• PIRANHA 3D de Alexandre AJA

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    Piranha 3D

    de Alexandre Aja

    USA - 2010 - Horreur / Remake

    PIRANHA 3D de Alexandre AJA

     

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    Alexandre Aja n'a jamais cesser de le crier haut et fort, partout et tout le temps, Piranha 3D est un popcorn movie pour adultes, un divertissement dont le relief ne servira pas à la profondeur mais à faire exploser un maximum de choses à la gueule des spectateurs comme dans une attraction de foire. Une note d'intention qui a le mérite d'être parfaitement claire quoique encore un poil mensongère car clairement le film de Alexandre Aja vise bien plus l'adolescent décérébré que l'adulte amateur d'horreur. Il faut dire que la perspective de chroniquer le film pour alimenter ce blog m'a poussé à faire l'erreur sans doute fatale de ne pas laisser mon cerveau à la maison et du coup je vais pousser l'analyse critique un peu plus loin que « Y-a du sang, y-a des nichons donc c'est vachement bien »

    Piranha 3D raconte donc l'histoire d'une invasion soudaine de vilains poissons préhistoriques libérés par un tremblement de terre entrainant une faille souterraine dans un petit lac paisible. La petite ville de Lake Victoria est alors en grand danger d'autant plus qu'elle doit faire face au déferlement de milliers de jeunes étudiants venus fêter le traditionnel spring break. Pour la shérif locale et son équipe la journée va être particulièrement longue et surtout sanglante.

    pirnaha

    Inutile de tenter une analyse du scénario qui n'est qu'un prétexte à introduire les trois éléments du films à savoir des d'jeuns avec des filles légèrement vêtues, des piranhas et une rencontre entre les deux entrainant un bon gros bain de sang. Les personnages n'ont absolument aucune épaisseur et du coup les comédiens absolument rien à défendre si ce n'est d'incarner de gros archétypes comme la mère courage, l'adjoint héroïque, le scientifique un peu loufdingue, le producteur de films de boules héroïnomane et égoïste, les bimbos débiles, les pêcherreses qui crèvent comme des merdes et l'adolescent qui se repentira de ses fautes par le courage de ses actes... Même si le film de Alexandre Aja est clairement un hommage aux films des eighties qui n'étaient pas tous des modèle de profondeur psychologique, on peux se demander si il ne serait pas plus judicieux d'élever le niveau plutôt que de se complaire à le niveler vers le bas. Alors bien sûr Piranha 3D revendique son statut de film complètement fun à voir au second degré, mais il reste une grande marge de manœuvre entre être fun et passablement crétin. Il suffit de regarder l'humour du film pour comprendre les ambitions d'un script qui vise finalement sans doute exactement le même public que les amateurs de Spring break. C'est peu dire que l'humour de Piranha vise le slip avec la même délicatesse et « Kolossal finess » qu'un vulgaire American pie; on assiste donc à une fille qui gerbe en relief vers la caméra, à un poisson qui rote une bite à moitié mastiquée, à l'adolescent qui matte en douce des sites de cul dans sa chambre, à un Elie Roth tenant sa grosse lance à eau entre ses jambes, ou encore un dialogue plein de sous entendus sexuels et graveleux entre deux plongeurs.

    pirnaha

    Aja l'avait promis son film serait sexy et d'ailleurs c'est écrit en bien gros sur l'affiche du film « Sea, sex and.. Blood ». Pourtant la promesse est à moitié tenue et Piranha 3D a clairement le nichon bien triste et la fesse molle et c'est avec une vulgarité sans nom que le frenchie enchaîne les gros plans sur des culs qui se trémoussent en relief comme dans un pauvre clip de rap bling-bling à la con. Sinon on a également droit à cinq bonnes minutes d'érotisme foireux avec deux gonzesses qui nagent à poil sur une musique d'ascenseur dans une ambiance à peine digne d'un boulard de seconde partie de soirée sur Vivolta. Sans oublier le fameux concours de tee-shirt mouillées digne du Macumba club un triste samedi soir de novembre. Alexandre Aja pouvait pointer du doigt les aspects les plus vulgaires des débordements d'un spring break, il ne fait que se complaire à les mettre à l'écran pour que ceux qui ne peuvent pas y participer se rincent l'œil. Autant dire qu'on est très loin de Barbara Crampton dans Ré-animator, Anna Falchi dans Dellamorte dellamore ou encore Linnea Quigley dans Le retour des morts vivants pour évoquer quelques troubles souvenirs personnels.

