• LE VILAIN de Albert DUPONTEL

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    Le vilain

    de Albert Dupontel

    France - 2010 - Comédie

    LE VILAIN de Albert DUPONTEL

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     Autant le dire d'emblée j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Albert Dupontel et depuis longtemps puisqu'il reste l'un des derniers comiques de scène à m'avoir réellement fait tordre de rire. La carrière cinématographique du monsieur est tout aussi intéressante que ce soit au niveau de son travail d'acteur que du coté de son boulot de réalisateur. Si Dupontel en tant qu'acteur se frotte volontiers à des rôles divers et parfois dramatiques (Le convoyeur, Irréversible, Deux jours à tuer, l'ennemi intime, Président, La maladie de Sachs, Un héros très discret....) en revanche en tant que réalisateur il revient toujours à ses premières amours à savoir la comédie et l'humour. Le vilain son quatrième et dernier film en date ne déroge pas à la règle et c'est avec délice que l'on retrouve l'univers si particulier du bonhomme.

    Le vilain  c'est donc l'histoire d'un très vilain garnement voleur, méchant, magouilleur et braqueur de banques qui presque par hasard va devoir après un casse durant lequel il a trahit ses complices se planquer chez sa mère qu'il n'a pas vu depuis plus de 20 ans. Cette brave maman bien trop gentille et bigote est persuadée d'être victime d'une malédiction l'empêchant de rejoindre le ciel. Lorsque cette femme découvre sur le tard et avec stupeur les agissements de son rejeton, elle comprends que sa place au paradis dépends sans doute beaucoup du comportement de son fils. Elle décide alors de remettre le vilain sur le droit chemin afin de s'ouvrir les portes du ciel, mais le fiston est bien loin d'être décidé à se laisser faire.


     Billets d'humeur

    Le vilain  s'appuie sur une scénario particulièrement bien écrit et très malin avec cette formidable idée de vases communicants entre le bien et le mal. La mécanique fonctionne parfaitement et c'est juste un délice de voir Dupontel tenter de supprimer sa mère alors que fatalement plus il est méchant avec elle et plus la vielle devient increvable. Le film fonctionne tout aussi bien lorsque le vilain comprends enfin que c'est en étant bien sage et en faisant preuve de tonnes de gentillesse qu'il va enfin pouvoir affaiblir sa mère, laquelle devient teigneuse dans un sursaut de survie. Seul le coté social du film avec la survie du petit quartier résidentielle de vieux contre les vilains promoteurs est un poil moins convaincant mais cela reste un menu détail. Comme toujours Albert Dupontel garde un formidable sens du rythme et de la réplique qui permet à son film d'avancer comme un train sur des rails sans jamais ennuyer une seule seconde les spectateurs. Son personnage dans le film ressemble comme toujours un petit peu à un cousin éloignés de ceux des films précédents en tout cas il gravite dans le même espace de doux dingues. Il offre un superbe rôle à Catherine Frot à la fois très drôle et formidablement attachante en vieille dame et comme toujours soigne une belle galerie de seconds rôles déjantés (Philippe Duquesne, Bouli Lanners, Bernard Farcy et Nicolas Marié génial en toubib sur le retour).


     Billets d'humeur

    On retrouve donc les différents composants de l'univers d'Albert Dupontel que ce soit l'humour vachard (Même si objectivement on s'éloigne de plus en plus de Bernie), le sous texte social, les personnages attachants au delà de leurs énormes défauts, et cette humour cartoon servit par une mise en images super dynamique. Albert Dupontel c'est un mélange de comédie à l'italienne des années soixante dix avec une louche d'Audiard matiné de Bertrand Blier et un esprit entre Chuck Jones et Tex Avery. Le vilain  s'inscrit parfaitement dans cet univers là et c'est avec un immense plaisir que l'on regarde le vilain garnement tendre des pièges improbables à sa mère avec des ressorts et des poulies comme le ferait Will Coyotte tentant d'atomiser Bip-Bip. Toutefois Albert Dupontel met ici la pédale douce sur la frénésie de sa mise en scène et livre un film plus bien posé que son précédent, Enfermé dehors, lequel souffrait parfois d'un trop plein d'effets de caméra qui finissait par devenir fatiguant tant ils pouvaient être aussi pertinents que parfois un peu gratuits. Moins teigneux que Bernie, moins noir que Le créateur, moins fou que Enfermé dehors  ,on pourrait sans doute regretté que Le vilain  soit finalement peut être le film le plus sage de Dupontel, mais c'est surtout le signe d'un auteur réalisateur qui tout en étant en constante évolution sait garder un univers propre et reconnaissable entre tous.

     Billets d'humeur

    Lorsque tant de réalisateur de comédies se fondent dans un même moule entre l'anonymat de leur travail de mise en images et la vacuité interchangeable de la platitude leurs sujets Albert Dupontel fait définitivement figure de franc tireur à défendre avec la plus authentique des passions.


    Ma note: 07 /10  

     

     

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