• Saison 2011 Episode 03

     

    Au sommaire cette semaine :

    Coups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sang

    Coups de coeur / Coups de sang 

      

     

     

     

     

     

     

     

    Sherlock Holmes (2010) de Guy Ritchie 07/10

    sherlock holmes

     

    Sherlock Holmes est l'archétype de ce que je considère comme un très bon divertissement; une intrigue simple mais jamais simpliste, un rythme parfaitement calibré, de très bons acteurs pour un dosage parfait entre humour, action et suspens. Je ne sais pas si le Sherlock de cette version blockbuster 2010 est fidèle à l'esprit ou aux lettres de Sir Arthur Conan Doyle mais à l'écran une évidence s'impose immédiatement, le personnage incarné par Robert Downey Jr est formidablement charismatique. Sorte d'autiste négligé, foutraque et bourré de défauts le célèbre détective est aussi humainement très attachant et se révèle surtout un enquêteur hors pair du fait de son don de l'analyse et de l'observation qui lui permet de lentement rassembler les pièces du puzzle à défaut de pouvoir toujours anticiper sur les événements. Robert Downey Jr est formidable comme d'habitude et Jude Law dans le rôle de Watson est tout aussi convaincant, les deux acteurs formant un duo qui fonctionne sur une évidente complicité. Les rôles féminins bien que moins important sont tout aussi marquant avec les délicieuses Kelly Reilley (Eden Lake) et Rachel McAdams (Red Eye – Serial noceurs), seul le bad guy de service interprété par Mark Strong semble parfois un peu trop falot pour totalement pimenter l'intrigue policière. Sherlock Holmes enchaine donc sans temps morts de formidables moments de cinoche comme le combat de boxe entre Holmes et une brute épaisse, le mano à mano musclé dans un chantier naval de ce même Holmes avec un grand dadais parlant un français hilarant car totalement incompréhensible (cours petit lapin...), une formidable scène d'explosion ou un sauvetage de donzelle en détresse sur une chaine industrielle de découpage de porcs.... Le film de Guy Ritchie renoue à mon humble avis avec les films que j'adorais regarder étant gamin avec son lot d'aventures, d'humour, de suspens, de grosses bastonnades et de romance pour du pur cinoche de dimanche après midi. Le film est également une belle réussite à la fois technique et esthétique et c'est un vrai bonheur de se balader sur la superbe photographie de Phillipe Rousselot dans un Londres à la fois gothique, industriel, crasseux et élégant; un vrai plaisir donc surtout que le voyage se fait au rythme d'une formidable bande originale signé Hans Zimmer. Sherlock Holmes n'est certainement pas un chef d'œuvre mais un formidable divertissement qui pour une fois donne envie de retrouver au plus vite la suite des aventures du détective pour un Sherlock VS Moriarty des plus prometteur.

     

    Predators (2010) de Nimrod Antal 03/10

    predators

     

