-
Saison 2010 Episode 23
___________________________________
A l'affiche cette semaine :
__________ Home de Yann Arthus-Bertrand - 2009 ____________________________________________________
Home est le projet assez pharaonique mis en place par Yann Arthus-Bertrand et Luc Besson afin de proposer aux spectateurs du monde entier une prise de conscience collective sur l'avenir de notre planète. Home c'est un tournage de 217 jours dans plus de 54 pays et presque 500 heures de rushes pour aboutir à un film dont la sortie mondiale et simultanée dans plus de 50 pays se fera lors de la symbolique journée mondiale de la terre. Un film qui s'inscrit dans la droite lignée du film Une vérité qui dérange mais qui pose ici un regard moins politique et scientifique que militant et poétique sur l'écologie.
Yann Arthus-Bertrand a choisit de montrer la beauté de la terre pour éveiller les consciences à sa survie. Le film est d'ailleurs clairement une pure merveille à regarder en Blu-ray, une sorte de poème visuelle et graphique rempli de séquences absolument magnifiques.Impossible par exemple d'oublier les images de ce paysage dont les glissement de terrain ont laissés de empreintes de des crevasses comme d'immenses plaies ensanglantées. Le discours et commentaire qui accompagne le film est certes nécessaire pour mettre en lumière comment un équilibre fragile de plus de 4 milliards d'années a été lentement dévasté par les hommes et leur exploitation irresponsable des ressources naturelles mais on finirait presque par regretter son aspect souvent trop didactique et surtout son ton monocorde et quasi religieux. La musique de Arman Amar fortement inspiré par la world music est souvent elle aussi bien pesante et contribue à ce sentiment d'une démonstration parfois un poil trop grandiloquente.
Si la situation est effectivement des plus inquiétante il est parfois assez désagréable d'avoir la sensation d'être pris par la main et sagement guidé au fil de cette démonstration certes nécessaire et pertinente mais un peu trop scolaire. Il reste le plaisir de ses images magnifiques composées parfois comme des œuvres abstraites et de ses paysages sublimes qu'il suffit de regarder pour prendre conscience du besoin de préservation de notre planète. Il me tarde vraiment de revoir le film en virant les commentaires afin de m'offrir un formidable trip sans doute comparable aux œuvres mythiques de Godfrey Reggio tels que Koyaanisqatsi, Powaqqatsi et Naqoykatsi même si à défaut de la musique de Philipp Glass je devrais me contenter du score de Arman Amar.
Sans être un gourou de cette nouvelle religion qu'est l'écologie il faut reconnaître que Home est incontestablement un très beau film au discours diablement important et même capital qui doit être vu et revu car si comme il est dit dans le film « il est trop tard pour être pessimiste » il est toujours temps de devenir conscient et responsable.
__________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 _________
___________ Les enfants de Timpelbach de Nicolas Bary - 2008 ____________________________________
Les enfants de Timpelbach est un petit film dont je n'attendais strictement rien et qui s'est révélé pourtant être une très agréable et bonne surprise. Dans un petit village hors du temps et de l'espace vit une joyeuse bande de gamins toujours prompt à faire des farces et des bêtises à tel point qu'excéder les adultes décident de les abandonner pour une journée afin de les faire réfléchir. Une absence qui va durer un peu plus longtemps que prévu et des enfants qui vont très vite devoir faire face à leurs responsabilités et se diviser en deux camps distincts entre les plus responsables et les autres qui vont profiter de cette aubaine d'absence d'autorité pour donner libre cours à une liberté totale.
Les enfants de Timbelbach n'est pas vraiment un film d'une grande originalité dans son concept de monde repris en main par les enfants car d'autres films tels que Bugsy Malone ou Big city sont passés avant lui, la lutte de deux camps de gamins possède aussi un air de déjà vu et fait penser irrémédiablement à La guerre des boutons le chef d'œuvre d'Yves Robert, mais le film de Nicolas Bary puise son originalité et ses qualités dans des registres finalement peu commun dans le cinéma français à savoir ses qualités graphiques et son univers visuel. Car Les enfants de Timpelbach possède une belle identité graphique et une direction artistique assez irréprochable, le film soigne avec un soucis méticuleux ses décors, costumes, sa lumière, sa photographie, ses effets spéciaux et son sound design pour livrer un film vraiment super agréable à regarder au point de faire passer ses petits défauts d'originalité au second plan. Le film commence d'ailleurs par un formidable générique de début super dynamique reprenant à travers une séquence d'animation le principe des livres pop-up de notre enfance et se poursuit dans un monde qui fait penser aux univers de Burton, Caro et Jeunet ou encore Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire.
