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Saison 2013 Episode 19
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Au sommaire cette semaine:
Le retour des sous douès, un grindhouse moisi, une mauvaise suite d'un mauvais remake et un polar sans suspens.
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_____ Les profs de Pierre-François Martin-Laval – 2013 ________________________________________________
Pour son troisième film en tant que réalisateur l'ex Robins des bois PEF s'est offert un très joli succès public avec presque 4 millions d'entrées pour cette adaptation d'une BD signée Picca et Erroc. Avec Les profs, Pierre-François Martin-Laval remet aussi eu goût du jour l'esprit un peu oublié des comédies burlesque de Claude Zidi des années 70/80 entre Les charlots et Les sous douès passent le bac.
Le film raconte donc l'histoire d'un lycée qui possède le triste record du plus faible taux de réussite au Bac. Afin d'y remédier l'inspecteur d'académie décide d'embaucher les pires professeurs de France afin de servir les plus mauvais élèves se basant sur le postulat mécanique que moins plus moins égale plus.
Les profs est un petit film assez sympathique mais qui laisse un goût des plus mitigé tant ses suffisances peinent à faire oublier ses quelques qualités. Même si le film possède quelques années de retard, il est bon de retrouver un esprit de pur comédie loufoque, décalé et burlesque finalement assez loin du tout venant des productions comiques française habituelles de notre époque basées sur le verbe et la situation. On retrouve aussi par intermittence la poésie humoristique lunaire caractéristique de PEF, même si globalement l'acteur et réalisateur se fond ici dans un univers qui n'est pas totalement le sien. Si le film prête souvent à sourire et s'amuser il n'en demeure pas moins une comédie assez paresseuse dans son écriture et surtout dans sa mise en scène qui fait une nouvelle fois ressembler le film à un produit de télévision assez laid et bien peu réjouissant au niveau technique.
Je suis également plus que réservé sur l'acteur Kev Adams qui est sans doute un très bon argument commercial pour rameuter un jeune public mais s'avère être particulièrement agaçant à jouer les adolescents à 24 ans surtout qu'il est ici confronté à des véritables ados bien plus convaincants et surtout bien plus drôles que lui.
Immense succès oblige Les profs aura droit à une suite en espérant que cette fois ci le film soit un peu plus exigeant en matière d'écriture comme de réalisation.
__________________________________________________________________________________ Ma note : 04/10 ________
_____ Bring me the head of the machine gun woman de Ernesto Diaz Espinoza – 2012 __________
L'argument grindhouse continue de servir de très bon prétexte à faire n'importe quoi un peu n'importe comment comme le prouve cette petite production chilienne réalisé par Ernesto Diaz Espinoza ( Kiltro).
L'argument qui fait office de scénario est très simple avec une sorte de mafieux local qui engage de nombreux tueurs à gages afin de supprimer une femme surnommée la femme à la mitraillette qu'il juge trop dangereuse.
Une référence à Sam Peckinpah dans le titre, un petit coté Tarantino et Kill bill pour l'histoire, de gros clin d’œil bien appuyés au jeu vidéo et à GTA en particulier, une héroïne habillée court comme un porno SM , des flingues, des dialogues orduriers et un peu de gore dans un esprit de série B ; Ernesto Diaz Espinoza pensait sans doute tenir la formule gagnante du film culte et cool pour geeks peu regardants. Malheureusement pour lui le cinéma c'est un peu comme en cuisine, on pourra avoir les meilleurs ingrédients du monde si tu les mélange n'importe comment tu feras toujours bouffer de la merde à tes invités. Car à part un tueur homme orchestre à la Remy Bricka et le look globale de la femme à la mitraillette difficile de retenir grand chose de positif de ce foutoir qui ferait passer du Robert Rodriguez pour du Kubrick.
Bring me the head of the machine gun woman est affreusement mou, les acteurs y sont globalement assez mauvais, les scènes d'actions sont amorphes, les dialogues crétins, l'histoire tient du simple argument et malgré une durée réduite à moins d'une heure quinze on s'emmerde donc assez fermement devant le film. D'ailleurs on se demande même si Espinoza lui même prend son film un minimum au sérieux lorsqu'il transforme son héros en tueur ridicule avec un look limite tendance gay à bretelles et corps huilé avec un casque audio sur la tête pour parfaire le tout.
Bring me the head of the machine gun woman (Traiganme la cabeza de la mujer mitralleta) n'a donc pas grand chose pour lui, à part d'avoir un titre à rallonge qui permet de remplir un peu une critique qui n'a finalement pas grand chose à dire.
__________________________________________________________________________________ Ma note 02/10 _________
________ I spit on your graves 2 de Steven R Monroe – 2013 ________________________________________
A la question fallait il vraiment faire un remake du film mythique de Meir Zarchi Day of the woman, on pourra désormais ajouter une autre interrogation sur la pertinence d'accorder une suite à ce même remake quitte à dangereusement faire glisser les films en questions vers une licence horrifique purement commerciale trash et crapoteuse.