    La chance de ce nouveau Predator est incontestablement d'arriver après les deux épisodes biens moisis de la saga mettant aux prises Aliens et Prédators. Pourtant le simple fait de légèrement redresser la barre par rapport aux films précédents, ce qui ne constitue aucunement un exploit, ne suffit pas à faire de ce Predators une réussite et cantonne même la saga dans la médiocrité dans laquelle elle stagne depuis dix ans. Pourtant le concept de ce nouvel opus des chasseurs rasta de l'espace imaginé par Robert Rodriguez était amusant et laissait entrevoir l'espoir d'un film d'action bien bourrin et d'une série B aussi primaire que jouissive. Predators raconte effectivement comment une joyeuse bande de tueurs, psychopathes et soldats d'élite du monde entier se retrouvent parachutés sur une planète servant de terrain d'entrainement aux predators. L'espoir d'assister à un Predators VS les douze salopards ne fera malheureusement pas long feu et le film qui aurait gagné en rentrer directement dans le lard de son sujet va mettre une éternité à se mettre en place. On assiste alors à une longue et très emmerdante exposition sur le registre « Mais mon dieu ou sommes nous et que nous arrivent t-ils ? » alors que les personnages semblent être les seuls à ne pas savoir ce qu'ils font là. C'est particulièrement étrange de jouer à ce point sur un suspens totalement éventé par la nature même du sujet du film. Si encore cette longue et lente exposition servait à mettre en place un univers particulier ou des personnages complexes mais ce n'est même pas le cas. L'univers censé être celui d'une lointaine planète ne présente strictement rien d'inhabituel en matière de végétation, atmosphère ou relief et notre bande de gros bras très united colors of criminels se cantonne aux clichés habituels avec le bon gros bourrin Tchétchène, le black superstitieux, l'asiatique élégant et silencieux, le psychopathe nerveux, le chicanos faire valoir (Pauvre Danny Trejo totalement sacrifié) puis le héros et sa dulcinée. C'est Adrian Brody qui incarne le soit disant charismatique héros de l'histoire mais l'acteur aura beau se peindre le corps de boue à la fin du film pour tenter de faire comme les grands il ne restera qu'une bien pâle copie de Schwarzenegger. Alice Braga est quand à elle plutôt convaincante dans le rôle d'Isabelle même si son personnage semble avoir été un peu trop taillé sur mesure pour Michele Rodriguez. Mais la palme du ridicule revient incontestablement à Lawrence Fishburne qui a du respirer trop longtemps les vapeurs toxiques de lointaines planète vu l'air halluciné qu'il prend pour interprété en roue libre total un personnage inutile mais involontairement hilarant surtout lorsqu'il ponctue ses phrases d'un rire crétin digne du chien dans Les fous du volant. Malheureusement le film ne décolle même pas suffisamment avec l'arrivée tardive des predators et des scènes d'action pour sauver les apparences. Le film de Nimrod Antal reste bourré d'approximations, de séquences inutiles, d'incohérences flagrantes (Pourquoi le vaisseau décolle t-il ??) et de scènes d'action bien molle (la Rordiguez's touch) comme ce combat ridicule de catch dans la boue entre deux predators. Le final du film avec l'arrivée de nouveaux guerriers en guise de gibier laisse entrevoir un concept pouvant se décliner ad-vitam lors de nombreuses suites... Autant dire que je ne suis pas vraiment pressé d'assister à la suite du naufrage.

     

    Djinns de Hugues et Sandra Martin 04/10

    djinns

     

    Les bonnes intentions et les ambitions ne suffisent malheureusement pas toujours à faire les grands films. Si sur le papier Djinns avait tout d'un formidable projet, le résultat en revanche est loin d'être à la hauteur. Djinns est un film fantastique qui mélange la petite et la grande histoire en racontant le périple d'une troupe de soldats français chargée de récupérer une mallette dans un avion écrasé en plein milieu du désert durant la guerre d'Algérie. Les soldats se retrouvent pris dans une tempête de sable et coincé dans un mystérieux village, les hommes doivent alors faire face aux Djinns , les mystérieux esprit maléfiques des guerriers du désert. Djinns avait donc dans sa besace de solides arguments pour faire un grand film en s'éloignant du concept de survival hardcore mainte fois utilisé dans les récentes productions horrifiques française de ses dernières années. Un contexte historique solide et douloureux, un décor originale et des créatures mythologiques et fantastiques quasiment jamais utilisé auparavant; de quoi nourrir les ambitions d'un grand film mêlant fantastique, aventures et drame humain. Malheureusement Djinns ne fonctionne presque jamais; l'élément fantastique ne semble qu'un prétexte à servir le discours politique du film, l'aspect historique ressert les figures caricaturales imposé de l'exercice et le film se voulant plus intimiste que spectaculaire manque cruellement de souffle et d'ampleur. Djinns semble tout simplement avoir les yeux plus gros que le ventre et ne parvient jamais à rendre justice à son sujet. On peut toujours apprécier le fait que symboliquement les djinns troublent les esprits des soldats au point de les faire se battre entre eux et créer des antagonismes entre frères mais d'un point de vu purement fantastique le rôle des créatures reste assez minime. Le film souffre aussi d'un casting assez mal équilibré avec un Thierry Frémont qui en fait beaucoup dans le rôle du para fort en gueule et violent et un Grégoire Leprince-Ringuet plutôt transparent et manquant de charisme dans le rôle d'une jeune soldat idéaliste. Djinns semble finalement avoir bien du mal à choisir vraiment le genre qu'il souhaite investir et laisse un sentiment poli entre l'ennuie du résultat et le respect des ambitions de départ.

