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Blood Camp de Robert Hiltzik
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Blood camp (Return to sleepway camp)
de Robert Hiltzik
USA (2008) Horreur / Slasher / Régression mental
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Les amateurs de slasher de la vielle école des années 80 se souviennent sans doute de Massacre au camp d'été (Sleepway camp) et de son twist final qui à l'époque en avait traumatisé plus d'un. Et bien sous ce titre pseudo français de Blood camp se cache en fait Return to sleepway camp qui permet à Robert Hiltzik d'imaginer vingt ans après une suite direct à son propre film devenu culte.
Blood camp se déroule dans un camp de vacances qui accueille le temps d'un été des jeunes et des adolescents. Parmi eux figure Alan (Michael Gibney) un adolescent un peu lourd, un peu con et peu sale qui est l'objet de multiples blagues et humiliations de la part des autres jeunes du camp. Une vague de meurtres commence alors à terroriser le camp et les fantômes du passé ressurgissent autour du lac d'Arawak.
Massacre au camp d'été a sans doute bien vieillit mais il me reste le souvenir d'un slasher assez violent et perturbant habité par la détresse de son personnage principale persécutée par ses camarades. Autant dire immédiatement que cette suite est bien loin de s'inscrire dans la même veine et l'on se demande très vite comment Robert Hiltzik a t-il pu à ce point fouler des deux pieds la mémoire de son propre film. Blood camp est simplement d'une connerie assumée des plus affligeantes et nous offre une galerie d'adolescents que l'on a tous envie de baffer dès les premières minutes du film. Le film démarre comme une grosse comédie potache bien lourde style colonie de vacances avec flambage de pets, blagues à deux balles, tirage de slip et envoie de purée sur la tronche à la cantine. Le niveau des gags est déjà insupportable mais les protagoniste de ce triste bordel se sentent obliger de systématiquement rire de leurs propres conneries ce qui devient vite très crispant. Du coup on passe vite de l'envie de baffer l'intégralité du casting au désir de simplement tous les étriper. Pour ne rien arranger les acteurs sont tous très mauvais et débitent avec aplomb des dialogues totalement crétin semblant avoir été écrit par un gosse de sept ans comme « Tu pue du cul », « Bon je vous laisse faut que j'aille sur le trône » ou « Si tu touches mes glaces je t'arrache les coucougnettes ». Le pire étant que même le souffre douleur de cette meute d'abrutis est tellement con, pathétique et horripilant qu'on a envie nous même de lui faire subir les pires souffrances au lieu d'avoir un infime début de compassion pour lui.
Il faudra attendre les vingts dernières minutes pour que l'aspect horrifique prenne enfin un peu le pas sur l'humour de chambrée et de cour de maternel. Enfin un retour vers l'esprit slasher des eighties avec une série de meurtres assez sadiques et amusants avec entre autres réjouissance une grosse black écrasée entre deux lits superposés, un séducteur dont le sexe et arraché avec un fil de nylon ou une jeune fille dont le visage se retrouve entouré de fils barbelés. Malheureusement tout cela arrive bien trop tard et surtout on se fout royalement du destin de cette triste bande de pauvres guignols qui nous gonflent depuis plus d'une heure. Difficile de sauver 90 minute d'une telle bêtise par un ultime sursaut d'orgueil et ce n'est pas la simple présence de Felissa Rose (L'actrice culte de Massacre au camp d'été) qui suffira à assouvir in-extrémis la fibre nostalgique des spectateurs que Robert Hiltzik vient de noyer sous trois tonnes d'humour indigeste. Robert Hiltzik tente même de nous refaire même le coup de la fin surprenante en remplaçant le tétanisant twist du film de 1983 par une révélation foireuse et ridicule sur l'identité du tueur.
Return to sleepway camp ressemble au bout du compte à un sacré foutage de gueule de la part de Robert Hiltzik, un peu comme si 40 ans après Meir Zarchi faisait une suite à son mythique I spit on your grave sur le registre de American pie.
Ma note : 02/10 Uniquement pour Felissa Rose
Tags : camp, hiltzik, robert, fils, bien
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