• Saison 2010 Episode 42

     

     

    Expendables-Unité spéciale – The expendables (2010) de Sylvester Stallone 03,5/10

    expendables

     

    Après John Rambo et Rocky Balboa, deux franches réussites en forme d'improbable résurrection, Sylvester Stallone a décidé de poursuivre le filon de la fibre nostalgique en rendant cette fois ci un hommage au film d'actions bien burnés des eighties. Réunir la crème des stars du film d'action pour faire un actionner totalement bourrin dans l'esprit des productions des années 80 était un concept fatalement des plus alléchant. C'est d'ailleurs sur ce simple argument que le film a fait son extraordinaire buzz dès sa mise en chantier. Le résultat en revanche est franchement terriblement décevant et cantonne The expendables au registre d'un pauvre DTV sans la moindre envergure. La première déception vient du casting lui même qui tourne totalement autour de Stallone et Jason Statham; car si on nous promettait un grand film de bande le reste du casting doit se contenter de rôle de faire valoir ou d'apparition presque subliminale. Les deux plus grosses stars que sont Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger se contentent d'une unique séquence de dialogue et de comédie soit disant référentiel mais particulièrement mal écrite. Jet Lee est lui totalement sacrifié durant les trois quart du film et ne sert finalement que de pauvre sidekick du fait de sa petite taille, c'est dire à quel point l'acteur est utilisé avec intelligence et pertinence. On retrouve Mickey Rourke dans son registre habituel de baroudeur sur le retour à la gueule buriné servant de caution lacrymale au film à travers une scène tellement forcée sur l'émotion qu'elle est juste ridicule. Seul Dolph Lungrund s'en sort pas trop mal du fait de son charisme de brute épaisse même si le scénario lui réserve un rôle de girouette passant sans cesse du gros méchants au traître puis de nouveau gentil tout plein. Quand aux autres, il faudra vraiment que l'on m'explique en quoi Randy Couture, Steve Austin et Terry Crews sont des stars du film d'action vu la pauvreté abyssale de leurs filmographies. On passera vite fait sur le scénario totalement bateau du film qui n'est ici qu'un vague prétexte car la puissance des histoires n'est pas vraiment la première chose à laquelle on pense à l'évocation des films d'actions passés. En revanche impossible de passer sous silence sur la pauvreté hallucinante des dialogues et des punchlines moisis comme sur ses personnages totalement désincarnés et caricaturaux. De toute évidence Dave Callaham (Scénariste du film) n'est pas du tout de la trempe de Shane Black. On pourrait encore pardonner tout ceci si le film donnait au moins le change au niveau de l'action, mais là encore, The expendables est une déception complète. Alors que dans John Rambo Sylvester Stallone faisait preuve d'une superbe maîtrise lors des scènes d'actions d'une lisibilité et d'une barbarie formidable on se retrouve ici devant des séquences tellement bordéliques en matière de mise en scène qu'on frôle parfois l'abstraction. C'est bien simple Stallone foire presque tout et dans les grandes largeurs, entre une course poursuite en bagnole absolument illisible, un combat titanesque entre Jet Lee et Lungrund réduit en bouillie par un sur-découpage monté n'importe comment et un assaut final pourri par des explosions numériques proprement immondes pour une production de cet acabit. J'espérais un grand film référentiel combinant la maîtrise barbare de John Rambo et la nostalgie bouleversante de Rocky Balboa et voilà que je me retrouve devant du sous Michael Bay sans âme, sans émotions et sans humour piétinant sous le talon de son gros godillot l'esprit des films auxquels il était censé rendre hommage.

     

    Fatal (2010) de Mickaël Youn 04,5/10

    fatal

     

