Au sommaire cette semaine :

Le pacte du mal – El mal Ajeno (2010) de Oskar Santos 07/10

Produit par Alejandro Amenabar Le pacte du mal est un très joli petit film malheureusement totalement passé inaperçu lors de sa sortie en salles, tout comme lors de sa sortie en DVD d'ailleurs. Pourtant ce drame teinté de fantastique mérite amplement mieux que l'oubli et l'anonymat et démontre si il était encore besoin de le faire de la bonne santé du cinéma de genre espagnol. Le film de Oskar Santos raconte l'histoire d'un médecin spécialisé dans les maladies lourdes et incurables, des pathologies difficiles qui ont poussées ce jeune docteur à se forger une carapace afin d'éviter toute forme de compassion envers ses patients. Une froideur un peu brusque qui va finalement couter au jeune médecin une tentative d'assassinat de la part du petit ami d'une patiente enceinte et condamnée. Le médecin échappera finalement à la mort et se découvrira très vite à son reveil des pouvoirs surnaturels de guérisseur, une capacité miraculeuse qui va très vite révéler comme une malédiction une face cachée. Le pacte du mal est un film fantastique sans monstres, fantômes ou effets spéciaux et qui impose son univers simplement sur la qualité de son scénario et de ses interprètes. Le film de Oskar Santos est avant toute chose un drame terriblement humain confrontant un homme résignè dans son incapacité à guérir à une soudaine capacité à soulager les douleurs des autres. Eduardo Noriega, qui interprète ce médecin, est vraiment très émouvant dans ses hésitations et ses dilemmes humains; son regard devant une salle d'attente d'urgences remplie de personnes en souffrance est juste bouleversant. Le film de Oskar Santos introduit alors l'aspect sombre de ce pouvoir en s'appuyant une nouvelle fois sur les relations humaines entre les personnages. Sans trop en dévoiler sur les ressorts dramatiques du film on pourra juste dire que chaque guérison miraculeuse affecte de manière négative les proches de ce médecin qui fatalement se retrouvera très vite en face d'un dilemme entre soulager des millions de gens ou en protéger quelques uns. Toutes les relations humaines à la fois drôles et émouvantes sonnent intimement juste et du coup les personnages sont immédiatement touchants que ce soit la femme de ce médecin, son père, sa pétillante fille, le jeune interne ou les différents patients. Les acteurs sont tous formidable et comme ils sont dans l'ensemble assez peu connus cela facilite grandement l'identification. On retrouve également la très belle Belen Rueda (L'orphelinat) dans un rôle qui malheureusement est loin d'être le plus utile et attachant du film. Le pacte du mal est donc une très belle surprise qui ne souffre quasiment d'aucuns défauts si ce n'est pour pinailler un peu d'un final à base de flashbacks un poil trop explicatif, en tout cas rien qui ne puisse empêcher la belle émotion de ce drame fantastique de s'imposer tout en douceur.

Vampires de Vincent Lannooo (2010) 03/10

Vampires est une sorte de C'est arrivé près de chez vous en couleurs et surtout en moins bien, un film entre cinéma vérité et documenteur qui met en scène une équipe de télévision partie tourné un film sur une famille de vampires de la communauté belge. Autant le dire tout de suite le film de Vincent Lannooo est une vraie grosse déception, Vampires n'est finalement pas très drôle, le plus souvent ennuyant et les aspects les plus transgressif de son humour noir tombe souvent bien à plat. Loin de la désacralisation du mythe du vampire le film de Vincent Lannoo ressemble le plus souvent à une grosse blague potache basée sur le décalage et jouant avec une provocation souvent gratuite sur le registre du politiquement incorrect. La volonté évidente de provoquer et titiller les spectateurs lors de certaines séquences comme le meurtre du jeune handicapé ou le sans papier africain livré par la police aux vampires comme du « boudin noir » sont loin d'avoir l'effet escompté tant l'ensemble manque cruellement de noirceur et d'humour. Alors que très paradoxalement on pouvait finir par s'attacher au tueur de C'est arrivé près de chez vous tout en le trouvant détestable, les vampires du film de Lannoo restent des caricatures pas totalement crédibles et parfois même exaspérante comme la mère de famille interprétée par Vera Van Dooren qui semble faire du Yolande Moreau sans avoir la poésie et la gouaille de la comédienne. Les quelques bonnes idées du film sont souvent très mal exploitées comme l'école d'apprentissage pour former les jeunes vampires, la jeune fille qui fait sa crise d'adolescence à l'envers en se prenant pour Barbie ou encore le code de conduite des vampires qui donne surtout lieu à des séquences assez grotesque comme lorsque deux vampires se dispute la légitimité d'une proie en jouant à un, deux, trois soleil. Les occasions de rire sont donc finalement bien peu nombreuse et c'est un sentiment d'ennui qui s'installe tout doucement d'autant plus que la dernière partie racontant l'exode de la famille vers le Canada est encore moins convaincante et amusante que le reste du film. On notera juste la participation amusante de Julien Doré en vendeur de cercueil opportuniste et quelques répliques vachardes car pour le reste Vampires est une grosse déception d'autant plus amère que Strass, le premier film de Vincent Lannoo, était lui une vraie réussite.

