• Saison 2011 Episode 06

     

    Au sommaire cette semaine :

     

    Coups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sangCoups de coeur / Coups de sang 

     

     

      

      

      

      

     

     

    Amsterdamned (1988) de Dick Maas 06/10

    amsterdamned

     

    Réalisateur du sympathique L'ascenseur, film primé à Avoriaz en 1983, le néerlandais Dick Maas s'essaye au thriller 5 ans plus tard avec Amsterdamned. Comme son titre l'indique le film se déroule à Amsterdam, ville dans laquelle sévit un mystérieux tueur à l'arme blanche utilisant les nombreux canaux de la ville pour se déplacer sous l'eau. Amsterdamned est un polar de facture extrêmement classique tant dans le fond que dans la forme, un cinéma d'un autre temps diront certains tant le film qui pourra parfois sembler un poil désuet est bien ancré dans son époque. Pourtant plus de vingt ans après le film de Dick Maas reste une agréable série B jouant à merveille sur l'architecture particulière de la ville et proposant un tueur énigmatique et pour le moins original. Les canaux d'Amsterdam et la présence d'un tueur à l'arme blanche sont deux éléments qui suffisent à Dick Maas pour rendre des hommages amusants et référentiels à Carpenter ou encore Les dents de la mer lorsqu'il commence à traiter les canaux de la ville comme un environnement abritant un prédateur sous marin. Le film offre en plus d'une enquête policière solide dont il est presque impossible de deviner la fin quelques respirations humoristiques et décalés fort amusantes comme lorsque un vieillard en palme et maillot de bain vient se dénoncer au bureau de police comme étant le tueur. Le film manque toutefois d'une vraie progression dans le crescendo de la tension et d'une montée en puissance de l'action pour ne pas sombrer parfois dans une forme de ronronnement qui provoque un peu l'ennuie. Mais rien de bien dramatique et finalement Amsterdamned reste une bonne petite série B remplie d'humour, de quelques bonnes scènes d'action dont une longue poursuite en bateaux, d'un solide suspens agrémenté de quelque séquences gore et de personnage plutôt charismatique comme le flic interprété par Huub Stapel dont l'humour à froid fait merveille. Même si le film manque de souffle dans sa seconde moitié, que Dick Maas empile tout les clichés possibles sur la Hollande Amsterdamed est une petite escale touristique mérite vraiment le détour.

     

    Retour à la maison de l'horreur (2007) Return to house on Haunted hill de Victor Garcia 03/10

    retour a la maison de l'horreur

     

    En 2000 sortait sur les écrans La maison de l'horreur de William Malone, un remake de La nuit de tous les mystères de William Castle qui sans s'imposer comme une référence du genre offrait une bonne série B horrifique, plutôt joliment troussée, parfois flippante et portée par un casting parfait avec notamment Famke Janssen, Geoffrey Rush, Ali Larter et Jeffrey Combs. Pourtant c'est directement pour le marché de la vidéo que débarque huit ans plus tard la suite bancal du film de William Malone; une suite qui s'avère assez vite totalement dispensable et sans grand intérêt. Le film s'articule autour d'un vague prétexte permettant de replonger au plus vite une dizaine de personnes dans la fameuse maison hantée. C'est donc la recherche d'une statuette d'une immense valeur qui pousse un professeur d'université, quelques étudiants, un mercenaire et sa bande dans les entrailles de la maison de l'horreur. Ensuite le film de Victor Garcia applique un schéma très répétitif et prévisible sur le registre on se sépare, on explore des couloirs vides, on est victimes d'un événement étrange, un flashback , puis une mort horrible. Les rares bons moments du film sont les emprunts et les copies du film de William Malone avec les infirmières inquiétantes et les décors à la Silent Hill, pour le reste on s'ennuie assez fermement et même Jeffery Combs semble cachetoner dans des flashbacks le plus souvent totalement inutiles. On pourra toujours s'amuser de quelques effets gore numériques plutôt réussis comme un écartèlement, une tête écrasée sous un frigo, une trépanation ou un type plié en deux dans le mauvais sens avant d'être aspiré par un petit trou dans un mur. Cela ne suffit pas à sauver le film trop mécanique dans sa construction, trop lisse dans son esthétique, plombé de personnages sans intérêts et d'une cruelle absence d'ambiance et d'angoisse.

