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A l'affiche cette semaine :

De la nostalgie bon marché, une adolescente de 40 balais, un voyage intérieur et des zombies en automne.

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_______ Stars 80 de Frederic Forstier et Thomas Langman – 2012 _____________________________________

   Surfant sur l'immense succès nostalgique de la tournée des stars de la chanson populaire des années 80, le film de Frédéric Forestier et Thomas Langman se propose de raconter cette même tournée à travers le parcours de deux petits producteurs ayant transformé un pari un peu fou en un incontestable triomphe public.

Malheureusement, au delà de toutes considérations sur les qualités musicales des artistes; l'enthousiasme bon enfant, nostalgique et festif d'un concert n'a rien à voir avec celui d'une salle de cinéma. Le film Stars 80 enchaine donc séquences musicales et coulisses sur un rythme binaire des plus monotones laissant la possibilité à tous les « artistes » participant au film de faire entendre un petit morceau de leurs gros tubes. Dans l'ensemble les stars un poil has-been du top cinquante des années 80 jouent avec beaucoup de distance, d'humour et de dérision de leur image vieillissante donnant au film un coté assez bon enfant et sympathique de réunion de potes possédant suffisamment de recul pour être capable de se chambrer en permanence. Mais le film un poil taquin caresse surtout pas mal ses vedettes dans le sens du poil en martelant cette idée saugrenue que le succès d'une chose en démontre forcément la qualité.

Stars 80 possède donc un certain capitale sympathie mais demeure tout de même une comédie assez paresseuse et platement écrite dans laquelle il ne se passe quasiment rien si ce n'est l'éternelle brouille et réconciliation des deux producteurs lorsque le succès monte à la tête de l'un des deux. De plus si le talent artistique et musical des artistes embarqués dans le projet peut largement prêter à discutions beaucoup s'avèrent être clairement de bien piètres comédiens.

Au final, à moins d'être vraiment fan de cette époque musicale contestable ou d'avoir les démons de la nostalgie au corps, Stars 80 est un film des plus dispensables d'autant plus que les meilleures répliques sont presque toutes dans la bande annonce.

___________________________________________________________________________________ Ma note: 04/10 _______

_____ Camille redouble de Noémie Lvoski – 2012 _____________________________________________________

   Petit film phénomène de la fin d'année 2012, Camille redouble a connu un succès critique assez unanime et une belle reconnaissance de la part du public. Cette histoire de retour vers l'adolescence d'une femme de quarante ans en pleine séparation évoque fatalement le Peggy Sue s'est mariée de Francis Ford Coppola sorti en 1986. Noémie Lvoski ,qui est donc tout à la fois réalisatrice, actrice et scénariste, s'offre un joli bain de jouvence et s'interroge sur un ton doux amer sur l'amour, le destin, le temps qui passe ou la perte de l'innocence.

Camille redouble est un petit film sympathique comportant de jolis moments de tendresses, de nostalgie, de comédie et d'émotions notamment dans la très belle relation entre Camille et ses parents retrouvés dans le passé alors qu'ils sont décédés dans le temps présent (Yolande Moreau et Michel Vuillermoz). Noémie Lvoski parvient à jouer les adolescente de quarante ans avec beaucoup de justesse et de naturel, sans jamais forcer le trait ni tomber dans la caricature et elle permet au personnage de Camille d'être vraiment attachant et crédible à l'écran sans être agaçant. Plutôt agréable et sincère, Camille redouble comme l'immense majorité des film français s'appuie totalement sur son script, ses situations, ses dialogues et ses acteurs laissant au second plan la mise en scène et les préoccupations visuelles et esthétiques.

L'authenticité et la tendre mélancolie de Camille redouble permettent toutefois au film de Noémie Lvoski de se placer un poil au dessus du tout venant de la comédie française.

___________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 ________

______ La traversée de Jérôme Cornuau – 2012 _______________________________________________________

   Le réalisateur jusqu'ici bien peu inspiré des Brigades du tigre et Folle d'elle avec Ophélie Winter signe ici un thriller aux lisières du fantastique offrant au passage son premier rôle purement dramatique à Michael Youn.

La traversée raconte l'histoire d'une jeune fille de huit ans qui après avoir disparue alors qu'elle était en vacances sur une petite île d'Écosse réapparait mystérieusement et mutique à l'endroit même de sa disparition. Son père (Michael Youn) entreprend donc la traversée afin de retrouver sa fille et tenter de percer les mystères entourant sa disparition et son retour. Jérôme Cornuau parvient à installer une certaine ambiance oppressante et mystérieuse autour de cette histoire de père brisé en quête de vérité, et c'est avec un certain plaisir que l'on suit cette enquête aussi brumeuse que les côtes de cette île écossaise.

Malheureusement La traversée ne va pas tenir bien longtemps ses belles promesses et le mystère va vite ressembler à un écran de fumée, le thriller laissant la place à des explications psychanalytiques brumeuses donnant la sensation d'une grosse baudruche qui se dégonfle à mesure que le film avance vers un dénouement bien trop prévisible tout en étant à la limite du ridicule. Quand à Michael Youn même si il semble plutôt à l'aise sur le registre dramatique, il montre toutefois ses limites lorsqu'il doit jouer sur des registres plus extrême de colère ou de désespoir exacerbé.

La traversée est donc une vraie déception d'autant plus cruel que la bande annonce laissait espérer le meilleur, le thriller intimiste aux lisières du fantastique n'est donc qu'un drame psychologique et familiale de plus dissimulé derrière un épais brouillard.

____________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 _______

______ Autumn de Steven Rumbelow – 2009 ____________________________________________________________

   Énième film post apocalyptique autour d'un virus ayant transformé la population en morts vivants, Autumn est un petit film canadien dans lequel on va suivre le destin d'une poignée de survivants.

Film fauché aux limites de l'amateurisme, Autumn séduirait presque par son approche très premier degré et assez mélancolique du genre, le jeune Steven Rumbelow prenant son temps pour installer ses personnages et montrer la lente progression de l'épidémie transformant peu à peu des cadavres inertes en menace, le tout passant par différents stades. Car pour prendre son temps, Steven Rumbelow prend son temps étirant un récit qui n'en demandait certainement pas temps sur presque deux heures. Il est déjà difficile de vraiment rentrer dans le film à cause de son amateurisme, son image vidéo dégueulasse et son flagrant manque de moyen poussant à filmer trois fois la même rue en guise de décor apocalyptique mais il est encore plus difficile d'y rester sans sombrer dans un ennui certain. Au bout d'une heure on comprends qu'il ne s'est finalement pas passé grand chose et que de toute évidence il ne se passera rien de plus dans l'heure qui va suivre, c'est donc bien plus par dévotion que par plaisir que l'on va jusqu'au bout de ce triste Autumn.

Il reste bien la participation très anecdotique de David Carradine et la présence d'un survivant déguisé en clown qui visiblement mettra un point d'honneur à finir avec son chapeau sur la tête car pour le reste ce très long requiem sur l'automne de l'humanité est aussi emmerdant qu'un trop long hiver.

_________________________________________________________________________________  Ma note 03/10 ________

Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. to be continued ...