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Saison 2010 Episode 13
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A l'affiche cette semaine :
__________ Last of the living de Logan McMillan - 2008 ______________________________________________
La Nouvelle Zélande est devenue terre promise de l'horreur depuis l'avènement de Peter Jackson et de Braindead véritable monument du gore et du mélange horreur/comédie. On pouvait donc être relativement confiant devant la sortie en DTV de ce petit Last of the living qui sentait bon le petit film de zombies rigolo et sans prétention. Si le manque de prétention est évident il s'ajoute à un manque de moyen tout aussi évident mais aussi un manque d'ambition technique des plus flagrant.Car Last of the living ressemble à un film amateur tourné entre potes et qui objectivement aurait du rester dans ce même cercle d'amis pour sa distribution.
Le film commence comme 28 jours plus tard avec un type qui erre dans les rues déserte d'une grande ville suite à une mystérieuse épidémie ayant transformer la population en zombies puis Last of the living se poursuit sur un registre entre Shaun of the dead et Zombieland en montrant trois gentils loosers qui sont les derniers survivants sur terre et qui vont devenir l'ultime espoir du monde lorsqu'ils croisent par hasard une scientifique détenant un espoir de vaccin pouvant inverser le processus de mutation. Si Last of the living possède des grosses ambitions narratives avec ce récit de fin du monde, cette course poursuite à la survie avec des scènes d'action impliquant voiture et avion le résultat à l'écran frôle l'indigeste non seulement par le manque de moyen mais surtout par le manque d'ambition artistique et par la platitude soporifique de la mise en scène de Logan McMillan. Car Last of the living est irrémédiablement mou du genou jusque dans ses scènes d'action poussive et ses combats avec les zombies qui ne font jamais illusion, le film est également très laid ne faisant visiblement aucun effort pour soigner un minimum son cadre et son image. Les zombies qui semblent avoir étés maquillés à l'arrache ne feraient même pas illusion dans une fête de collégiens pour halloween et on doit donc se se contenter de la figure livide aux yeux cernés de noir avec un filet de faux sang qui sort du nez, des lunettes de travers et les cheveux en bataille.
Au grès des besoins d'un scénario qui ne s'embarrasse pas avec la logique les zombies adopteront la démarche mythique des films de Romero ou bien deviendront de véritables sprinters au point de courser une voiture.Last of the living est un spectacle qui finit assez vite par tourner en rond sans qu'on puisse honnêtement se raccrocher à la moindre petite choses, c'est techniquement plus que limite, c'est graphiquement assez immonde, c'est mou, ce n'est jamais drôle, c'est du gore de pacotille et on se demande vraiment comment le film aura pu quitter le petit cercle d'amis qui semblent en être à l'origine. Le film se termine par la séquence traditionnelle de ceux qui veulent nous montrer que c'est un petit film sympa et sans prétention juste fait pour se marrer avec un pauvre bêtisier faisandé de trois ou quatre séquences même pas drôle.
Last of the living ne représente sans doute qu'un vif intérêt pour ceux qui se sont courageusement impliqués dans cette entreprise, pour le reste c'est quasiment incontestable c'est « circulez y-a rien à voir »
_________________________________________________________________________________ Ma note 03/10 __________
___________ RTT de Frédéric Berthe - 2009 ____________________________________________________________
RTT est le troisième long métrage de Frédéric Berthe après deux autres comédies pour ados assez insignifiantes et périssable à savoir Alive et Nos 18 ans. Cette fois ci Frédéric Berthe livre une comédie mixant des éléments de thriller, de film d'aventures et de comédie romantique en proposant le périple d'un type ordinaire qui se retrouve bien malgré lui complice d'une voleuse de tableaux alors qu'il voyage aux États-Unis afin de tenter de reconquérir sa femme.
