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Saison 2010 Episode 30
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A l'affiche cette semaine :
Des ados revanchards, des zombies ilrlandais, un film maudit et des rockers vampires
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___________ Boy eats girl de Stephen Bradley - 2005 ________________________________________________
Les zomblards sont toujours aussi tendance dans les petites productions horrifiques des quatre coins du monde. Avec Boy eats gril, film irlandais à petit budget , on constate pourtant que d'où qu'ils viennent les zombies se ressemblent finalement tous un petit peu. La particularité géographique n'ayant ici aucune influence majeure, le film de Stephen Bradley ressemble à une production américaine se déroulant dans un lycée. On retrouve donc les pétasse allumeuses blondes en mini jupe, le capitaine costaud et bas du front de l'équipe de rugby, les potes rigolos et au milieu la gentille histoire d'amour entre deux jeunes tourtereaux et bien évidemment héros du film.
Boy eats girl mélange donc teen movie, comédie et horreur puisque à la suite d'une série de quiproquo et de mal entendu le jeune Nathan en plein chagrin d'amour se retrouve dans la même soirée pendu puis ressuscité par sa mère à l'aide d'un grimoire piqué dans une église. Assez vite le jeune homme se découvre un nouvel appétit pour la chair bien fraîche et se retrouve à l'origine d'une contamination générale de morts vivants. Boy eats girl n'est donc pas des plus original et clairement le scénario prétexte n'a pour but que d'introduire au plus vite des zombies à l'écran. D'ailleurs tout va sans doute trop vite et dans la première partie du film les événements s'enchaine donnant l'impression d'un récit totalement haché et brut de décoffrage dans lequel tout les éléments sont exposés à la va vite et parfois en dépit du bon sens. On a donc la sensation qu'il manque très souvent des moments et des liens entre deux séquences pour assurer une forme de continuité au récit. Du coup difficile de vraiment s'attacher à des personnages qui en plus d'être assez caricaturaux n'ont jamais le temps et le loisir d'exister à l'écran. Par exemple les relations entre Nathan et sa mère ou sa petite amie qui sont pourtant au centre du film sont plus laissées totalement à l'imagination du spectateur que réellement décrite dans le film. Stephen Bradley est loin d'être un as de la mise en scène et il nous ressort avec une naïveté consternante et sans doute voulue quelques jump scare bien moisis comme une formidable attaque de balais sortant d'un placard.
Pourtant sans être bidonnant le film comporte deux trois gags amusants et quelques répliques qui font mouche , ce qui assure un minimum d'attention même si dans l'ensemble c'est bel et bien l'ennuie qui domine largement. Coté gore on sent bien que le budget réduit empêche certainement Stephen Bradley de donner libre court au moindre débordement. Les zombies sont un peu maquillés à l'arrache et il faudra attendre plus d'une heure pour enfin assister à une séquence vraiment gore en guise de bouquet final avec une fille sur un tracteur qui explose et moissonne des dizaines de zombies dans de grandes gerbes de sang. Une scène amusante et totalement Z dans l'esprit avec de bons vieux effets spéciaux à base de faux sang, de latex et de prothèses....
Boy eats girl est donc un film de zombies comme des dizaines d'autres et bien qu'étant totalement fans de ses créatures anthropophage ça commence à devenir un petit peu lassant de voir éternellement les mêmes films. C'est vite vu et fatalement assez vite oublié.
_____________________________________________________________________________ Ma note 03/10 _____________
___________ Coming soon de Sopon Sukdapisit - 2008 _______________________________________________
Coming soon est un film de fantôme thaïlandais réalisé par Sopon Sukdapisit metteur en scène de Shutter. Coming soon raconte ici l'histoire d'un film maudit inspiré de faits réels dans lequel une vieille femme est pendue par des villageois après qu'elle ai enlevée leurs enfants. Assez vite le film va se révéler pour le moins effrayant lorsque le fantôme de cette vielle femme commence à faire des apparitions dans la réalité en venant hanter ceux qui auront eu le malheur de regarder le film en question.
Coming soon fait parti de ses films qui s'amuse à jouer sur différents niveaux de réalité et de perception entre le film dans le film, les apparitions, les cauchemars et la réalité Sopon Sukapisit semble parfois se perdre lui même à travers un récit confus multipliant souvent les effets bidons pour simplement introduire son fantôme à l'écran. Difficile de totalement adhérer à cette histoire un petit peu tirée par les cheveux , au rythme des plus soporifique, au cheminement bancal et surtout aux effets et aux choix de mise en scène parfois assez abscons du réalisateur. On assiste donc à une scène qui se répète trois fois en boucle sans trop savoir pourquoi (???), à des personnages qui d'un seul coup se retrouve dans le film projeté dans le film et une bonne dose de jump scare trop classique pour être efficace. Le film déjà confus s'embarrasse en plus de personnage secondaires sans intérêt comme ce chef de maffia qui fait pression sur le héros pour récupérer une copie pirate du film.
Coming soon est donc au bout du compte un film terriblement lent, très peu impliquant du fait de son absurdité parfois surréaliste et presque jamais effrayant tant les apparitions de cette femme fantôme sont prévisibles et du coup totalement cliché. Dans le genre film dans le film autant revoir Anguish de Bigas Luna ou même Demons de Bava.
