• La planète des singes: Les origines de Ruppert Wyatt

     

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    La planète des singes, les origines (Rise of the planet of the apes)

    de Rupert Wyatt

    USA (2011) Science fiction – Action – Ce n'est pas aux vieux singes (...)

    La lanète des singes: Les origines de Ruppert Wyatt

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    De temps en temps lorsque Hollywood en à marre de faire des remakes, il produit des reboot. Une manière détournée de faire du neuf avec du vieux mais avec une approche un peu plus noble de la redites. Une façon de garder un univers pour lui donner un nouvel essor et une nouvelle dimension avec une vraie marge de manœuvre et de liberté pour les scénaristes et réalisateurs. Difficile par exemple de nier les qualités des Batman de Christopher Nolan, alors un reboot en forme de prequel pour La planète des singes, finalement pourquoi pas ?

     La planète des singes, les origines explique donc les premiers événements qui conduiront les primates à prendre le contrôle de l'humanité. On suit un jeune scientifique qui tente de trouver un remède afin de vaincre la maladie d'Alzheimer dont est victime son propre père. Le vaccin inoculé sur des chimpanzés a des effets secondaires assez inattendus, les primates développant soudain des capacités cérébrales et intellectuelles totalement stupéfiantes. Cesar un jeune chimpanzé aux capacités hors-normes sauvé de la mort par le jeune scientifique décidera après avoir été trahit par les hommes de mettre en marche la révolution de son espèce.

    La lanète des singes: Les origines de Ruppert Wyatt

     La planète des singes, les origines est incontestablement un agréable blockbuster familial et estival, c'est ce qui fait à la fois sa force mais aussitoute ses limites. Le film de Rupert Wyatt est carré, efficace, et spectaculairement servi par les superbes effets spéciaux et la performance capture made in Weta mais il manque aussi singulièrement d'esprit et de profondeur. On suit donc avec un certain plaisir les aventures de ce primate trop humain confronté à la bestialité des hommes mais il manque au film de Rupert Wyatt une, voir plusieurs dimensions pour vraiment se démarquer du blockbuster lambda strictement formaté. Le film de Rupet Wyatt évacue toutes les dimensions philosophiques, politiques et pacifiques du film de Franklin J.Schaffner pour livrer un film beaucoup plus didactique, balisé et finalement sans grande surprises. On a le sentiment que tout va trop vite quitte à s'accommoder d'énormes raccourcis scénaristiques, que tout doit être expliqué de manière quasiment scolaire et qu'au final le film semble bel et bien viser le plus large public possible en pratiquant le nivellement par le bas. Les personnages sont presque tous des caricatures désincarnés du scientifique au grand cœur au patron de laboratoires fatalement vénal, imbécile et sans scrupules en passant par les gardiens s'occupant des singes en captivités qui sont dignes des pires clichés de matons des films de prison. D'autres personnages sont tellement transparent qu'ils n'existent jamais à l'écran comme Caroline (Freida Pinto) , sorte d'artifice et d'atout charme aussi inutile que joliment décoratif. Ruppert Wyatt et ses deux scénaristes (Amanda Silver et Rick Jaffa) enchainent donc les clichés et les énormes facilités d'écriture pour simplifier à l'extrême les aspects les plus complexes de cette histoire( Sommes nous tous des animaux qui avons canaliser nos instincts?). Le long passage relatant la captivité de Cesar est une sorte de parodie simiesque des films de prison avec combat de chef dans la cour, vieux sage philosophe, bouffe dégueulasse,visite déchirante au parloir et mauvais traitement des gardiens avec la complaisance du patron. On nous évite juste la séquence du viol sous la douche mais ça doit être uniquement parce que le film est vraiment orienté tout public.

    La lanète des singes: Les origines de Ruppert Wyatt

     La grande révolte finale est elle aussi vraie une déception du fait de son orientation, encore et toujours,trop grand public. Toutes les révoltes d'esclaves, une grande partie des révolutions populaires se font souvent dans la violence, la colère, la rage et le sang. Cesar ,décidément devenu un singe très sage, conduira une révolte sans le moindre dommage collatéral, les primates ayant pris la bonne résolution de ne tuer que les vrais vilains méchants du film, ceux qui le méritent bien en épargnant systématiquement les autres. Un aspect qui ne fait que renforcer le sentiment d'un film bien trop sage et ultra-balisé de limites afin de séduire le jeune public. Le film de Ruppert Wyatt amorce également les prémices de l'extinction de l'humanité par un virus et non plus par la folie guerrière et destructrice des hommes redevenus des primates aux instincts bestiaux ce qui amoindrit grandement la dimension philosophique du film. On pourras toujours se consoler un peu avec la mise en scène très dynamique de Ruppert Wyatt et surtout la magnifique performance de Andy Serkis capable une nouvelle fois de donner une belle dimension dramatique et une âme bouleversante à une créature totalement numérique.

     La planète des singes, les origines est donc une belle déception, si le film est efficace et spectaculaire il n'en est pas moins froid et désincarné. Les singes deviennent de plus en plus intelligent mais il semblerait que pour les exécutifs et les producteurs ce sont les spectateurs qui soient de plus en plus cons au point de leur livrer de jolis livres d'images à la dimension intellectuel et philosophique immédiatement compréhensible par les moins de dix ans.

     

    Ma note : 06/10

     

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