    pirnaha

    Si dans l'ensemble le casting est plutôt sympathique avec Elisabeth Shue, Ving Rhames, dont on se demande ce qu'ils foutent là, on retiendra surtout les camèos de personnage totalement secondaires qui retiennent l'affection du public de part la stature des comédiens qui viennent les interpréter. Mais pour que l'adhésion soit total il aurait sans aucun doute fallut un peu plus ménager l'effet de surprise et surtout ne pas communiquer et vendre le film sur ses présences prestigieuses. Le fait de parler et dévoiler des cameos, de les monter dans la bande annonce, de les afficher à travers les photos d'exploitation divise déjà par moitié le plaisir de les découvrir à l'écran. C'est effectivement bien cool de revoir Richard Dreyffus en Matt Hooper, très amusant de voir Christopher Lloyd dire « ça va j'arrive je ne vais pas me téléporter » , mais avec l'effet de surprise cela pouvait juste devenir énorme.

    pirnaha

    Piranha 3D se voulait un tour de grand huit, un manège à sensations fortes avec un relief « dans ta gueule ». Encore une fois c'est loin d'être l'attraction horrifique tant attendu et le film me semble même parfois techniquement à la ramasse. La 3D est finalement exploité de manière assez paresseuse et limite (grosse sensation de flou) rendant souvent les attaques sous marine des piranhas répétitives et surtout totalement bordéliques et illisibles. Le film me semble que trop rarement être vraiment penser et écrit pour le relief qui est réduit ici au simple statut de gadget à la mode. Je ne m'attendais pas du tout à crever de trouille devant Piranha 3D mais j'espérais un tout petit peu de frisson ou un minimum de tension, il n'en sera rien le film visant surtout l'effet gore gerbant mais le plus souvent inoffensif.

    pirnaha 

    Fort heureusement il reste la grande scène du carnage qui permet au film de titiller enfin ma fibre sensible et qui lui assure in-extrémis un peu plus que la moyenne. Clairement sur le coup Alexandre Aja s'est fait plaisir en orchestrant une boucherie assez monstrueuse qui fait bien plaisir à voir. Les effets spéciaux, prothèses et maquillages sont juste hallucinants de véracité et les mises à morts toutes plus sadique et grandioses les unes que les autres. Impossible d'oublier la fin du personnage interprété par Elie Roth, la fille coincée par les cheveux dans l'hélice du bateau et la fille dont le corps se déchire en deux alors qu'elle est secourue par deux types. C'est véritablement un carnage aussi craspec que jubilatoires et du coup on en oublierait presque le vide sidérale qui gravite autour de ce moment d'extase horrifique. Vivement la version uncut qui va vraisemblablement sortir en Blu-ray pour se refaire ce moment dans une version sans doute plus gratinée encore; en plus avec le chapitrage on pourra passer les trois quart du film pour se concentrer enfin sur l'essentiel.

    pirnaha

    Piranha 3D reste une déception dans la mesure ou Alexandre Aja semble avoir pris son sujet un peu par dessus la jambe pour livrer un produit calibrée et bien trop formatée d'jeuns pour moi. J'ai peut être une trop haute opinion du cinéma d'horreur et du genre pour être complètement réceptif aux aspects les plus cons du film. Je reste du coup dubitatif devant l'enthousiasme générale que suscite le film comme si une histoire bidon, des personnages désincarné, un humour gras du bide, une absence total de suspens et d'enjeux dramatiques, un second degré permanent y compris vis à vis du genre, une vulgarité crasse pouvaient d'un coup passer inaperçu pour peu qu'on montre du cul et du sang. Les fans de films d'horreurs sont-ils devenus à ce point si facile à contenter ??

     

    Ma note généreuse 05,5/10

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Septembre 2010 à 10:03

    Mais il est vachement ce film, y'a du cul, des nichons et du gore !

    C'est marrant, j'ai l'impression de lire la meme chose que dans la critique de Celticxoan, a savoir un petit cote "c'etait mieux avant". Pour moi le cinema d'horreur a toujours eu deux facettes: la facette "serieuse" avec des films qui foutent la petoche, installent une ambiance, voire proposent un message, et la facette "carnaval" ou il est juste question d'en mettre plein la vue et de passer un moment fun. Et Piranha 3D fait clairement partie de la seconde categorie. Evidemment, il n'atteint pas le niveau des fleurons du genre, comme Braindead ou Reanimator, mais Aja se demerde plutot correctement je trouve. Et j'aime bien le fait qu'il montre toute la vulgarite et la stupidite de Spring Break a l'ecran, ca n'en rend le massacre que plus jouissif derriere...

