• Hunger games de Gary Ross

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    Hunger games (The hunger games)

    De Gary Ross

    USA – 2012 – Thriller / Sc Fiction / Drame

    Hunger games de Gary Ross

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    Véritable phénomène littéraire avec plus de 30 millions d'exemplaires vendus à travers le monde, il était évident que la trilogie Hunger games de Suzanne Collins allait finir par intéresser les studios de cinéma surtout après le très gros succès de Twilight. L'analogie avec la saga vampirique inspiré des romans de Stephanie Meyer n'est pas tout à fait fortuite, ni gratuite car de toute évidence la cible visée par les deux sagas est sensiblement la même. Au final Hunger games est un peu à Battle royale ce que Twilight est au Vampires de John Carpenter.

    Hunger games raconte l'histoire d'un sordide jeu télévisé pour lequel 24 jeunes gens, garçons et filles, son contraint de s'entretuer dans une immense arène. Une pratique digne des jeux du cirque qui permet surtout au pouvoir en place de maintenir l'ordre et l'espoir auprès de 12 districts coupable par le passé d'avoir tenté de se rebeller.

    Hunger games de Gary Ross

    Hunger games ne brille donc par particulièrement par son originalité le film de Gary Ross lorgnant bien sagement du coté de Battle Royale ou Le prix du danger de Yves Boisset et donc de son plagiat Running man. Pourtant Hunger Games parviendrait presque à être captivant durant sa première heure avec l'installation du concept et des enjeux des Hunger games. Les finalités bassement politique du jeu, le rôle tordu et ambigu des sponsors, les petits arrangements pour faire d'une pseudo télé réalité un outil de contrôle des esprits et des rebellions; tous ses aspects sont belles et bien présents et pertinents mais bien sûr aucun ne sera vraiment développé à sa juste valeur durant le film. Et plutôt que de creuser ses thématiques les plus passionnantes Hunger games va vite avancer avec ses gros sabots vers le pur divertissement pour adolescent(e)s en abandonnant un à un tous les axes un peu profonds pour livrer finalement un film beaucoup plus lisse que son sujet ne pouvait le laisser paraître. Hunger games est un film qui oublie d'ailleur assez vite le sens du mot subtilité et il suffit de voir la façon avec laquelle on oppose l'univers des gentils ouvriers des districts vivants dans des univers gris digne des Misérables et la superficialité arrogante et colorée des gens vivants dans la Capitole pour comprendre que le film ne fera pas vraiment dans la dentelle. Je ne suis pas certain qu'il était nécessaire de décrire un tel univers monstrueusement laid et aussi visuellement vulgaire car on a vraiment la sensation que tous les habitant du Capitole reviennent fardés et maquillés d'un carnaval. Je comprends la volonté de clairement marquer la différence entre les districts et le capitole, le coté symbolique de l'opulence et de la vulgarité mais en allant à ce point vers l'excès le film propose un des univers futuriste les plus moche vu sur un écran depuis bien longtemps. Mais en allant vers la caricature le film s'ancre aussi (et peut être surtout) dans le confort d'une vision purement fictive des événements. C'est effectivement toujours plus confortable de se dire que tout ce que l'on regarde ne peux pas être vrai...

    Hunger games de Gary Ross

    Bien plus gênante encore reste la manière dont Hunger games va traiter son héroïne et cette sinistre chasse à l'homme. D'emblée le film montre et détermine clairement que loin du concept d'adolescents innocents contraint de s'entretuer on aura affaire à des gentils d'un coté et des très méchants de l'autre, ce qui annihile tout de suite les aspects les plus politiquement incorrects du concept. Là encore le confort du spectateur est parfaitement assuré et on saura clairement pour qui trembler et quels adolescents pourront finalement crever sans trop susciter d'émotion. Pour encore renforcer cet aspect lisse on aura fatalement droit aux violons pour la mort des gentils et au bien fait pour ta gueule pour les vilains. Et si on regarde assez attentivement le parcours de l'héroïne Katniss Everdeen on se rendra compte qu'elle ne tuera directement qu'une seule et unique personne et avec l'alibi de la légitime défense sur un type qui venait de tuer une gentille gamine (En gros un salaud qui encore une fois le méritait bien). Pour le reste les guêpes, les autres joueurs, les baies mortels se chargeront des basses besognes laissant à la jeune fille son statut d'héroïne assez propre sur elle cherchant simplement à survivre. Faut quand même pas déconner, on ne va pas non plus pousser les adolescentes à s'identifier à des tueuses psychopathes, une gentille fille triomphante par la solidarité, le courage et l'amour c'est quand même un peu plus vendeur surtout quand elle a deux petits copains et une robe qui fait des flammes quand elle tourne. Preuve d'un ultime renoncement de son sujet le final verra intervenir des créatures fantastiques en forme de chiens bien vénères comme si tout le monde savait déjà que le concept d'adolescents s'entretuant n'était qu'un leurre.

    Hunger games de Gary Ross

    Déjà limite désagréable sur le fond, Hunger games est aussi bien limite sur la forme et ceci malgré la présence de Gary ross derrière la caméra . Si le réalisateur est parfait pour les fables fantastiques à la Pleasantville en revanche il se débrouille carrément comme un manche pour les scènes d'actions qui sont ici au mieux bordéliques et au pire totalement illisibles comme le combat final sur le toit de la corne d'abondance. Le film souffre aussi de grosses incohérences et surtout de ficelles d'écriture un peu trop énormes à mon goût. Passe encore pour les adolescents entrainés comme des tueurs qui faisait mouche à toute les cibles et qui se retrouvent incapable de shooter Katniss en haut d'un arbre, passe aussi pour les mecs super intelligents qui entourent comme des blaireaux leurs vivres de mines pour être certains qu'elles exploseront à la moindre approche, passe aussi pour l'héroïne systématiquement aidée, secourue et sauvée; mais franchement le type qui se camoufle en rocher avec trois fois rien tout ça parce qu'il décorait des gâteaux si c'est pas du pur foutage de gueule digne d'un improbable navet ?? Inutile donc d'espérer un survival forestier épique, flamboyant et barbare, la dernière partie du film se concentre même sur la  mise en place d'un futur triangle amoureux dont personnellement je me fout complètement.

    Hunger games de Gary Ross

    Il ne reste guère à sauver que la performance de Jennifer Lawrence car le reste du casting est bien moins servi de Lenny Kravitz en gentil styliste à ce pauvre Woody Harrelson en mentor sans utilité difficile de s'accrocher au moindre personnage. Et que dire de ce pauvre Donald Sutherland qui doit apparaître à peine dix minutes à l'écran. Difficile de s'enthousiasmer un minimum pour ce Hunger games définitivement bien fadasse . J'accorderais le bénéfice du doute à la suite mais sans trop y croire puisque on ne remet que trop rarement en doute une mauvaise formule qui marche très bien.

     

    Ma note: 04/10

      

      

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