-
Saison 2010 Episode 14
____________________________________
A l'affiche cette semaine :
_________ Chrysalis de Julien Leclercq - 2007 _______________________________________________________
Quand on parle de cinéma de genre en France on pense toujours horreur et fantastique en oubliant d'autres réalisateurs qui tentent de faire vivre un genre dans lequel il est sans doute tout aussi difficile de convaincre des financiers à savoir la science fiction. Encore une fois et au risque d'agacer le plus fidèle lecteur de ce blog Chrysalis est un film qu'il convient sans doute de défendre bien plus sur ses intentions louables que sur son résultat décevant.
Chrysalis est donc un thriller futuriste se déroulant dans le Paris de 2027, on y suit un flic désabusé et solitaire depuis la mort de sa compagne qui enquête sur une étrange machine capable d'effacer et formater la mémoire. Il est important de signaler d'emblée que pour une fois ( fait rare dans le cinéma français) les plus grande qualités du film sont purement visuelles. On pourra toujours dire que Julien Leclercq pompe ouvertement l'univers de Minority report de Spielberg mais il parvient à montrer à l'écran un monde futuriste cohérent et crédible et ceci avec trois fois rien. Car le réalisateur sans doute conscient du manque de moyens concentre le plus souvent son récit dans des intérieurs high-tech sans toutefois tomber dans une surenchère de gadgets technologiques improbables. Par exemple il utilise comme véhicule du futur de véritable concept-car d'un grand constructeur assurant à la fois un design futuriste et une authenticité de ce qu'il nous donne à voir du futur. Et puis le plus important reste que Julien Leclerq fait de la mise en scène et c'est un vrai plaisir de voir un jeune réalisateur soigné à ce point ses cadres, jouer sur des mouvements de caméra, tenter des séquences dont le dynamisme dépend de la simple mise en image.
Chrysalis propose également un véritable univers graphique avec une photo froide , métallique et monochrome entre gris et bleu donnant une vision aseptisée d'un futur dans lequel on pourrait bidouiller nos mémoires pour en effacer les imperfections. C'est en revanche du coté de l'écriture que le film souffre de très gros défauts qui plombent pour beaucoup la mécanique de l'histoire. C'est peu dire que ce thriller n'est pas des plus palpitant, la faute à des personnages souvent caricaturaux et mal écrit cantonnés souvent à des rôles de simple posture comme Claude Perron en chef de police psycho-rigide, Francis Renaud en dealer hystérique, Alain Filgarz en méchant de service, Estelle Lefebure en gentille infirmière sans oublier le médecin légiste à la blague foireuse facile et les politiciens magouilleurs. Les personnages semblent être d'un bloc sans la moindre nuance et il faut vraiment tout le talent de Albert Dupontel, décidément à l'aise dans tous les registres, pour réussir à faire exister le seul personnage un peu crédible du film. En plus Julien Leclerq prend visiblement le pari risqué d'un film totalement monocorde basé sorte une sorte de faux rythme qui fait que même les scène d'actions semblent parfois un peu poussive y compris lors de séquences de combats sans doute un peu trop chorégraphié pour être vraiment crédible. Cette impression d'un film froid et beaucoup trop écrit se confirme à travers les dialogues parfois ridicules que les acteurs débitent sur un ton monocorde et sans la moindre conviction.
Chrysalis manque cruellement de vie et de spontanéité. Julien Leclercq semble aussi avoir bien du mal à démontrer la dangerosité de cette invention capable de manipuler la mémoire et qui est au cœur du film, difficile de ne pas soupirer lorsque l'on vient nous expliquer avec le plus grand des sérieux l'extrême danger de cette machine en nous disant que si un dictateur pouvait implanter ses souvenirs dans un corps plus jeune ou si des terroristes pouvaient transmettre leurs souvenirs..... On voudrait juste dire à Julien Leclercq que cela se fait déjà sans avoir besoin d'une machine de la plus haute technologie et qu'on appelle ça tout simplement l'endoctrinement ou la propagande idéologique.
Chrysalis est donc un film plus que défendable sur sa forme et ses intentions mais qui souffre d'un script extrêmement faible et bourré d'effets d'écriture plutôt énervant. Dommage donc de proposer un univers visuelle aussi riche et cohérent pour une histoire aussi improbable et pauvre.
________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 ___________
_________ Mirrormask de Dave McKean - 2006 ________________________________________________________
Il faut associer trois noms à l'origine de Mirrormask, tout d'abord Neil Gaiman auteur de comics et de roman qui est ici scénariste, Dave McKean le réalisateur qui est par ailleurs dessinateur, illustrateur et peintre puis Jim Henson dont les studios sont implicitement liés au projet. Trois nom qui baignent dans un même amour des univers fantastiques, oniriques et poétiques et qui livrent avec Mirrormask une sorte de relecture de Alice aux pays des merveilles.
