• Saison 2010 Episode 39

     

     

    PrédictionsKnowing (2009) de Alex Proyas 05/10

    prédictions

     

    Après l'excellent The crow, le formidable Dark City et le très sympathique I, Robot, Prédictions confirme toutefois que la filmographie de Alex Proyas semble désormais sur une pente descendante. Car si ce nouveau film de Alex Proyas reste un honnête thriller de science fiction, on est vraiment bien loin des univers sombres et fascinants des premiers films du réalisateur. Prédictions raconte l'histoire d'un père de famille, statisticien et enseignant, qui reçoit de son fils Caleb une mystérieuse suite de chiffres placée par une petite fille dans une capsule temporelle cinquante ans auparavant. L'homme interprété par Nicolas Cage se rends alors compte que cette suite de chiffre donne dans l'ordre chronologique les dates des pires catastrophes de ses dernières années avec leur localisation géographique et le nombres des victimes. Le plus angoissant restant les trois dernières dates prévoyant des catastrophes à venir dont la fin pur et simple de la terre... Prédictions est un film qui comporte suffisamment de qualités pour se maintenir au bout de bras dans le positif et démontre une nouvelle fois que Alex Proyas est capable d'emballer de formidables scènes de cinéma comme un impressionnant crash aérien, la fillette enfermée dans le placard ou encore l'angoissante exploration d'une maison abandonnée dans les bois. Le film est même plutôt agréable à suivre distillant une ambiance assez glaciale et inéluctable de fin du monde le film ayant la curieuse mais pertinente idée de faire des prédictions des événements aucunement modifiables par quelques actions que ce soit. Le film évite alors le schéma du héros sauvant le monde en ayant un temps d'avance sur les événements et du coup Prédictions se place dans une logique nihiliste assez réjouissante pour un tel blockbuster. Durant toute sa première partie et en dépit de quelques raccourcis caricaturaux l'ambiance est prenante et même parfois assez angoissante avec les mystérieuses apparitions des hommes en noir. Puis tout semble doucement se diluer avec tout d'abord l'arrivée de personnages secondaires prétexte à une sorte de love story peu convaincante et surtout un message pseudo mystico scientologique et catholique qui se dessine avec force à mesure que l'on approche du dénouement. Nicolas Cage jusque là plutôt convaincant quoique assez inexpressif sombre dans l'excès lors de la grande scène lacrymale dont les aspects les plus artificielles prêtent bien plus à sourire qu'à pleurer. Mais le pire reste encore à venir lorsque Alex Proyas nous balance un final d'une niaiserie et d'une bondieuserie aussi mièvre que ridicule. ATTENTION SPOILER/ Le film nous balance alors cette image surréaliste de connerie de deux petits enfants avec leurs lapins blancs s'envolant dans le ciel avec des anges de lumière pour se retrouver dans un éden numérique absolument immonde. Quand au personnage principal il ira se réconcilier avec son vieux père pour attendre la fin du monde avec la satisfaction de la rédemption accomplie. Autant dire qu'il est inutile d'attendre le fin du monde pour avoir envie de se foutre une balle dans la tête devant tant de propagande et de bons sentiments. /FIN DE SPOILER. Le film se termine sur une formidable scène de fin du monde comme on en avait certainement pas vu depuis Terminator 2 mais c'est trop tard pour sauver Prédictions qui a sombrer définitivement dans le ridicule plus que dans l'émotion.

     

    Pontypool (2008) de Bruce McDonald 06/10

    pontypool

     