    Bref, personnellement j'ai eu ce que j'etais venu voir, et meme si le film ne restera pas dans les annales, j'ai passe un bon moment devant, entre autres a relever tous les clins d'oeil a la saga des Dents de la Mer.

    2
    freddyk
    Mardi 7 Septembre 2010 à 17:30

    Je réfutes le coté passéiste de ma critique, il n'est aucunement question ici de dire que c'était bien mieux avant. Il se produit encore et fort heureusement de formidables films d'horreur aujourd'hui. Je ne parle même pas du film de Joe Dante dans ma critique mais puique tu me tend la perche Piranha 3D conforte mon opinion sur les remakes qui conssiste bien souvent à faire plus con que l'original. Je n'ai pas lu la critique de Celicxoan, mais j'irais y faire un petit tour....


    Je suis d'accord avec toi sur le coté fun, regressif et primaire de certains films d'horreur et je suis moi aussi très client de ce genre de film. Je pourrais sans doute te citer quelques titres de films de ma DVDthèque qui te ferait bondir. Le problème c'est que pour moi Piranha 3D est beaucoup plus con que fun. Du coup la notion de plaisir n'existe que durant les 20 minutes du carnage final pour le reste: histoire insipide, personnage en carton pâte, érotisme de pacotille, 3D qui fait mal à la tête et surtout un humour assez consternant; franchement elles te font marrer les blagues de cul du film ?? 


    A part la fin complètement Z avec le gros piranha le film n'est même pas assez bis pour être indulgent. Et puis mon cher Geouf ce n'est pas toi qui critiquait le malaise Mad Movies dont les critiques faisaient preuve de bien trop d'enthousiasme pour n'importe lequel des films avec deux nichons et trois scènes gore ??  

    3
    Mercredi 8 Septembre 2010 à 10:18

    Si si, c'est bien moi qui faisait ces reproches a Mad. Mais j'ai bien le droit des fois d'etre d'accord avec eux ;-)

    Piranha 3D m'a fait marrer, je ne sais pas si je le reverrai un jour, mais en attendant j'ai eu ce que j'etais venu voir.

    Et c'est vrai que ta critique est moins passeiste que celle de Celticxoan, qui arrive tout de meme a dire qu'il trouve le Piranha 2 de James Cameron mieux realise.

    4
    FreddyK
    Mercredi 8 Septembre 2010 à 21:45

    Très lointain souvenirs de Piranha 2 pour ne pas dire que je n'en ai aucun, c'est avec les poissons volants je crois. J'ai le vague souvenir d'un truc bien nase en tout cas....


    Tu n'as pas eu de problème avec la 3D flou pour le film d'Aja ? Au début je pensais que ça venait de la salle et d'une mauvaise projection, mais la critique revient souvent dans divers avis et critiques sur le net. Ils n'étaient quand même pas tous à la même séance que moi

    5
    celticxoan
    Mercredi 8 Septembre 2010 à 22:13

    Ah enfin quelqu'un qui a vu le même film que moi !

    Je te suis sur la grande majorité de ce que tu dis (Amlerican Pirahna aurait pu être un titre plus explicite pour le film de Aja) et le fait que ceratins aiment ne me dérange pas.

    Quand Geouf tu dis que tu as bien aimé et bien cela ne me pose aucun problème, tant mieux, car en te lisant, on sent que tu as passé un vrai bon moment.

    Sinon, je maintiens que je poréfère le mlauvais Pirahna 2 à celui de Aja.

    Au moins celui de Cameron et du prod sentait bon le nanar et parvenait à m'amuser en offrant quelques scènes gratinées et sympa, en évitant toute vulgarité, le tout avec un budget microscopique.

    Par-contre la question plus générale que je me pose c'est : si le réalisateur n'aurait pas été Aja mais un illustre inconnu, y aurait-il autant de bonnes critiques sur le net ou la presse made in France ?

    6
    FreddyK
    Jeudi 9 Septembre 2010 à 12:39

    C'est une bonne question mais je ne pense vraiment pas que Aja soit à ce point reconnu et apprécier pour que son simple nom rende tout le monde indulgent.


    Je crois plutôt que Aja a parfaitement réussit sa campagne de communication et de pub en disant y-aura des nichons, du sang et ce sera très con.... Du coup tout le monde est super heureux de constater que c'est effectivement très con au-delà de toute espérance

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