Mirrormask raconte l'histoire de Helena une jeune adolescente qui travaille un peu malgré elle dans le cirque de ses parents dont elle souhaite s'échapper pour refaire sa vie. A la suite d'une dispute verbale musclée la mère d'Helena tombe malade et se retrouve à l'hôpital ou elle doit subir une intervention chirurgicale au niveau du cerveau. Durant la nuit précédent l'opération Helena se retrouve transporter dans un monde onirique inspiré de ses propres dessins et son propre imaginaire, un monde dans lequel elle doit trouver un talisman afin de sauver la reine blanche d'un sommeil éternel et éviter la propagation des ombres et du mal. L'univers fantastique de Mirrormask est incontestablement la force du film mais aussi sa faiblesse car si le trio Gaiman, Henson et McKean possèdent de toute évidence une imagination débordante ils ont souvent du mal à concrétiser par des images convaincantes leur inventivité, la faute très certainement à un budget ne permettant jamais de donner vie à cet univers onirique et fantastique.
Car visuellement Mirrormask peut être magnifique le temps d'une séquence et particulièrement laid le temps d'une autre, les créatures en images de synthèses par exemple ressemblent souvent à des ébauches manquant de finesse, de détails et de texture à l'image des chats à tête d'homme ou des pigeons au corps de singe, on a parfaois la sensation de se retrouver dans une vielle cinématique de jeu vidéo. Fort heureusement d'autre séquences peuvent être magnifique comme ses deux géants de pierre enlacés flottant dans l'air ou encore les scène impliquant la reine noire directement sorties d'un univers de dark fantasy. Fatalement la quête d'Helene prends des allures de récit initiatique dans lequel la jeune fille doit sauver sa mère en trouvant sa place dans une société dans laquelle il faut parfois choisir entre abandonner ses rêves et les poursuivre à jamais. Mirrormask prends alors des allures de conte philosophique sur l'adolescence, sur la fin des rêves propres à l'enfance, sur notre place dans la société, sur les conflits parents et enfants et sur simplement notre besoin constant d'évasion. La jeune Helene très justement interprété par Stephanie Leonidas se retrouve symboliquement à cet endroit de la vie dans lequel il faut savoir concilier ses rêves et la réalité, faire des choix, rompre avec les aspirations de ses parents tout en choisissant une voie qui ne les fasse pas souffrir. Ce n'est certainement pas innocent si Dave McKean a choisit de mettre en avant l'univers du cirque qui permet de rester dans un monde proche de l'enfance, du merveilleux et du rêve tout en étant dans la réalité de la vie.
Il ne manque sans doute que des moyens plus importants afin de totalement donner vie et matière à cet univers pour que Mirrormask transforme le joli petit film qu'il est en un très grand film sur la fin de l'enfance.
_____________________________________________________________________________ Ma note 05,5/10 ____________
___________ Destination finale 4 (The final destination) de David R. Ellis - 2009 ____________________
David R. Ellis est le réalisateur à l'origine du tout meilleur film de la saga des Destination finale et avec ce quatrième opus il pourra aussi se vanter d'être maintenant le réalisateur du plus mauvais épisode de la série (et de loin) après un troisième volet qui était déjà passablement moyen. Destination finale 4 est juste un ratage quasiment intégrale dont il est difficile de sauver ne serait ce qu'un point positif.
Le film reprends la trame ultra classique mise en place lors des film précédent sans le moindre soucis d'y introduire des éléments nouveaux. On assiste donc une énième fois au type qui a un flash prémonitoire qui lui permet de sauver quelques personnes d'une mort certaines avant que cette même mort ne vienne reprendre possession de ce qui lui est du. Destination finale 4 est un produit formaté, calibré et sans saveur dont le scénario semble avoir été craché d'un ordinateur dans lequel on aurait introduit comme données les éléments récurrents des films précédents. Pour David R. Ellis il n'est aucunement question de raconter une histoire, de proposer des personnages attachants car tous sont des caricatures horripilantes ou de faire avancer un petit peu la thématique du film car de toute évidence Destination finale 4 n'a aucune autre intention que de récolter un maximum de billets verts en proposant à des imbéciles sans le moindre esprit critique une lamentable série de mise à mort toutes plus mal branlées les unes que les autres.
