• V/H/S de David Bruckner, Ti West .....

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    V/H/S

    de Ti West, David Bruckner , Glenn McQuaid etc ....

    USA - 2012 - Horreur / Fantastique / Fillm à sketches

    V/H/S de David Bruckner, Ti West .....

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     Produit par le site internet spécialisé dans le cinéma de genre Bloody disgusting, V/H/S se présente comme une anthologie horrifique composée de différents sketches ayant tous en point commun d'être tournés à la manière d'un found footage. Une production qui combine donc deux grandes tendances du cinéma d'horreur actuel pour un film qui pouvait laisser entrevoir une perspective d'aborder de façon originale, multiple et novatrice ce que représente ce sous genre jusqu'ici bien avare en bon film et qui est le found footage. Finalement V/H/S ne propose rien de nouveau et synthétise même sur presque deux heures absolument tout ce que sous genre représente de pire en matière de cinéma.

    L'argument de départ de V/H/S est assez simple puisque l'on suit une bande de voleurs spécialisés dans la mise en scène de courts films provocateurs qui tentent de récupérer une mystérieuse bande VHS d'une grande valeur dans une immense maison. Afin de retrouver la bonne cassette et de passer le temps ils vont visionner différentes bandes durant leur cambriolage.

    V/H/S de David Bruckner, Ti West .....

    Dés les premiers instants V/H/S se prend les pieds dans le tapis de son concept et pose de sérieux problèmes de cohérence et de crédibilité. Alors que tout semble tourner autour de cette bonne vieille bande magnétique on constate assez vite que la plupart des films présents dans cette anthologie sont tournés en numérique et donc mystérieusement remis sur des bande VHS pour simplement coïncider avec le titre. Un paire de lunettes équipée d'une caméra miniature, un costume de nounours cachant lui aussi une caméra ou encore des webcams d'ordinateurs portables voilà quelques uns des médias qui servent à raconter les différentes histoires de V/H/S et franchement il faudra m'expliquer pourquoi ses films se retrouvent comme par enchantement sur des vieilles bandes VHS. En même temps l'argument et l'intrigue qui fait le lien entre les différents films est tellement gratuit, idiot et poussif que l'on est plus à une facilité de plus. Parce que franchement les voleurs qui prennent le temps de regarder des cassettes vidéos en plein cambriolage il fallait quand même oser, surtout que aucun des protagonistes ne semble savoir ce qu'il cherche vraiment. D'ailleurs d'une manière plus globale, ce segment faisant le lien entre les différents films est assez idiot, anecdotique et sans intérêt en grande partie à cause du fait qu'il met en scène une bande d'abrutis vivant visiblement en postant sur youtube des vidéos sur lesquelles ils agressent des filles en pleine rue pour les forcer à exhiber leurs poitrines ou alors au comble de folie provocatrice ils cassent un à coups de battes de baseball un vieil algeco bien pourri et abandonné (Quelle violence !).

    V/H/S de David Bruckner, Ti West .....

    Le premier segment intitulé Amateur night  met en scène trois amis dont un qui porte une caméra sur ses lunettes, partis pour une folle soirée en espérant filmer en mode voyeur des femmes nues et leurs ébats nocturnes. Les trois potes finiront par draguer et conduire une étrange jeune femme dans un motel mais découvriront bien vite que cette dernière est une créature assez peu fréquentable. Assez longuet malgré son format réduit, totalement prévisible dans son déroulement et pauvre en frissons ce volet ne mérite le détour que pour son étrange personnage féminin entre femme chat, vampire, succube et harpie. Le fait d'adopter un point de vue totalement subjectif évite de filmer le vide pendant des plombes mais ne provoque pas une immersion du spectateur pour autant. Le second film court est réalisé par Ti West et suit le voyage romantique d'un jeune couple dans l'ouest des USA, une seconde lune de miel perturbée par une mystérieuse jeune fille qui semble les suivre comme une ombre. On assiste donc à l'exercice de style du film de couple narcissique en vacances puisque les deux tourtereaux semblent passer plus de temps à se filmer eux que les choses qui les entourent. On retiendra juste l'instant ou le point de vue subjectif passe du couple au troisième protagoniste instaurant un très léger et diffus petit moment de malaise. Pour le reste ce Second honneymoon est assez soporifique, prévisible jusque dans son pseudo-twist final et aucunement anxiogène.

    V/H/S de David Bruckner, Ti West .....