    Pontypool est un film dont le premier mérite est d'aller jusqu'au bout de son concept aussi original que totalement casse gueule. Effectivement le film raconte une nouvelle fois comment une infection transforme des citoyens lambda en des individus violents et dangereux, mais le film de Bruce McDonald a la curieuse idée de jouer d'un hors champs constant et pour cause puisque tout les évènements sont racontés de l'intérieur d'une station de radio locale, laquelle relaie les événements à travers les interviews de personnes se trouvant à l'extérieur. Un film d'horreur basé uniquement sur une poignée de personnages et des dialogues, ici particulièrement important, il fallait osé le faire et Bruce McDonald a presque totalement réussi son pari. Le film commence par une assez brève exposition des trois personnages principaux qui sont d'une part Grant Mazzy, un animateur radio philosophe et grande gueule à la voix rauque de l'émission matinal interprété par le solide Stephen McHattie (A history of violence, Watchmen), puis on trouve aussi Sidney la productrice interprétée par Lisa Houle et la jeune standardiste Laurel interprétée par la jeune Georgina Reilly. Un trio d'acteurs qui fonctionne à merveille et permet paradoxalement de faire passer l'essentiel de l'action sans jamais la montrer. Car le film de Bruce McDonald parvient à capter l'attention et à créer une véritable tension assez sourde par le son comme lorsque un intervenant à l'extérieur décrit les faits étranges et monstrueux qu'il est en train de vivre. La peur de l'inconnu et l'imagination fonctionnent alors à plein régime et tout comme les personnages ont reste suspendus à la moindre petite information pouvant parvenir sur cette étrange épidémie avec une furieuse envie d'aller voir dehors ce qui se passe. Pontypool se permet même en plein cœur de son récit une scène particulièrement émouvante durant laquelle Grant Mazzy lance une rubrique nécrologique égrainant froidement le nom des personnages disparus depuis le début de l'épidémie et les circonstances de leurs morts, une liste de noms que Bruce McDonald renforce d'images en noir et blanc permettant enfin de mettre un visage sur des victimes jusque là totalement anonyme et c'est peu dire que l'effet de mise en scène fonctionne parfaitement. Malheureusement Pontypool ne tient pas complètement son concept jusqu'au bout en invitant à la fois l'infection et des personnages secondaires à venir dans l'enceinte de la radio brisant tout à la fois le huis clos et cette idée d'une action totalement hors de l'écran. Si le film conserve son efficacité on est assez vite obligé de se rendre compte que la description des faits était bien plus forte que le fait de les voir finalement exposés à l'image. Tout ce qui passait lors des description sonne moins juste dès l'instant que ça se passe devant nos yeux comme lorsque un personnage infecté se met à imiter une bouilloire (??). Mais le film réserve encore quelques révélations et des idées assez originales comme le mode de contamination et de transmission du virus dont il est préférable de ne rien dire pour ménager la surprise mais qui renforce à merveille l'idée originale de la radio comme vecteur d'informations comme de communication. Pontypool reste un film à part dans la cohorte des films de zombies et d'infection et rien que pour cela il mérite vraiment un petit coup d'œil. En allant jusqu'au bout du générique de fin on tombe même sur une petite scène assez bizarre qui renforce encore le coté ovni du film.

     

    Mother (2009) de Joon-ho Bong 08,5/10

    mother

     

    Après Memories of murders et The host le jeune réalisateur sud coréen Joo-ho Bong confirme avec Mother qu'il est un formidable cinéaste possédant à la fois un univers singulier et une formidable maîtrise de la mise en scène. On retrouve donc dans Mother le goût de Joon-ho Bong pour le mélange des genres faisant se côtoyer ici une intrigue policière,un drame familiale, une étude de la société coréenne et comme toujours chez le réalisateur un humour décalé et parfois absurde. Mais plus encore que dans les précédents films, Joo-ho Bong semble avoir trouver un équilibre parfait entre les genres qui se marient au sein d'une même intrigue sans jamais interférer entre eux. Mother est bien évidemment l'histoire d'une mère de famille qui élève seul Do-joon, son fils de 28 ans légèrement attardé et surtout profondément naïf. Une nuit les circonstances vont conduire ce garçon sur les lieux d'un crime horrible, une présence qui finira par conduire le garçon en prison après une enquête expéditive de la police. Pour la mère de Do-joon il ne reste que l'option de se battre contre tous afin de retrouver le véritable assassin pour enfin innocenter son fils.... Mother est donc un thriller avec une véritable enquête menée par une vieille femme pétrie de convictions et un suspens qui va crescendo avec l'art de mener le spectateurs sur de fausses pistes. Joo-ho Bong orchestre des séquences de suspens formidablement prenante et tendues explosant souvent dans une violence physique et psychologique peu commune. Mais c'est surtout dans la relation mère fils que le film prends sa dimension dramatique jusqu'à un final absolument bouleversant dont il est malheureusement bien difficile de parler sans révéler une partie importante de l'intrigue et réduire à néant tout le suspens du film. C'est Kim Hye-ja qui interprète avec force et émotion cette mère courageuse à la fois froide et déterminée qui va pousser jusqu'aux limites de la folie sa détermination à faire innocenter son enfant. Car Mother propose également une réflexion passionnante sur le besoin de justice, sur une machine judiciaire qui utilise les plus faibles pour en faire des coupables faciles, sur la suffisance des juges et surtout sur l'aveugle détermination obsessionnelle et l'impartialité de nos jugements. Joo-ho Bong confirme de fort belle manière qu'il est un réalisateur à suivre et que son univers devient à mesure des films de plus en plus dense et cohérent. Si certaines séquences humoristique de The host semblaient parfois hors propos dans Mother l'humour, l'émotion et le suspens s'accordent ensemble et se nourrissent même entre eux avec grâce et équilibre. Mother est donc peut être tout simplement le meilleur film de Joo-ho Bong c'est dire si c'est un très grand film.

