• Saison 2011 Episode 22

     

    Au sommaire cette semaine :

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      Zombie lover – Make out with violence (2009) des Deagol brothers 02/10

    zombie lover

     

    Si l'on se fie à sa jaquette on pourrait penser que Zombie lover est une comédie horrifique adolescente et si l'on se fie à sujet on pourrait croire qu'il s'agît d'un drame poignant flirtant avec les tabous de la nécrophilie. A l'arrivée le film des Deagol brothers n'est rien de tout cela, juste une grosse boursouflure auteurisante, assez prétentieuse et surtout particulièrement chiante. Zombie lover raconte l'histoire de quelques adolescents dont l'été est bouleversé par la disparition d'une de leurs amies, cette jeune femme à la fois morte et encore vivante est retrouvée par hasard par trois frères qui décident de la cacher dans une maison vide. Autant le dire tout de suite les amateurs de zombies seront forcément déçu puisque la morte vivante en question n'occupe qu'une infime partie de l'histoire et que son état est bien plus proche du cadavre pur et simple que d'une créature assoiffée de chair fraiche. Pire encore on a la sensation que ce pseudo zombie ne sert strictement à rien et que le film aurait pu être sensiblement le même si le personnage était bel et bien mort ou totalement disparue. Car les Deagol brothers semblent bien plus concernés par les relations amicales et amoureuses entre les vivants tentant de se rapprocher à travers l'épreuve du deuil que par cette trouble histoire d'amour au delà de la mort. Du coup on assiste à du sous Sofia Coppola tendance Virgin Suicide avec voix off omniprésente, musique pop indépendante qui dégouline, images lumineuses et filtres oranges et états d'âme de jeunes qui trouvent que décidément c'est vraiment tès dur de tomber amoureux et que la vie est trop cruel quand on es mort. Le film est parfois d'une telle prétention à se regarder qu'il en devient juste insupportable d'autant plus qu'il ne parvient jamais à rendre un seul personnage un minimum touchant. Du coup on s'emmerde beaucoup, on soupire souvent, on sourit parfois au dépends du film et on se souvient du superbe Zombie honneymoon de David Gebroe qui lui avait le mérite d'aller au bout de son sujet bouleversant.

     

    Nous sommes la nuit – Wir sin die Nacht (2010) de Dennis Gansel 05/10

    nous sommes la nuit

     

    Les vampires sont des créatures très tendances depuis Twilight et même les allemands s'y mettent avec cette fois ci une version féministe des créatures de la nuit. Nous sommes la nuit raconte comment une jeune marginale paumée et voleuse devient vampire après qu'elle soit mordue par une femme pensant avoir trouvée en elle l'amour de son éternité. Car le film de Dennis Gansel , réalisateur de La vague, propose une vision assez novatrice des vampires dans laquelle les femmes auraient pris définitivement le pouvoir en se débarrassant de tous les mâles vampires du monde. Le problème c'est que lorsque l'on regarde la première très grosse moitié du film on est assez loin d'avoir envie d'adhérer à cet idéal féminisé du mythe qui consiste essentiellement à faire les boutiques la nuit, danser comme des dingues sur de la techno pourri, picoler et manger sans grossir, faire les dingues en marchant au plafond et conduire des grosses voitures très vite en rigolant très fort comme des folles. Si le film est le reflet à peine déformé des désirs superficielles d'une jeunesse en quête d'éternité on a également la sensation d'assister à un mélange étrange entre Twilight, Sex and the city et Charlie's angels. Les quatre femmes vampires sont très typées et super caricaturale avec la blonde pulpeuse autoritaire, la brune mystérieuse et intello puisque elle passe son temps à lire et une petite rousse totalement hystérique et insupportable. La dernière étant la jeune femme qui va devenir vampire et qui commence comme un clone de Lisbeth Salander dans Millenium avant d'affirmer sa féminité en prenant un coup de croc dans la jugulaire. De toutes les femmes vampires c'est de loin ce dernier personnage qui est le plus intéressant grâce sans doute à la belle performance et au charisme de l'actrice Karoline Herfurth. Il faudra donc attendre la dernière partie du film pour qu'enfin la superficialité de l'ensemble laisse place à des relations plus troubles entre les personnages et pour que Dennis Gansel abandonne la légèreté pour l'action et le drame. Si Nous sommes la nuit se perd encore dans quelques digression bien ridicule comme la visite à l'hospice d'une des vampires à sa fille le film trouve un rythme plus soutenu et réserve quelques très bonne séquence comme l'évasion de l'hôtel (même si on sent une grosse inspiration de Near dark) ou encore le duel final défiant les lois de l'apesanteur. Nous sommes la nuit est donc un film assez bancal, parfois insupportable dans son coté girly superficielle et plutôt bon dans l'action et les sentiments. Après les vampires pétasses c'est pas la panacée du genre mais c'est toujours mieux que les vampires végétariens qui jouent au base ball.

