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Saison 2011 Episode 10
Au sommaire cette semaine :
La malédiction du pendu – Hangman's curse (2002) de Rafael Zielinski 01/10
La malédiction du pendu est un film qui bouffe un peu à tout les râteliers en allant puiser dans les différents genres qu'il aborde les pires clichés possibles. Le film de Rafael Zielinski est tout à la fois un thriller, un film fantastique, une comédie familiale et un teen movie romantique mais objectivement c'est avant toute chose une belle bouse. Le film raconte donc l'histoire d'une famille d'enquêteurs spécialisés dans l'infiltration et les phénomènes paranormaux qui se retrouve sur une mystérieuse affaire de malédiction dans un lycée. Effectivement l'esprit d'un étudiant pendu permettrait à une petite bande d'élèves gothiques de se venger de celles et ceux qui les oppriment au quotidien. Autant le dire tout de suite on est bien plus du coté de Scooby doo et du Club des cinq que vers les univers de X files et Comportements troublants. Le film de Zielinski aligne les pires clichés possibles des films de lycée avec les geeks à lunettes et pull à carreaux, les gothiques ténébreux et incompris, les gros durs de l'équipe de foot et les pétasses sur d'elles. Quand à la famille d'enquêteur on a droit pendant 90 minutes aux chamailleries insupportables entre le frère et la sœur et au père déguisé en homme de ménage, autant dire que niveau élite intellectuel et enquêteur paranormaux de choc ça le fait franchement moyennement. Et lorsque débarque le scientifique allumé aux cheveux blancs totalement caricaturale on comprends que le film doit être essentiellement destiné au moins de douze ans. Totalement amorphe dans son rythme, prévisible dans sa pseudo dimension fantastique, insupportable de bêtise dans les rapports humains qu'il montre La malédiction du pendu est tout simplement un film sans le moindre intérêt. Cerise sur le gâteau le film se termine sur une note sirupeuse et moralisatrice lorsque les gothiques abandonnent leurs piercings et leurs habits noirs pour des jolis polos à rayures colorèes afin de venir joyeusement jouer au frissbee avec les gros durs et les geeks tous réunis autour d'un bon barbecue organisé par la gentille famille rédemptrice....
Les barons (2010) de Nabil Ben Yadir 07/10
Les belges surprennent encore avec cette petite comédie bourré d'humanité racontant la trajectoire de Hassan, un jeune homme issus de l'immigration rêvant de devenir comique sur scène. Pour atteindre son rêve Hassan va devoir lutter contre les préjugés mais pas uniquement ceux de l'extérieur qui ne seraient pas prompt à l'accueillir mais aussi ceux tout aussi tenace de ses proches qui ne veulent pas le laisser partir. Car Hassan est tiraillé entre sa famille avec son père qui rêve de le voir devenir tout comme lui un travailleur honnête et intégré en reprenant son boulot de chauffeur de bus et ses potes qui ont fait de la glande intégrale et de la débrouille un mode de vie et une philosophie à part entière. Cette jolie chronique douce amère sur l'intégration évite donc les clichés et les pires poncifs dans lesquels de nombreux films français se vautrent régulièrement comme L'Italien de Olivier Baroux pour ne citer que le dernier. Le film de Nabil Ben Yadir se révèle bien plus nuancé et intelligent que la majorité des films sur ce même sujet en montrant que le plus difficile pour s'intégrer et simplement s'émanciper est sans doute de sortir des moules qui nous sont imposés en refusant la facilité du conformisme. Le personnage de Hassan très justement interprété par Nader Boussandel est du coup humainement très attachant par son refus de rester engoncé dans une fonction purement caricaturale du petit glandeur banlieusard. Si l'aspect romantique du film entre Hassan et Malika (Amelle Chahbi) est un peu plus convenu et totalement prévisible il ne plombe pas pour autant le reste du film qui trace sa route entre sourire et larmes. Fluide dans sa mise en scène, pertinent dans son propos le film de Nabil Ben Yadir, en plus d'un casting de jeunes inconnus tous parfait, s'offre également une jolie liste de guests stars avec Edouard Baer, Virginie Effira, Julien Courbey, Fellag et Jean Luc Couchad. Le premier film de Nabil Ben Yadir est donc une franche réussite à la fois drôle et émouvante cette chronique social chaleureuse et pertinente se moque des préjugés pour simplement mettre en avant la belle humanité de ses protagonistes.
