• Saison 2010 Episode 35

     

     

    Copains pour toujours (2010) de Chris Dugan 05/10

    copains pour toujours

     

    Copains pour toujours (Grown ups) est ,comme son titre l'indique, un film de potes et pas seulement sur l'écran mais aussi en dehors puisque l'on y retrouve toute une petite bande de gens qui ne cessent de se croiser au détour de leurs filmographies respectives. Tout d'abord Chris Dugan le réalisateur et Adam Sandler ici scénariste et acteur qui travaillent ensemble avec ce film pour la sixième fois (Terminagolf, Big Daddy, Rien que pour vos cheveux entre autres...). On retrouve aussi Chris Rock, Rob Schneider et Kevin James tous trois habitués également à tourner régulièrement avec Dugan et Sandler. Copains pour toujours raconte donc l'histoire de cinq amis d'enfance qui se retrouvent pour rendre un dernier hommage à celui qui était le coach de leur équipe de basket lorsque ils étaient enfants. Les cinq devenus des quadragénaires se réunissent alors avec femmes et enfants pour un long week-end et découvrent que leur complicité est toujours aussi forte. Copains pour toujours est un film plutôt sympathique mais aussi assez irritant dans ses nombreuses facilités comiques et sa nostalgie moralisatrice des bonnes valeurs d'antan. Le film de Chris Dugan tourne entièrement autour de cette bande d'amis et de leur complicité à se chambrer dans un joyeux bain de jouvence marquant un retour vers l'enfance. Le film fonctionne plutôt bien sur le registre des quadras se comportant comme des sales gosses et la complicité évidente des différents acteurs permet de rendre cette réunion tout à fait attachante. Malheureusement si de nombreuses répliques font mouches et que certaines situations sont très drôle le film n'évite pas non plus la vanne bien grasse à coup de pets et de pipis dans l'eau, les situations lourdingues et quelques dialogues assez affligeants (Avec comme toujours une réserve sur la version française). Mais le plus énervant reste le sentiment d'une morale un peu niaise sur les vertus des valeurs magnifiques de la famille, de la fraternité, du retour à la nature et de la glorieuse Amérique. Les enfants des cinq amis par exemple sont représentés comme des monstres d'égoïsme, capricieux et impolis obsédés par les jeux vidéos, forcément gratuitement violent, avant de retrouver les plaisirs simple de jouer avec un bout de bois et un caillou. On se croirait dans une publicité pour les knackies Herta et même les adultes finiront par s'y mettre lorsque le personnage de Salma Hayek renoncera à un défilé de mode prestigieux en Italie pour ré-apprendre à faire des ricochets dans l'eau. Clairement les bons sentiments et les élans de psychologie au rabais ne servent pas vraiment le film qui demeure bien plus efficace dans le registre de l'humour même si ce dernier n'est pas toujours bien finaud. Copains pour toujours reste toutefois un film qui permet de passer un très bon moment et de bien se marrer même si parfois le rire devient un poil plus cynique et narquois comme lors de cette scène ou après le lever des couleurs du drapeau étoilé les amis et leurs proches tous bras dessus dessous relâchent un oiseau blessé qui s'envole dans le petit matin.

     

    Le dernier exorcisme (2010) de Daniel Stamm 04,5/10

    le dernier exorcisme

     

