• THE CHILDREN de Tom SHANKLAND

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    The children

    de Tom Shankland

    Grande Bretagne - 2009 - Fantastique / Horreur

    THE CHILDREN de Tom SHANKLAND

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    Après Waz un premier film extrêmement prometteur qui avait la bonne idée de combiner l'intensité étouffante d'un thriller sombre avec de véritables enjeux dramatiques Tom Shankland revient avec un second film intitulé The children qui cette fois ci raconte l'histoire de gamins contaminés par un étrange virus qui libère chez eux des pulsions sadiques et homicides. Un second film parfaitement réussis qui classe illico Tom Shankland parmi les cinéastes à suivre avec beaucoup d'attention.

    The children raconte l'histoire de deux familles qui se retrouvent dans une grande maison de campagne afin de célébrer ensemble les fêtes de fin d'années. Pourtant très vite les enfants commencent à avoir des comportements étranges et semblent affectés par une étrange maladie. Les enfants deviennent alors de redoutables créatures qui se retournent avec violence contre leurs propres parents et proches.


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    The children commence presque comme une petite comédie de mœurs à la française avec donc ses deux sœurs qui se retrouvent avec maris et enfants respectifs pour passer ensemble les fêtes de fin d'années dans la joie et la bonne humeur. Il suffit alors à Tom Shankland de quelques scènes d'exposition agrémentées de dialogues pertinents pour exposer brillamment toute les tensions, les non-dits et les enjeux dramatiques qui rongent les deux familles. Sans jamais en faire des caisses Tom Shankland montre par petites touches les clivages profonds entre les deux familles notamment sur les questions d'éducation et les tensions existantes au sein d'une même famille entre refus d'autorité et besoin de reconnaissance affective. On comprends alors très vite les divergences d'opinion entre les deux couples sur des notions aussi divers que le châtiment corporel, la récompense, le respect de l'adulte. Une mise en place particulièrement brève mais parfaitement carré et efficace qui pose alors des enjeux multiples que bien des films mettent 90 minutes à exposer. On pourra juste regretter que la durée assez réduite du film ,qui lui confère pourtant un rythme parfait, empêche de montrer un petit peu plus la force des liens affectifs et la complicité entre les parents et leurs enfants, mais on comprend aussi assez vite que Tom Shankland prend le pari logique de dire que fatalement parents et enfants sont unis par des liens tellement forts et évidents qu'il n'est aucunement besoin de venir les sur-exposer à l'écran.


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    Tom Shankland laisse à son film le temps d'installer un climat particulièrement oppressant qui prend ses racines profondes dans le quotidien et la banalité des actes et comportements des enfants. Dans The children Tom Shankland a l'excellente idée de ne jamais montrer les enfants comme des monstres grimaçant avec une force surhumaine et un faciès horrible mais de les laisser dans tout ce qu'ils peuvent avoir d'innocence et de fragilité. Ce mystérieux virus qui frappe les enfants semble finalement ne faire que désinhiber les pulsions les plus déviantes qui existent potentiellement chez eux. Car dans la première partie du film Tom Shankland montre les enfants tels qu'ils peuvent être au quotidien à savoir imprévisible et violent à l'image du petit Paulie qui gifle son père sous prétexte que ce dernier le secoue un peu trop. Le film montre aussi une forme de cruauté morbide dans l'imaginaire des enfants avec la façon dont il traite leurs jouets, une fascination pour l'interdit à l'image de la petite fille qui tente de saisir le couteau ou encore un univers obsessionnel dans lequel on parle tout seul et l'on peux rester imperturbable à faire éternellement le même geste comme Paulie frappant sur son xylophone. Les enfants semblent donc inquiétants de nature, ils vivent dans un univers qui leur est propre et possède incontestablement une forme d'attirance et de fascination pour l'interdit et les limites. Partant de ce constat Tom Shankland n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour installer un climat de malaise oppressant en partant de la simple idée qu'il suffirait sans doute de retirer à des enfants des limites affectives, éducatives et morales pour en faire des individus dangereux. Du coup un simple repas de famille avec des gosses fatigués et bruyant devient un grand moment de tension tout comme ce gamin regardant debout et immobile dormir ses parents, un plan qui fait directement référence au film Les innocents de Jack Clayton que Tom Shankland cite ouvertement comme source d'inspiration dans les bonus DVD du film.