    Le troisième volet intitulé Thurday the 17th est une sorte de survival lorgnant vers Vendredi 13 en mettant à l'image une bande de jeunes gens perdus dans une forêt dans laquelle rôde un tueur. Hésitant visiblement entre le premier et le second degré ce segment ne propose rien de bien transcendant entre ses personnages insipides, son tueur invisible, ses effets horripilants de shakycam et ses raccourcis scénaristiques assez douteux. On filme souvent le vide et les branches en mode « oupss j'ai oublié d'éteindre la caméra » et dès qu'un truc se passe on ne voit rien non plus puisque le tueur brouille les images. Du coup il y-a tellement rien à voir que l'on se demande pourquoi on regarde. Le sketch suivant au titre à rallonge, The sick thing that happened to Emily when she was younger raconte le calvaire d'une jeune fille persuadé que son appartement est hanté; du coup elle passe son temps à discuter avec son petit ami par webcam interposées en espérant qu'il puisse voir et démontrer la véracité de ses angoisses. Si le concept est assez amusant et un poil original en revanche le résultat ne se démarque guère d'un banal Paranormal activity. Outre le fait que encore une fois les concepts de webcam et VHS soient assez éloignés voir incompatibles, le réalisateur renie parfois le concept même de found footage avec l'ajout d'effets sonores et de musique pour créer quelques sursauts. Pour couronner le tout le film perd très vite le spectateur dans un final pour le moins abscons. Le dernier volet (enfin) de cette anthologie s'intitule 10/31/98 et suit un groupe d'amis dont l'un d'entre eux porte une caméra sur son costumes (même concept que les lunettes donc, bonjour l'originalité) partis fêter Halloween dans une mystérieuse maison. A défaut de tomber sur une fête les compères vont trouver une maison hantée théâtre d'une bien étrange cérémonie religieuse. Au bout de cinq segments le film tourne donc déjà en rond et nous ressort l'argument de la vue subjective pour un petit tour de train fantôme en compagnie de cinq gentils abrutis. Encore une fois bien trop prévisible et avare en frissons, le petit film nous ressort l'équation vue subjective plus shakycam hystérique dans les moments de panique.

    V/H/S de David Bruckner, Ti West .....

    Déjà bien peu séduisant par ces différentes histoires proposées, V/H/S est aussi terriblement décevant par sa forme. On pouvait espérer que le format court et les points de vus de différents réalisateurs allait offrir à ce sous genre un peu de sang neuf, mais finalement V/H/S ne fait que recycler les codes de films tels que Le projet Blair Witch, Paranormal activity ou Rec en bien pire. Carburant souvent aux effets de caméras portées par des parkinsoniens frénétiques, V/H/S se croit en plus obligé de truffer son images d'effets visuels et vidéos comme des parasites, des sautes d'images, des passage neigeux, des images rayées, des écrans bleus.... Le tout est tellement gratuit, excessif et systématique que cela devient totalement artificielle et bidon, ce qui est un comble pour un sous genre tentant systématique de nous faire passer une fiction pour une réalité.

    V/H/S de David Bruckner, Ti West .....

    V/H/S est donc une immense déception et un très mauvais film qui laisse cette sensation que le found footage est définitivement un sous genre dans lequel il faut faire preuve d'un immense talent pour accoucher d'une œuvre marquante comme Balaguero et Plaza pour Rec. En attendant le peu de moyens que demande ce type de tournage, ses codes si simples à réutiliser ad-vitam et le succès toujours constant des Paranormal activity risquent bien de nous offrir encore une belle lignée de purges dans le genre. En espérant toujours qu'un réalisateur plus malin, plus ambitieux ou simplement plus talentueux que la masse nous offre un vrai grand film dans ce registre si avare en bons moments.

     

    Ma note : 01/10

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 17 Février 2013 à 09:29

    Et ben, ça donne vachement envie !

    Dommage parce que je suis toujours preneur pour un petit film à sketches... J'espère que The ABC of Death, que je vais voir à la Frightfest le weekend prochain, sera meilleur...

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    2
    FreddyK
    Dimanche 17 Février 2013 à 17:25

    Je suis également assez fan des films à sketches sur le principe qu'un mauvais segment peut toujours en cacher un bon. Pour V/H/S c'est assez uniformément mauvais et du coup les deux heures sont pas loin du calvaire absolu surtout avec l'aspect found footage.

    J'espère que ACB of death sera meilleur (a priori c'est pas un gros challenge), je suis très curieux de voir comment les réalisateurs s'en sortent avec des formats aussi courts parce que avec 26 lettres pour moins de deux heures de film ça va faire des histoires de 5 minutes à tout casser

    3
    Dimanche 17 Février 2013 à 21:21

    Oui, je suis curieux aussi pour The ABC of Death. J'ai déjà vu un des segments qui avait été présenté sur le web (T for Toilet) et c'était plutôt pas mal, donc j'ai bon espoir, même si j'imagine que le film va être très peu homogène.

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