On assiste donc à 90 minutes monstrueusement répétitives de coups de vent qui font tomber un machin sur un bidule qui va faire démarrer un truc pour finir sur un autre machin qui va se déclencher pour provoquer la mort d'un crétin dont on se tape éperdument de la destinée. En plus le film est bourré d'effets gores numériques totalement inoffensifs et d'images de synthèses absolument immondes montrant que même techniquement parlant le film est une catastrophe. On pourrait encore ajouter les dialogues débiles comme le mec qui voit trois images de synthèses bien pourries dans un rêve et qui se réveille en disant « j'ai eu vraiment peur ,c'était tellement réaliste » ou les situations ridicules à l'image du héros noir de service (Tony Todd ayant sans doute décliner l'offre) qui tente lamentablement de se suicider comme un couillon. Il reste peut être la 3D pour sauver les apparences mais vu ce que propose le film à part faire jaillir des trucs à la gueule du spectateur j'ai un peu de mal à croire que ce simple apport technique comme un gadget en forme de cache misère puisse transformer cette sombre bouse en un film un minimum regardable.
Destination finale 4 représente tout ce que je déteste au plus haut point au cinéma avec ses films en forme de bidon de lessive vide, ses produits formatés sans le moindre soucis de qualité, ses films qui prennent les spectateurs pour des veaux, ses films d'horreur au consensus mou qui veulent tellement plaire au plus grand nombre qu'ils en oublient que la vertu première du cinéma horrifique est la transgression. Destination finale 4 c'est l'horreur pour les prime time de TF1, c'est carrément la honte du genre tant c'est sur des principes commerciaux la négation des vertus premières du genre.
______________________________________________________________________________ Ma note 02/10 _____________
__________ Astro boy de David Bowers - 2009 _________________________________________________________
Sans être un fan absolu de l'œuvre de Osamu Tezuka, je garde des souvenirs assez nostalgique de la série animé Astro le petit robot que je regardais étant gamin. La perspective de retrouver les aventures de ce petit robot au look de garçon était donc plutôt réjouissante même si je me méfie toujours un peu des adaptations à l'américaine des œuvres de la culture nipponne.
Astro boy raconte donc l'histoire d'un jeune garçon dont le père est un génie de la robotique et qui à la suite d'une expérience militaire malheureuse va tout simplement mourir sous les yeux de son géniteur. Accablé de chagrin l'homme décide alors de construire un robot ultra perfectionné à l'image de son fils disparu.... Astro boy est une jolie réussite tout d'abord graphiquement le film ayant la bonne idée de reprendre la simplicité et l'épure du dessin animé d'origine, on est techniquement bien loin de Pixar et certains diront que l'animation 3D de Astro boy est bien naïve et même daté, mais peu importe le film possède du coup son propre univers. Et puis le film de David Bowers est un très bon divertissement bourré d'action à l'image du combat final entre Astro et un imposant robot, d'humour sans jamais sombrer dans le second degré et le gag pétomane, d'émotion et de tendresse.
Mais Astro boy est aussi un film qui tout en étant un pur divertissement pour enfants ose développer des thématiques très adultes proches de celles de Intelligence Artificielle de Spielberg ou encore de Gunm. Tout en restant très abordable au premier degré par les mômes le film parle aussi du deuil, de notre rapport de domination vis à vis des machines, de notre cruauté, de la soif de pouvoir et de la difficulté à trouver sa place dans la société Astro étant à la fois trop garçon pour être un robot et bien trop robot pour être accepté comme un enfant.
Astro boy fait donc parti de ses divertissement pour jeune publics qui n'ont pas oublier que s'adresser à des enfants ne dispense pas d'une certaine intelligence. Charmant, amusant, parfaitement rythmé, intelligent et parfois mélancolique Astro Boy est une belle petite surprise qui en plus possède les charmes exquis de la nostalgie de l'enfance.
_______________________________________________________________________________ Ma note 07/10 ____________
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt commencer. To be continued ......
Tags : film, sans, astro, univers, mirrormask
-
Commentaires
2FreddyKDimanche 9 Mai 2010 à 15:31Peut être que le facteur 3D et expérience collective en salle sauve un peu les meubles mais perso concernant cette critique je me trouve bien plus juste que sévère.
Je ne vois strictement rien d'original dans les mise à mort qui sont en plus super répétitive et je me suis vraiment super emmerder en regardant le film. A la limite mes penchants déviants me ferait presque préféré un Saw qui a le mérite de proposer son quota de séquences racoleusement gore.
Là vraiment je ne vois rien de positif ... Peut être l'affiche (??) Finalement non même l'affiche est sans intérêt.Ben disons qu'au moins le film est assez sanglant et ne se prend pas la tête. C'est déjà plus que ce que le pauvre Bal de l'Horreur (oui, je sais, j'en reviens toujours à celui-là) pouvait proposer...
