• Saison 2011 Episode 01

     

    Au sommaire cette semaine... 

    Coups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sang 

      

      

      

     

     

     

     

     

    L'italien (2010) de Olivier Baroux 04/10

    Coups de coeur / Coups de sang

     

    Olivier Baroux retrouve son complice de toujours et stakhanoviste du cinéma français Kad Merad pour une comédie bien plus tendre et social qu'à son habitude. Pour l'occasion le réalisateur de Safari travaille sur l'écriture de son film en collaboration avec Eric Besnard et Nicolas Boukhrief deux personnalité pas vraiment immédiatement identifié comme des auteurs de comédies. L'italien est donc une comédie dramatique à la fois tendre et engagé sur des questions importantes comme l'identité, la place des origines et la liberté de culte dans un désir d'intégration. Un sujet qui s'avère peut être même un peu trop lourd pour un film sombrant malheureusement parfois dans des clichés un peu trop grossier. Le film raconte donc l'histoire d'une double vie, celle d'un homme basée sur un mensonge. Dino Fabrizzi est un homme totalement comblé, un vendeur de voiture de luxe promis à un bel avenir et amoureux fou d'une jeune femme, le seul petit soucis c'est qu'en fait il s'appelle Mourad Ben Saoud et a préféré par commodité cacher ses origines à son patron et sa petite amie afin de les séduire sans s'embarrasser de préjugés. Mais lorsque son père victime d'une attaque cardiaque lui demande de faire le ramadan à sa place Mourad se voit contraint de faire vivre Dino sous les contraintes des règles religieuse et prend alors le risque de fair totalement imploser une vie basée entièrement sur une fausse identité. L'italien est un film attachant essentiellement du fait de la tendresse qui s'en dégage vis à vis de ses personnages et des relations qu'ils entretiennent entre eux, on est donc souvent touché et même ému des relations entre Mourad et sa fammile que ce soit avec son père (Sid Ahmed Agoumi), sa sœur ( Saphia Azzeddine) ou devant l'humanité débordante de sa mère ( Farida Ouchani). On s'amuse également parfois des quiproquos engendrés par cette double identité et par la qualité de quelques seconds rôles savoureux dont Eric Galienne. Objectivement le film est un peu plus borderline dans son message social et politique et dans certains raccourcis caricaturaux sur le racisme ordinaire ou le sort des sans papiers; comme si Olivier Baroux et ses scénaristes s'étaient laisser un peu emporter par le militantisme de leur sujet. L'italien reste au bout du compte un film touchant en dépit de son format de téléfilm et Olivier Baroux signe finalement pour son troisième film une œuvre bien plus dramatique que vraiment amusante. Sans être une réussite le film a au moins le mérite de poser un sujet grave de manière légère et tendre.

     

    Shrek 4 Il était une fin - Shrek forever after (2010) de Mike Mitchell 04,5/10

    Coups de coeur / Coups de sang

     

