• Saison 2010 Episode 40

     

     

    Pathology (2007) de Marc Schoelermann 05,5/10

    pathology

     

    On retrouve à l'écriture et la production de ce petit thriller médical Mark Neveldine et Brian Taylor ,les duettistes responsables et même fortement coupable des bordéliques Hyper tension. Cette fois ci les compères laisse à un jeune réalisateur le soin de mettre en images d'une manière un peu moins hystérique une histoire qui transpire encore des penchants des deux hommes pour le sexe, le gore, les comportements limites et les ambiances légèrement déviantes. Pathology raconte l'histoire d'une bande de jeunes médecins en devenir spécialisés dans l'autopsie et l'analyse des cadavres afin de découvrir les causes exact des décès. Quelques étudiants parmi les plus brillants se lancent alors un défi sous la forme d'un jeu aussi pervers que dangereux, ils doivent tuer des inconnus en essayant de commettre un crime absolument parfait afin que les autres ne puissent pas diagnostiquer les moyens mis en œuvre pour tuer. Pathology est un thriller classique et sans surprises mais suffisamment efficace et un rien pervers pour susciter une attention constante. Le film de Marc Schoelermann ne joue pas vraiment sur le suspens de son intrigue mais plutôt sur les comportements pervers des protagonistes traitant froidement le corps et l'humain comme un simple sujet d'études et de jeu. Le film enchaine alors les scènes d'autopsie bien gore avec la froideur glaciale d'une morgue un matin d'hiver et des scènes de sexe assez hot dont une douloureuse et sensuelle étreinte masochiste à base d'aiguilles. Patholgy est au final une bonne série B, certes sans génie, mais qui s'applique avec soin à maintenir une tension à coups d'enjeux dramatiques bien posées et de manipulations psychologiques entre les personnages. On suit donc avec plaisir cette intrigue étrange tout en sachant assez vite vers ou elle nous entraîne. Le film de Marc Schoelermann porté par un casting des plus efficace avec Milo Ventimiglia (Peter Petreli dans la série Heroes), Michael Weston et la caliente Lauren Lee Smith permet de passer un bon moment et c'est exactement la seule chose qu'on lui demande.

     

    Shadows puppets (2007) de Michael Winnick 01/10

    shadow puppets

     

    Shadow puppets appartient à ce genre de film très prisé des réalisateurs sans argent et sans idées qui est le film d'exploration d'immenses bâtiments vides. Le film de Michael Winnick raconte donc l'histoire d'individus qui se réveillent dans une immense hôpital vide et qui ont en commun de ne plus avoir le moindre souvenirs de leur passé y compris de leur propre nom. D'abord 4 puis 8 les individus vont alors devoir explorer cette immense espace vide afin de trouver des réponses et comprendre ce qui a bien pu leur arriver. Une tâche d'autant plus ardu que l'endroit semble abriter une mystérieuse créature ressemblant à une ombre opaque capable de tuer. Shadows puppets est donc l'archétype du film qui va passer 90% de son temps à nous montrer des personnages errant dans des pièces vides, des couloirs sombres et tremblant à la moindre ouverture de porte. Un concept qui pourrait tenir la route à condition d'insuffler un minimum de suspens et de proposer à l'écran des personnages crédibles à défauts d'être attachants, ce qui n'est bien évidemment pas le cas ici. Michael Winnick se montre de toute évidence être un bien piètre directeur d'acteurs au regard des performances plus que moyenne d'acteurs pourtant reconnus comme Tony Toad (Candyman) et James Marsters (Spike dans Buffy contre les vampires). Le reste du casting est tout aussi peu défendable avec toutefois une mention spéciale pour Jolene Blalock dont le jeu tout aussi systématiquement faux que totalement mécanique est un véritable régal. Shadows puppets nous propose donc une belle galerie de personnages bien caricaturaux (La bimbo,l'intello, la chieuse, le méchant, le petit chef....) en quête de réponses et fuyant une menace assez ridicule à l'écran constituant une sorte de fumée noir au yeux bleus magnifiée par des effets spéciaux assez lamentables. On finira enfin par presque tout comprendre dans la mesure ou les explications sont encore plus obscurs, vaseuses, brumeuses et étranges que les phénomènes qu'ils décrivent. Shadows puppets est donc montrueusement lent, emmerdant au possible , plombé par des longs tunnels de dialogues ridicules et définitivement desservi par des personnages totalement vide incarnés par des acteurs au service minimum. Un film à ne pas oublier, surtout afin d'éviter de le voir.