     

    Drillbit Taylor: Garde du corps (2008) de Steven Brill 05,5/10

    drillbit taylor

     

    Tout ce que touche Judd Apatow ne se transforme pas toujours en or et en barre de de rire comme le prouve ce très moyen mais fort sympathique Drillbit Taylor. Le film de Steven Brill raconte l'histoire de trois gamins légèrement geeks qui se retrouvent être les têtes de turcs de deux brutes du lycée dans lequel ils viennent juste d'entrer. Lassés de la violence et des humiliations les trois gamins décident alors d'engager un garde du corps afin de retrouver la paix et de se faire respecter. L'un des aspects les plus amusant du film est la sensation de retrouver les trois personnages de Superbad avec quelques années en moins, on a donc le gros fort en gueule, le tout petit nerveux et le grand timide fluet pour une version plus enfantine du trio Hill, Cerra et Mintz-Plasse. Les trois gosses sont franchement très drôles et bizarrement on prends beaucoup de plaisir à les voir subir avec philosophie et renoncement les cruautés dont ils sont victimes. En revanche tout ce qui touche le personnage de Drillbit Taylor interprété par Owen Wilson fonctionne moins bien et fait retomber le film dans des schémas plus classique et convenus de comédie avec la love story, la trahison et la rédemption du héros et son cortège de bons sentiments. Le personnage principal manque paradoxalement de charisme face aux trois gamins qu'il est censé guider et protéger. Le film réserve toutefois de très bons moments de comédies comme lorsque les deux gamins se préparent au grand combat final en jouant à la console de jeux et en s'entrainant à recevoir des coups. Classique et sans surprises Drillbit Taylor permet toutefois de passer un bon moment, et puis il reste le plaisir de pouvoir regarder le film comme le prequel non officiel de Superbad lui aussi écrit par Seth Rogen.

     

    Voilà une semain se termine et une autre va bientôt recommencer. To be continued.....

    « THE GREEN HORNET de Michel GONDRYZOMBIE 4 de Claudio FRAGASSO »

  • Commentaires

    1
    Samedi 22 Janvier 2011 à 11:00

    Ah là, je crois qu'on va de nouveau avoir un point de désaccord majeur. ça me fait vraiment mal de lire ta critique élogieuse de l'abominable Sherlock Holmes.

    Personnellement, ce film représente tout ce que je déteste dans les blockbusters. Une trahison du personnage, un scénario complètement stupide (c'est plus du scoubidoo que du sherlock Holmes), un rythme en dents de scie (on se fait bien chier pendant 1h en milieu de film), des effets de style ridicules (les ralentis pendant les bastons).

    Et puis j'ai beau adorer Robert Downey Jr et trouver intéressante l'idée d'insister sur les défauts de Holmes, l'acteur n'est pas du tout à sa place dans le rôle. Plus qu'un enquêteur de génie (il a d'ailleurs toujours 3 trains de retard sur le méchant, mais fit style il a tout compris dans les 5 dernières minutes), on a l'impression de voir un ado attardé et capricieux. Et en plus de ç, le méchant est anticharismatique au possible (pourtant Mark Strong est capable d'incarner un méchant d'envergure, cf Kick Ass) .

    Seules maigres consolations, la photographie est magnifique, et Jude Law est excellent en Watson (un Watson cette fois plus fidèles aux livres, qui change du bon docteur rondouillard des précédentes adaptations).

    J'espère qu'ils vont redresser la barre pour la suite, mais avec Guy ritchie aux commandes, je n'y crois pas trop...