     

    The machine girl (2008) Kataude mashin gâru de Noboru Iguchi 08/10

    the machine girl

     

    Inutile de chercher ailleurs le cinéma asiatique est bel et bien le plus barré, le plus fou et le plus effrontément original de la planète. Un cinéma de l'excès, de la démesure, qui se moque ouvertement de la notion de réalisme pour livrer des ovnis souvent foutraques mais au combien jouissif pour les amateurs comme moi de films bizarroïdes et extrêmes. Qui d'autres en effet que les asiatiques sont capables de faire des films avec des calamars géants catcheurs, des tortues radioactives mutante et géante, des chasseurs de fantômes bondissants d'arbres en arbres ou des sumos géants qui se battent avec des fleurs monstrueuses. The machine girl quand à lui raconte l'histoire d'une jeune fille qui décide de venger la mort de son petit frère en s'attaquant à un gang de yakuzas; après s'être fait trancher le bras gauche lors d'une séance de torture elle va remplacer son membre perdu par une mitrailleuse lourde et à l'occasion une tronçonneuse. Le film de Noboru Iguchi est un film 200% grindhouse, un vrai de vrai, un pur et dur, un délire totalement barré et bourré d'idées complètement folles et réalisé avec incontestablement mille fois plus d'envie que de moyen. Car peu importe les innombrables défauts du film comme son image vidéo parfois hideuse, ses effets spéciaux numériques souvent foireux, ses acteurs en roue libre au cabotinage incessant, ses situations totalement grotesque, ses faux raccords honteux, son manque totale de réalisme car The machine girl est tellement jouissif que l'on finit par se foutre éperdument des critères habituels avec lesquels on juge souvent les films. The machine girl est juste attachant car il choisit d'être extrême dans tout ses aspects, totalement démesuré dans sa violence et ouvertement excessif dans le moindre de ses effets. Le film de Noboru Iguchi propose peut être l'orgie gore la plus folle et la plus imaginative depuis Braindead et aligne les moments totalement délirant avec une rigueur métronomique. Le film se contrefout ouvertement d'être réaliste et propose à l'écran des têtes épluchées comme des bananes, des corps coupés en deux dans le sens de la hauteur, un personnage décapité que l'on presse comme une vulgaire bouteille de ketchup pour en faire gicler des hectolitres de sang, une bouche transpercée d'un couteau qui vomi ses entrailles, un bras plongé dans l'huile bouillante qui ressort comme une frite géante et bien d'autres réjouissances ... Un délire sans fin dans lequel on peut se faire défoncer le crâne par des dizaines de clous sans trop de conséquences ou se faire totalement broyer la poitrine par un soutien gorge foreuse avant de repartir de plus belle au combat. Noboru Iguchi ne s'embarrasse de rien et surtout pas du réalisme, il ose tout et va toujours plus loin dans le jusqu'au boutisme de son délire, n'hésitant pas à jouer avec les pires tabous comme lorsque deux hommes de main du yakuza sont cordialement invités à s'amuser avec le corps d'une étudiante morte. The machine girl c'est du pur cinéma de genre qui rentre dans le lard de son sujet, un film quasiment instantanément culte pour sa folie totalement assumée et le plaisir de redonner à l'horreur une de ses vertus qui est de faire vomir les tenants et gardien du bon goût cinématographique. Alors je dis un immense merci à monsieur Iguchi et merci à Elephantfilms jusqu'ici grand distributeur de navets puisque Tokyo gore police et Vampiregirl VS Frankenstein girl sont dors et déjà prévus pour les mois à venir. Et ça fait bien sisir !!

