• Saison 2010 Episode 05

     

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    A l'affiche cette semaine

    Saison 2010 Episode 05

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    ________  Neuilly sa mère de Gabriel Julien-Laferriere - 2008 ________________________________________

    Saison 2010 Episode 05    Sami, un jeune petit gamin de banlieue se retrouve contraint d'aller vivre durant quelques mois chez sa tante à Neuilly-sur-seine. Pour je jeune beur le choc des cultures va être rude et il se retrouve d'un seul coup plongé au beau milieu d'une famille bourgeoise entre bonne manières, ambitions politiques et préjugés.

    Autant le dire tout de suite Neuilly sa mère ne fait pas du tout dans la subtilité et la finesse dans sa description de la bourgeoisie blanche de Neuilly-sur-seine, le film charrie même à la pelle des tonnes de gros clichés plus ou moins pertinents. Le film de Gabriel Julien-Laferriere prend à l'évidence le parti pris d'une vision totalement caricaturale des personnages et des faits dont les traits vont se noircir systématiquement jusqu'à s'éloigner d'une vision purement réaliste et sociale de l'histoire. Car pour apprécier au minimum Neuilly sa mère il faut sans doute se faire à l'idée que le film est surtout une fable sociale destinée à un jeune public, un film qui paradoxalement devient donc de plus en plus subtil à mesure qu'il semble devenir grossièrement caricaturale. On a parfois la sensation que Neuilly sa mère renvoie délibérèment par son regard sur Neuilly et sa bourgeoisie blanche aux regards caricaturaux et remplis de préjugés qui peuvent encore exister sur la banlieue, une manière bien plus maligne qu'il n'y paraît de dénoncer les aprioris. Si l'on se tient à une vision très premier degrés du film il est certains que l'on ne pourra que grincer des dents devant cette vision idyllique de la banlieue avec cette belle France black, blanc, beur vivant heureuse dans l'amour et l'amitié en opposition avec la France blanche et bourgeoise, opulente, raciste et catholique vivant souvent dans le conflit. Le cousin de Sami par exemple est un gamin rongé d'ambitions politiques avec des posters de l'UMP, Chirac, Bush et Sarkozy dans sa chambre, qui fait son jogging avec des lunettes noires, qui écoute Carla Bruni et qui ne voit en Sami qu'une racaille de plus. On est donc bien loin d'être dans le registre de la finesse psychologique et le film force encore et toujours toujours à l'extrême le trait. Pour ceux qui n'aurait pas encore compris l'allusion à Sarkozy le film reprend donc et parodie de nombreuses phrases emblématiques de notre président sur le registre de « ma chambre tu l'aimes ou tu la quitte » et autres allusion au karcher, à la France qui se lève tôt, à travailler plus etc etc...

    Neuilly sa mère est au final un film sur le fil du rasoir qui prend le risque d'être monstrueusement caricaturale au point de devenir totalement détestable (certains le juge carrément raciste envers les blancs et les français). Pourtant sans être un très grand film Neuilly sa mère a la mérite de poser simplement par l'absurde la question du regard et des aprioris que nous avons sur les autres pour prôner un rapprochement multi-culturel et social. Le film est plutôt sympathique et finalement assez agréable à regarder même si souvent l'énormité des gags, des situations et des personnages empêche toute implication direct. Il est clair qu'on sourit donc bien plus souvent que l'on n'éclate de rire même si le film comporte quelques moments assez drôles comme une réplique assez formidable sur Balladur et un échange d'insultes jouissif entre Valérie Lemercier et Bruno Podalydes . On pourra aussi s'amuser à retrouver au détour d'une scène de nombreuses apparitions de guests comme Olivier Baroux, François Xavier-Demaison, Eric et Ramzy, Elie Semoun, Pascal Elbe ou Mokobe.

    Au final on ne pourra que regretter que Neuilly sa mère ne soit pas beaucoup plus féroce et méchant dans son humour, juste histoire de transcender la caricature. Bien plus finaude qu'il n'y paraît mais trop gentille dans son humour Neuilly sa mère reste un gentil divertissement familiale qui a le mérite de venir titiller gentiment nos préjugés.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 __________

     

     

    ________ Fair Play de Lionel Bailliu - 2006 ____________________________________________________________

     Saison 2010 Episode 05    Fair play est un film plutôt malin et original qui déplace les luttes intestines d'une entreprise sur le cadre de terrains de sports. On assiste donc le temps de six séquences aux luttes, manipulations, pressions, harcèlements, humiliations et dominations de divers acteurs d'une entreprise qui se livrent une guerre psychologique sans merci afin de conserver pouvoir, promotions et réussite. La structure du film qui se divise en six séquences bien distinctes donne à Fair play des faux airs de film à sketches même si l'ensemble et relié par le fil conducteur d'une seule et unique intrigue. Il est assez dommageable que Fair Play aligne finalement des séquences qui vont s'avérer particulièrement inégales et qui surtout deviennent de moins en moins prenante et réussis à mesure que le film avance.