    Le dernier exorcisme est un film qui s'inscrit dans la vague des documenteurs, ses films construit comme des documentaires afin de tenter de donner au récit proposé un maximum de réalisme et d'immersion possible. Un genre inventé par Ruggero Deodato, popularisé par Le projet Blair Witch est revenu à la mode depuis quelques années avec Rec ou encore Paranormal activity, un genre qui fait la part belle à la subjectivité et très souvent à la mise en images à l'arrache. Cette fois ci on suit durant tout le film une équipe de télévision qui fait un reportage sur un prêcheur dont le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas très orthodoxe. Le révérend Cotton Marcus est un prédicateur par habitude, un évangéliste adepte du prêche spectacle proche du tour de prestidigitation et un exorciste par tradition familiale. Un homme qui ne croit pas vraiment aux démons et qui accepte par défi d'aller faire un exorcisme pour simplement prouver que tout ceci n'est qu'une affaire de superstition et de détresse psychologique. Quasiment tout l'intérêt du film repose sur ce personnage de révérend singulier brillamment interprété par Patrick Fabian dont la personnalité permet de maintenir le spectateur dans l'histoire pendant une bonne partie du film. On découvre un homme particulièrement cynique, vénal , magouilleur et tricheur, une sorte de VRP charismatique de l'église mais dont la vocation reste pourtant profondément ancré dans des valeurs d'aide et de partage de la souffrance des autres. Durant toute la première partie du film Daniel Stamm d'une manière assez habile montre par sa forme documentaire et son personnage refusant le surnaturel combien son histoire refuse d'emblée de sombrer dans un fantastique trop grandiloquent pour s'inscrire dans la réalité des faits. Une première partie qui est sans doute construite paradoxalement pour tenter de faire croire à une fin pourtant totalement en contradiction avec le reste du film. Car en dehors de ce personnage et de cette approche pour le moins original de destruction de l'imagerie mythologique de l'exorcisme popularisé par le film de Friedkin, Le dernier exorcisme n'a finalement rien de bien satisfaisant à offrir. La mise en images pseudo-documentaire et subjective souffre de trop nombreuses incohérence et facilité pour être crédible laissant trop souvent la place à un montage ouvertement cinématographique et trop souvent souligné de musique pour nous faire avaler la couleuvre du reportage sur le vif . Le film s'offre aussi quelques divagation douteuse comme lorsque la jeune fille possédée s'empare de la caméra pour aller tuer un chat (??). Quand au final très inspiré par le traumatisant film Le projet Blair Witch, avec toute l'intensité en moins, ne fera que confirmer une forme bien plus accessoire que vraiment pertinente. Mais c'est dans son final que Le dernier exorcisme perd toute crédibilité lorsque Daniel Stamm nous ressort d'un coup toute la panoplie de L'exorciste façon Friedkin juste après nous avoir montré qu'il ne fallait pas croire à ce genre de conneries. Du coup je n'y crois plus moi même et cette fille qui roule des yeux, se tord dans tous les sens et sort des grossièretés avec la voix rauque me fait forcément bien plus sourire que trembler.... Ça tombe bien puisque Daniel Stamm semble ne plus y croire lui même multipliant les dialogues stupides à base de taillage de pipe et de révélations douteuse jusqu'à un final totalement contradictoire avec la mise en place du film versant par opportunisme vers un fantastique de pacotille bien peu convaincant. En tout cas une chose est certaine,ce n'est pas Le dernier exorcisme qui va me réconcilier avec Eli Roth.

     

    Les meilleurs amis du monde (2009) de Julien Rambaldi 07/10

    les meilleurs amis du monde

     

    Les bonnes comédies françaises existent encore puisque j'en ai rencontré une presque par hasard. Il faut dire que le casting comme le sujet ne laissais rien présager de bien formidable, comme quoi il faut toujours donner une chance aux films de nous séduire. Les meilleurs amis du monde est le premier film de Julien Rambaldi qui officie également en tant que scénariste et qui propose ici un assez réjouissant petit jeu de petits massacres entre amis. Les meilleurs amis du monde raconta fatalement une histoire d'amitié de plus de trente ans entre deux couples avec d'un coté Jean-Claude et Mathilde un couple modeste et de l'autre Max et Lucie un couple de petit bourgeois. Alors que Jean-Claude et Mathilde se rendent chez leurs amis pour passer un week-end dans leur somptueuse nouvelle maison ils interceptent par le biais d'un téléphone resté allumé une conversation dans laquelle leurs prétendus amis les pourrissent par derrière d'insultes et de reproches. Le couple décide alors de se rendre comme prévu à leur rendez vous avec la ferme intention de se venger.... Le film de Julien Rambaldi fonctionne sur une mécanique parfaitement huilé des amis qui se déchirent à grands renforts de coups tordus, de piques assassines et de vérité blessante. Un humour parfois bien vachard qui n'hésite pas à verser dans le burlesque et le décalage entre la forme et le fond faisant d'une dispute conjugale autour d'un plat raté un grand moment de comédie. On prends donc beaucoup de plaisir à voir ses amis se faire des sourires bien polis en face tout en se faisant les pires crasse par derrière. Le film est servi par un quatuor de comédiens prenant visiblement énormément de plaisir avec tout d'abord Marc Lavoine caricaturale juste comme il faut en improbable beauf à moustache ayant fait sa fortune dans le chiotte, Pascale Arbillot qui incarne sa femme docile et soumise abritant son mal de vivre sous une incroyable coupe de cheveux entre le playmobile, un casque capillaire et une Sheila époque yéyé, Pierre-François Martin-Laval assez touchant en gentil lunaire découvrant les jouissance de la vengeance et Léa Drucker très drôle dans sa jubilation à dire du mal de ses anciens amis. Le film de Julien Rambaldi tout en étant une comédie parfois loufoque pose aussi des problèmes de fond sur l'incommunicabilité et notre réticence à dire des vérités dérangeantes à nos proches comme à ceux que l'on aime pour ne pas les blesser alors que paradoxalement ils devraient être les plus à même de les accepter. Si le petit jeu de la méchanceté manque objectivement parfois d'un peu de noirceur et de hargne il fonctionne pourtant parfaitement tout comme les moments durant lequel le film glisse délicatement sur un registre plus tendre et émouvant. On pourras toujours regretter le choix de Julien Rambaldi de préférer un final s'aventurant ouvertement vers le happy-end et les valeurs positives mais on est aussi content de voir que les quatre personnages qui nous sont devenus très attachants en dépit de leurs nombreux défauts retrouvent une forme de sérénité après la tempête. Pour son premier film Julien Rambaldi signe donc une belle petite comédie à la fois drôle et très attachante dans laquelle pointe parfois une émotion tellement sincère qu'elle ne peut être que communicative.

