• Saison 2011 Episode 19

     

    Au sommaire cette semaine :

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      Terreur sur la ligne – When a strangers call (2006) de Simon West 02/10

    terreur

     

    Remake parmi tant d'autres Terreur sur la ligne tente de remettre au goût du jour le sympathique thriller éponyme de Fred Walton sorti en 1979. Comme souvent l'intérêt et la pertinence du remake sont assez obscures tant le film de Walton entièrement basé sur son récit ne méritait pas forcément de lifting technique. Terreur sur la ligne raconte donc l'histoire d'une jeune baby-sitter harcelée au téléphone par un inconnu aux motivations pour le moins étranges et inconnus. Un téléphone, une grande maison, une jeune fille et une menace voilà en gros les 4 ingrédients dont dispose Simon West (Les ailes de l'enfer – Tomb raider) pour construire son thriller et faire monter la tension. Au final c'est surtout l'ennuie qui finit par s'installer doucement au rythme des sonneries de téléphone, des longues explorations de la maison et des bruits suspects. Si Camilla Belle porte très bien son nom en revanche sa performance d'actrice est bien faiblarde dans les scènes de tension comme lorsque elle pleurniche au téléphone avec un policier pour tenter de faire croire qu'elle est à bout de nerfs. Comme quoi être actrice dans un film d'horreur ou dans un thriller n'est pas si facile que celà et demande déjà d'être une bonne actrice tout court, la jeune comédienne est en tout cas bien loin de la performance de Carol Kane dans le film de 1979. Terreur sur la ligne est donc un film sans surprise qui pense en vain qu'augmenter la superficie de la maison par rapport au film d'origine permet d'augmenter l'efficacité du suspens. Terreur sur la ligne est donc un énième remake des plus inutile et niveau baby-sitter et grande maison autant se refaire le bien plus réussi House of the devil de Ti West.

     

    Casablanca Driver (2004) de Maurice Barthélémy 06,5/10

    casablanca

     

    Passé assez inaperçu lors de sa sortie en 2004 le premier film en tant que réalisateur de Maurice Barthélémy (ex membre des Robins des Bois) est une sorte d'ovni des plus amusant qu'il convient grandement de réhabiliter. Casablanca Driver est une comédie qui raconte sous la forme d'une fiction réalité l'histoire d'un jeune boxeur totalement nase, un homme inadapté que personne ne comprends vraiment et qui rêve de gloire en combattant le plus grand champion du moment. Maurice Barthélémy réussit une jolie comédie assez ambitieuse dans sa forme le film brassant sous ses airs de faux documentaires et son petit budget trois décennies et de nombreux pesonnages. Très inspiré par When we were king, Casablanca Driver dépeint avec beaucoup d'humour et surtout d'humanité et de poésie comment les plus petits peuvent venir se fracasser sur le rêve américain. On suit donc avec beaucoup de plaisir le destin singulier de ce type hors normes qui finit par devenir le symbole d'un monde dans lequel tout est possible pour qui décide d'y croire. Le film est techniquement une jolie réussite Maurice Barthélémy parvenant souvent à rendre crédible l'univers dans lequel se déroule cette histoire à savoir une sorte d'Amérique fantasmé des années cinquante, soixante et soixante-dix. L'aspect documenteur offre également au réalisateur et scénariste la possibilité de faire intervenir de nombreux personnages à travers des séquences d'interviews et de témoignages ce qui permet à Maurice Barthélémy de faire participer de nombreux acteurs et actrices propre à son univers. Le casting de Casablanca Driver est donc riche et jubilatoire et on s'amuse beaucoup des interventions des autres membres des Robins des Bois avec PEF, Jean Paul Rouves, Marina Foïs, Elise Larnicol et Pascal Vincent ou encore de retrouver Les nuls au complet avec Chabat très drôle en psychanalyste, Dominique Faruggia et Chantal Lauby. On pourrait continuer encore à énumérer le casting avec le plaisir de retrouver un Dieudonné enfin plus drôle que provocateur, Patrick Chesnay, Tom Novembre, Isabelle Nanty, Sam Karman, Lionel Abelanski ou Jim Carter. Casablanca Driver joue avec bonheur sur de nombreux registres d'humour allant de la simple vanne jusqu'à l'absurdité complète de situations versant alors dans la poésie du slapstick. Parfois un peu lourde et bancale la farce finit pourtant par trouver son rythme de croisière et bizarrement le film se termine sur une véritable et sincère note d'émotion. Casablanca Driver est donc une très joli petite comédie qui montre que Maurice Barthélémy est un jeune réalisateur à suivre comme le prouvera par la suite Papa, son second et très beau film. Todo Match donc pour ce délicieux ovni qui s'impose comme l'une des lus originale comédie française de ses dernières années.