I spit on your graves 2 raconte le calvaire d'une jeune fille qui pensait devenir mannequin mais qui à la suite d'une séance photo qui tourne mal va se retrouver battue, violée , torturée et expédiée comme un vulgaire jouet sexuel en Bulgarie. La jeune femme laissée pour morte trouvera finalement la force de revenir pour punir ses bourreaux..
Je ne sais pas si il existe une manière de faire un « bon » rape and revenge mais Steven R Monroe nous livre avec I spit on your graves 2 un large catalogue des choses qu'il est préférable d'éviter. Même si ce sous genre est par essence dérangeant, il peut offrir des œuvres particulièrement fortes à conditions de ne jamais perdre de vue l'aspect dramatique du viol et de ne pas s'en servir comme un simple prétexte à aligner les séquences chocs. Tout ce que ne fait pas Steven R Monroe dont la complaisance à filmer torture, viols et humiliations de son héroïne devient vite embarrassante pour le spectateur. Un embarras d'autant plus grand que la pourtant très convaincante jeune actrice Jemma Dallander a du mal à nous emmener sur le terrain de l'empathie étant donner qu'elle est vite réduite à un rôle de victime de torture porn hurlante à la Hostel.
On comprendra ensuite avec la violence bien crade de la vengeance du personnage de Katie que c'est bien l'alignement des scènes trashs qui intéresse Monroe bien plus que le calvaire de sa victime. Entre les noyades dans des chiottes remplis d'excréments, les plaies qu'on laisse pourrir en les tartinant de bouffe en décomposition, les victimes qui se pissent dessus et les testicules broyées dans un étau ; la kolossal finess de I spit on your graves 2 nous crachera alors toute sa triste suffisance au visage.
Steven R Monroe semble avoir trouver le bon filon, loin des téléfilms bien moisis dont il était coutumier jusqu'à présent (Ogre – Le jour de l'apocalypse – Ice twister – Les mangeurs d'âmes) mais si il continue dans la surenchère gratuite et irresponsable vis à vis de son sujet, un éventuel I spit on your graves 3 pourrait être tout simplement indéfendable.
___________________________________________________________________________________ Ma note 02/10 ________
________ L'autre vie de Richard Kemp de Germinal Alvarez – 2013 __________________________________
Pour son tout premier film le jeune Germinal Alvarez ne manque ni d'ambitions, ni de bonnes intentions en proposant un trhiller aux lisières du fantastique et de la science fiction avec un voyage dans le temps.
Le film raconte donc l'histoire de Richard Kemp un commandant de police qui enquête sur un meurtre lui rappelant le mode opératoire d'un tueur en série qu'il traquait en 1989. Un mystérieux événements renvoie alors Kemp à cette même année 1989, lui offrant la possibilité d'arrêter le tueur à moins que ses connaissances des divers éléments de l'enquête n'en fasse le principal suspect aux yeux de lui même vingt ans plutôt.
Si l'on est dans un premier temps intrigué par cette enquête et cette intrigue il faut se rendre à l'évidence que L'autre vie de Richard Kemp va s'essouffler avant même de vraiment démarrer. Passe encore sur la façon totalement artificielle avec laquelle ce flic se retrouve vingt ans en arrière (un coup sur la tête et une chute dans l'eau) mais difficile de se prendre au jeu d'un thriller ne proposant strictement aucun suspens. Le tueur n'a aucune aura particulière, sa personnalité n'est jamais exposée et l'enquête n'offre pas plus de tension que de de dimension dramatique. Dommage car l'idée du flic connaissant si bien les futurs meurtres qu'il en devient un suspect idéal était plutôt maligne et pouvait offrir un suspens particulièrement dense et diabolique. Finalement on s'ennuie assez rapidement et l'on se demande si ce qui intéresse le plus Germinal alvarez n'est pas la romance entre Kemp ( Jean Hugues Anglade) et Hélène une jeune psychanalyste (Mélanie Thierry) que la traque de ce tueur en série.
La reconstitution de la fin de années 80 semble un peu engoncé dans une poignée de décors et quelques accessoires et tout finit par sembler un peu faux et artificielle. Le film n'évite pas non plus quelques invraisemblances comme Richard Kemp se souvenant plus de 20 ans après du résultat du tiercé d'un jour précis histoire de se faire de l'argent de poche. L'autre vie de Richard Kemp s'offre aussi quelques séquences comiques involontaire comme lorsque Kemp tente de protéger un adolescent qui doit se faire enlever en le suivant depuis la sortie du lycée, d'abord à pied le commissaire ira ensuite voler un vélo quand il découvrira que l'ado sort des rollers de son sac puis il commencera un sprint frénétique digne du tour de France lorsque ce même adolescent se fera tirer par un pote en mobylette sur une courte distance (une vraie course poursuite à la française).
Malgré un très bon Jean Hugues Anglade, le film de Germinal Alvarez ne décolle jamais; son manque de rythme, son absence d'enjeux, son coté thriller apathique et sans suspens, son manque de cohérence et son coté romanesque peu flamboyant font que l'on se dit une fois le film terminé que cette histoire était finalement bien vaine.
__________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 _________
Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued ...
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