    Si l'on occulte un prologue pas des plus convaincant on pourrait même dire que le film de Lionel Bailliu perd grandement en intensité à mesure qu'il avance pour se terminer sur une très longue scène de canyoning dans laquelle les personnages deviennent bien trop caricaturaux et les enjeux trop répétitifs pour faire de cette séquence pourtant censé être l'apogée dramatique du film une vraie réussite. C'est d'autant plus dommage que le temps de trois séquences le film fonctionnait vraiment bien en alliant une sorte de férocité noire et jouissive sur les rapports de forces entre différents collaborateurs d'une même entreprise et une tension réellement dramatique . La scène du squash qui est d'ailleurs à l'origine un court métrage du réalisateur est une très belle réussite et sans aucun doute la meilleure séquence du film. Il est assez jouissif de voir ce patron tenter d'humilier sportivement un jeune cadre en mettant à rude épreuves ses limites morales, physiques, sa ténacité,sa combativité et son fair play jusqu'à jouer son licenciement sur le résultat final du match. La séquence est en plus formidablement bien réalisée avec une utilisation très intelligente du bruit de la balle qui frappe aussi fort que les coups de putes psychologiques que se donnent les deux hommes brillamment interprétés par Jeremy Renier et l'excellent Erci Savin. La confrontation entre Benoit Magimel et Marion Cotillard sur un parcours de santé est elle aussi assez savoureuse tant les deux acteurs s'en donnent à cœur joie dans le registre de la manipulation crasse et du chantage avec des personnages juste ce qu'il faut de caricaturale. Dommage que ses deux scènes plus celle du golf soient finalement les seules qui fonctionnent parfaitement et que l'intérêt du film se dilue totalement ensuite à mesure qu'il avance pour finir par rabâcher ses enjeux dans des scènes de plus en plus mal foutues, caricaturales et improbables.

    Lionel Bailliu semble avec Fair play avoir voulut un peu trop allonger la sauce de son court métrage pour en faire un long jusqu'à en diluer totalement la noirceur. Fair play reste pourtant un bon petit film agréable à regarder même si il est vraiment fort regrettable que le film ne tienne pas sur la distance toute l'intensité de cette formidable scène du squash.

    ________________________________________________________________________________ Ma note 04,5/10 _________

     

    _________ Inside (From within) de Phedon Papamichael - 2008 _______________________________________

     Saison 2010 Episode 05   Inside est un film qui prend pour cadre une paisible petite communauté des Etats-Unis qui soudain se retrouve confrontée à une vague inexpliquée de suicides. Les habitants de cette petite bourgade très catholiques semblent alors victimes d'une forme de malédiction se transmettant tel un virus et poussant les personnes à se supprimer les unes après les autres.

    Le tout premier film de Phedon Papamichael ancien directeur photo de grosses productions tels que walk the line, Identity , sideways est d'une excellente facture mais souffre d'un certain manque de radicalité dans ses choix qui font que le film semble souvent cruellement manquer d'audace. Tout le coté purement fantastique du film est toujours un peu en demi teinte et Phedon Papamichael a vraiment bien du mal à installer un climat d'angoisse un peu convaincant. Empruntant beaucoup aux figures fantomatiques des films d'horreur japonais, les apparitions des doubles des futurs victimes sont assez rarement inquiétantes et surtout elles s'inscrivent dans des schémas de mise en scène maintes fois vues et revues. Le sous texte du film qui prend pour cadre cette petite communauté ultra-catholique virant à l'intégrisme revanchard est par contre bien plus intéressante. Inside montre alors comment le fanatisme religieux peut virer à l'obscurantisme dont la radicalité n'a alors d'égale que la violence. La scène durant laquelle le personnage interprété par le très bon Adam Goldberg (Zodiac, Salton sea) brule vivante une jeune fille au nom du bien et du christ est alors de loin la séquence la plus marquante du film bien que objectivement elle soit très légèrement inspiré dans l'esprit par Frailty le chef d'œuvre de Bill Paxton.

    Inside souffre malheureusement en plus de son manque d'originalité de ne jamais parvenir à être effrayant et de proposer des personnage pas assez fouillés pour être totalement convaincants à l'écran. Inside reste finalement un premier film prometteur et une relativement bonne surprise carré et efficace mais sans surprises, le film de Phedon Papamichael a au moins le mérite de proposer un récit avec différents niveaux de lectures, une belle qualité de son aspect visuelle et un final d'une belle noirceur.

    ________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 ___________

    Voilà une semaine se termine , une autre va bientôt commencer. To be continued .....

     

     

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