     

    Christmas evil (1980) de Lewis Jackson 07/10

    christmas evil

     

    Mad movies est un peu en avance et nous balance avec son numéro de novembre une petit perle rare avec Christmas evil de Lewis Jackson, un film sur l'esprit si particulier de noël. Si le film ne paye pas de mine au premier abord il se révèle pourtant être une bien belle surprise et un très bon choix de la part de Mad qui renoue ainsi avec les petits films rares et inédits de l'horreur et du fantastique. Christmas evil raconte donc l'histoire d'un gamin qui le soir de noël surprends sa mère en train de batifoler au pied du sapin avec un père noël lui caressant les cuisses avant qu'elle ne s'attaque à ses boules. Passablement traumatisé le gosse devenu adulte ne rêve que d'une seule et unique chose, retrouver l'esprit de noël que l'on a volè dans son enfance. Pour cela il entreprends de jouer à Santa Claus en distribuant des cadeaux aux bons enfants et des punitions un peu plus radicales aux méchants. Le film de Lewis Jackson est un étrange mélange de comédie, de fantastique, d'horreur et de drame porté par la présence assez formidable de son acteur principal Brandon Maggart, tour à tour effrayant, pathétique, cafardeux et émouvant dans son envie obsessionnelle de redonner au monde sa part de magie et d'innocence. Car sous ses dehors de comédie noire Christmas evil porte un regard très contemporain et acerbe sur une fête ayant passablement diluée sa dimension fantastique et merveilleuse derrière le cynisme des adultes, les caprices des enfants et la logique froide et commerciale d'industrielles profitant de l'occasion pour se remplir les poches sous des façades de bonne conscience. On pouvait s'attendre à un banal film d'horreur utilisant l'image du père noël pour un énième slasher et l'on se retrouve dans une sorte de conte fantastique dans l'esprit de La quatrième dimension avec son lot de moments inquiétants et merveilleux. Le film passe constamment d'un registre à l'autre avec pourtant une constante cohérence. On s'amuse donc beaucoup comme lorsque une série de père noël se retrouve sur une ligne de suspects à déclamer « Merry christmas » pour être reconnus par des témoins ou lorsque des gamins confient leur rêves de pouvoirs magiques et que l'un deux déclare qu'il aimerait être abonné à Playboy. On est également inquiet lorsque la musique anxiogène laisse transpirer des troubles mentaux du personnage capable de tuer pour préserver son idéal de noël. Mais c'est dans l'émotion et la personnalité trouble de son "héros" que le film trouve toute sa dimension comme lorsque le personnage est invité à l'improviste lors d'une fête et célébré comme étant le véritable père noël par des adultes qui jouent suffisamment le jeu pour que la magie opère encore. Le film se termine alors sur une allégorie fantastique assez osé et très émouvante plaçant définitivement Christmas evil dans la catégorie des grands petits films et des odes déviantes à l'enfance et au besoin de croire et s'émerveiller. Une véritable découverte et un très bon point pour Mad Movies qui mine de rien continue de varier les films pour le meilleur comme pour le pire.

     

    Les aventures extraordinaires de Adèle Blanc-Sec (2010) de Luc Besson 04/10

    adele blanc sec

     