RTT tente donc de jouer sur différents registres sans jamais toutefois réussir à trouver le ton juste. L'aspect film d'aventures se limite au relatif dépaysement de déplacer l'action en dehors de la France, le coté thriller n'est qu'un vague sous texte inexploité à l'image de la très poussive scène de cambriolage du musée, quand à la comédie romantique elle est bien trop prévisible et lourdement amenée pour être crédible une seule seconde . Sur le registre de la comédie pur Frédéric Berthe tente de singer la mécanique des films à la Weber en oubliant juste la pertinence de l'écriture et du gag, du coup Kad Merad joue sur le velours d'un registre ultra-prévisible en interprétant sans trop se fouler le gentil boulet de service alors que Mélanie Doutey tente de nous faire croire qu'elle possède les épaules d'une baroudeuse sans attache et d'une voleuse de haut vol. Seul le trio de flics interprétés par Manu Payet, Pierre Laplace et l'excellent Francis Renaud réussit parfois a arracher un sourire poli au milieu de la torpeur général d'un film qui ressemble furieusement à un téléfilm de luxe tourné au soleil de Miami. Par politesse je n'évoquerais pas les scènes d'actions, de combat et de poursuite aussi dynamiques que dans un épisode de Navarro.
RTT est donc une énième comédie sans intérêt comme la France en produit au kilomètres chaque années, un pur produit sans âme capitalisant sur sa tête d'affiche pour déplacer les foules pas toujours très regardante.
_____________________________________________________________________________ Ma note 03/10 ______________
___________ Shuttle de Edward Anderson - 2008 ______________________________________________________
La jungle informe du DTV, devenu la Samaritaine de l'exploitation de films nous abreuve maintenant si régulièrement de daubes opportunistes et sans saveurs surfant souvent sur une grosse sortie ciné ou DVD pour se vendre que c'est presque devenu un petit miracle de découvrir un film ne serait ce que moyen comme ce Shuttle de Edward Anderson.
Shuttle raconte l'histoire de 4 jeunes qui au retour d'un voyage à l'étranger se retrouvent contraint de chopper la dernière navette pour retourner en ville. Un mini bus qui va les conduire finalement vers une destination qu'ils étaient bien loin d'imaginer. Sans être un très grand film Shuttle est un bon petit thriller qui assure l'essentiel en maintenant l'attention du spectateur constante durant 90 minutes grâce à des personnages assez attachants et surtout à travers les motivations très ambigus de l'agresseur. Shuttle s'impose aussi grâce à son ambiance particulièrement sombre et au traitement qu'il donne à voir d'une société dans laquelle l'humain est devenu une marchandise que l'on vends comme un vulgaire objet. C'est d'ailleurs de cette noirceur que le film tire ses moments les plus marquants à l'image de cette fin d'un pessimisme des plus noir ou de cette tétanisante séquence durant laquelle les deux jeunes filles sont exhibées comme sur un marché aux esclaves. Pour le reste le film souffre aussi de défauts assez rébarbatifs comme des rebondissement qu'on voit venir à des kilomètres et des scènes gratuites qui sont à la limite de l'incohérence pur et simple. Difficile de comprendre totalement ce type qui envoie sans surveillance une de ses victimes faire ses emplettes au supermarché du coin, en même temps la victime en question est suffisamment buse pour lancer son message de détresse en langage des signes à une caméra de surveillance alors qu'elle a tout le loisir de discuter ouvertement avec une employée du magasin. Une séquence tellement inutile que d'ailleurs elle n'aura aucune suite directe dans le court du récit démontrant donc sa totale futilité. Difficile de comprendre également pourquoi afin de fouiller les bagages des victimes l'agresseur se sent obligé de mettre deux types dehors avec des colliers et des chaînes (??).
Shuttle souffre aussi parfois de carences dans ses choix de mise en scène comme dans la confrontation entre agresseur et victimes dans le bus roulant à vive allure qui donne alors lieu à une séquence assez illisible dans laquelle Anderson multiple les plans des plus inutiles (La roue du bus , le phare du bus, le devant du bus...) plutôt que de se concentrer sur l'essentiel de l'action qui se déroule à l'intérieur de l'habitacle. Autre choix d'écriture et de mise en scène fortement discutable avec cette séquence durant laquelle les deux amies se font la larme à l'œil des confidences et des révélations sur leurs pauvres histoires de foufoune.