     

    L'age de raison (2010) de Yann Samuell 03/10

    age de raison

     

    L'age de raison avait attiré ma curiosité du fait de son sujet amusant et plutôt original, en effet le film de Yann Samuell raconte l'histoire d'une adulte soudainement confrontée aux rêves oubliés de son enfance. Margaret interprétée par Sophie Marceau est donc une femme d'affaire ambitieuse, pragmatique et rigoureuse, le jour de ses 40 ans elle reçoit un bien mystérieux colis qui lui vient tout droit du passé. En effet lorsqu'elle avait 7 ans et qu'elle s'appelait encore Marguerite la jeune fille avait décidée de transmettre à l'adulte qu'elle deviendrait plus tard des messages afin de l'interroger sur ses rêves perdus, ses ambitions envolées et sur sa part d'enfance. Une idée de départ plutôt maligne donc permettant à priori d'interroger tout adulte sur les derniers vestiges de sa part d'enfance. Malheureusement Yann Samuell choisit de dégainer l'artillerie lourde des bons sentiments, le discours rétrograde du retour aux bonne vieilles valeurs et transforme la poésie de son sujet en une tonne de guimauve dégoulinante. Alors que le sujet ne demandait qu'à être traiter sous la forme d'une fable légère et amusante tout devient lourd et totalement artificiel sous la caméra de Yann Samuell. On ne croit pas plus aux bons sentiments qu'à l'histoire de cette jeune fille devenue un monstre d'ambition et qui d'un seul coup se redécouvre des vertus humanistes à travers l'enfance. L'age de raison est lourdement didactique et affreusement manipulateur dans l'émotion au point d'en devenir totalement désincarné. Et même si Yann Samuell fait des efforts pour proposer une mise en images original , il ne fait la plupart du temps que singer maladroitement le cinéma de Jeunet ou Becker. Dans ce gloubiboulga informe de bons sentiments bien collants on retrouve une ode à la province, un retour vers la famille, le glorification des valeurs de l'enfance et bien évidemment l'abandon de toute ambition professionnelle au profit de la cause humanitaire. La naïveté d'un propos peut être touchant lorsqu'il n'est pas martelé à l'écran comme ici à grand coup de scènes lacrymales et de démonstrations poussives destinées à enfoncer une idée fixe dans le crâne des spectateurs. Quand à Sophie Marceau elle sombre avec le film en se forçant dans l'émotion comme dans la comédie pour finir par livrer un personnage tellement peu crédible qu'il en devient assez vite horripilant. Il est des sujets qui demande la légèreté d'une plume et la candeur innocente de l'enfance bien plus que la pesanteur de trois tonnes de shamallows roses qu'on nous forcerait à avaler. Frangins malgré eux sous ses dehors de vulgarité crasse proposait une réflexion bien plus fine sur l'enfance. 

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ......

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 13 Février 2011 à 02:26

    Ah, Amsterdamned ! Je garde un souvenir ému de ce film qui faisait les beaux jours des défunts jeudi de l'angoisse sur M6... ça doit bien faire 15 ans que je ne l'ai pas vu, mais certaines scènes m'ont marqué, notamment le look du tueur, assez particulier, si je me souviens bien.

    Concernant Return to House on Haunted Hill, j'ai passé un bon moment à le regarder aussi, mais surtout parce que le blu ray du film offre une expérience interactive où le spectateur décide de la suite des événements (un peu comme sur le DVD de Destination Finale 3, mais en bien plus poussé). Du coup c'est le film parfait pour une soirée entre potes.

    2
    FreddyK
    Lundi 14 Février 2011 à 06:24

    Le look du tueur qui est très inspiré du giallo est effectivement très réussi.


    Pour return to house of the devil je comprend un peu mieux l'aspect archi-mécanique des événements par le coté interractif dont tu parles. Pour moi le seul choix possible c'était continuer ou bien arrêter le film .

    3
    Lundi 14 Février 2011 à 20:34

    "Return to House of the Devil" ? Aha, serait-ce révélateur du fait que toi aussi tu as finalement trouvé le temps long devant le film de Ty West?  Allez, avoue ! ;-)

    4
    FreddyK
    Mardi 15 Février 2011 à 21:33

    C'est surtout révélateur que je ne devrais pas poster des coms au saut du lit .


    En tout cas bien joué mais ce n'est pas un lapsus révélateur, juste une grossière erreur de ma part. On va dire que House of the devil est une merveille et return to house of the devil est franchement moins bon

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