• The hills run red de Dave Parker

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    The hills run red

    de Dave Parker

    USA (2009) Horreur / Slasher / Film oublié

    The hills run red de Dave Parker

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    Deux ans après sa sortie US, The hills run red de Dave Parker n'a pas encore trouvé le moyen d'arriver jusqu'en France, pas même en DTV. Pourtant sans être un film extraordinaire, ce petit exercice de style sur la fascination pour le cinéma d'horreur mériterait assurément et enfin une petite sortie en DVD, surtout au regard du nombre incalculable de films bien plus mal foutus qui ne cessent de garnir les rayonnages des grandes surfaces.

    The hills run red raconte l'histoire de trois jeunes étudiants partis à la recherche d'un mystérieux film d'horreur qui aurait totalement disparu de la circulation depuis plus de vingt ans et dont il ne resterait que la bande annonce et quelques images. Après avoir localisé la fille du réalisateur les trois jeunes gens décident d'aller explorer les lieux du tournage de ce film maudit et tenter de dénicher les bobines perdus dans la maison même du réalisateur disparu.

    The hills run red de Dave Parker

    En débutant The hills run red je m'attendais vraiment à vivre un énième slasher ultra basique avec son lot de jeunes gens victimes d'un tueur masqué bien bourrin. Pourtant, même si il ne va pas toujours au bout de ses nombreuses très bonnes idées, le film de Dave Parker se révèle bien plus malin et passionnant que la moyenne. Tout d'abord j'ai trouvé le pitch de départ vraiment formidable, je ne sais pas si c'est parce que je suis encore en pleine nostalgie VHS mais l'idée d'une vielle bande annonce d'un film maudit et totalement invisible titille franchement autant ma curiosité que les protagonistes du film. La bande annonce très seventies qui sert de point de départ au film est typiquement dans la veine des films d'horreur de la fin des années soixante dix et du début des années 80 et elle évoque à elle seule une bonne partie de ce que représente l'horreur comme le désir de l'interdit et la curiosité d'une confrontation à une violence imprévisible. Dès le départ le film fonctionne à plein régime faisant d'une simple bande annonce ,très Vendredi 13 dans l'esprit, un objet de pur fascination et d'extrapolation. The hills run red date bel et bien de 2009 et Dave Parker signe pour moi bien avant le Scream 4 de Wes Craven un film dressant en filigrane de son histoire le portrait de la production horrifique actuel tout en célébrant un retour vers l'age d'or du genre.

    The hills run red de Dave Parker

    The hills run red commence donc sur un concept proche de celui de La fin absolue du monde, le segment horrifique de John Carpenter pour l'anthologie Masters of horror. Les trois personnages principaux partent alors avec une caméra enquêter sur cette sorte de légende urbaine comme dans Le projet Blair Witch et déjà Dave Parker avale le concept des films en vue subjectives et autres found footage. Les quatre jeunes gens s'enfoncent alors vers une forêt immense tout en écoutant les remarques cyniques d'un des protagoniste rapprochant leur périple aux pires clichés des films d'horreur et plus particulièrement du slasher et du survival. Un procédé directement hérité du tout premier Scream montrant paradoxalement que si les règles ont changées (plus personne n'est dupe sur la mécanique) elles restent pourtant immuables. De toute évidence Dave Parker s'amuse beaucoup des clichés, prend un malin plaisir à leur tordre le coup et se moquer de quelques nouvelles conventions du genre. Les quatre jeunes peuvent bien prendre un flingue et n'avoir aucun problème de réseau avec leurs foutus portables cela ne les sauvera pas pour autant; le genre symbolisé par le tueur étant bien plus fort et malin que ses quelques artifices. De manière sans doute bien plus subtile et moins didactique que Wes Craven avec Scream 4, Dave Parker va alors nous replonger vers l'horreur du passé pour mieux fustiger les dérives du présent.

    The hills run red de Dave Parker

    A mesure que le film avance, les personnages se rapprochent de leur quête qui est, ne l'oublions pas, de retrouver une bande horrifique sulfureuse du passé. Ce n'est sans doute pas un hasard si le film est de ce fait de plus en plus sombre et de plus en plus violent comme un retour aux sources. Le final convoque les fantômes du survival à la Massacre à la tronçonneuse et permet au film de disserté de manière plutôt maligne et intelligente sur le genre. The hills run red pointe d'un doigt accusateur les facilités d'un torture porn totalement dénué d'émotion et montre un cinéma horrifique tournant comme un cycle héréditaire sur une même et éternelle obsession. On voit comment en voulant poursuivre l'œuvre de leur pères une nouvelle génération ne fait que singer leurs concepts avec un soucis de surenchère froide et désincarnée. Si The hills run red se prend parfois un peu les pieds dans le tapis de ses contradictions à force de brasser mille questions comme la curiosité limite malsaine du spectateur de films d'horreur, sur ses attentes de ce que doit être un film d'horreur, sur le snuff movie, sur la folie obsessionnel de réalisateur consacrant leur vie à l'horreur il montre aussi de manière assez symbolique la différence d'aspiration entre deux générations. D'un coté on trouve un réalisateur vouant sa vie au cinéma et à l'horreur au point d'en devenir fou et de l'autre des spectateurs avides de sensation forte et d'extrême voulant récupérer le fruit de son travail autant par curiosité que pour en exploiter le potentiel financier. (Spoiler) La fille du réalisateur dit clairement qu'elle se contrefout du sous texte pouvant s'inscrire dans un film d'horreur et qu'elle ne souhaite qu'une seule chose, donner toujours plus horribles et plus brutal à des spectateurs devenus cyniques alors que son père place la tension et l'émotion comme moteur de la terreur. Lorsque la fille montre finalement le montage qu'elle a fait du film de son père afin qu'il devienne le sien, on se rend compte qu'il alors ne reste à l'écran qu'une succession de meurtres et d'actes de violence sans la moindre histoire. (End of spoiler)

    Même si j'ai sans doute un peu extrapolé les éléments et le sous texte de The hills run red comme certains critiques l'ont fait avec Sucker punch il n'en demeure pas moins que le film de Dave Parker est loin d'être aussi basique et primitif que l'immense majorité des slashers et plus largement des films d'horreur produit pour le marché de la vidéo. D'une manière consciente ou pas le film pose clairement de nombreuses questions sur le genre et sur la manière dont il est perçu de générations en générations. Mais de façon bien plus basique le film reste aussi un très bon slasher tendu, violent et intelligent introduisant un boogymen foutrement charismatique et bien moins bas du front que la moyenne avec Babyface. Il ne reste plus qu'à espérer que les distributeurs français ne mettent pas vingt ans à comprendre que le film The hills run red existe bel et bien et qu'il mériterait amplement d'être distribué dans l'hexagone.

     

    Ma note: 07/10

     

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