Hyper tension 2 - Crank 2: High voltage (2009) de Mark Neveldine et Brian Taylor 02/10
Les deux pièges principaux à éviter lorsque l'on fait une suite à un film sont souvent la surenchère et la redite. Deux écueils dans lesquels se vautrent fatalement Mark Neveldine et Brian Taylor avec Hyper tension 2 qui raconte à peu de choses prêt la même histoire que le premier sauf que les décharges d'adrénaline sont remplacés ici par des décharges électriques, une histoire un peu prétexte donc pour un soucis systématique d'en faire toujours plus. Le problème de la surenchère lorsque qu'à la base on a déjà un film excessif à tout point de vue c'est que l'on tombe assez facilement dans le trop, dans le n'importe quoi et dans l'insupportable. Hyper tension 2 est donc plus rythmé, plus gore, plus sexy, plus sale gosse dans l'esprit mais il est surtout plus con, plus moche, plus crétin, plus beauf et plus lamentablement mauvais. Pour se faire une petite idée de Hyper tension 2 il faut juste imaginer un zapping incessant sur le pire des programmes d'une chaîne de djeuns type MTV avec gags à la Jackass, gros plans de culs comme un mauvais clip de rap blin-bling, montage hyper cut et effets de mise en scène, gags scatologiques et provocation cul aussi inoffensive que gratuite. Hyper tension 2 ressemble à un mauvais scénario que Luc Besson aurait écrit sous l'emprise des pires substances psychotropes avec son lot de gangs, de gags lourds comme du plomb et de personnages féminins se limitant la plupart du temps à des putes totalement hystériques ou des potiches exposant leurs plastiques. Le plus triste reste que toute cette agitation et cette provocation ne servent strictement à rien puisque Neveldine et Taylor n'ont bien évidemment rien à dire et les deux compères se contentent de recracher à l'écran l'imagerie la plus putassière et vulgaire de notre époque. On en voudrait presque à Hyper tension 2 de se vouloir la glorification d'une contre culture intégrant sans le moindre discernement jeux vidéos, clips, gore, MTV, porno et humour badass... Des univers que Neveldine et Taylor traitent de la pire des manières en alignant souvent les pires clichés possibles sans le moindre recul. Pourtant au beau milieu de toute cette fatigante agitation arrive une scène qui sauverait presque le film à elle toute seule avec un hommage assez gonflé et très réussi aux Kaïju-eiga japonnais avec un combat de géants dans une maquette de centrale électrique. Et là on se dit enfin une référence qui dépasse le slip, enfin un hommage qui voit plus loin que l'immédiat, enfin un poil de poésie, enfin une scène respectable. Le film se termine sur un gros plan de Jason Statham adressant un doigt d'honneur au spectateurs, un plan qui ne fait que résumé un film qui pense que la vulgarité des images donnent à leurs auteurs la respectabilité des grands provocateurs. Comme si servir une soupe tiède d'images à des ados gavés jusqu'à l'écœurement de Youtube et MTV pouvait être autre chose qu'un pétard mouillé et racoleur. Niveau provocation Neveldine et Taylor feraient bien de se regarder en boucle les œuvres de John Waters, Trey Parker & Matt Stone ou Sacha Baron Cohen.