     

    Hydra, The lost island (2009) de Andrew Prendergast 0,5/10

    hydra

     

    Rien de tel qu'un bon navet bien moisi de temps en temps pour se remettre les idées en place et reconsidérer l'échelle de valeur de nos jugements cinématographiques. Hydra est un petit téléfilm de Andrew Prendergast qui mélange avec délice dans le shaker du portnawak des éléments de Prédator, Lost , Hercule et Les chasses du comte Zaroff afin de servir bien tiède un bon petit nanar des plus sympathique. Le film raconte donc l'histoire de quatre repris de justice qui se font débarquer sur une île paumée au milieu de l'océan afin de servir de gibier à 4 richissimes hommes d'affaires payant très cher l'opportunité de chasser de l'humain. Mais cette île abrite une créature mythologique bien teigneuse, une hydre bien décider à bouffer sans distinction les prédateurs comme les proies. Hydra, The lost island est un navet sympathique puisque tout en étant lamentablement mauvais il n'en oublie pas pour autant d'être involontairement très drôle. On retrouve donc des acteurs sans le moindre charisme et peu concernés débitant au kilomètre des dialogues insipides le tout amplifié par une version française calamiteuse que l'on devine par soucis d'économie avoir été exécuté par les doubleurs les moins chers du métier, voir directement par le personnel de la société qui distribue le film en France. Le DVD ne comportant aucune autre version que la version française c'est fatalement avec gourmandise que l'on se délecte du désastre. Les effets spéciaux sont rigolos renouant avec une certaine tradition totalement bis de la mystérieuse créature mythologique sur une île paumée, un monstre en images de synthèse moyennement convaincant incrusté souvent à la va vite dans les plans sans le moindre soucis de cohérence avec l'image. Le film nous gratifie tout de même de nombreux plans gore amusant durant lesquelles on jubile de voir toute une galerie de mauvais acteurs se faire démembrer, écarteler et déchiqueter par un lombric géant à quatre têtes dans de grosses gerbes de sang synthétique. Le film est bourré d'incohérence hilarantes comme lorsque les proies entendent leurs chasseurs arriver sur la plage alors qu'ils sont censé être à l'autre bout de l'île à plus d'une heure de marche ou encore lorsque de courageux archéologues explorent une grotte pendant trois plombe sans jamais s'éloigner de son entrée. La gestion et la cohérence de l'espace et du temps n'est visiblement pas le point fort de Andrew Prendergast pas plus d'ailleurs que la mise en scène ou la direction d'acteurs. Certains personnages ressemblent à des clones mal dégrossis de Kate et Jack dans Lost et c'est un délice de découvrir le héros ténébreux du film qui finira par jouer au Conan du pauvre après avoir récupéré l'épée d' Hercule. J'aime aussi beaucoup le personnage de la blonde ingénue et fiancée du vieux milliardaire qui passe une bonne partie du film à faire une moue dubitative en se recoiffant comme si elle ne comprenait rien au film, et à ce niveau on peut la comprendre. Hydra est donc un navet pur jus de ceux qui se regarde avec un sourire en coin permettant d'excuser le vide abyssal et l'ennuie profond que provoque le film.

     

    Voilà une semaine se termine et une autre va bientôt recommencer. To be continued....

     

     

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