    2
    Samedi 22 Janvier 2011 à 11:12

    C'est marrant, je viens de relire ma critique de Sherlock Holmes, et je m'aperçois que j'avais été un peu moins méchant à l'époque. Comme quoi, les avis à chaud c'est pas toujours ce qu'il y a de mieux !

    3
    FreddyK
    Samedi 22 Janvier 2011 à 16:50

    Pour avoir lu ta critique avant et après avoir vu le film je m'attendais forcément à ta réaction. Fort heureusement tu m'épargne ici l'argument du chien qui pète .


    Alors que dire ?? Tout d'abord je ne comprends pas vraiment cette haine vis à vis du film qui pour moi est du niveau du récent The green hornet, à savoir un bon divertissement. Concernant la trahison au personnage des bouquins, je veux bien te croire sur parole mais ma grande inculture littéraire fait que je m'en tapes un peu. On trouve parfois de formidables avantages à être un peu con


    Tu critiques Robet Downey Jr non pas sur sa performance mais sur les traits du personnage qu'il interprète; je comprends que tu n'aimes pas le Sherlock du film mais l'acteur en revanche l'interprète à la perfection.


    Concernant l'intrigue j'ai été pris dans le film sans m'emmerder une seule seconde et puis personne n'a le droit de critiquer Scoobidoo c'est une référence tout à fait respectable. Pour le méchant je suis totalement d'accord c'est pas le point fort du film.


    Ne serait tu pas simplement anti Guy Richie comme semble le montrer ta dernière remarque ? Car se plaindre d'effets de mise en scène dans un film de Ritchie c'est un peu comme regretter l'absence de longs plans séquences dans un film de Michael Bay...


    Après c'est peut être aussi ta critique bien peu élogieuse qui a fait que finalement j'ai bien aimé le film. Et puis on ne peut pas être toujours d'accord ce ne serait pas drôle

    4
    Samedi 22 Janvier 2011 à 18:41

    Alors concernant ma haine du film, c'est surtout que je ne comprends pas pourquoi tout le monde l'encense, surtout que je l'avais trouvé bien longuet lorsque je l'avais vu au ciné.

    concernant Robert Downey Jr, ce n'est pas seulement la trahison du personnage qui me dérange (surtout que comme je l'ai dit dans ma critique, ils utilisent des traits de caractère de celui-ci peu exploités habituellement), mais je trouve que l'acteur cabotine beaucoup trop pour ne pas être crispant.

    Pour l'intrigue, moi aussi j'aime bien Scoobidoo, mais là justement, on n'est pas dans Scoobidoo ! Alors s'il faut se taper un Sherlock Holmes pour les 8-9 ans, ben désolé mais non quoi !

    Et non, je ne suis pas anti Guy Ritchie, enfin plutôt si, je le suis depuis ce film. J'aime bien Arnaque, Crime et Botanique et Snatch, j'ai trouvé A la Dérive extrêmement mauvais et Sherlock Holmes pas génial. Je n'ai pas vu Rockn'rolla qui me paraissait juste être un décalque sans intérêt de ses autres films, ni Revolver.

    5
    FreddyK
    Samedi 22 Janvier 2011 à 20:16

    Si tout le monde l'encense c'est peut être qu'il n'est pas si mauvais que celà. Pour Robert Downey JR, il cabotine car l'écriture de son personnage le pousse à le faire et moi je l'ai trouvé drôle et charismatique. Je suis d'accord avec le coté très grand public du film mais je m'y attendais avant même de le regarder.




    J'ai l'impression que plus on dit du bien du film plus tu as envie de le descendre alors que paradoxalement tu lui avait collé une note positive, du coup je vais arrêter de le défendre.




    Et puis on ne va pas se prendre la tête entre fans de Scooby


    6
    Samedi 22 Janvier 2011 à 20:41

    non, ce n'est pas parce que tu en dis du bien que je le descends, c'est juste que rétrospectivement, ce sont surtout ses défauts que j'ai retenu plutôt que ses qualités.

    Parfois c'est le contraire, devant un film bancal au final ce sont les qualités qui vont ressortir, mais là non...

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