• Saison 2011 Episode 09

     

    Au sommaire cette semaine : 

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     Mr Nobody – Version longue (2010) de Jaco Van Dormael 07,5/10

    mrnobody

     

    Le réalisateur belge Jaco Van Dormael est un cinéaste plutôt rare avec simplement trois films en vingt ans. Après Toto le héros et Le huitième jour le réalisateur revient donc sur les écrans avec une grosse production internationale et incontestablement son film le plus ambitieux. Mr. Nobody est une fable de science fiction racontant les souvenirs et les histoires du tout dernier mortel vivant encore sur terre. Le film prend le parti de suivre le cheminement intellectuel de ce vieil homme qui se perd volontiers dans ses souvenirs entre réalité, invention et possibilité multiples pour livrer finalement un récit sous la forme d'un immense puzzle de sensation dont les pièces ont parfois bien du mal à venir s'emboiter les unes dans les autres. Mr. Nobody est un film vraiment complexe dont la structure changeante et non linéaire risque de perdre plus d'un spectateur en cours de route, l'impression d'assister à un collage de sensations aléatoires fait de Mr. Nobody un film dans lequel il est parfois difficile d'entrer. Il faudra donc se laisser porter par cet univers singulier, ne pas être trop cartésien, laisser l'émotion doucement nous envahir pour que le film dans son dénouement révèle sa puissance et la pertinence de sa forme. Ce patchwork de sensations, l'aspect totalement déstructuré du film donne parfois au spectateur un sentiment étrange en le faisant passer de séquences absolument magnifiques à d'autres moins convaincante dans lesquelles la forme devient alors plus artificiel; la balance se faisant souvent sur l'émotion que provoque les scènes en question. Avec Mr. Nobody, Jaco Von Dormael confirme ses extraordinaires talent de mise en scène et livre un film bourré d'idées originales, de trouvailles visuelles, de superbes séquences poétiques et de moment tout simplement touchés par la grâce ; c'est bien simple Mr. Nobody offre sur deux heures trente bien plus d'idées visuelles que l'intégralité d'une année (voir deux) de film français. Le réalisateur filme avec tact, poésie et une sensualité à fleur de peau l'éveil de Nemo Nobody à l'amour et livre des scènes d'un romantisme souvent magnifique et gorgées d'émotion. Mais lorsque l'émotion est bien plus en retrait la forme, tout en étant toujours aussi brillante, devient une forme de maniérisme qui peut devenir parfois un peu agaçant. Le casting du film est des plus solide avec Jared Leto, Sarah Polley, Diane Kruger, Rhys Ifans, la jeune et formidable Juno Temple et un caméo des plus sympathique de Pascal Duquenne (Le huitème jour). On pourra juste regretter que l'univers futuriste soit aussi peu développé mais en même temps il ne sert de prétexte qu'à l'introduction de l'histoire et que l'émotion ne soit pas toujours au rendez vous, pour le reste Mr. Nobody est un magnifique poème visuel sur la multitude des possibles qu'offre une seule vie. Pour peu que l'on accroche à ce voyage singulier le film de Jaco Van Dormael offre une richesse d'émotions et de thématiques assez peu commune, et puis un film avec un dialogue comme « la plupart du temps dans la vie il ne se passe rien, comme dans un film français » ne peux pas être tout à fait mauvais.

     

    American trip Get him to the Greek (2010) de Nicholas Stoller 07/10

    american trip

     

    La perspective d'un spin off du très gentillet Sans Sarah rien ne va avec pour vedette le personnage de Aldous Snow interprété en roue libre par Russel Brand n'avait à priori pour moi rien de formidablement engageant. Et puis la présence de l'excellent Jonah Hill dans un rôle principal et les très bonne critiques lus ici et là comme celle de Geouf (http://www.cinegeouf.com/2010/07/08/get-him-to-the-greek-de-nicolas-stoller/) finirent par avoir raison de mes quelques réticences, il suffisait donc d'attendre patiemment la sortie DVD vu la distribution plus que limité dans les salles obscures. American trip raconte donc les périples mouvementées d'un jeune employé d'une maison de disques chargé d'emmener de Londres jusqu'à une scène de Los Angeles un rocker déjanté, alcoolique et imprévisible pour un formidable come-back. American trip est déjà incontestablement très au dessus de Sans Sarah rien ne va et s'impose sans soucis comme le tout meilleur film de Nicholas Stoller que ce soit en tant que réalisateur comme en tant que scénariste ( Yes man, Braqueurs amateurs). Le film est mené sur un tempo d'enfer et enchaine sans le moindre temps mords les gags et les répliques qui font mouche. Ce devrait être le stricte service minimum de toute comédies mais il est pourtant important de préciser que American trip est un film vraiment très drôle dans lequel on se marre franchement à l'image de la scène énorme durant laquelle le personnage interprété par Jonah Hill sert de mule afin de passer de la drogue à l'aéroport pour la rock star. L'alchimie entre Jonah Hill et Russel Brand fonctionne du tonnerre et leur complicité est évidente à l'écran. On retrouve aussi avec plaisir la touche Apatow avec des personnages qui ne sont pas que des pantins désincarnés au service du gag mais des personnages souvent attachants et même parfois émouvant. Les relations entre Aaron Green (Jonah Hill) et sa petite amie sonnent toujours très juste tout comme la relation trouble entre Aldous Snow (Russel Brand) et sa petite amie (Rose Byrne). Russel Brand est formidable et semble un petit peu plus canaliser dans son jeu que sur Sans Sarah rien ne va, en tout cas il donne à son personnage de rocker autodestructeur un foutu charisme et une dimension digne des plus grandes icônes du rock. Je trouve d'ailleurs fort dommage que le film n'est pas joué d'avantage sur une rupture de ton radicale lorsque Aldous Snow se met à chanter car clairement la connerie des textes ne sert pas vraiment la présence assez formidable de l'acteur lorsqu'il entre en scène. J'espérais que le film jouerait plus sur une radicalité entre le Aldous Snow au quotidien et ce qu'il devient sur scène. Le film ne manque pas non plus de fond et dénonce avec force quelques travers de l'industrie du disque avec la vulgarité de ses clips, ses élans humanitaires plein de compassions, ses dérives poeple traquées inlassablement et surtout ses producteurs prêt à laisser leurs artistes crever sur scène pour ramasser quelques dollars. American trip est presque une comédie sans fausses notes glorifiant un esprit très rock'n roll avec force et un humour déjanté particulièrement ravageur. On pourra juste regretter histoire de pinailler la scène de la partie à trois pas franchement pertinente ni réussi à mes yeux et surtout des morceaux musicaux pas vraiment à la hauteur du charisme monstrueux de Russel Brand. Pour le reste Get him to the greek est vraiment une formidable comédie et un film fort ludique vu le nombre de guests qui y font des apparitions (Pink, Tom Felton, Lars Ulrich, Mario lopez..)

