• Crazy, stupid, love de Jonh Requa et Glenn Ficarra

      ___________________________________________________________

    Crazy, stupid, love

    de John Requa et Glenn Ficarra

    USA (2011) - Comédie romantique  / Une de plus

    Crazy, stupid, love de Jonh Requa et Glenn Ficarra

    ______________________________________________________________

    Ce qui est bien avec les comédies romantiques, et un peu énervant aussi, c'est que c'est toujours différent mais toujours un peu la même chose également. Aussi la simple annonce d'un nouvel esprit et d'un souffle nouveau dans ce genre des plus balisé auront suffit à me pousser à aller voir Crazy, stupid, love en salles. Malheureusement si le film emploie des chemins de traverses il termine sa course sans la moindre surprise dans une célébration bien mielleuse de l'amour triomphant.

     Crazy, stupid , love c'est l'histoire de Cal (Steve Carell) d'un type bien ordinaire qui apprends subitement que sa femme souhaite divorcer. Un soir alors qu'il traine lamentablement son cafard dans un bar il va faire la rencontre d'un jeune séducteur qui décide de le prendre sous son aile pour en faire un serial tombeur et lui redonner le goût de l'amour et de la séduction. Autour de ses deux personnages gravitent d'autres protagonistes en quête d'amour comme un adolescent amoureux fou de sa baby-sitter ou une jeune avocate bourrée d'ambition.

    Crazy, stupid, love de Jonh Requa et Glenn Ficarra

     Crazy, stupid, love propose donc d'explorer l'amour et la séduction au travers de nombreux personnages et divers générations. Un parti pris assez ambitieux qui propose de mélanger le film chorale et la comédie romantique afin d'explorer différentes formes d'amour et de passion de la plus innocente et juvénile à la plus primaire et sexuel. On suit donc les histoires d'une bonne dizaine de personnages gravitant autour d'un Steve Carell qui sert d'axe et de fil rouge narratif à divers romances qui parviennent toute à exister à l'écran sans se marcher les unes sur les autres. De ce point de vue Crazy, stupid, love est une vraie réussite car les différentes composantes de son récit cohabitent, se répondent pour finir par se retrouver dans une scène assez savoureuse regroupant les différents personnages. A l'exception du personnage un peu falot d'Émilie interprétée par Julianne Moore le reste des protagoniste et du casting est un pur bonheur avec en tête un Steve Carell toujours aussi parfait. On retrouves aussi la délicieuse Emma Stone (ZombielandSupergrave) touchante en femme ambitieuse découvrant que l'amour doit se nourrir de passion et de complicité, Ryan Gosling le nouveau beau gosse découvert dans Danny Ballint en séducteur succombant à la passion amoureuse, le jeune Jonah Bobo en adolescent amoureux trop précoce et la pétillante Analeigh Tipton dans un très jolie rôle d'adolescente babysitter coincée dans sa quête d'amour entre des passions trop infantiles et des désirs trop adultes.

    Crazy, stupid, love de Jonh Requa et Glenn Ficarra

     Comme toute bonne comédie romantique qui se respecte Crazy, stupid, love navigue entre rires et émotions. Sur le registre de la romance on retiendra surtout deux très belles idées avec d'un coté le personnage de Steve Carell venant la nuit en cachette pour entretenir le jardin de son ancienne maison comme pour retrouver les sensations de sa vie rangée passée et entretenir l'espoir de reconstruire son couple et surtout la scène entre Ryan Gosling et Emma Stone transformant un désir d'étreinte purement sexuelle en un joli jeu de séduction et de tendresse. Pour le rire on retiendra surtout la séquence de coaching et relooking de Steve Carell limite Pretty woman dans l'esprit. Si Steve Carell est incontestablement le personnage centrale du film et l'attraction comique majeure de Crazy, stupid, love il se fait pourtant voler la vedette par une explosive et hilarante Marisa Tomei qui dans un rôle très secondaire s'offre rien de moins que les meilleurs moments du film. La séquence de séduction un peu foireuse dans le bar et sa partie de jambes en l'air avec Cal (Steve Carell) sont très drôle et la scène de réunion parents professeurs durant laquelle elle se retrouve face au couple Carell/Moore est absolument géniale. Comble de l'élégance et du bon goût c'est encore Marisa Tomei qui osera faire un joli doigt d'honneur lors du final dégoulinant et bien mielleux de bons sentiments.

    Crazy, stupid, love de Jonh Requa et Glenn Ficarra

     Car sans être révolutionnaire Crazy, stupid, love était une très belle comédie romantique cassant un peu les structures et les clichés du genre jusqu'à son final absolument déprimant de morale et de bons sentiments. On assiste donc au grand discours du personnage repenti sur la passion et l'amour devant une salle béate écoutant le sourire aux lèvres et la larme à l'œil avant que tout le monde ne se range bien gentiment dans les cases et les conventions du genre et de la société. Cal retourne vers sa femme car les couples ne sont pas fait pour divorcer, le séducteur alignant les conquêtes se range pour devenir un bon fiancé fidèle et dévoué, le jeune adolescent comprend qu'il est un peu trop jeune pour aimer autrement que de manière platonique et la jeune babysitter s'en va pour se consacrer à des amours de son age. Les liens du mariage sont sacrés, les amours d'adolescents ne sont pas très sérieux, il faut trouver l'amour plutôt que de séduire à tout va et l'union de deux êtres doit se faire sans trop de différence d'age , amen ! Tout va donc bien dans le meilleur et le plus morale des mondes, les deux quadragénaire sont ensembles, les deux trentenaires aussi et les deux trop jeunes se séparent gentiment. C'est vraiment ce qui s'appelle gâcher un joli film par un final bien foireux, encore une fois merci à Marisa Tomei pour ce petit doigt tendu aux conventions et à toute cette guimauve.

    Crazy, stupid, love de Jonh Requa et Glenn Ficarra

     On ne va pas non plus trop bouder son plaisir et démolir le film uniquement sur son final car Crazy , stupid, love permet de passer un très joli moment en alternant avec jubilation pendant l'immense majorité du temps les rires et les moments plus romantiques. On attendras juste encore pour trouver la comédie romantique qui comprendras que l'amour n'est pas une célébration de doctrines morales, religieuses et sociologiques mais au contraire la célébration d'une passion capable de briser l'intégralité des limites et des carcans sociaux, politiques et moraux.

     

    Ma note: 06,5/10

      

    « The hills run red de Dave ParkerDECEMBRE 2011 »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 30 Novembre 2011 à 00:03

    Et ben moi j'ai juste adoré ce film, même son final convenu.

    ça fait du bien de voir pour une fois une comédie romantique vraiment drôle et vraiment romantique, avec de bons personnages campés par des acteurs excellents.

    Et tant pis si tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes, des fois c'est pas plus mal !

    Définitivement un de mes coups de coeur de l'année...

    2
    FreddyK
    Mercredi 30 Novembre 2011 à 06:14

    Si on retire la fin je suis d'accord avec toi .

    Ce n'est pas tellement que ça se termine bien qui me gave un peu (c'est le lot de 99% des comédies romantiques) mais plutôt tout le sous texte morale qui est dérrière. J'aime les films qui montrent que l'amour est plus fort que tout (La différence, la mort, la morale, les conventions, la religion...) ici c'est quand même une belle ode au conformisme.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :