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BLISS de Drew BARRYMORE
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Bliss
de Drew Barrymore
USA - 2010 - Comédie / Girls powa'
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Drew Barymore est une personnalité pour laquelle j'ai toujours eu une authentique et profonde tendresse. Je suis particulièrement sensible au charme et au charisme très naturel de cette jeune femme dont je pense être tombé amoureux en 1982 lors de la sortie de E.T. De Spielberg alors que j'avais à peine 11 ans. Une bien vieille histoire d'amour donc, de celle qui vous font parfois regarder les films de travers avec une sorte d'indulgence totalement béate. Je ne suis jamais tout à fait objectif lorsqu'il s'agît de Drew Barrymore mais fort heureusement l'actrice me donne souvent raison de défendre les films auxquels elle se retrouve attachée en tant qu'actrice (Terrain d'entente, Charlie's angels, Amour et amnésie, Scream ) et en tant que productrice ( Donnie Darko excusez du peu !). Fatalement je ne pouvais pas manquer Bliss le premier film de Drew Barrymore en tant que réalisatrice d'autant plus qu'on y retrouve une autre actrice qui me ferait presque aussi perdre toute notions d'esprit critique la formidable et craquante Ellen Page. Autant le dire tout de suite cette critique, sans être d'une totale mauvaise foie, ne sera pas totalement objective non plus.
Bliss raconte l'histoire d'une jeune adolescente, Bliss Cavendar, totalement coincée dans son bled paumé du Texas entre son boulot de serveuse et les concours de reine de beauté que sa mère la force à faire comme une unique perspective de réussite sociale. C'est alors que Bliss découvre par hasard le roller derby, un sport de contact pratiqué par des bandes de filles gentiment déjantées dans un esprit ouvertement punk. Pour Bliss c'est une révélation et elle intègre bien vite l'équipe la plus nase du circuit laissant tomber ses robes de petites filles pour les patins, la bière, les coups, le girl power, les garçons et la compétition.
Bon on va commencer tout de suite par se concentrer sur les très nombreux défauts du film afin de terminer sur une bonne impression finale avec une note bien plus positive. Bliss est un film qui souffre essentiellement dans son écriture de concentrer pas mal des plus lourds ponctifs à la fois du film sportif et de la comédie adolescente. Du coup on est plus qu'en terrain familier et le film cousue de grosses bordures de fils blancs ne sera jamais vraiment surprenant avançant sur une sorte d'autoroute largement balisée et mainte fois empruntées. De l'équipe de nases qui finit par arriver en finale en passant par les parents réfractaires qui finissent par donner leur bénédiction à leur fille le script de Bliss est bourré de situation déjà vues mille fois comme la brouille avec la meilleure copine, l'histoire d'amour avec le gentil rocker du coin ou les relations tendues entre mère et fille. Tout ceci n'évite pas non plus malheureusement une certaine tendance à la gentille guimauve bien collante dans le traitement des situations qui fait que Bliss manque bien souvent de profondeur. On pourra aussi regretter que la mise en scène de Drew Barrymore manque franchement de punch lors des séquences de roller derby qui finissent par un petit peu toute se ressembler sans jamais que le spectateur ne ressente vraiment l'adrénaline et les enjeux d'une compétition à laquelle on ne comprends d'ailleurs jamais grand chose.
Pourtant bien plombé de défauts Bliss reste au final un film très attachant par bien des aspects. Le premier est incontestablement la bonne humeur qui se dégage du film et qui transparait à l'écran pour donner un film dynamique qui se suit certes sans surprises mais sans temps morts non plus. Le film est aussi bourré de charme et d'une profonde et évidente tendresse pour des personnages que Drew Barrymore filme toujours avec beaucoup de justesse. L'occasion de saluer le casting formidable du film avec en tête de liste Ellen Page toujours aussi formidable, même si elle nous refait un tout petit peu Juno dans le film, personnellement je m'en fout puisque j'adore le film de Jason Reitman. Pour le reste on retrouve avec plaisir Juliette Lewis, Zoe Bell, Ari Graynor (La sœur d'Olivia Dunham dans Fringe) et bien sûre Drew Barrymore herself qui se réserve l'un des personnages les plus drôle du film avec cette fille grande gueule et tellement teigneuse qu'elle est incapable de terminer un match sans être expulser par les arbitres. Les seconds rôles masculins sont tout aussi réussit avec une mention spéciale à Jimmy Fallon en maître de cérémonie déjanté et Andrew Wilson (Frangin de Luke et Owen) en coach un peu dépassé éternellement en short en jean. Car si Drew Barrymore n'est pas une pointure pour la mise en scène des séquences d'action de son film elle se révèle assez naturellement douée dans la direction de ses acteurs et dans le choix discret mais pertinents de ses cadres.
Et puis sous ses allures de gentille bluette adolescente aussi inoffensive que calibrée Bliss fait également écho au propre parcours de l'actrice qui est passée sans doute un poil trop vite de la case de l'enfance vers celle de l'age adulte. Bliss est donc une sorte de crise d'adolescence à retardement et une ode à ce passage obligé durant lequel les jeunes filles troquent leurs robes de princesses et les ambitions de leur mère un poil frustrée contre un besoin de liberté qui donne envie de se cogner à la vie et de trouver son propre chemin avec un entourage que l'on construit plus qu'on ne le subit. Un passage vers l'age adulte que le film symbolise par les premiers tours de pistes de Bliss Cavendar sur les arènes de Roller derby avec des patins Barbie issus de son enfance. Le film pose aussi un regard assez malin sur cette image illusoire est factice d'une adolescence bien propre sur elle symbolisée par les concours de beauté face à une réalité gentiment plus trash ( Bon ok! Très gentiment plus trash).
Bliss est sans doute trop gentillet et trop prévisible pour prétendre séduire les cinéphiles cachés derrière des analyse trop froides et objectives des films qu'ils regardent. Pourtant ,pour peu que l'on s'abandonne au seul plaisir de l'instant, Bliss reste un fort sympathique divertissement et un premier film sans aucunes prétentions qui certes ne laissera pas de traces marquantes dans les mémoires mais qui réussit à faire passer un formidable petit moment de plaisir immédiat et volatile.
Ma note : Un généreux 7,5/10
Tags : tendresse, plaisir, drew, bliss, film
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