    Je n'attendais strictement rien de Fatal qui est une sorte de déclinaison cinématographique de l'album de rap parodique de Mickaël Youn et de son personnage de Fatal Bazooka. Pourtant je me suis laissé prendre au jeu du moins durant la première partie du film qui sans être extraordinaire a le mérité d'être à la fois drôle et assez féroce sur l'univers qu'elle décrit. Car à travers cette histoire de rappeur bling bling suffisant se faisant voler sa place de numéro un par un chanteur d'electro pop biologique tout aussi crétin que lui, Mickaël Youn semble enfin avoir quelques chose à dire sous les gros traits de son humour régressif d'adolescent. Pour peu que l'on ne soit pas totalement allergique au personnage la première moitié du film fonctionne parfaitement sur un registre d'humour cynique et assez teigneux même si de toute évidence Michaël Youn recycle beaucoup plus qu'il innove au niveau des gags. A la fois acteur, réalisateur et scénariste Mickaël Youn atomise les stars en carton préfabriquées et vendues comme des bidons de lessive par des producteurs sans scrupules, l'hystérie des émissions musicales et poeple pour les d'jeuns, le nivellement par le bas de la télévision, la glorification béate d'idoles vides que l'on jette aussi vite qu'on les adule et la vulgarité de notre époque. C'est souvent drôle, c'est parfois monstrueusement cynique comme lorsque l'agent de Fatal (Très bon Vincent Eboué) demande à son avocat d'offrir un jouet à une gamine avec laquelle il a couché afin qu'elle ne porte pas plainte et ça vise juste comme lors de cette scène montrant une chanteuse de R&B sans le moindre talent devenant une diva grâce aux bidouillages de la production. Malheureusement le film retombe à plat durant sa seconde partie durant laquelle le personnage de Fatal retourne dans son village de Savoie et prépare son retour sur le devant de la scène. La caricature devient beaucoup plus lourde, l'humour plus gras et répétitif et surtout la férocité du regard laisse la place à un discours un peu cucul sur le retour aux sources, le culte des origines et le retour aux vraies valeurs. On pouvait encore espérer un dernier sursaut lors du comeback de Fatal dans le monde médiatique mais Mickaël Youn semble déjà à cours d'idées et l'acteur ne fera lors du climax de son film qu'asséner bien lourdement face caméra via un long monologue tout ce qu'il disait avec un peu de subtilité au début du film. Fatal se termine alors sur un gag purement scatologique comme si Mickaël Youn n'avait déjà plus rien à dire et revenait du coup aux valeurs sûrs de son humour. Sans être fan de Mickaël Youn (Absolument pas même) je dois avouer que son film est porteur de quelques promesses car l'humour du bonhomme fonctionne plutôt bien dès l'instant qu'il ne tourne pas totalement à vide et le personnage se révèle parfois complexe dans la dénonciation féroce d'un univers de pacotilles dans lequel il est pourtant né aux yeux du grand public. Fatal est un film schizophrène à la fois narcissique et désabusé qui qualitativement commence aussi bien qu'il se termine mal.

     

    Resident evil Afterlife (2010) de Paul W Anderson 01/10

    resident evil afterlife

     

    On pouvait penser que la franchise Resident Evil avait doucement mais sûrement toucher le fond mais c'était sans compter sur ce quatrième opus et le retour aux commandes de Paul W Anderson qui revient fièrement pour creuser définitivement la tombe de la saga sous trois tonnes de médiocrité. Si la saga vidéo ludique a doucement glissé du survival horror bien tendu à l'actionner bourrin, elle a pourtant su garder un niveau de qualité tout à fait respectable et le respect de ses fans. Tout le contraire des films qui a mesure du temps ne font que singer grossièrement les grandes lignes des jeux vidéos tout en proposant des personnages de plus en plus désincarnés et plus vides que leurs homologues virtuels. Resident evil Afterlife s'offre donc une très vague trame scénaristique et balance à l'écran quelques personnages emblématiques des jeux comme Albert Wesker, Claire et Chris Redfield afin de justifier sans doute le statut d'adaptation fidèle. Inutile de tourner autour du pot Resident evil Afterlife est une purge totale qui ferait presque passer le second volet de Alexander Witt pour du Romero. Le film n'a visiblement strictement rien à raconter et se contente de faire bouger à l'écran des personnages qui semblent se débattre constamment avec le vide. Ali Larter qui incarne une nouvelle fois Claire Redfield est totalement sous employé, Milla Jovovich se contente de vivre sur les maigres acquis des films précédent n'apportant rien de plus à son personnage et le pauvre Wentworth Miller qui interprète Chris Redield se contente d'un personnage de poseur absolument insupportable. Pour satisfaire les fans du jeux le réalisateur nous balance l'imposant bourreau majini en plein milieu de Los Angeles pour un fight presque aussi moisi que celui impliquant le Nemesis dans Resident Evil Apocalypse. Car du coté de l'action Paul W Anderson recycle à tour de bras des effets de mise en scène à la Matrix qui ont déjà été réutilisé des dizaines de fois depuis plus de dix ans maintenant y compris dans les pires séries Z. On a donc droit à une profusion de bullet time, d'effets de ralentis et d'acrobaties improbables pour aboutir finalement à des séquences d'actions aussi ringardes que particulièrement mal branlées. Albert Wesker ressemble à un mix entre un terminator et l'agent Smith de Matrix mais sa prétendu puissance de super boss du mal ne l'empêchera pas de se faire corriger en cinq minutes chrono par Alice. Le personnage de Alice qui d'ailleurs perdra assez vite ses super pouvoirs via une pirouette du scénario sans le moindre intérêt puisque le personnage continuera de sortir indemne d'un violent crash d'avion ou sautera d'un building qui explose accroché à un filin avant de faire un roulez boulez en dégommant des zombies avec un flingue dans chaque mains une fois au sol sans se décoiffer, un personnage bien plus humain et crédible donc. Il reste bien deux trois plans aérien de Los Angles dévasté et envahit de zombies mais c'est bien maigre pour sauver un film. Le pire c'est que la fin ouverte laisse entrevoir une nouvelle suite. Je laisserais donc pour qualifier le film le mot de la fin au personnages d'Alice voyant s'approcher les hélicoptères « ...C'est une calamité » .