Mais l'essentiel est sauf et en dépit de ses gros défauts et de son rythme parfois assez soporifique dans sa première partie Shuttle reste une bonne petit série B qui sort surtout du lot par la grande noirceur de son sous texte social.
________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 ___________
__________ Escapade fatale ( A perfect getaway) de David Twohy - 2009 ___________________________
Autre thriller a faire l'objet d'une exploitation direct en DVD avec A perfect getaway de David Twohy, rebaptisé sous le titre bien fadasse de Escapade fatale. A perfect getaway suit donc le voyage de noce d'un couple de jeunes mariés dans le cadre idyllique de Hawaï . Pourtant le voyage ne sera pas aussi paradisiaque que prévu puisque un couple de meurtriers rôde dans les parages faisant de la moindre rencontre un vrai sujet de tension.
Un peu comme Shuttle cité plus haut A perfect getaway est une très bonne série B, toutefois aussi agréable à regarder que vite oublier. Les points les plus positifs du film restant la direction d'acteurs qui permet de voir enfin une Milla Jovovich crédible à l'écran et de retrouver de très bons acteurs de second rôle comme Timothy Olyphant (Deadwood) et Steve Zahn. David Twohy exploite aussi à merveille son fabuleux décor offrant un film aux vertus de dépaysement assurées à travers de magnifiques paysage de cartes postales. La mise en scène de Twohy est également des plus efficace surtout lors du dernier acte du film durant lequel le cinéaste s'amuse visiblement beaucoup avec les codes du genre en orchestrant des séquences avec de belles idées de mise en image comme lors de la poursuite utilisant des splits screens qui donnent une belle énergie à l'ensemble. Pour le reste le film suit des sentiers aussi balisés que ceux de la randonnée des deux tourtereaux et même le twist final pourra sembler éventé relativement vite pour ceux qui comme moi auront compris que pour orchestrer un coup de théâtre improbable il suffit souvent d'envisager très bêtement la plus improbable des solutions comme étant la bonne. D'ailleurs une fois la révélation faites au grand jour le film part un peu en vrille entre le long flashback explicatifs avec filtres bleus pour qu'on pige bien que c'est le passé, les notes d'humour qui se font de plus en plus nombreuses et qui plombent fatalement l'aspect réaliste des choses, sans oublier les aspects sirupeux de romance sur fond de coucher de soleil, en gros le film perd en intensité tout ce qu'il gagne en dynamisme et en fun.
Et puis je pense très fermement à ouvrir une pétition contre le coup du putain portable qui ne passe pas comme ressort de tension des films à caractère horrifique, dramatique et basé sur le suspens. C'est devenu la tarte à la crème du cinéma fantastique moderne et l'un des plus lamentable des clichés possible comme si on allait à coup sûr mettre en doute la crédibilité d'un réalisateur si il ne nous balance pas cette scène visant à dire un truc aussi con que « Ben oui ils ont des portables mais comprenez bien que ça ne passe pas ». Le pire c'est que Twohy nous balance au bas mots cinq ou six scènes tournant autour des problèmes de réseau comme si il n'avait franchement rien de plus passionnant à filmer. Mais bon je m'égare et A perfect getaway reste objectivement un agréable petit thriller du samedi soir.
______________________________________________________________________________ Ma note 06/10 _____________
Voilà une semaine se termine et une autre va bientôt recommencer. To be conitnued .....
Tags : living, sans, film, petit, shuttle
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Commentaires
2FreddyKDimanche 2 Mai 2010 à 17:33Effectivement pour Shuttle nous sommes je pense globalement d'accord. Je relativiserais un peu la débrouillardise des personnages quand on voit la scène du supermarché avec la fille qui a largement l'occasion de se barrer ou prévenir les secours et qui se la joue mime Marceau devant une caméra de surveillance (??). En plus le coup du complice embarqué est loin d'être nouveau...
