• DISTRICT 9 de Neill BLOMKAMP

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    District 9

    de Neil Blomkamp

    Afrique du Sud / USA / Canada - 2009 - Science Fiction

    DISTRICT 9 de Neill BLOMKAMP

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    District 9 fait parti de ses films que l'on rate en salle sans vraiment pouvoir se l'expliquer. Le film me faisait envie, les critiques étaient plutôt positives, le film était bien exposé médiatiquement, l'accueil public semblait bon et la diffusion en salle était tout sauf confidentielle. C'est juste le genre de film dont on ne cesse de se dire « bon j'irais demain, puis non j'irais la semaine prochaine... » jusqu'au moment ou ils ne sont plus en salle. Du coup je me suis précipité direct sur le blu-ray du film dès sa sortie histoire d'être le premier des derniers à découvrir enfin District 9 et le verdict tient en deux mots : relative déception.

     Le disctrict 9 est donc le nom d'un camp de réfugiés situé en plein cœur de l'Afrique du Sud, un camp qui a la particularité d'accueillir depuis plus de 20 ans une population d'extra-terrestres ressemblant à des crevettes géantes. Alors que le camp devient au fil du temps une sorte de ghetto bidonville et que la population devient de ce fait de plus en plus hostile à cette présence étrangère une organisation privée entreprend de transférer la population Alien vers un autre camp situé bien plus à l'écart des hommes. Petit fonctionnaire sans grande envergure Wikus Van Der Merwe ( Sharlto Copley )est pourtant nommè responsable de cette lourde opération durant laquelle il se retrouvera malencontreusement infecté par un mystérieux virus le faisant lentement mutè en créature extra terrestre. Dès cet instant Wikus se retrouve traqué par les membres de son organisation et par les militaires qui voient en lui une possibilité de comprendre enfin le fonctionnement de l'impressionnante collection d'armes des extra terrestres. Wikus Van Der Merwe n'a alors plus d'autre choix que de trouver refuge dans le district 9.

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    Disctrict 9 est un film dans lequel j'ai vraiment eu un mal fou à rentrer et au bout d'une bonne heure j'avais même presque carrément envie d'arrêter le Blu-ray. La principale raison de ce manque d'implication venant pour beaucoup du traitement assez décalé et humoristique des événements qui fait que je me demandais parfois si c'était une farce. Le personnage de Wikus Van Der Merwe est plus un caractère de comédie qu'un personnage réellement attachant, je n'ai rien contre le coté anti-héros, petit fonctionnaire sans le moindre charisme mais le personnage en fait souvent beaucoup trop pour être totalement crédible à mes yeux. Dans ce même ordre d'idée le look originale et assez improbable des aliens aurait sans doute mérité d'être plus ancré dans des détails de mode de vie plus réaliste et bien moins fantaisistes. Des grandes crevettes qui mangent des pneus, qui raffolent des boîtes pour chats, se promènent en soutif et que l'on prend un malin plaisir à nous montre en train de vomir ou pisser moi ça me met illico une belle distance avec la crédibilité des événements. De même lorsque Wikus entame sa mutation le réalisateur nous balance encore une scène de pur comédie assez balourde et passablement drôle montrant le type cherchant désespérément à rejoindre les toilettes alors que des invités surprises le retienne au salon, la scène se terminant par un jet de vomit sur le gâteau. Choix fort discutable aussi pour dénoncer les manipulations médiatiques d'avoir choisit d'accuser images à l'appuie Wikus de forniquer en levrette avec des crevettes. Pour le coup le grand film de science fiction à la thématique humaniste avait pris deux lourdes semelles de plombs d'autant plus qu'à cet instant du film le discours sur la tolérance et le racisme ressemblait plus à une vague caution morale et intellectuelle qu'au véritable fond de l'histoire. Le simple fait de placer l'action en Afrique du Sud semblait alors un peu léger pour justifier pleinement d'une thématique aussi complexe. District 9 se permet même une jolie faute de goût dans le contexte d'un film portant une idéologie assez humaniste tendant vers la tolérance en nous montrant un gang de nigérians voleurs, violents, adepte du vaudou et d'une forme de cannibalisme très primaire tout en étant assez passablement crétins pour acheter des armes dont ils ne savent pas se servir. Sans tomber dans une caricature de dénonciation facile au nom du politiquement correct, il faut reconnaître que le trait n'est pas des plus finaud surtout dans le contexte thématique du film.


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    Fort heureusement le film prend enfin une dimension plus conforme avec son statut dès l'instant que le personnage de Wikus se retrouve dans le district 9. Le réalisateur Neill Blomkamp se fait alors bien plus discret sur les aspects comiques et trash et se concentre alors sur l'essentiel pour livrer enfin sur la seconde moitié de son long métrage un grand film de science fiction. Le personnage de Wikus abandonne enfin cette autosuffisance qui ne fonctionnait que comme un moteur de comédie et devient un véritable personnage complexe et intéressant jusque dans ses contradictions et ses énormes défauts. Et puis le film  se tourne alors ouvertement vers l'actionner bourrin et jouissif avec des grosses références de pop culture allant des jeux vidéos (Les armes, l'aspect FPS) à Aliens de Cameron. Enfin le film décolle et devient à la fois furieusement jouissif et totalement immersif Neill Blomkamp orchestrant des scènes d'action comme de véritables morceaux de bravoures avec une mention toute spéciale pour la scène de l'exosquelette. Sur le fond le film prend aussi une véritable dimension par petites touches parfois assez subtiles; les crevettes deviennent des personnages du fait qu'on leur donne soudain un nom ( Mais pourquoi Christopher ??), Wikus même si c'est plus par égoïsme que par compassion entreprend alors de comprendre et approcher ses créatures qu'il ignorait jusqu'ici. Il découvre ainsi qu'elles possèdent des sentiments (la relation père fils), des idéaux et une forme de loyauté. On sentait bien venir dès le début de la mutation de Wikus que le film allait finir par mettre le personnage dans la peau et les conditions de ses « ennemis » mais Neill Blomkamp réussit vraiment à donner à cette idée une très belle dimension symbolique et poétique. Le plan final est juste magnifique montrant qu'au delà de tout aspect physique et de la différence l'important reste l'humanité qui se cache sous les apparences, du coup l'image de cette crevette assise sur un tas d'ordures réalisant des fleurs avec des détritus est juste magnifique de sens.

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    District 9 remporte donc sur le fil une adhésion qui était pourtant bien loin de lui être acquise. Même si je reconnais que certains éléments de la premières heures servent incontestablement à installer les enjeux de la seconde moitié du film (surtout sur l'évolution du personnage central) pour moi le grand film de science fiction intelligent, immersif, jouissif et humaniste qu'est District 9 ne commence vraiment qu'après 60 minutes.

     

    Ma note : 05/10 pour le début  09/10 pour la fin  Donc 07 /10 pour la moyenne

     

     

     

     

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