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American nightmare (The purge)

de James DeMonaco

USA – 2013 – Thriller / Anticipation

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Second film de James DeMonaco (Comme Albert), American nightmare (au passage très bonne traduction française de The purge) possède un sujet intriguant et singulier qui a le mérite de sortir un peu des sentiers battus et rabattus du genre. En effet American nightmare est une fable d'anticipation située en 2023 dans laquelle et le temps d'une seule nuit les citoyens américains peuvent se défouler et donner libre court à leur violence latente y compris par le meurtre histoire de purger le pays de ses parasites.

Le film raconte l'histoire d'une famille aisée se sentant bien à l'abri derrière un imposant système de sécurité mais va pourtant devenir la proie d'une bande de jeunes assassins de bonnes familles après avoir recueilli chez eux un SDF qu'ils avaient pris pour cible un peu plus tôt.

Il y-avait clairement un je ne sais quoi d'excitant dans le sujet de ce film qui mettait l'Amérique face à ses propres démons de violence tout en abordant certaines thématiques forte comme la lutte des classes entre riches pouvant s'armer et se protéger et pauvres laisser à l'abandon, l'exploitation commerciale de la violence (le héros vend des systèmes de sécurité) et les façades de respectabilités d'une prétendue solidarité chrétienne et familiale cachant des monstres d'individualisme et de violence. Mais malheureusement si James DeMonaco a scénarisé le remake d'Assaut il n'est pas John Carpenter pour autant et le brûlot politique et social tant espéré ne sera au final qu'une vague toile de fond servant de contexte à un home invasion assez classique. Car si le film aborde bel et bien les thèmes cités plus haut il ne fait que les effleurer du bout des doigts se perdant parfois dans ses propres contradictions entre humanisme héroïque (la famille va finalement aidé le pauvre SDF) et morale bien réactionnaire d'un discours qui dit que quand tu es chez toi, tu dois pas te privé pour flinguer celles et ceux qui tentent d'entrer. James DeMonaco ne semble pas vraiment vouloir embrasser les aspérités les plus rugueuses de son sujet à bras le corps et il finit par livrer un thriller bien trop banal.

Malheureusement même dans l'optique d'un simple thriller American nightmare peine à convaincre, le film de James DeMonaco étant larvé de clichés et d'effets redondants assez agaçants comme le coup du sauveur in extremis que le réalisateur nous ressort trois fois en moins de 45 minutes. On devra aussi subir une bonne dose de jump sacres usés jusqu'à la corde comme le petit ami qui apparaît dans la chambre de sa copine en lui posant la main sur la bouche pour ne pas qu'elle crie ou le gamin qui surgit quand on ferme la porte du frigidaire. Histoire d'être dans la mode du moment on devra aussi subir quelques séquences en vue subjective type found footage totalement inutiles et artificielles à cause d'un gamin geek sur les bords et concepteur de robot caméra espion. Pourtant American nightmare offre aussi quelques jolis moments de tension et de terreur comme l'attente et le siège immobile de la maison par ses assaillants portant des masques souriants mais effrayants, le tout vu par des caméras de surveillance. Des moments inquiétants qui ne durent objectivement pas bien longtemps car une fois que cette bande de criminels d'un soir passe à l'attaque et surtout commence à parler c'est déjà beaucoup moins flippant ; car entre la fille qui fait des chatouilles à sa victime et le chef de bande qui devient grotesque à force de jouer les psychopathes de base (alors que c'est sa normalité de fils de bonne famille qui le rendait flippant au départ) le film verse un peu dans le grand n'importe quoi. Le père de famille devient alors une sorte de justicier sans peur et sans reproche et la fille de la famille semble apparaître et disparaître du film au grès des exigences du script.

American nightmare est donc une vraie grosse déception car le moins que l'on puisse dire c'est que James Demonaco passe largement à coté de son sujet en choisissant assez systématiquement de raconter les choses les moins passionnantes de son script.

Ma note 05/10