Course à la mort - Death race (2008) de Paul W Anderson 05,5/10
Je ne sais pas vraiment par quel exploit étrange ce remake du film de Paul Bartel La course à la mort de l'an 2000 a finit par se retrouver avec une note un peu au dessus de la moyenne. Pourtant le film représente absolument tout ce que je déteste à commencer par un remake dénaturant totalement les propos et les idées les plus subversives de son modèle. Tout comme de nombreux autres remakes avant lui le film de Paul W Anderson gomme les aspects les plus spécifiques du film original pour ne garder que le prétexte à faire un film d'action qui va plus vite, qui fait plus de bruit mais qui est irrémédiablement plus con que son modèle qui reste paradoxalement plus de 35 ans après sa sortie un film bien plus moderne que cette nouvelle version. Exit donc la course à travers les USA et le barème de point suivant l'age et le sexe des spectateurs écrasés, exit la charge féroce contre les médias et leur soif de sang et de spectacle, exit aussi l'humour et le coté joyeusement bis de l'ensemble. Il reste finalement tellement peu de choses du film de Bartel qu'il convient sans doute de considérer le film bien plus comme un reboot que comme un véritable remake. Course à la mort raconte donc l'histoire d'un ancien pilote accusé à tord du meurtre de sa femme et qui se retrouve dans l'engrenage d'une course hyper violente orchestré par des entreprises privées gérant les prisons tout en offrant aux médias des spectacles digne des jeux du cirque. Des courses dans lesquelles tout les coups sont permis y compris les plus tordus et qui permettent aux vainqueurs de pouvoir prétendre gagner leur liberté. C'est donc le serial killer de licences et réalisateur d'un seul bon film Paul W Anderson qui orchestre ce curieux mélange entre Mad Max, Super Mario Kart et le film de prison pour finalement livrer une bonne série B gonflé à la testostérone et finalement plutôt agréable à regarder. Le scénario tient plutôt la route et les acteurs possède le charisme et la gueule adéquate à ce type de film avec un Jason Statham très convaincant, Joan Allen dans un rôle de méchante rigide engoncée dans ses tailleurs mais aussi Tyrese Gibson, Ian McShane ou l'imposant Max Ryan. Les course quand à elles sont particulièrement jouissive à regarder même si elles souffrent souvent d'une abondance de gros plans et d'un montage un petit peu trop haché à mon goût. Couse à la mort est un film qui doit sans doute réveiller le bon gros bourrin qui sommeille en chacun de nous et la connerie de l'ensemble ne résiste pas longtemps au plaisir de voir des gros durs se foutre sur la gueule comme des brutes ,au fracas des tôles, aux gerbes d'étincelles et de sang et aux véhicules bardés d'armes se tirant la bourre dans un univers de jeu vidéo. Hormis cette façon insupportable de filmer les personnages féminins du film qui ne peuvent pas descendre d'un véhicule autrement qu'au ralenti en tortillant du cul tout en faisant onduler leur cheveux Paul W Anderson parvient à faire un film tout à fait regardable ce qui pour lui est déjà une sérieuse réussite. Course à la mort se place donc dans la catégorie des plaisir futiles, crétins et coupables mais des plaisir tout de même.
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....
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Commentaires
2FreddykLundi 14 Mars 2011 à 06:10J'ai également eu un peu de mal à aller au bout du Crank 2 mais celà aurait finalement été dommage d'abandonner le film tout de suite car la scène à la Godzilla est vraiment une réussite et comme c'est la seule du film il ne fallait pas passer à travers.
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Tout d'abord, merci pour ce déboulonnage en règle de cet étron cinématographique qu'est Crank 2. Je n'ai jamais été fan des films de Neveldine et Taylor, mais avec celui-là ils ont réellement touché le fond. J'ai même failli partir de la salle avant la fin (oui, je l'ai vu au ciné). Peut-être aurais-je dû, cela m'aurait évité de me prendre en pleine gueule le plan final, très représentatif de l'état d'esprit du film.
Quant à Course à la Mort, je suis assez d'accord avec toi. Le film est moins kitch que l'original, mais a perdu tout ce qui faisait le charme de celui-ci, notamment le côté politique et satirique. Mais c'est vrai que si on passe outre cette trahison, c'est une bonne série B pas finaude mais bourrine et assez jouissive.