Totalement conquis par l'univers du film on pourra alors suivre avec plaisir ce conte à l'humour toujours bon enfant qui certes ne propose rien de bien révolutionnaire dans sa trame et ses personnages souvent caricaturaux mais permet de passer un bien agréable petit moment. Les jeunes comédiens du film sont tous assez juste dans le carcan bien défini de leurs personnages et les quelques adultes du film jouent fatalement les guests stars anecdotiques dans des personnages totalement secondaires mais souvent savoureux. Tout en restant un film destiné à un jeune public Les enfants de Timpelbach possède un soupçon de noirceur inquiétante à l'image du gang de gamins portant des masques blancs inexpressifs se faisant appeler les écorchés qui n'hésitent pas à avoir recours à la violence et la terreur pour imposer leur loi. Si le film manque parfois un poil de souffle et de folie dans sa mise en scène notamment lors de la grande bagarre finale il n'empêche que l'ensemble se suit sans le moindre sentiment d'ennuie.
Agréable, amusant et graphiquement parfaitement maitrisé Les enfants de Timpelbach est donc un vraie bonne surprise et la révélation de Nicolas Bary qui s'impose comme un jeune réalisateur à suivre.
_______________________________________________________________________________ Ma note 06,5/10 __________
__________ Le mac de Pascal Bourdiaux - 2010 _______________________________________________________
On se demande vraiment pourquoi le producteur Thomas Langman aura porté le projet de ce film avec obstination pendant presque cinq ans alors que le refus premier de Jose Garcia de faire le film était potentiellement un bon indice de sa qualité. Finalement le film aura donc finit par se faire avec la vedette prédestinée et à la vue du résultat on se dit qu'il n'y avait pas vraiment urgence.
Le mac raconte donc l'histoire d'un petit comptable sans envergure qui du jour au lendemain se voit contraint par la police de remplacer son frère jumeau dont il ignorait jusqu'ici l'existence afin d'infiltrer le milieu du banditisme et jouer les indicateurs sur une importante transaction financière. Le quidam a donc 36 heures pour se glisser dans la peau d'un mac violent, grande gueule, sur de lui et frimeur soit tout le contraire de sa propre personnalité. Le concept et le ressort comique du film n'est donc pas de première fraîcheur tant il a déjà été utilisé par le passé et Pascal Bourdiaux ne va finalement rien proposer de très nouveau ni d'original. On comprends juste en regardant le film que finalement Langman avait sans doute raison de vouloir absolument José Garcia dans ce double rôle tant le film tient tout entier sur les épaules du comédien qui offre ici toute son énergie débordante, son charisme comique et son sens de la démesure et de la réplique pour maintenir à flot le film.
Si dans l'ensemble cela reste un vrai plaisir de voir le dynamise de Jose Garcia on sera aussi parfois fatigué de le voir de démener comme un diable pour faire exister un film sur sa seule puissance comique. C'est bien simple sans l'acteur le film n'aurait sans doute pas le moindre petit intérêt à part peut être la présence de seconds rôles aux trognes réjouissante comme Arsene Mosca et Jo Prestia, tout deux assez amusant en second couteaux bas du front. Pour le reste on a parfois la sensation d'être devant un production à la Besson avec son jeunisme et sa recherche de répliques censées faire mouche mais qui le plus souvent tombent à plat.
Pourtant et assez paradoxalement vu la teneur de cette critique Le mac reste une comédie qui se suit d'une manière plutôt agréable avec juste ce sentiment de se retrouver devant un produit ultra-calibré mais sans envergure ni ambition particulière.