Pour A perfect getaway le twist ne m'ayant pas vraiment retourné (c'est le défaut de ses films dont on annonce partout un twist énorme, et bien on finit par le chercher et assez souvent le deviner) il reste pour moi une bonne série B et ren de plus. De plus c'est pour moi un pseudo-twist tant il ne donne pas vraiment un éclairage nouveau à la lecture du film , c'est plus un rebondissement un peu artificiel. Difficile de croire que revoir A perfect getaway en connaissance de cause lui donne une nouvelle dimension. Après j'ai été aussi très déçu par les dérives comiques du dernier acte qui pour moi parasite pour beaucoup l'intensité du film. Et puis je ne parle même de ces putains de cochonneries d'histoires de portables à la con.
Après lectures de tes critiques des deux films sur ton blog je trouves que nous sommes finalement sur les grandes lignes plutôt sur une même mesure, pour une fois je suis juste un poil plus sévère que toi
C'est marrant, je ne me souviens absolument pas de "dérives comiques" dans le dernier acte de A Perfect Getaway... Il me semble au contraire que la fin est assez tendue. Et les histoires de portable ne m'ont pas plus dérangé que ça, au contraire, j'ai trouvé que l'artifice était pour une fois plutôt bien utilisé (pas de "bon ben ça passe pas" et puis on oublie, mais plutôt un "et maintenant, est-ce que ça passe" plus crédible).4FreddyKDimanche 2 Mai 2010 à 20:16Mouais !! Pour le coup du portable... Ce qui me gonfle c'est que c'est devenu un ressort dramatique foireux qui conditionne souvent des scènes entières. Pour les dérives comiques c'est plus un état d'esprit général, Steve zahn commence à en faire des caisses, le coup du je remets mon lambeau de chair sur le crâne que je tiens avec le chapeau, le mec qui essaye de tenir son flingue avec la main coupé etc etc... On sombre pas non plus dans la grosse pantalonade mais le registre se fait pour moi beaucoup plus fun ,du moins je l'ai ressenti comme ça.
Tout comme pour Shuttle je suis juste un point en dessous de toi pour A perfect getawayBen je pense que c'est surtout que cette invention est devenue la bête noire des scénaristes. Avant c'était facile, il n'y avait pas besoin de justifier la panne du portable. Maintenant il faut à tout prix le faire sinon les gens vont se demander "mais pourquoi elle utilise pas son portable cette cruche" !6FreddyKLundi 3 Mai 2010 à 06:21C'est bien le problème c'est que les scénariste se sentent toujours obliger de passer par la case du portable qui n'a pas de réseau comme si toute la crédibilité du récit en dépendait. Il existe aussi des gens qui n'ont pas de portables du tout et je milite pour qu'ils deviennent les héros principaux des films d'horreurs de toute manière ça ne sert strictement à rien d'avoir un mobile y'a jamais de réseau dans les films d'horreurs et les thrillers.
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Shuttle, bien qu'imparfait, a le bon goût de pour une fois proposer des personnages forts et plutôt débrouillards qui multiplient les tentatives pour s'en sortir au lieu de pleurer sur leur sort, ce qui est assez rare. Et puis l'horrible final rattrape largement à mes yeux les quelques maladresses du réalisateur (dont c'est le premier film, ne l'oublions pas). Bon, après je lui ai mis juste un point de plus sur mon blog, donc je pinaille un peu ;-)
Par contre, j'ai trouvé A perfect Getaway vraiment surprenant. Ce n'est clairement pas le meilleur film de Twohy, mais j'ai adoré le twist, que je n'avais pas vu venir, surtout parce qu'il s'agit d'une prise de risque énorme de la part du réalisateur. C'est vraiment un coup de poker de renverser les rôles comme ça aux 2/3 du film et de faire des héros les psychopathes et des possibles bad guys les héros. Et pourtant il arrive parfaitement à nous attacher de nouveaux aux "nouveaux héros" sans que cela soit gênant. Et rien que pour ça, je respecte énormément ce film et le travail de Twohy, même si c'est une sorte de parenthèse ludique avant le retour à la saga Riddick.