Sinon, je me rappelle avoir vu Mirrormask il y a quelques années, en grand fan de Neil Gaiman que je suis, mais malheureusement, ce film ne m'a laissé absolument aucun souvenir. Un peu comme The Fall de Tarsem, que j'ai trouvé joli visuellement, mais totalement raté niveau émotionnel.4FreddyKDimanche 9 Mai 2010 à 18:27Sanglant ??? J'en arrive à me demander si on a vu le même film, mais c'est vrai que les effets gore tout numérique me laisse souvent froid. Et puis le coté ça se prend pas la tête (??) moi je trouve surtout qu'à ce niveau ça prend surtout un peu les gens pour des cons.
Sinon j'adoooooooooooore The fall de Tarsem et pas seulement d'un point de vu visuel (quelle claque en Blu-ray!!) j'étais aussi super ému lorsque le mec fait mourir les personnages de son récit avec la petit fille totalement dépassée par tant de noirceur.
Ne me dis pas que tu as plus de souvenir de Destination Finale 4 que de The fall quand même ??
Concernant Le bal de l'horreur à force d'en parler je vais bien finir par le louerA vrai dire, j'avoue avoir passé un meilleur moment devant Destination Finale 4 que devant The Fall. Pas de beaucoup, mais j'ai été assez déçu par The Fall. J'ai trouvé la gamine assez insupportable, le mec à claquer, et surtout je n'ai pas compris le but du film, à part déballer de jolies images. ça m'a paru tout aussi vain, dans un autre registre...6FreddyKLundi 10 Mai 2010 à 22:35Arghhhhhhh !! N'avoue jamais ce genre de choses, mon petit coeur sensible pourrait ne pas s'en remettre .
Destination Finale 4 est totalement vain et en plus il est immonde graphiquement, non mais c'est quoi ces images de synthèse pourraves sortant d'une cinématique de PS2. Et permet moi de penser que Tarsem est un réalisateur d'un tout autre calibre que David R Ellis.
Je préfère les oeuvres artistiques aux bidons de lessives, je préfère que l'on m'entraîne dans les visions d'un metteur en scène plutôt qu'on me serve la soupe comme si j'étais un débile. Voilà je suis énervé ...
Concernant The fall je ne vais pas me cacher dérrière l'avis des autres mais je te renvoie à la critique de Celticxoan à laquelle j'adhère colmplétement et que je ne ferais sans doute que paraphraser ici.
Bon si je mets 01/10 à destination finale 4 tu es un peu plus généreux avec the FallNon mais je suis entièrement d'accord sur le fait que Tarsem et David Ellis n'ont rien de comparable en tant que réalisateurs, et que techniquement leurs films sont à des années lumières l'un de l'autre. Mais je parle en termes de plaisir ressenti. Et j'avoue que je me suis fait un peu chier devant The Fall et que j'ai été assez déçu par un film certes beau, mais creux et pas du tout impliquant émotionnellement. Et j'ai lu la critique de Celticxoan, mais ça n'empêche pas que je n'ai pas accroché à ce film.
Après, j'avoue que j'ai un peu exagéré sur le fait de plus avoir apprécie DF4, c'était plus pour te faire enrager, mais c'est toi qui as tendu la perche aussi !
Et personnellement, j'arrive à prendre du plaisir à la fois devant des bidons de lessive et devant les oeuvres artistiques...9FreddyKMardi 11 Mai 2010 à 06:20C'est parfois sympa les bidons de lessive mais comme à l'époque de Bonux il faut un petit truc à l'intérieur ...
Après en terme de plaisir et d'ennuie tu aura colmpris que je suis à l'opposée de ton ressentiment. J'étais préssé que Destination finale 4 se termine puisque celà faisait 90 minutes que l'on me montrait toujours la même chose et j'avais très envie que The fall ne s'arrête jamais (bon j'exagère un peu) car ne serait ce que pour le coté livre d'images le film me touche. La simple beauté picturale d'une oeuvre peut être source d'émotion .
Et puis je n'oppose pas cinéma artistique et cinéma commercial, juste un bon et un mauvais film .Je sais très bien que la simple beauté picturale peut être source d'émotion, tu parles au mec qui a chialè au moins 15 fois devant Avatar juste à cause de la beauté des images. Mais The Fall m'a laissé désespérément froid...
Ajouter un commentaire
En clair, c'est moyen (je lui avais mis 5/10), mais c'est divertissant et pas aussi racoleur et insupportable qu'un nouvel épisode de Saw...