    J'ai toujours eu une relation trouble d'affection/répulsion vis à vis de la saga de l'ogre vert initié par Dreamworks. Une affection car les films sont globalement sympathiques et souvent amusants et une répulsion vis à vis de cette pseudo charge irrévérencieuse et iconoclaste contre la mièvrerie de Disney et des contes pour enfants sous le simple prétexte que son héros pète et rote. Car la saga Shrek reste comme chez toton Walt d'un conformisme moral, d'une gentillesse confondante, faisant étalage sous ses aspects rebelles de bons sentiments parfois caricaturaux jusqu'à devenir douteux. Et ce n'est pas cet ultime volet qui viendra changer la donne puisque une nouvelle fois le film est tout aussi amusant que prévisible et agaçant pour peu que l'on creuse un peu les valeurs morales qu'il véhicule. Shrek est donc désormais marié et père de famille, il est devenu le héros positif du royaume de fort fort lointain et vit tranquille au rythme du petit train train du quotidien. Pourtant l'ogre vert commence à en avoir marre d'être gentil, de la monotonie de sa vie de famille et décide de passer un pacte avec Tracassin un magicien maléfique qui lui propose en échange d'une seule journée de sa vie de redevenir pour 24 heures un ogre qui fait peur et terrorise tout le monde. Tracassin profites de ce contrat pour voler le jour de la naissance de Shrek, prendre le pouvoir avec une armée de sorcières et transformer alors le monde de fort fort lointain en un univers parallèle et ténébreux dans lequel Shrek et Fiona ne se sont jamais rencontrés. Shrek n'a alors que 24 petites heures pour remettre les choses à leur place avant que le monde de Tracassin ne devienne une réalité pour toujours et que sa famille ne soit détruite à jamais. Le message a le mérite d'être parfaitement clair, si vous êtes un freaks abandonnez ce qui fait votre particularité et rentrez vite dans le rang en venant gentiment vous conformez à l'ordre moral dominant car en voulant rester vous même le monde pourrait bien courir à sa perte. Je ne suis pas un adepte du décryptage sociologique systématique des œuvres de fiction, surtout des films d'animation, mais je dois dire que Shrek 4 fait très fort dans l'ambiguïté morale qu'il dégage et surtout que personne ne vienne me parler encore de transgression irrévérencieuse alors que la saga est globalement une ode au conformisme à faire passer de nombreux Disney pour des œuvres révolutionnaires. Toute idéologie mise à part Shrek 4, Il était une fin reste un divertissement sympathique dont on retiendra surtout l'excellent et toujours aussi drôle chat poté devenu très potelé, le doublage toujours parfait de Alain Chabat et Fiona transformée par les événements en walkirie menant la résistance des ogres. On oubliera en revanche cette drôle d'idée d'avoir fait du joueur de flûte de Hamelin l'un des méchants du film pour multiplier des séquences de danse pas vraiment convaincante. Techniquement très agréable, amusant, toujours aussi sympathique et menant action et humour sans temps morts Shrek 4 reste un divertissement familiale tout à fait regardable même si l'adieu des personnages au grand écran est infiniment moins classe et émouvant que celui des héros de Toy story. Shrek va vivre éternellement avec femme et enfants, ne plus jamais faire peur, être gentil avec tout le monde et rester positif, il finira même sans doute par s'excuser quand il pète, c'est peut être le plus triste des happy-end.

     

    Canine – Kynodontas (2009) de Yorgos Lanthimos 7,5/10

    Coups de coeur / Coups de sang

     

    Canine est l'un des films les plus barré, étrange, bizarre et dérangeant que j'ai eu l'occasion de voir depuis un petit moment. Outre le plaisir de se retrouver face à un film particulièrement original et perturbant Canine est un ovni qui ne cesse de déstabiliser le spectateurs en faisant exploser la sacro-sainte cellule familiale. Le film de Yorgos Lanthinos raconte l'histoire d'une famille vivant totalement en vase clos sur elle même dans une petite maison bordée d'immenses clôtures. Seul le père de famille est en contact avec le monde extérieur alors que les trois enfants doivent totalement se conformer aux modèles d'éducation imposé par leurs parents qui les maintiennent coupés du monde extérieur par le mensonge et la peur. Tout est fait pour garder en captivité les trois enfants jusqu'à remplacer les définitions de certains mots par d'autres pour les maintenir dans l'ignorance et l'innocence. La grande force de Canine est de proposer un univers tellement décalé et surréaliste tout en restant crédible qu'il pourrait dans un premier temps faire sourire. Car dans un premier temps on est plutôt amusé de voir ses jeunes adultes confinés dans l'ignorance pour qui les avions sont des jouets, le sel s'appelle un téléphone et qui ont une peur panique des chats capables de dévorer des hommes. Mais très vite le rire s'étouffe, l'ambiance devient plus oppressante, l'univers plus malsain à mesure que deviennent plus grotesque et dangereux les préceptes d'éducations de ce père dressant ses enfants comme des animaux captifs. Il n'est pas rare qu'une séquence face passer alors du sourire à un profond et viscéral malaise comme l'extraordinaire scène de la danse des deux sœurs ou les débordements de violence du père. Canine est un film âpre, difficile, froid et rigoureux dans sa mise en scène qui condense dans sa thématique les pires fantômes des drames familiaux comme l'inceste, la violence, la séquestration par peur de la perte, le refus de l'épanouissement par l'ignorance, la bêtise et la peur. Canine est un film qui fait penser à quelques uns des cinéastes les plus originaux et radicaux du cinéma comme Douglas Buck, Ulrich Seidl,Luis Bunuel, Gjörgy Palfi, David Lynch, Gaspar Noé, Passolini ou Lars Von Trier. Plus encore qu'une vision maladive de la famille Canine est une parabole du totalitarisme et d'un pouvoir suprême maintenant ses sujets dans l'obéissance par l'ignorance d'autres système possible. Inutile de croire à un happy-end venant finalement éclairer Canine d'une petite teinte d'espoir, le film comme l'univers qu'il décrit n'offre aucun échappatoire possible.