________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 ___________
__________ House of the devil de Ti West - 2009 _____________________________________________________
House of the devil est un film d'épouvante très old school et ce n'est rien de le dire tant le jeune réalisateur et scénariste Ti West nous replonge avec délice à travers son film vers les années 80. House of the devil est non seulement un film qui situe son action 30 ans en arrière (putain déjà !!) mais qui prend aussi le parti pris des plus pertinent de renouer avec l'esthétisme et la façon de mettre en scène de cette même période. En gros et pour résumer House of the devil a la très bonne idée de ressembler à un petit film inédit des années 80 ressortant aujourd'hui de nulle part.
Le film raconte ici l'histoire d'une jeune fille qui pour se permettre de payer le premier loyer de son futur appartement accepte un petit boulot de babysitting. Un travail a priori facile et très bien payé mais qui va vite se révéler plus étrange qu'il n'y paraît lorsque la jeune fille comprend qu'elle va en fait devoir veiller sur une vielle dame un soir d'éclipse dans une immense maison paumée au fond des bois. Autant le dire tout de suite pour moi le film de Ti West est une excellente surprise qui titille ma fibre nostalgique d'une époque ou les films d'horreur et d'épouvante ne se construisait pas avec la même frénésie hystérique que les films d'action. House of the devil est un film qui prend tout son temps à tel point qu'une grande majorité de spectateurs biberonnés au sur-découpage trouveront sans doute le film totalement creux et emmerdant à mourir. Pourtant Ti west prend juste le temps d'installer à la fois ses personnages et surtout un climat d'angoisse des plus anxiogène afin de placer les spectateurs dans un état de tension et de stress comme cela faisait personnellement assez longtemps que je n'en avait pas connu. La lente exploration de cette immense maison, la menace de plus en plus insidieuse et persistante donne au film un pur climat de terreur proche d'œuvre mythique du genre comme Le cercle infernal, The changeling ou encore Rosemary's baby.
Sans jamais utiliser de jump scares foireux ni d'effets chocs le film réserve quelques sursaut de terreur des plus efficace et surtout une tension et une attention constante construite le plus souvent sur une mise en scène et un choix de cadrages des plus efficace. House of the devil est de toute évidence un film sous influence eighties et on pense avec bonheur et nostalgie en regardant le film à cette époque bénie pour le genre durant laquelle l'effet pour l'effet n'avait pas encore totalement la main mise sur le genre. On pense donc à Peter Medak, Carenter, Argento, Polanski ou même Robert Wise ce qui est toujours plus agréable que de penser à Elie Roth ou Zack Snyder (Oui c'est purement gratuit). Il faut également saluer la jolie performance de la jeune comédienne Jocelin Donahue dont la frêle présence n'est pas sans évoquer Mia Farrow ou encore Margot Kidder dans Amytiville et qui porte une bonne partie du film sur ses épaules, l'occasion aussi de saluer la présence de Dee Walace figure emblématique des années 80 et nouvelle preuve que Ti West sait de quoi il parle. House of the devil ne souffre finalement que de son final qui d'un coup semble précipiter l'action et jouer la carte de l'exposition plutôt que de la suggestion avec un changement de ton assez radicale qui donne au final du film un aspect plus tape à l'œil et spectaculaire presque en contradiction avec le reste du film. Difficile aussi de comprendre pourquoi dès le générique du début le film livre clefs en mains les tenants et aboutissants de son histoire plombant pour beaucoup le suspens et les interrogations qui planent sur cette maison et cette mystérieuse vieille femme.
Pourtant au final House of the devil demeure une très très bonne surprise superbement construite et maitrisé qui replonge avec une joie nostalgique vers l'époque des premiers vidéo-clubs et des bandes horrifiques qui prenaient leur temps. Le film toujours inédit devrait débarquer directement en DVD et Blu-ray à la rentrée chez TF1 et s'impose d'emblée pour moi comme un achat indispensable.
________________________________________________________________________________ Ma note 07,5/10 _________
Voilà une semaine se termine, une autre va recommencer. To be continued ! ...
Tags : film, sans, assez, devil, enfants
-
Commentaires
1geoufSamedi 17 Juillet 2010 à 00:15Je viendrai lire et commenter plus tard, mais je voulais juste dire que je sors de la séance d'Inception, et ce film m'a rappelé immédiatement pourquoi j'adore le cinéma. Mon film de l'année (pour le moment). Le plus dur va être d'écrire une critique sans spoilers...Répondre
Ajouter un commentaire