_______________________________________________________________________________ Ma note 01/10 ____________
___________ The final de Joey Stewart - 2008 _________________________________________________________
The final est un petit film qui porte dans son titre un curieux paradoxe car clairement dans The final ce qui est le mieux reste le début. Le film de Joey Stewart raconte l'histoire d'une poignée d'adolescents qui lassés d'être les souffre douleurs et les exclus de leur lycée décident d'organiser une fête costumée bien particulière durant laquelle ils pourront se venger de plusieurs années de vexation, de moqueries et d'humiliations. Ils parviennent alors a attirer dans une grande maison tout ce que le lycée rassemble de futilités, de stars et de filles populaires afin de leur donner une leçon d'humilité par les sévices et la torture.
The final commence plutôt bien même si la représentation des différents caractères et personnages du film peux sembler caricaturale avec le capitaine beau gosse musclé et bas du front de l'équipe de foot du lycée, ses potes forcément cool et populaires et surtout les bimbos blondes pimbêches et futiles. Une représentation qui renforce pourtant la superficialité de ses jeunes ayant choisit de n'exister que par l'apparence qu'ils se donnent. A l'opposée on trouve quelques adolescents mal dans leur peau, marginalisés par le regard des autres du fait de leur nationalité, leur apparence ou simplement leur comportement. Inutile de dire que ses loosers désignés sont assez immédiatement attachants et d'une dimension psychologique sans commune mesure avec les autres personnages. The final prend une ampleur dramatique assez intense lorsque le plan de ses quelques jeunes commence à se dessiner et invite les souvenirs de ses faits divers bien réels dans lesquels des adolescents décident de faire un carton meurtrier parmi leurs petits camarades. La froide mise en place du plan, la tranquillité résignée, l'indifférence des parents, la tristesse mélancolique des différents protagonistes d'un drame qui se dessine fait alors franchement froid dans le dos tout comme leur volonté de tout filmer pour internet comme un ultime besoin de reconnaissance et une volonté jusqu'à l'absurde d'exister aux yeux des autres.
The final met alors en place une dimension dramatique assez étouffante et montre combien le culte de l'apparence, la dictature de la beauté et la célébration de valeurs futiles peuvent créer des monstres de frustrations chez les exclus qui ne trouvent alors que dans la violence physique le moyen d'exprimer leur immense détresse psychologique. Clairement le film de Joey Stewart pouvait prétendre devenir un très grand film à ce détail prêt que la seconde partie du long métrage part un petit peu en quenouille en perdant de vue autant son sujet que ses personnages pour sombrer dans une forme de gentil torture porn. Il est vraiment dommage de voir l'humanité des personnages grandement disparaître dès l'instant qu'ils endossent leurs costumes de bourreaux substituant les adolescents fragiles et complexes à des psychopathes désincarnés aux discours lourdement moralisateurs. Le film comporte encore toutefois quelques moments troublants et parfois dérangeant comme une séance de torture à base de longues aiguilles rythmée par une mélodie au banjo ou encore un des adolescents qui se déguise en officier nazi pour prêcher la bonne parole, mais clairement The final ne joue plus du tout sur le même registre dramatique que lors de sa première partie. Le film se perd alors en digression inutile et en personnage secondaires sans grand intérêt comme un voisin vétéran du Vietnam et un black bien caricatural qui incarne une sorte de figure de l'adolescent idéal à la fois populaire et proche des exclus. Le film laisse alors s'évaporer la puissance de son sujet et finit par tourner en rond sur le mode mineur du torture porn dans lequel on prends une victime,on lui inflige des sévices en rapport avec sa personnalité tout en lui administrant un sermon
. Il reste au bout du compte la promesse d'un grand film non tenu, en sacrifiant les douleurs psychologiques de ses personnage au profit d'un récit d'horreur plus basique Joey Stewart semble juste être passer à coté de son sujet.
________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 ___________
___________ Suck de Rob Stefaniuk - 2009 _____________________________________________________________
Suck est une comédie gentiment horrifique et résolument rock qui raconte la tournée d'un petit groupe qui commence à gouter à la célébrité après des années de galère lorsque la bassiste est mordue par un vampire. Petit à petit, dopés par le succés, les autres membres deviennent eux aussi des créatures de la nuit charismatique et populaires.
Suck est une petite production canadienne écrite, réalisé et interprété par Rob Stefaniuk qu'il convient de regarder au second voir au sixième degré pour apprécier un minimum l'humour pas toujours très finaud du film. Si le plaisir reste très primaire et totalement périssable Suck permet toutefois de passer un petit moment plutôt agréable dans un esprit de série B clairement assumé. Le film de Rob Stefaniuk possède une belle énergie et quelques amusante idées de mise en scène comme ses séquences d'animations montrant le coté road movie du film avec le groupe allant de villes en ville et surtout des plans parodiant des pochettes d'albums de rock célèbre. Suck s'appuie aussi sur un casting solide avec Jessica Paré en bassiste sexy en diable ou encore Chris Ratz qui interprète Hugo l'homme à tout faire du groupe et qui est clairement le personnage le plus drôle du film. Mais Suck étale surtout une belle brochette de guest stars totalement dans l'esprit du film avec Alice Cooper, Henry Rollins, Iggy Pop, Malcolm McDowell malheureusement très sous exploité en Van Helsing et surtout Moby assez drôle et surprenant en chanteur de trash métal.
Suck respire la bonne humeur et permet donc de passer un bon moment pour peu que l'on ne soit pas trop délicat. L'aspect horrifique du film est quand à lui particulièrement light, Rob Stefaniuk préférant de toute évidence se focaliser sur la comédie et l'aspect rock de son film plus que sur le sang et la mythologie des vampires. Potache, énergique et sympathique Suck reste un divertissement bis tout à fait regardable et complètement oubliable.
_________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 __________
Voilà une semaine se termine, une autre va recommencer. To be continued...
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