    Pour son dernier film en date Luc Besson, qui fera sans doute ses adieux à la réalisation aussi longtemps que Aznavour à la chanson, revient avec une adaptation de la célèbre bande dessiné de Tardi Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec. Le réalisateur et producteurs se lance dans ce nouveau projet trouvant dans les aventures imaginées par Tardi la matière à un grand film d'aventures familiale et spectaculaire flirtant avec le fantastique et la comédie. Luc Besson mixe alors les éléments de plusieurs bandes dessinés, apporte sa touche personnel pour livrer un script validé par Tardi en personne. Le film raconte donc l'histoire d'une jeune journaliste et aventurière confrontée à un ptérodactyle géant qui hante le Paris du début du siècle tout en cherchant à guérir sa sœur en ramenant à la vie des momies embaumées depuis plusieurs siècles. Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec est un film bancal qui alterne le pire comme le meilleur et l'on serait presque tenté de dire d'une manière un peu caricaturale que le meilleur viens directement de l'univers graphique de Jacques Tardi et le pire des ajouts souvent malheureux de Luc Besson. Si l'on excepte certains effets spéciaux numériques mal incrustés le film est graphiquement très réussis parvenant à faire vivre à l'image l'univers, les personnages et l'ambiance des bandes dessinés de Tardi avec un soins particulièrement méticuleux pour les décors, les costumes, les maquillages et la photographie de Thierry Arbogast. Visuellement le film est donc une véritable réussite et le casting est tout aussi bon permettant avec beaucoup de bonheur de retrouver certaines trognes de la bande dessiné avec l'inspecteur Caponi (Gilles Lelouch), le chasseur Justin de Saint Hubert (Jean Paul Rouves) ou encore le scientifique marteau Esperandieu (Jacky Nercessian). C'est à Louise Bourgoin, ex miss météo de Canal +, que revient la lourde tâche de donner vis à Adèle Blanc-Sec, si l'actrice s'en sort relativement bien en apportant sa détermination et sa fronde insoumise au personnage elle peine toutefois à faire oublier l'héroïne à l'inimitable moue boudeuse de Tardi, mais encore une fois c'est plus la réécriture du personnage par Besson qui est à mettre en cause que l'actrice elle même. Car Luc Besson a décidé de rendre le personnage plus positif, du coup il lui apporte un plus physique avec la plastique avantageuse de l'actrice, lui retire sa légendaire face bougonne, lui invente un sens de l'humour et de la répartie bien plus développé que chez Tardi, lui donne une propension aux déguisements de toutes sortes et lui invente une sœur malade pour lui donner une dimension plus dramatique et humaine. Des choix pas toujours très habiles qui dénaturent finalement la figure même de cette héroïne à priori un peu à part. Mais la Besson's touch ne s'applique malheureusement pas uniquement au personnage d'Adèle Blanc-Sec et le réalisateur et scénariste apporte au film un ingrédient dont il se serait pourtant bien passé qui est l'humour un peu lourd et beauf de l'homme responsable de l'écriture des Taxis, Yamakasi, Wasabi et autres joyeusetés du même genre. Du coup on retrouve un festival de dialogues foireux du type « Hey !! Ramses de mes deux.. » et des gags hors propos avec des flics crétins comme toujours chez Besson, des gorilles et des blagues potaches sans le moindre intérêts comme lorsque le ptérodactyle lâche une fiente sur la tête de Caponi. Comme souvent chez Luc Besson on retrouve aussi cette arrière goût de déjà vu lors de nombreuses séquences durant lesquelles le réalisateur cite pour ne pas dire copie entre autres Moulin Rouge ou Indiana Jones. C'est bien simple tout ce que Besson apporte de manière personnel au film plombe systématiquement l'adaptation comme cette idée ridicule de faire chevaucher le ptérodactyle par Adèle, l'histoire totalement artificielle de la sœur de l'héroïne ou encore la longue et très répétitive séquences durant laquelle Adèle se déguise pour tenter de faire évader Esperandieu. Le film est donc une grosse déception d'autant plus cruel que le matériau d'origine est très riche, que graphiquement l'adaptation cinématographique fonctionne totalement et que Louise Bourgoin incarne une très convaincante Adéle Blanc-Sec. Il ne manque encore une fois qu'un vrai scénariste à la barre pour donner de la consistance au projet et honorer à sa juste valeur le travail de Jacques Tardi puisque l'on accorderas encore à Luc Besson d'être un réalisateur ambitieux et plutôt respectable. Il reste à espérer que la suite des aventures corrige un peu le tir vers plus de sérieux pour redonner à Adèle Blanc-Sec ses lettres et ses dessins de noblesse.

     

     Voilà une semaine se termine,une autre va recommencer. To be continued....

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  • Commentaires

    1
    Lundi 29 Novembre 2010 à 22:49
    Pour le coup, je te trouve très gentil avec Pathology, que j'avais trouvé d'une platitude exemplaire lorsque je l'avais découvert au ciné il y a 2 ans de ça. Personnages transparents, héros inexpressif au possible, on flirte avec le politiquement incorrect sans oser y mettre les pieds pour de bon, réalisation plate, bref, rien de bien terrible à se mettre sous la dent... Tiens, je t'ai déterré ma vieille critique: http://www.cinegeouf.com/2008/04/24/critique-expresse-pathology-de-marc-schoelermann/
    2
    freddyk
    Mardi 30 Novembre 2010 à 05:54

    Je vais aller faire un petit tour du coté de ta vieille critique tout en confirmant que j'ai trouver le film assez plaisant. J'ai bien accroché au personnage de Juliette, pour des raisons purement cinématographique bien sûr...

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