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    Une fois le caractère violent et l'aspect meurtrier des enfants totalement révélé The children devient un thriller fantastique sombre, violent, tendu et particulièrement bien maîtrisé. Tom Shankland évite la surenchère démonstrative d'effets gore trop tape à l'œil pour livrer un film avec des effets horrifiques peu spectaculaire mais très efficace dans le registre des blessures qui font mal. On reste en plus toujours dans une approche crédible des blessures que peuvent infliger des enfants à des adultes en élaborant des plans machiavéliques. C'est presque une figure imposée des films mettant en scène des enfants tueurs ou maléfiques mais Tom Shankland joue également à merveille sur la nature innocente de ses petits monstres et sur la difficulté pour les adultes qui sont ici en plus leurs parents à croire en la nature mauvaise de leurs enfants. Les adultes du film resteront le plus souvent incrédule devant les événements en rejetant systématiquement la faute et la culpabilité sur l'autre et plus particulièrement sur le personnage de l'adolescente qui par essence ne possède plus l'innocence des enfants ni tout à fait la raison des adultes. The children montre alors à quel point l'amour portée par les parents envers leurs enfants sera le moteur de leur propre perte car c'est paradoxalement en voulant protéger leur progéniture que la plupart des adultes du film iront se précipiter vers la mort. La scène montrant Chloe (Rachel Shelley) recherchant désespérément ses deux enfants dans un sous bois enneigé avant de les étreindre enfin pour un dernier calin mortel est par exemple une scène assez magnifique. De notre incapacité morale et affective à faire du mal à un enfant (Quien puede matar a un nino ?) naissent alors des scènes de tensions formidable comme lorsque Elaine (Eva Birthistle) regarde s'avancer vers elle sans pouvoir réagir ou se défendre deux enfants pourtant bien décider à venir l'étriper. Ce ne sont alors que sur des notions d'instincts, de préservation et de rage que les personnages trouveront enfin le courage de voir en ses enfants des dangers et des ennemis qu'il faut alors supprimer sans la moindre pitié. Il ne manque alors qu'une toute petite chose à The children pour s'imposer comme un véritable chef d'œuvre et cette petite chose qui fait défaut au film reste sans conteste un certain manque d'implication dramatique dans les événements. Le film concentré sur 85 minutes ne laisse pas vraiment le temps au spectateur de s'identifier ni de prendre totalement en affection les personnages du films qui sont pourtant parfaitement crédibles et naturels y compris l'adolescente pourtant assez caricaturale dans son look comme dans son comportement.

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    The children fait aussi preuve d'une belle maîtrise formelle, Tom Shankland utilisant à merveille le cadre enneigé de son décor qui décidément sied parfaitement à l'univers des enfants maléfiques comme le prouvait déjà le très bon Esther sorti l'année dernière. The children est surtout un pur film de terreur qui comporte de nombreuses séquences de tension pure dans lesquelles les nerfs du spectateur seront mis à rude épreuve notamment lorsque Tom Shankland joue avec délice sur l'ambiguïté d'une contamination supposée du personnage de Miranda. Le final est lui aussi un grand moment de flippe lorsque Tom Shankland élargit le spectre de la contamination à d'autres enfants dont les premières apparitions immobiles dans la neige sont particulièrement efficaces. The children propose même quelques très jolies moment de mise en scène comme ce plan aérien, cette plongée vertigineuse montrant un personnage suivant les traces de sang dans la neige immaculé ou encore lors de la séquence de la serre avec les morceaux de verre qui tombe sur le xylophone de Paulie pour en extraire une ultime mélodie. The children offre également un fin à la fois ouverte et relativement sans issus, si l'on comprends parfaitement que la contamination est en train de s'étendre on pourra en revanche faire divers interprétations du plan final sur le personnage de Casey. En une seule image Tom Shankland montre alors toute l'ambiguïté de l'adolescence, de cette période perdue entre l'enfance et l'age adulte car bien malin celui qui pourra affirmer si Casey fait alors partie des enfants et donc des contaminés ou bien si son regard perdu et froid est celui d'une adulte ayant définitivement tirer un trait rouge sang sur son innocence.

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    The children s'impose illico comme l'un des meilleurs films traitant de l'enfance meurtrière et du coup Tom Shankland rejoint en deux films seulement le clan des réalisateurs de films de genre à suivre avec respect et attention d'autant plus que les bonus DVD montre un homme particulièrement humble, sincère ,passionné et talentueux à l'image de ses films.

    Ma note : 08/10

     

     

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