point que je serais curieux de savoir si Kervern et Delépine ont eu un minimum d'emprise sur son jeu. Alors oui Brigitte Fontaine joue comme une patate, oui elle en fait des caisses, oui elle est totalement à l'ouest mais elle est globalement complètement dans le tempo et la thématique du film. En tout cas la séquence durant laquelle elle annonce à ses fils la pseudo vérité sur leurs géniteurs en roulant des yeux me fait énormément rire. Et puis cette immense artiste possède derrière l'exubérance une sorte de grâce fragile qui me touche beaucoup, de plus elle nourrit ici la bande originale du film de plusieurs morceaux dont le détonnant Baby boum boum avec Bertrand Cantat ou le très pertinent Inadaptée. On pourra aussi s'amuser des apparitions de Denis Barthe (Batteur de Noir desir), Yolande Moreau, Benoit Delépine himself avec un caddie rempli de papier toilette, Chloe Mons et Barbet Schroeder.

    Le grand soir de Kervern et Delépine

    Une nouvelle fois Kervern et Delépine filme sec et brut mais certainement pas n'importe comment. On retrouve cette envie de faire durer les plans, cette mécanique d'un film qui se construit par une successions de séquence pouvant s'apparenter à des sketchs, cette liberté faisant fi des convenances (la mise au point se fait durant le plan), cette façon acérée de filmer notre époque avec urgence caméra à l'épaule. Mais le duo est bien loin de se foutre de tout comme le prouve les nombreuses magnifiques scènes du film comme lorsque les deux frères arrivent dans un supermarché bien décidés à réveiller les esprits endormis. La scène commencent par un long plan totalement flou symbolisant cette masse informe et normalisé de consommateurs, puis passent en bas de l'écran les deux crêtes de Not et Dead comme deux ailerons de requins, comme deux menaces anachroniques, comme deux caractères nettement dessinés par une coupe de cheveux, deux éléments en premier plan comme deux idées claires sur un fond flou et mal définit. Surréaliste, poétique, féroce, mélancolique ou drôle Le grand soir possèdent de nombreuses scènes que l'on prend plaisir à se remémorer après la projection comme le gâteau d'anniversaire, Dupontel se battant frénétiquement avec un arbuste, Not apprenant à son frère comment marcher et faire la manche, le dépôt de CV dans un magasin de jouets ou la rencontre avec un paysan suicidaire. Si certaines scènes sont moins convaincantes comme celle du mariage dans l'ensemble Le grand soir est plein comme un œuf de vrais bons moments de cinéma ce qui reste la marque des grands réalisateurs

    Le grand soir de Kervern et Delépine

    Mais la grande force du film de Kervern et Delépine reste la manière avec laquelle il plonge le spectateur dans une forme d'inconfort moral. Tout comme pour Mammuth je suis ressorti de la projection du film avec un drôle de sentiment et une sorte de spleen et de rage dont j'ai bien du mal à me défaire. Car ce monde d'asservissement au travail, de contraintes au conformisme, de consommation je suis parfaitement conscient d'en faire partie alors que paradoxalement il me ronge et me débecte presque tout autant que Not. Et lorsque les deux lascars du film entament leur révolution et prépare leur grand soir le spectateur se demandera fatalement si il aurait suivit ou non les deux frangins dans leur révolte. Car le constat dressé par Kervern et Delépine est bien amer sur notre pouvoir de révolte et notre peur de la liberté, notre aliénation à pousser des caddies de supermarché tout en vomissant la société de consommation. Seuls quelques marginaux capables d'aller au bout de leur révolte peuvent encore se prévaloir d'être libre dans un monde de solitude et d'individualisme. Le film frappe juste alors forcément il frappe fort mais il parvient à titiller un je ne sais quoi de libertaire et d'espoir dans les esprits de ceux qui recevront le film en plein cœur. We're not dead, nos esprits fonctionnent encore et tout au fond de nous, nous sommes des millions de punks à chiens qui attendent leur grand soir pour sortir les crocs. Les esprits chagrins et pisse froid pointeront du doigts les contradictions d'un film punk et libertaire présenté en smoking sur le tapis rouge de Cannes, se gausseront en faisant de Kevern et Delépine des bobos faisant leur beurre en filmant des gens modeste.... Fuck off ! Comme le disait Bertrand Cantat dans ce pays on ne permet de parler de révolte que aux gens qui n'ont rien pour s'exprimer tout simplement parce que personne ne les entends. Dès l'instant que l'on possède un peu de notoriété, de succès ou de reconnaissance médiatique on remet en cause ta légitimité à parler des pauvres et des modestes puisque tu es riche et privilégié, comme ça avec un peu de chance les plus modestes resteront une masse silencieuse dont personne ne veux entendre parler.

    Il y-a les films que l'on regarde, ceux que l'on aime, ceux que l'on voudrait défendre ou descendre et puis il y-a ces films qui vous collent à la peau comme si ils étaient l'expression de vos propres et profond sentiments. Merci à Gustave Kervern et Benoit Delépine, merci d'avoir réveiller, même si ce n'est que le temps d'un film le punk à chien au fond de moi et au fond de nous. Merci d'avoir réveiller ce désir secret , ce besoin profond de hurler à la mort, de mordre, de pisser sur les devantures de grandes surfaces, merci d'avoir réveiller le chien tout autant que le punk.

     

    Ma note 09/10


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