     

    From Paris with love (2010) de Pierre Morel 00/10

    From paris with love

     

    On commence à comprendre à mesure de chaque films comment fonctionne le système Besson et à quel point l'écriture n'est pas le point fort du bonhomme, ce qui ne l'empêche aucunement de continuer à pondre des scripts indigestes au kilomètre avec toujours un réalisateur servile de l'écurie Europacorp pour mettre platement en image l'indigence catastrophique de ses histoires. Luc Besson va finir par être encore pire que dans la célèbre parodie de l'excellent Mozinor qui montrait le réalisateur, producteur et scénariste débité des scripts avec un ordinateur sortant de manière aléatoire des films tournant toujours autour des mêmes éléments. From Paris with love est clairement une purge assez lamentable dans laquelle explose toute la suffisance d'écriture d'un Luc Besson cherchant à faire un actionner cool à l'américaine et qui se vautre une nouvelle fois dans la beaufitude la plus crasse à travers un récit monstrueusement linéaire et puant de relents racistes tellement assumé qu'ils en deviennent ordinaires. Le film shooté comme un pauvre téléfilm de TF1 par Pierre Morel reprends le concept éculé jusqu'à l'os du buddy movie avec le flic barge et rentre dedans associé au jeune plus timoré et naïf. Besson et Morel pourront sans doute se vanter longtemps d'avoir offert à Travolta le pire rôle de sa carrière tant le comédien cabotine d'une manière absolument insupportable du début à la fin du film, quand à Jonathan Rhys-Meyers il est tout simplement transparent. Le film avance tête baissé sur un argument tenant sur une demi face de ticket de métro et nous balance des scènes ridicules et sans le moindre intérêt juste pour montrer que l'on est bien à Paris comme lorsque les deux personnages font une petit escale à la tour Eiffel avant de passer par la rue saint Denis histoire de montrer deux ou trois putes en arrière plan. On a donc droit à notre lot de chinois trafiquant de drogues, de gamins de banlieue armé comme en Somalie et de très vilains pakistanais obligatoirement terroristes qui vont jusqu'à corrompre les femmes occidentales dans leur endoctrinement religieux. Les dialogues sont comme souvent affligeant de connerie dans leur recherche du bon mot et de la cool attitude et totalement ridicule dès l'instant qu'il flirte avec la philosophie de comptoir comme ce magnifique « La paix ce n'est pas ça... Il n'y a rien d'autre qui importe au monde que le fait que je t'aimes, l'amour est la seule chose qui donnera toujours un sens à la vie » prononcé par un Jonathan Rhys-Meyer la larme à l'œil comprenant sans doute à cet instant dans quel merde il était en train de jouer. Même les scènes d'action ne sauvent pas le film du naufrage le plus complet puisque elles sont à la fois déjà vu mille fois et super mal branlé en terme de mise en scène. Inutile donc de tirer plus encore sur l'ambulance même si il est toujours jouissif de vomir avec véhémence sa haine de films aussi lamentables.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

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