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Breaking Bad saison 5

Créé par Vince Gilligan

USA - 2013

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Après cinq ans de bons et loyaux services qui auront couvert deux ans de la vie de ses personnages la série Breaking bad tire donc sa révérence avec une cinquième et ultime saison. Le show créé par Vince Gilligan pour AMC, récompensé de 12 Emmy awards livre donc son dénouement au cours de 16 épisodes qui sont autant de grands moments de télévisions. Car Breaking bad saison 5 ne tient pas toutes les promesses et les espoirs fondés par les fans de la série, elle les dépasse largement offrant une sorte de poignant requiem funèbre à ses personnages.

Cette ultime saison couvre donc un an de la vie de Walter White alors qu'il en fallait 4 pour couvrir exactement la même période lors des premiers épisodes. On retrouve donc Mr White ce brillant professeur de science qui après avoir été diagnostiquer malade d'un cancer des poumons décide de produire une puissante drogue de synthèse afin de réunir rapidement un maximum d'argent pour mettre sa famille à l'abri du besoin. A l'aide d'un ancien élève, le très respectable Mr White devient très vient Heisenberg, une sorte de figure et double maléfique prêt à tout pour réussir et devenir le numéro un d'un trafic de drogue à l'échelle planétaire, bien loin de ses toutes premières et modestes ambitions.

Cette cinquième saison nous montrera donc l'ascension d'un caïd et la chute vertigineuse d'un homme. Arrivé tout en haut et dirigeant son propre laboratoire de production de crystal meth, Walter White brasse alors les millions dans un relatif confort. La chute n'en sera que plus vertigineuse et douloureuse pour cet homme dont la descente aux enfers sera sans la moindre condition de retour. Car Mr White va vite apprendre que si il est difficile d'atteindre le sommet il est tout aussi difficile d'y rester sans tomber ni se salir les mains. Cette ultime saison sera donc plus sombre, plus intense et plus dramatique que jamais et aucun des personnages récurrents du show ne sera épargné par le sang et les larmes. Toujours aussi finement et diaboliquement écrite, mise en images avec soin et talent la série Breaking Bad s'offre donc une ultime saison qui marquera à jamais le cœur et les esprits des fans du show. Durant 16 épisodes Vince Gilligan et son équipe de scénaristes et réalisateurs enchaînent les moments de suspens intenses, les affrontements psychologiques douloureux et les confrontations dramatiques avec une puissance et une noirceur comme on en voit rarement à la télévision. Une fois embarqué dans la tourmente de cette cinquième saison impossible de s'arrêter, on enchaîne alors les épisodes de manière addictive et comme le personnage de Walter White on encaisse les coups, on se révolte et on pleure pour ressortir lessivé et abattu de cette dernière saison venant terminer de manière magnifique l'une des toutes meilleures séries du moment.

Impossible toutefois de quitter Breaking bad sans commencer par tirer un immense coup de chapeau à ses acteurs et actrices de la série qui donnent chair aux personnages depuis six ans à commencer bien sûr par l'immense Bryan Cranston. C'est peu dire que le personnage de Mr White/ Heinsenberg restera sans doute le rôle de toute une vie pour l'acteur et dans cette ultime saison le personnage atteint une dimension dramatique particulièrement poignante tout en explosant les limites de l'horreur dans ses comportements. Car la force du personnage est sans doute de rester totalement ambivalent et multiple pour être ni complètement salaud et encore moins foncièrement bon. Parfois froid comme la mort en commandant les exécutions sommaires de témoins gênants, menteur, cynique et dangereusement manipulateur, capable de se comporter comme la dernière des ordures le personnage garde toujours une petite part d'humanité qui le rend dangereusement pathétique et attachant. L'acteur est capable d'incarner un monstre à sang froid sur lequel on aimerait cracher son mépris le plus total avant nous cueillir et nous terrasser d'émotion deux épisodes plus tard devant son profond et incommensurable désespoir de père de famille. Dans une spirale quasiment masochiste, cette ultime saison de Breaking bad va prendre un malin plaisir à faire souffrir ses personnages à l'image de la pauvre Skyler (Anna Gunn) dont les choix cornéliens seront quoi qu'il arrive une source de souffrance et de tristesse pour elle et ses proches. Quand à Jesse Pickman (Aaron Paul), Hank ( Dean Norris) et Marie (Betsy Brandt), Walter Jr ( RJ Mitte) et Mike (Jonzthan Banks) ; tous vont en prendre plein la gueule dans une descente aux enfers dont certains ne se relèveront jamais. Toutes les situations et les liens tissés au fil des cinq saisons précédentes se tendent alors à l'extrême achevant ainsi de manière machiavélique un formidable travail d'écriture patiemment mis en place depuis cinq ans.

Et puis une nouvelle fois Breaking bad nous offre ce que j'oserais appeler des grands moments de cinéma à la télévision. Même si cette saison est ouvertement plus dramatique on retrouve cet humour noir si particulier comme lors de la très drôle scène du souper à trois entre Mr White, Skyler et Jesse Pickman ou dans les délires de Badger inventant le scénario d'un Star trek à base de concours de mangeurs de tartes.Mais Breaking bad c'est aussi et surtout un univers aux confins du thriller, du drame, du film de gangsters, du film noir et même du western avec une attaque de train digne de l'ouest sauvage. Toujours aussi joliment photographié cette cinquième saison conforte avec brio et classe la patte graphique d'un show qui objectivement en matière de pur mise en scène ne ressemble à aucun autre.

Breaking bad tire donc se révérence de la manière la plus classe qui soit en livrant une ultime saison intense, riche en rebondissement et foutrement dramatique. C'est donc avec tristesse et satisfaction que l'on termine cette saison qui restera longtemps comme une référence. Mr White (Bryan Cranston) quand à lui restera pour l'éternité le plus charismatique des héros en slibard blanc de toute l'histoire de la télévision.

Ma note 09/10