     

    Le fils à Jo de Philippe Guillard (2011) 05,5/10

    fils à jo

     

    Pour son premier film en tant que réalisateur Philippe Guillard, le journaliste, ancien rugbyman mais aussi scénariste (Camping 1 et 2, Disco, 3 zéro que du lourd) choisit de traiter sur le ton de la comédie nostalgique de sa passion pour le rugby et ses valeurs humaines. Le fils à Jo c'est donc l'histoire d'un gamin qui porte sur ses épaules le poids du glorieux passé d'une famille dont tous les hommes furent des gloires du rugby, un fardeau difficile à porter surtout quand on est pas très bon dans ce sport au grand désespoir d'un père pourtant prêt à tout assurer la continuité de la passion familiale. Aussi lorsque son fils n'est pas pris dans la sélection régionale et que le terrain familiale est vendu pour devenir une erre de stockage de l'usine local, Jo Canavaro (Gerard Lanvin) décide de tout reconstruire avec un nouveau terrain champêtre et une nouvelle équipe de rugby construite autour de son fils. Le fils à Jo est un film qui fleure bon le régionalisme, les valeurs virils de l'ovalie et un certain passéisme nostalgique de la tradition. Le film de Philippe Guillard est aussi plaisant que désagréable et cumule tout de même de nombreuses casseroles qui l'empêche d'avancer avec une vraie légèreté. Le scénario des plus prévisible est bourrè de clichés, de lieux communs et de facilités d'écriture bien naïve tant dans l'histoire racontée que dans les caractères pour le moins caricaturale des différents personnages. La mise en scène n'est guère plus inspirée et Philippe Guillard semble ressentir le besoin de surligner le moindre sentiment par l'utilisation d'une musique sirupeuse et se perd parfois dans des effets de style que visiblement il ne maitrise pas totalement. Fort heureusement Le fils à Jo n'est pas non plus une purge totale et l'on passe un bon moment notamment grâce aux dialogues souvent drôle et tout en verve de Guillard et aux acteurs avec en tête le formidable trio Gerard Lanvin, Olivier Marchal et Lionnel Astier. Je serais bien plus réservé sur la performance de Vincent Moscato qui en fait des caisses dans le registre du gentil benêt pot de colle et sur les personnages féminins totalement en retrait (En même temps c'est un film sur le rugby merde !). Le fils à Jo impose finalement sa note un poil au dessus de la moyenne pour l'évidente tendresse et la sincérité absolu de Guillard vis à vis de son histoire, de son film et surtout de ses personnages. Le fils à Jo reste un premier film certes bien maladroit et parfois agaçant de facilité mais dont la simplicité, la candeur, la droiture et la bonne foi finissent par emporter le morceau.

     

    Necromentia (2009) de Pearry Reginald Teo 03/10

    necromentia

     

    Sous une forte influence de Clive Barker le jeune réalisateur Pearry Reginald Teo, originaire de Singapour, livre un film film d'horreur à la fois glauque et esthétique dans lequel trois personnages en quête d'amour et de vengeance se perdent aux portes de l'enfer. Objectivement Necromentia n'a visiblement pas énormément de choses à raconter et perd donc son récit sous l'écran de fumée d'une construction éclatée pour tenter de masquer l'absence de véritables enjeux dramatiques. Pearry Reginald Teo se concentre alors sur une volonté évidente de créer une ambiance à la fois morbide, dérangeante et maladive ce qu'il parvient très occasionnellement à faire. On pense donc parfois à Silent hill pour ses personnages étranges et blafards, à Clive Barker pour ses créatures semblant sortir de Hellraiser ou des Tortured souls, à House of 1000 corpses pour certains aspects délirants comme cette figure de cochon obèse et rigolard ou encore à Saw pour la photographie verdâtre et le plaisir de la torture. Necromentia propose à l'écran quelques idées et séquences bien déviante comme un karaoké débile chanté par un démon avec un masque de cochon à un gamin handicapé sur une chansonnette ventant les mérites du suicide, une séance de torture assez dégueulasse dont on découvre finalement que c'est la victime qui paye pour être mutiler et une scène durant laquelle un homme joue à des jeux équivoques avec sa femme morte.... Seulement voilà il ne suffit pas de quelques séquences chocs pour sauver un film de l'ennuie lorsque celui ci n'a rien de vraiment solide à raconter. On se désintéresse donc très vite du destin des personnages et l'ennuie s'installe durablement comme un sentiment de coquille vide. L'enfer qui ressemble ici à un tunnel sans fin dans un sous sol d'usine poussiéreux semble alors bien triste, bien long et bien vide tout comme le film.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ...

     

     

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