-
Saison 2011 Episode 27
Au sommaire cette semaine :
Blood on the highway (2008) de Barak Epstein et Blair Rowan 04/10
Il suffit de jeter un rapide coup d'œil au making of du film présent sur le DVD pour comprendre que ce Blood on the highway respire la bonne humeur du petit film bricolé entre potes, d'ailleurs on retrouvera la plupart des techniciens comme figurants ou acteurs dans le film au détour de certaines scènes. Le film de Barak Epstein et Blair Rowan est objectivement d'une connerie assez affligeante, d'un amateurisme flagrant et d'une lourdeur aussi écrasante qu'un après midi de canicule en veste polaire, pourtant la bonne humeur finit par devenir communicative et parmi la multitude de gags gras comme une tartine de saindoux trempée dans un bol d'huile certains sont tellement crétins qu'ils finissent par être presque drôle. Blood on the highway raconte l'histoire de trois amis partis pour un festival de rock et qui se paument après que l'un d'eux ait lamentablement gerber sur la carte routière. Paumés et conseillés par un redneck douteux les trois amis se dirigent alors vers Fate, une ville abritant une communauté de vampires assoiffés de sang bien frais. Blood on the highway ressemble à une grosse pantalonnade qui carbure à l'humour gras du bide à base de pets, de gags qui visent le slip et d'effets gore rigolos. Le plus souvent on reste absolument consterner par la vulgarité bien crasse de gags qui tombent à plat et le crétinisme de situations à coté desquelles un Max Pécas passerait pour du Lubitsch. Mais voilà la folie est contagieuse et une fois installer dans le délire régressif on se surprend à sourire et parfois se bidonner devant une femme qui expulse des pieux en bois de son vagin, une femme nue demandant de l'aide avec une voix de travelo, un chasseur de vampires qui se fait arracher la moustache, un obsédé à micro pénis qui se ballade en slip, un type qui lechouille amoureusement le canon de son fusil ou un reneck justicier sur une tondeuse à gazon.... Pas de quoi toutefois faire un bon film mais juste un bon gros délire totalement bis qui colle aux doigts et qui titille le mauvais goût entre deux grosses gerbes de sang. C'est le genre de navet dont j'ai le mauvais gout de me délecter de l'avoir parmi mes DVD.
Propriété interdite (2011) de Hélène Angel 04/10
(Spoilers inside) Propriété interdite est un petit film que j'aurai vraiment voulu aimé tant la perspective d'un film fantastique d'ambiance basé sur les troubles mentaux de son héroïne me faisait méchamment envie. Raison supplémentaire d'y croire avec le soutien assez unanime de la presse y compris spécialisé laissant espérer le meilleur de la réalisatrice de Rencontre avec le dragon. Le film raconte l'histoire d'un couple, Claire et Benoît, qui vient s'installer pour un temps dans l'immense maison familiale de madame afin de la vendre après le suicide de son frère. Assez rapidement Claire ressent une présence très forte dans la maison alors que Benoît souhaite au plus vite se débarrasser de ce bien et en tirer un maximum de profit. Propriété interdite commence plutôt bien et Hélène Angel installe un climat fantastique, certes peu effrayant mais relativement tendu avec l'arsenal habituel d'effets de bruits et d'ombres inquiétants. C'est Valérie Bonneton qui incarne ce personnage de Claire avec beaucoup de justesse, l'actrice que l'on avait surtout l'habitude de voir dans des comédies est parfaite en femme fragile, névrosé, boulimique et en déséquilibre affectif. A ses cotés Charles Berling est plus en retrait et semble offrir une performance au minimum syndical. Propriété interdite part un peu en sucette lorsque le film choisit de bifurquer vers la fable social réduisant à néant tout le climat fantastique mis en place lors de la première partie. La présence dans la maison est assez vite clairement identifiée en la personne d'un sans papiers venant régulièrement chaparder dans la maison ce qui niveau fantastique n'est pas des plus excitant. A partir de cet instant le film devient une sorte de fable sociale à la Chabrol avec une jeune femme souhaitant aider et accueillir symboliquement l'étranger comme un frère et son mari refusant l'intrusion de l'autre chez lui. Pas totalement dénué d'intérêts cette seconde partie est surtout terriblement décevante au regard des promesses non tenues par l'univers du film. Propriété interdite est donc aucunement un film fantastique et il est sans doute préférable de le savoir pour tenter de l'apprécier à sa juste valeur afin de ne point être comme moi très franchement déçu.