     

    Les émotifs anonymes (2010) de Jean Pierre Améris 05/10

    les emotifs

     

    Sans la présence de Benoît Poelvoorde je n'aurai sans doute pas prêter la moindre intention au film de Jean Pierre Améris. Les émotifs anonymes se base pourtant sur un concept assez amusant en faisant une comédie sentimentale avec des personnages hypersensibles et donc empêtrer justement dans l'expression de leurs propres sentiments. Le film raconte donc l'histoire d'une jeune femme trop sensible qui tombe amoureuse de son nouveau patron, lui même timide et maladroit le tout dans une petite chocolaterie parisienne. Les émotifs anonymes est donc une petite comédie romantique sucrée au charme un peu kitsch et suranné mais qui par bien des aspects évoque le charme incomparable des films romantiques hollywoodien avec Stewart ou Hepburn. Sans doute trop gentille, trop guimauve, trop pastel et trop asexué Les émotifs anonymes permet pourtant de passer un joli petit moment dans une sorte de conte léger à la gloire des handicapés sentimentaux amoureux sans même pouvoir l'exprimer. Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde incarnent des personnages justes et forcément touchants par leur douces maladresses et émouvants par leur incapacité au bonheur. Jean Pierre Améris évite le piège de la grosse comédie en refusant de faire de la maladresse et la timidité des personnages un prétexte à des gags catastrophiques à répétition comme dans les films avec Pierre Richard et livre un film qui a le mérite d'aller au bout de son sujet et de proposer un joli moment de cinéma. Légère et sucrée Les émotifs anonymes est une comédie qui se déguste comme le plaisir coupable d'une sucrerie entre deux repas. Le film de Jean Pierre Améris ne va pas chercher bien loin mais je préfère de loin un petit plaisir sucré à un gros banquet indigeste.

     

    A bout portant (2010) de Fred Cavayé 07,5/10

    terreur

     

    Après la joli réussite de Pour elle, son précédent film, Fred Cavayé poursuit dans la même veine de thriller impliquant un type bien ordinaire dans les rouages d'une intrigue policière qui le dépasse. A bout portant c'est l'histoire d'un jeune apprenti infirmier et futur père de famille contraint de faire évader un criminel de l'hôpital dans lequel il travaille afin de retrouver sa femme enceinte prise en otage. Le jeune homme va alors se retrouver au cœur d'une intrigue qui dépasse de loin ce qu'il pouvait imaginer. Si Pour elle était finalement bien plus concentrè sur les les aspects psychologiques et les relations humaines notamment entre le personnage interprété par Vincent Lindon et son père, cette fois ci Cavayé et son scénariste Guillaume Lemans taille à la tronçonneuse dans le gras et les digressions pour livrer un thriller sec, tendu et focalisé sur l'action. Le film n'en oublie pas pour autant d'impliquer de manière émotionnelle le spectateur qui sera forcément touché et ému par la force et la rage de ce type ordinaire prêt à tout pour retrouver sa femme et la fille qu'elle porte dans son ventre et qui finira même par se prendre d'affection pour des personnages à priori moins immédiat. A bout portant est surtout un pur concentrè d'action et de tension qui accumule sur 85 minutes de formidables moments de cinéma dans un récit carré, monstrueusement efficace, intelligent avec une mécanique de scénario implacable. Entre une formidable course poursuite à pieds et un final hyper-tendu dans un commissariat en ébullition, A bout portant laisse bien peu de temps aux spectateurs pour reprendre son souffle entre deux bouffées d'adrénaline. Il faut aussi saluer le très bon casting du film avec un formidable Gilles Lelouche, un Roschdy Zem charismatique en diable, un Gerard Lanvin parfait dans un rôle de flic à la Olivier Marchal et puis noter le plaisir de revoir Mireille Perrier ( Un monde sans pitiè) et surtout Elena Anaya remarquée dans Fragiles de Jaume Balaguero. Fred Cavayé confirme donc l'étendu de son talent et parvient même à monter en puissance de film en film, on espère du coup le voir très vite aux commandes d'un vrai blockbuster à la française. Le réalisateur semblera toutefois s'offrir une petite parenthèse par la comédie puisque son prochain film Les infidèles sera une comédie à sketchs sur les infidélités des hommes dans laquelle il partagera l'affiche en tant que metteur en scène avec une belle galerie de réalisateurs comme Yan Kounen, Riad Sattouf, Michel Hazanavicius ou Eric Lartigau.

     

     Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 15 Mai 2011 à 20:31

    llello !

    Entre deux changeages de couches, je passe ici faire un petit coucou !

    Tu connais déjà mon opinion sur A Bout Portant, mais ça fait plaisir de voir que toi aussi tu as apprécié ce bon moment de cinéma sous adrénaline.

     Heureux aussi de voir que tu as aimé Casablanca Driver, que j'avais découvert il y a quelques années (en tant que fan des Robin des Bois, je ne pouvais pas le louper). Je ne sais pas si tu as vu Essaye-moi de PEF, mais il vaut aussi la peine de se pencher dessus si tu as l'occasion...

    2
    FreddyK
    Dimanche 15 Mai 2011 à 20:42

    Oui vraiment une très belle surprise que A bout portant, demain je vais sans doute me faire La proie de Valette au cinoche histoire de voir si le polar français est vraiment en grande forme ; )


    J'aime bien également le cinéma lunaire de PEF avec Essaye moi et King Guillaume mais je suis un poil plus sensible à l'univers de Maurice Barthelemy...


     

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