     

    Transylmania (2009) de David et Scott Hillenbrand 00/10

    Coups de coeur / Coups de sang

     

    Pour être tout à fait honnête je ne devrais pas critiquer Transylmania pour la simple et bonne raison que je n'ai pas eu suffisamment de courage, d'abnégation et d'esprit de sacrifice pour aller jusqu'au bout du film. Il faut dire que cette comédie adolescente et parodique signé par le duo du déjà bien moisi Game Box 1.0 repousse les limites de la connerie vers des frontières qui dépasse l'entendement. C'est bien simple à coté de Transylmania les parodies de Friedberg et Seltzer passeraient presque pour du Mel Brooks de la grande époque et le pire des ersatz de American Pie pour du John Hugues. Le film est juste consternant de bêtise assumée et c'est au prix d'une lutte sans merci contre l'évanouissement et la nausée que j'ai réussi à tenir 45 petites minutes (record à battre) avant de déclarer forfait, et c'est très rare que je n'ailles pas au bout d'un film. Transylmania raconte l'histoire d'une bande d'étudiants crétinoïdes qui partent pour six mois afin d'étudier en Roumanie et qui se retrouvent aux prises avec des vampires. Un prétexte pour surfer sur les traces nauséabondes laissés par une décennie de parodies bien grasses et de comédie adolescente visant systématiquement le slip afin de livrer la parfaite synthèse de toute la vulgarité de notre époque. Transylmania est plus gras qu'un hamburger plongé dans une bassine d'huile de friture et son humour dépasse rarement le stade anal dans lequel il se complet avec une délectation scatologique. Je doute que la fin du film transforme cette triste bouse en un film ne serait ce que regardable mais je laisse aux plus courageux le soin d'aller vérifier par eux même. Pour ma part j'ai un mot du docteur m'interdisant les produits trop gras .

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued.....

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Janvier 2011 à 12:49

    Bon, et bien tu m'[as donne bien envie de decouvrir Canine, qui m'avait deja interpelle lors de sa sortie cine (mais evidemment, il n'est pas passe en Ecosse). Ca m'a l'air d'etre un film a decouvrir.

    Par contre, je ne pense pas me precipiter pour regarder les autres films de la selection de la semaine (a part peut-etre Shrek 4, mais le 3 m'avait tellement decu que je n'ai pas fait le deplacement en salles pour ce dernier opus).

    2
    Fredy K
    Mercredi 12 Janvier 2011 à 22:56

    Oui Canine est une très bonne surprise avec un ton que j'ai trouvé vraiment originale. Pour le reste je confirme c'est tout à fait dispensable ; )

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