Halal police d'état (2011) de Rachid Dhibou 06/10
Avec Halal police d'état les deux zigotos Eric et Ramzy renouent avec l'esprit burlesque et débile de ce qui reste à ce jour leur meilleur film avec le Steack de Quentin Dupieu à savoir La tour Montparnasse infernale. Le film de Rachid Dhibou est une comédie policière racontant l'enquête de deux flics algériens envoyés en France afin d'aider la police locale sur une série de meurtres d'épiciers arabes du coté de Barbes. A la fois écrite et interprétée par les deux comiques Halal Police d'état est un film totalement vampirisé par le duo qui s'offre ici l'occasion d'étaler sur un peu plus d'une heure et demi leur humour si particulier. Autant dire que si vous êtes allergiques aux pitreries de Eric et Ramzy il est totalement inutile de regarder le film. Halal Police d'état est un festival presque ininterrompu de jeux de mots pourris, de blagues Carambar, de situations burlesques , de gags grotesques, de vannes foireuses et de folie mal contrôlée. Ce serait mentir de dire que tous les gags font mouche mais l'avalanche permanente de vannes et l'aspect tellement débile des personnages finissent par emporter le morceau et une fois bien calé dans le délire surréaliste de cette enquête on passe incontestablement un très bon moment. On pourra juste regretter que Eric et Ramzy fassent toujours un peu la même chose et que leur duo tourne finalement en rond en ne laissant ici aucune place aux personnages secondaires et très peu à l'intrigue. Quasiment présent à l'écran de la première à la dernière minute le duo a le mérite d'aller jusqu'au bout de son délire et de foncer tête baissée dans l'absurde le plus complet quitte à ne rien laisser exister autour d'eux. Halal police d'état sous sa bêtise clairement assumé s'amuse aussi des pires clichés raciste tout en parodiant les films policiers ricains de manière assez subtil, le film est aussi un hommage parodique à L'inspecteur Tahar une série télé algérienne totalement inconnu chez nous. C'est clairement très con, mais c'est aussi très drôle même si c'est effectivement très con...
The clinic (2010) de James Rabbits 04/10
The clinic, premier film de James Rabbits est un petit thriller horrifique qui nous vient directement d'Australie. Le film raconte le calvaire d'un couple parti passer les fêtes de fin d'année en famille mais dont l'arrêt dans un petit motel va totalement bouleverser leurs vies. En effet une nuit, alors que son mari est parti chercher à manger, la femme qui est enceinte disparaît pour se réveiller dans un immense bâtiment avec une étrange cicatrice sur le ventre. La jeune femme comprends alors que l'on vient de lui voler son enfant et avec 4 autres jeunes femmes dans la même situation elle entreprend alors de retrouver sa fille avant de s'enfuir de cet enfer. Dans un premier temps The clinic s'oriente vers le survival ultra basique mais fort heureusement le film bifurque ensuite vers le thriller médicale et surnaturel. Car si The clinic est bourré de défauts et d'incohérences qui plombent grandement sa crédibilité, le récit maintient en revanche l'attention avec une envie constante de savoir jusqu'où nous entraine cette histoire de vol de bébés quitte à être comme c'est le cas ici un poil déçu par les révélations finales et la résolution de l'intrigue. The clinic est donc un thriller plaisant à suivre même si l'on tique souvent devant ses femmes qui courent comme des lapins et se battent comme des brutes quelques heures seulement après une césarienne sauvage, ses enfants arrachés du ventre de leur mère dormant tranquille dans des berceaux sans assistance médicale ou devant les comportement parfois abscons de ces mêmes jeunes femmes prête à tout pour récupérer leurs enfants. L'intrigue parallèle avec le mari cherchant à retrouver sa femme n'est pas non plus vraiment passionnante donnant souvent au film le coté bancal d'une intrigue ne tenant pas totalement la route et bouffant un peu à tout les râteliers du slasher au survival. Il ne reste guère que le désir de comprendre la finalité de ces voleurs d'enfants pour maintenir l'attention du spectateur jusqu'à la fin du film, c'est peu mais bizarrement cela suffirait presque à faire de The clinic un sympathique et bon petit thriller.
Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued .....
Tags : film, femme, totalement, police, clinic
-
Commentaires