     

    Alone (2006) de Parkpoom Wogpoom et Banjung Pisanthanakun 05/10

    alone

     

     Alone est un film fantastique Thaïlandais de deux jeunes réalisateurs dont je vais m'épargner l'écriture systématique des noms. Le film raconte l'histoire d'une jeune femme qui doit retourner quelques jours dans la maison familiale après le grave accident dont a été victime sa mère. Un retour aux sources qui ne sera pas de tout repos puisque la jeune femme va se retrouver harceler par le fantôme de sa sœur siamoise morte des années auparavant après leur séparation. Alone est donc un film de fantômes asiatiques classique avec son lot d'apparitions affreuses dont la seule petite originalité est de traité de deux sœurs siamoises. Le soucis majeure du film est objectivement de ne jamais embarqué le spectateur dans une histoire suffisamment prenante pour lui donner envie de toujours connaître la suite des événements. Du coup le film ressemble assez vite à une profusion de séquences visant à introduire des jump scare qui même si ils sont souvent foutrement efficaces finissent par devenir au bout du énième un tout petit peu lassant. Alone est incontestablement un film qui réserve de jolis moments de tension et quelques sursauts vraiment très bien amenés avec un savoir faire diabolique, car même habitué à ce genre de film et à ses moments les plus clichés j'ai moi même sursauté deux ou trois fois. Mais malheureusement dans l'ensemble l'histoire a du mal à tenir la distance et à homogénéiser la mécanique implacable du film . C'est d'autant plus dommage que le film est graphiquement très soigné avec une photo assez superbe et que les quelques flashbacks montrant les deux sœurs lorsqu'elles étaient enfants offrent de jolis moments de tendresse. Alone est sans doute bien trop classique dans son récit, pas suffisamment captivant dans son intrigue et trop porté sur l'effet pour l'effet pour totalement se démarquer de ses films qui ne vivent que l'instant durant lesquels on les regarde. Le film permet en tout cas de passer un bon moment et de se faire peur à plus d'une reprise.

     

    Torture – GaG (2006) de Scott W Mckinlay 00/10

    torture

     

    Le film a au moins le mérite de clairement annoncé la couleur avec son titre, car gag ( Et pourtant c'est bien plus pathétique que drôle) convient parfaitement à ce non film surfant sur la vague du torture porn pour shooté en caméra DV dégueulasse tentant de se faire remarqué par les aspects les plus ragoutants possibles. Le film raconte donc l'histoire de deux amis qui vont cambrioler une maison et qui se retrouve aux prises avec un dangereux psychopathe torturant déjà un type avec sa sœur et sa petite amie. Un concept totalement con d'autant plus que les deux cambrioleurs ne seront jamais surpris de renbtrer dans une maison ressemblant à un décor de Massacre à la tronçonneuse. On retrouve donc les figures imposés du type bidouillant son petit film d'horreur avec les acteurs à la ramasse, le décor unique, l'histoire prétexte, les effets spéciaux foireux et une bonne dose de provocation pour tenter désespérément de faire plus con et plus crade que le film d'avant. On assiste donc pendant 77 minutes à un type sans le moindre charisme torturant et obligeant ses victimes à faire n'importe quoi tout ceci sans le moindre petit intérêt scénaristique. On empale donc à la lance, on oblige une sœur à faire une pipe à son frère, on fait manger des morceaux de verres et surtout on s'emmerde devant cet étalage complaisant et gratuit de sévices au service du vide. Scott W Mckinlay nous balance même en plein milieu du film une séquence onirique totalement nase pour mettre à l'image des types en train de manger de la chair humaine.... Torture est vraiment une belle merde et un film qui fait clairement honte au genre qu'il est censé représenter. Finalement le film n'est même pas un gag en revanche c'est effectivement une vraie torture.

     

    Voilà une semaine se termine et une autre va bientôt recommencer. To be continued.....

     

     

     

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