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BONE EATER de Jim WYNORSKI
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Bone eater L'esprit des morts
de Jim Wynorski
USA - 2007 - Fantastique / TV
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C'est amusant de voir à quel point les critères de sélection lors de l'achat d'un DVD peuvent devenir élastiques à mesure que le prix est en baisse. C'est pour ça que j'adore trainer les vides greniers et les solderies pour acheter des films à un ou deux euros même si dans 80% des cas je sais que ce seront des films à oublier très vite et qu'il faudra ensuite tenter de les revendre comme on essaye de se débarrasser d'une malédiction. Et puis les mauvais films ont parfois leurs charmes car dans la petite cuisine du navet on trouve de bien nombreuses saveurs, quand à moi ma préférence va incontestablement vers le navet bien gratiné finalement assez rare à trouver tant dans l'immense majorité des cas on doit se contenter d'un navet à l'eau bien fadasse et sans saveurs.
On commence donc cette rubrique avec Bone Eater – L'esprit des morts de Bob Robertson du moins selon la jaquette puisqu'il s'agit en fait de Jim Wynorski un tâcheron de l'écurie Corman habilement caché derrière ce pseudo. La jaquette qui n'en ai plus à une connerie prêt nous parle de Bob Robertson comme étant l'auteur du classique Mutant (???), en même temps on garde une certaine cohérence avec un mec qui n'existe pas faisant des classiques qui n'existent pas non plus. On poursuit dans le n'importe quoi puisque la jaquette nous promet encore des merveilles et rien de moins qu'un film d'horreur original et étonnant avec un prédateur monstrueux et des séquences qui ne sont pas sans rappeler Evil dead et la momie (rien que ça....) .
Bone eater- L'esprit des morts raconte donc l'histoire ultra basique de vilains promoteurs qui font bâtir un immense complexe hôtelier de luxe sur un ancien territoire sacré des indiens. Du coup des le premier coup de pelle les ouvriers tombent sur des ossements et réveille l'esprit d'un sorcier indien qui se nourrit de la chair (selon la jaquette), des os (selon le film) ou des âmes (selon la police) de ses victimes. Ce guerrier et sorcier se matérialise sous la forme d'un immense squelette qui grandit et prend des forces à mesure qu'il tue de nouvelles victimes.
Bone eater est donc une pauvre série Z bien fauchée dont les grandes carences techniques, scénaristiques et budgétaires s'étalent assez joyeusement à l'écran en multipliant les fautes de goûts hilarantes comme les plus énormes incohérences. L'immense chantier immobilier censé mobiliser de nombreux ouvriers se résume souvent à trois pauvres clampins armés de pioches et on remarque parfois à l'arrière plan des machines déplacer consciencieusement de la terre pour la remettre deux secondes après exactement à la même place. Lorsque les ouvriers découvrent des vestiges indiens ce sont deux trois poteries neuves achetés au magasin du coin et 4 plumes de poulet jetées à la va vite dans un trou de terre de 50 centimètre sans même se donner la peine de mettre un peu de poussière dessus pour faire illusion. La tribu des indiens se résume à 5 ou 6 figurants déambulant dans un village type Center park autant dire que lorsque le shérif du coin pense que les indiens vont aller manifester leur colère et encercler le chantier on se dit qu'il va leur falloir recruter pas mal en effectif. Mais le film n'a pas trop le sens de la mesure puisque l'on nous parle aussi d'un immense bouchon paralysant le trafic pour un camion qui se vautre lamentablement sur une route déserte de campagne.
Techniquement le film est tout aussi limite avec des CGI assez grossiers et surtout super mal intégrés à l'image, des effets spéciaux superbement visibles donc y compris et même surtout lorsqu'il devrait être des plus discret. La créature ressemble donc vaguement à un guerrier indien tout en os plumes et pagne compris, avec son couteau en os et son cheval tout en os aussi. Seule l'image de la créature galopant sur un cheval squelettique entouré de poussière (Bien pratique pour cacher la misère) sur une musique western ferait presque illusion. Il faut aussi noter que souvent lors de ses apparitions la créature provoque un tremblement de terre qui se matérialise à l'image par le tremblement frénétique du cadreur et l'on imagine que dans le même temps le preneur de son bruite le tout à la bouche à même le micro, car sur l'écran rien ne bouge pas même le plus petit des objets du décor ou une mèche de cheveux des acteurs. Bone eater totalement engoncé dans son costume étriqué de téléfilm ne propose fatalement aucune séquence sanguinolente c'est d'autant plus dommage que si cette créature se nourrissait réellement des os de ses victimes on aurait pu voir des gros tas bien flasques de chair et de tissus tomber sur le sol comme des bouses fraîches après avoir été dépossédé de leur structure osseuse. En fait les victimes de l'esprit se volatilisent comme dans un nuage de poussière dès l'instant que celui ci les touche avec son couteau ou bien leur envoie un souffle d'haleine putride dans le nez.
Les comédiens du film sont en phase avec la portée globale du film et c'est parfois avec un plaisir coupable qu'on remarque le mal qu'ils se donnent à sur-jouer certaines scènes. Le shérif local tente de gérer tout ce bordel entre promoteurs, ouvriers qui disparaissent, révolte indienne, esprit démoniaque et cerise sur le gâteau sa fille dans les pattes pour les vacances. Mais notre brave shérif se souviendra finalement que du sang indien coule dans ses veines et sous son doux patronyme de Renard agile il reprendra alors cheval, peintures de guerre et tenue de gala pour aller finalement lutter contre cet esprit responsable du gros bordel dans sa petite ville. Mais le gros moment d'émotion du film reste la mort du chef indien et ce moment poignant durant lequel une des jeunes femmes de la tribu apprends cette bien triste nouvelle, on voit alors la comédienne cligner de l'œil pour tenter désespérément d'en faire couler en vain une grosse larme de chagrin.
Bone eater – L'esprit des morts est portant au final un film bien plus emmerdant que totalement mauvais. Si effectivement on est en droit de souvent avoir un sourire aux lèvres devant tant de médiocrité, le film n'est pas encore assez nase pour entrer dans le cercle très fermé des navets magnifiques.
Ma note classique: 01/10
Ma note cuisine navet : 04/10
Tags : Série Z, téléfilm, navet, Mauvais
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