     

    L'autre monde de Gilles Marchand (2010) 03/10

    l'autre monde

     

    L'autre monde est le second film de Gilles Marchand, surtout connu pour son travail de scénariste sur les films de Dominik Moll, après Qui a tué Bambi ? A la fois à l'écriture et à la mise en scène Gilles Marchand signe avec L'autre monde un thriller dans lequel monde virtuel et réalité se répondent et s'entrechoque jusqu'à former un seul et unique trouble univers. Un sujet ambitieux, des influences pesantes à David Lynch pour un film qui ne parvient jamais à capter le spectateur tant au niveau du suspens, de l'univers proposé que dans l'émotion. L'autre monde raconte donc l'histoire de Gaspard, un jeune homme qui après avoir trouver un téléphone portable décide par jeu d'en espionner le propriétaire. Un jeu trouble qui va le mener une nuit à sauver du suicide une jeune femme mystérieuse prénommée Audrey, totalement fasciné par cette femme Gaspard tente alors de la contacter via un jeu en ligne intitulé Black Hole dans lequel elle se fait appeler Sam afin de faire interagir la virtualité avec la réalité. L'autre monde propose une approche assez intéressante de la manière dont les mondes virtuels et internet peuvent modifier le réel par interaction, les personnages utilisent le virtuel comme une possibilité de provoquer, modifier et conditionner les évènements de leur propre vie. Gilles Marchand brouille alors la perception de ses personnages d'une manière assez originale dans la mesure ou le virtuel devient un prolongement du réel et inversement jusqu'à former un seul et unique monde dans lequel arrive irrémédiablement la frustration et une perte de repères. Les personnages aimeraient conditionner la réalité comme dans un univers virtuel et voudraient que la virtualité leur donne la possibilité matérielle d'étreintes charnelles. L'autre monde est donc un film plutôt malin et qui a le mérite de poser les fondations d'une thématique assez riche. Malheureusement c'est souvent l'ennuie qui l'emporte et on a bien du mal à être suspendu ou ému par le sort des protagonistes de l'histoire pourtant servis par un bon casting avec Grégoire Leprince-Ringuet dans le rôle de Gaspard et Louise Bourgoin trouble juste comme il faut dans celui d'Audrey. Si l'univers virtuel de Black Hole, le jeu en ligne du film, est séduisant en matière graphique avec des séquences d'animation dans un noir et blanc très contrasté on a aussi la sensation d'un monde totalement vide et de ce fait on a un peu de mal à croire qu'il puisse fasciner de nombreux utilisateurs. L'autre monde est donc un film qui laisse une étrange sensation, celle d'un sujet malin et intelligent mais au service d'un film totalement froid et souvent assez emmerdant.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer avec des cadeaux de Noël dedans. To be continued.....

     

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 20 Décembre 2010 à 23:39

    Ben moi je l'ai bien kiffé, The Expendables ! Certes, le film ne tient pas toutes ses promesses (personnages sacrifiés, scène de combat Jet Li / Dolph Lundgren illisible), mais j'ai trouvé qu'il se rattrapait très largement dans son final bourrin et purement jouissif (notamment l'affrontement Stallone / Austin, réellement impressionnant). Et j'ai adoré la scène "lacrymale" de Mickey Rourke, que j'ai trouvée au contraire pleine d'émotion et de justesse. Bref, certes ce n'est pas le film de l'année, mais pour moi il délivrait quasi exactement ce qu'il promettait !

    2
    freddyk
    Mardi 21 Décembre 2010 à 06:14

    Ah mais là je ne suis plus d'accord du tout, passe encore pour la scène avec Rourke, on va dire que c'est une affaire de sensibilité et que j'étais déjà sorti pas mal du film mais pour le reste.... En revanche le film est loin de tenir ses promesses, on ne fait pas un film dans l'esprit des eighties avec une mise en scène aussi branchouille, cut et tape à l'oeil que dans The expendables, les punchlines sont toutes plus nases les unes que les autres et les stars des années 80 ne sont pas des superstars du catch moisis abonnées aux DTV et les explosions étaient faites le plus souvent direct sur le tournage. Et le pauvre Jet Lee !!! Je ne l'avais pas vu aussi mal employé depuis l'arme fatale 4.


    Je m'attendais à ta vive réaction ayant lu (of course) ta critique particulièrement clémente et gentille. J'ai même faillit attaquer direct en dessous de celle ci puis je me suis dis que l'argumentaire serait forcèment un peu plus complet ici. En tout cas pour moi c'est peut être la BIG deception de l'année.

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