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Poursuite mortelle de Julian Gilbey
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Poursuite mortelle (A lonely place to die)
de Julian Gilbey
Grande Bretagne (2011) – Thriller/ Aventures / A peine survival
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Sur le papier A lonely place to die avait tout d'un bon petit survival montagnard plongeant une poignée de personnages pour une traque dans des conditions extrêmes. On pouvait même espérer une sorte de Vertige en bien mieux pour un film mélangeant des éléments de thriller, d'aventures et d'horreur.
Poursuite mortelle raconte comment lors d'une excursion dans le montagnes écossaises cinq amis découvrent une petite fille enfermée sous terre. Ils décident alors de conduire la jeune fille au plus vite aux autorités mais se retrouvent traqués par ses ravisseurs...
Poursuite mortelle commence de la meilleure manière qui soit avec des personnages plutôt attachants et une formidable utilisation des magnifiques paysage montagnards de l'Écosse. Julian Gilbey promène avec fluidité sa caméra aux flancs des montagnes, survole de magnifiques étendus et plonge avec aisance le spectateur tout comme ses héros au cœur d'une nature magnifique. Clairement tous les ingrédients d'un bon survival sont bel et bien là avec un espace aussi magnifique que vaste et dangereux, des proies connaissant le terrain et pouvant en tirer un avantage et deux tueurs poursuivant froidement un objectif... Malheureusement le grand film d'aventures sous tension ne va durer que l'espace d'une bonne demi heure avant de laisser place à une avalanche assez énervantes d'incohérences, des effets de mise en scène bien lourd et des digressions scénaristiques qui vont finir par définitivement perdre l'attention du spectateur.
Je ne suis pas un pinailleur maniaque et je me laisse facilement prendre au jeu d'un film sans chercher à tout expliciter, surtout pour les films de genre, mais dans le cas de A lonely place to die il y-a clairement une multitude de facilités et d'incohérences qui finissent par totalement entamer mon adhésion à la crédibilité du film. Par exemple je veux bien que le personnage interprétée par Melissa George fasse une chute de cent mètres pour se relever avec un petit bobo à la tête mais ça passe moins bien lorsque quelques scènes plus tard un chasseur se fracasse le crâne en roulant dans six mètres de fossé. Difficile aussi de ne pas sourire devant ses tueurs avec des fusils à lunettes qui selon l'importance de l'acteur se trouvant dans leur viseur deviennent des snipers d'élites ou des busards incapable de shooter un éléphant coincé dans un couloir. Difficile aussi de comprendre la gestion étrange de l'espace qui fait que certains personnages semblant parfois totalement séparés par se retrouvent soudain ensembles le plan suivant. Je ne parlerais même pas de la petite fille qui bat un record mondiale d'apnée avant de se réveiller miraculeusement en crachant un petit filet d'eau. Mais la palme revient au type pourtant censé partir prévenir des secours en solo et qui fait semblant de transporter la gamine alors que c'est pour lui l'assurance de focaliser toute l'attention des tueurs et donc d'être poursuivit (??).
Si dans un premier temps la réalisation de Julian Gilbey séduit par son alternance de moments posés et plus dynamique, on se retrouve aussi très vite lassé par ses effets de mise en scène aussi redondant que lourdement répétitifs. Le plus énervant n'est pas l'alternance de plongés pour monter que la montagne est vertigineuse et de contre plongés pour montrer que les arbres sont haut mais l'utilisation systématique de ralentis pour renforcer le moindre petit effet dramatique avec une musique d'autant plus envahissante qu'elle est loin d'être inoubliable. C'est tellement pesant et systématique que la mort de certains personnages censé nous émouvoir ferait presque sourire comme ce type qui meurt au ralenti les bras ouvert comme dans Platoon avec un bref flashback en noir et blanc sur celle qu'il aime. Du coup doucement mais sûrement on sombre dans une forme poli de somnolence entre ennuie et indifférence. Le survival tant espérer glisse alors vers le thriller classique, l'action introduit de nouveaux personnages au point de laisser les autres en plan et moi personnellement je dois m'accrocher pour ne pas sombrer totalement ou éteindre le Blu-ray. Le dernier acte se déroulant dans un village lors d'une fête étrange est une rupture de ton aussi brutal que suicidaire pour un film qui avait déjà du mal à imposer son univers. Je dois avouer que j'ai alors totalement décrocher et que hormis le type avec son masque de cochon et le montage paresseux lors du meurtre du flic je ne me souvient de presque rien de cette ultime demi heure et pourtant j'ai vu le film il y-a moins de cinq jours.
Fort heureusement il reste le plaisir de retrouver Melissa George et les paysages d'Ecosse
Ma note 05/10
Tags : film, personnage, petit, bien, mortelle
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