La chance de ma vie (2011) de Nicolas Cuche 04,5/10

Les comédies romantiques se suivent et se ressemblent, c'est bien ce qui fait à la fois leur charme et leurs limites. Le film de Nicolas Cuche propose toutefois une idée assez amusante avec un homme, véritable chat noir pour les femmes qu'il aime, qui ne parvient pas à tomber amoureux de peur de voir sa nouvelle petite amie connaître catastrophe sur catastrophe. Cet homme interprété par Xavier Demaison va toutefois succomber aux charmes d'une ravissante jeune fille et tenter de mettre fin à la malédiction dont il semble indirectement victime. La chance de ma vie est une comédie romantique qui a au moins le mérite de mener son histoire sur un train d'enfer enchainant gags et situations burlesque sans le moindre temps morts. Le problème c'est que les gags ne sont pas tous de la première fraîcheur qu'ils tombent parfois dans une vulgarité potache et que surtout on pourra regretter que comme souvent les meilleurs du film étaient déjà largement dévoilés dans la bande annonce. Du coup La chance de ma vie semble parfois tourner un peu à vide entre un schéma de comédie romantique ultra prévisible et une suite de gags et situations très inégales. Le film de Nicolas Cuche est aussi plombé par des seconds rôles assez peu intéressants car si Thomas Ngijol s'en sort plutôt bien en médecin en revanche Armelle Deutsch est totalement sous exploitée et Elie Semoun est juste horripilant dans son show caricaturale d'un designer autoritaire et hystérique. La plus grosse satisfaction reste la délicieuse Virginie Efira qui confirme après L'amour c'est mieux à deux, dont elle était objectivement le seul intérêt, qu'elle possède à la fois le charme pétillant d'une Meg Ryan et le charisme comique d'une Cameron Diaz. Deux atouts qui lui permette de hisser les comédies romantiques dans lesquelles elle joue un poil au dessus de la paresse de leur scripts. La chance de ma vie permet juset de passer un bon petit moment et de sourire au détour de quelques répliques amusantes.

Chasseur de têtes – Headhunter (2005) de Paul Tarantino 00/10

La jaquette annonce fièrement Le dernier film de P Tarantino avec la lettre P qui se confond un peu avec le fond du graphisme histoire de cacher la supercherie. Car dans la famille Tarantino on saura désormais que si les films de Quentin sont fort fréquentables ceux de Paul sont en revanche totalement à chier. Chasseur de tête est un pauvre téléfilm distribué par Asylum qui a vraiment mis le paquet sur l'aspect mensonger du packaging puisque le dos de la jaquette nous promet « un suspens effrayant et des personnages charismatiques » pour « un thriller intelligent dans la tradition de Stephen King avec une atmosphère à la Shining »..... Rien que ça ! En même temps c'est vrai que c'est un peu plus vendeur que de mettre «  un téléfilm de merde tourné avec les pieds, monstrueusement chiant, bourré d'effets spéciaux ringards et de faux raccords honteux racontant une histoire tellement débile que même les acteurs ne semblent jamais y croire ». Car clairement Chasseur de têtes est une vraie purge invraisemblable, mal foutue au possible et aucunement effrayante à moins qu'un mec debout dans un couloir, trois masques d'halloween et une photocopieuse qui marche toute seule puisse vous faire passer une nuit blanche. Chasseur de têtes est donc un film à éviter comme une morsure de zombie, parfois même à un euro cinquante le prix d'un DVD semble totalement exorbitant.

Voilà une semaine se termine, une autre recommence à peine. To be continued....